Images de page
PDF
ePub

d'un proconful ou d'un propréteur. La ville na fentoit point la tyrannie 'qui ne s'exerçoit, que fur les nations affujetties.

Ainfi dans le monde, Romain, comme à Lacédémone, ceux qui étoient libres étoient extrêmement libres, & ceux qui étoient esclaves étoient extrêmement efclaves.

Pendant que les citoyens payoient des tributs, ils étoient levés avec une équité très-grande. On fuivoit l'établifferent de Servius Tullius, qui avoit diftribué tous les citoyens en fix claffes, felon l'ordre de leurs richeffes, & fixé la part de l'impôt à proportion de celle que chacun avoit dans le gouvernement. Il arrivoit de-là qu'on fouffroit la grandeur du tribut, à caufe de la grandeur du crédit; & que l'on fe confoloit de la petiteffe du crédit, par la petiteffe du tribut.

Il y avoit encore une chofe admirable: c'eft que la divifion de Servius Tullius par claffes étant, pour ainfi dire, le principe fondamental de la conftitution, il arrivoit que l'équité, dans la levée des tributs, tenoit au principe fondamental du gouvernement, & ne pouvoit être ôtée qu'avec lui.

[ocr errors]

Mais pendant que la ville payoit les tributs fans peine, ou n'en payoit point du tout, les provinces étoient défolées par les chevaliers qui étoient les traitans de la république. Nous avons Parlé de leurs vexations, & toute l'histoire en eft pleine.

"Toute l'Afie m'attend comme fonlibérateur, » difoit Mithridate; tant ont excité de haine » contre les Romains les rapines des proconfuls, » les exactions des gens d'affaires, & les calomnies des jugemens.

Voilà ce qui fit que la force des provinces n'ajouta rien à la force de la république, &c ne fit au contraire que l'affoiblir. Voilà ce qui fit que les provinces regardèrent la perte de la liberté de Rome, comme l'époque de l'établiffement de la leur.

CHAPITRE XX.

Fin de ce Livre.

JE youdro's rechercher dans tous les gouver

nemens modérés que nous connoiffons, quelle eft la diftribution des trois pouvoirs, & calculer par-là les degrés de liberté dont chacun d'eux peut jouir. Mais il ne faut pas toujours tellement épuifer un fujet, qu'on ne laiffe rien à faire au lecteur. Il ne s'agit pas de faire lire, mais de faire penser.

Fin du Teme premier.

LIVRE I V.

Que les Loix de l'éducation doivent être relatives aux principes du gouver

nement.

CHAP. 1. Des Loix de l'éducation.

CH. II. De l'education dans les monarchies.
CH. III. De l'éducation dans le gouvernement

Page 48

49

defpotique.

54

CH. IV. Différence des effets de l'éducation

chez les anciens & parmi nous.

[ocr errors]

peuvent être bonnes.

CH. V. De l'éducation dans le gouvernement
républicain

CH. VI. De quelques inftitutions des Grecs.
CH. VII. En quel cas ces inftitutions fingulières

CH. VIII. Explication d'un paradoxe des anciens, par rapport aux mœurs.

[ocr errors][merged small][merged small][merged small]

LIVRE V.

Que les Loix que le Légiflateur donne doivent être relatives au principe du gouvernement.

CHAP. I. Idée de ce Livre.

CH. II. Ce que c'est que la vertu dans l'état politique.

66

67

« PrécédentContinuer »