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tion, une lettre de M. Salgues pour abjurer son état. Après la terreur, il vint à Paris, publia, en 1797, un Journal des spectacles qui n'eut pas de succès, et travailla à divers journaux, au Courrier de l'Europe, au Journal de Paris, etc. Après la restauration, il fit paroître des Mémoires sur le gouvernement de Buonaparte. Ce recueil, que l'auteur sembloit vouloir grossir démésurément, pas été terminé; il devoit former 8 volumes.

n'a

En 1824, l'auteur commença un nouveau journal, l'Oriflamme, qui paroissoit par livraison de trois cahiers chaque semaine. Il en fut publié cinquante-deex livraisons, et le journal finit en juillet 1825. On y traitoit quelquefois des matières ecclésiastiques, et Salgues s'y déclaroit pour les libertés gallicanes, qu'il entendoit assez mal. Dans ces derniers temps, la haine des Jésuites avoit entraîné Salgues dans une opposition ardente; il fit paroître plusieurs pamphlets dans ce sens, entr'autres une Lettre au Père Picotin, dans laquelle il nous honoroit de quelques injures. Nous ne savons s'il a reconnu sês écarts avant de mourir. Il intenta un procès, il y a quelques années, à un journal qui l'avoit accusé d'apostasie. Peu après la restauration, il avoit formé le projet d'u 'une maison d'éducation pour la jeune noblesse étrangère. Cet établissement devoit être sur un très-grand pied, la pension étoit fort chère, et les jeunes gens y devoient être élevés comme de grands seigneurs. Mais ce vaste projet ne réussit pas.

On a de Salgues divers écrits: un Cours de rhétorique française, sous le nom de l'abbé Paul, 1810, in-12 (c'étoit le résumé de ses leçons à Sens); une traduction nouvelle du Paradis perdu, 1806, in-8°; la Philosophie rendue à ses principes, ou Cours d'études sur la religion, la morale...., 1801, 2 vol. in-8° (cet ouvrage fut rédigé de concert par MM. Mutin, Salgues et Jondot); la Méprise, trad. de l'anglais, 1801, 3 vol. in-12; des Préjugés et des opinions populaires répandus dans la société, 1810, 2 vol. in-8° (voyez le comple rendu de cet ouvrage dans les Mélanges de philosophie, tome IX, pag. 481); De Paris, des mœurs, de la littérature et de la philosophie, 1813, in-8°; les Mille et une calomnies, ou Extraits des correspondances privées sous M. Decazes, 1822, 3 vol. in-8°. Salgues fut éditeur de la Théorie de l'ambition, par Hérault de Séchelles, 1802, in-8°, et de la seconde partie de la Correspondance de Grimm, en 1812. Cet auteur avoit de l'esprit et de l'instruction, il écrivoit avec facilité; mais il affectoit sur beaucoup de matières un ton goguenard et une liberté de propos et de plaisanteries qui ne convenoient ni à son âge, ni encore moins à son caractère.

Le Gérant, Adrien Le Clere.

Nouvelle Bibliothèque catholique, de Lille. Ir,
III livraisons de 1830 (1).

II* et

Ayant à annoncer trois livraisons à la fois de cet estimable recueil, nous saisissons cette occasion d'insister un peu plus sur son mérite et son utilité. Nous n'avions pu jusqu'ici en parler que fort succinctement; il est juste de remarquer que cette entreprise se recommande de plus en plus par ce caractère de simplicité et de sagesse qui lui a mérité l'estime du clergé et des gens de bien. La première livraison se compose de trois ouvrages, le Retour de l'enfant prodigue, la Vie de Claude Bernard, et Nouvelles anecdotes religieuses. La seconde livraison contient également trois ouvrages, du Bonheur des époux chrétiens, Voyage à Migné, et Thérèse ou la pauvre Ouvrière. Enfin dans la troisième livraison, on trouve les trois ouvrages suivans de l'Eglise catholique, bonheur de la connoître et de lui appartenir; les Veillées du village, le Berger et le Missionnaire. Nous dirons un mot de chacun de ces écrits, qui, sous des formes différentes, tendent au même but, qui est de faire aimer la religion et d'inspirer le goût de la vertu et des bonnes mœurs.

Le Retour de l'enfant prodigue est en forme de dialogues, sur les dispositions qu'il faut apporter au sacrement de pénitence, avec une réponse aux objections qui empêchent le pécheur de se convertir. Cet ouvrage, en deux volumes, est muni d'une approbation de M. l'évêque

(1) Chaque année se compose de quatre livraisons, qui forment 20 volumes in-18; prix, 6 fr. et 9 fr. franc de port. A Lille, chez Lefort, et à Paris, chez Adr. Le Clere et compagnie, au bureau de ce journal.

Tome LXV. L'Ami de la Religion.

K

d'Amiens. L'auteur montre la nécessité de la pénitence, son institution divine, les qualités que doivent avoir la contrition et la confession, etc. Le tout finit par un dialogue sur la miséricorde de Dieu envers les pécheurs.

Le Père des malheureux, ou Vie de Claude Bernard, dit le pauvre prêtre, en deux petits volumes, est sans doute un extrait de sa vie par le Père L'Empereur. Claude Bernard, né en 1588 et mort en 1641, fut un des plus saints prêtres du règne de Louis XIII; il se dévoua au service des pauvres, visitoit les prisonniers, assistoit les criminels à la mort. Sa vie est pleine de traits d'humilité, de désintéressement et de charité.

Les Nouvelles anecdotes religieuses sont accompagnées de réflexions propres à prémunir contre les séductions de la moderne philosophie. Plusieurs de ces anecdotes sont tirées de l'histoire de la Vendée. Elles ont toutes un but religieux et moral. Voilà pour la première livraison.

Le petit traité, du Bonheur des époux chrétiens, a aussi pour titre Moyens qu'offre la religion pour vivre heureux et se sanctifier dans l'état du mariage. Il est en huit chapitres, qui embrassent les devoirs des époux. On y parle de la sainteté du mariage, de l'affection, de la condescendance et du support mutuel que se doivent les époux, de l'éducation des enfans, de l'ordre de la maison, du soin des domestiques, etc. Le tout est entremêlé de traits historiques, qui sont comme l'application des conseils et des préceptes exposés dans chaque chapitre.

Le Voyage à Migné est un recueil de faits et de témoignages concernant l'apparition de la croix à Migné. On suppose que trois personnes, qui avoient oui parler de cette apparition, mais qui n'y croyoient guère, font le voyage de Migné pour vérifier les faits. Elles prennent connoissance des rapports adressés à M. l'évêque de Poitiers, du Mandement du prélat et d'autres pièces publiées sur l'évènement. A Migné, elles interrogent les témoins du fait, et restent convaincues de la réalité de l'apparition; elles la dé

fendent contre les doutes et les objections qu'on y oppose. C'est le sujet de lettres et d'entretiens qui sont en harmonie avec le ton général du recueil et avec le but qu'on s'y

propose.

Thérèse, ou la pieuse Ouvrière, est un modèle qu'on présente à une classe exposée à bien des dangers. On montre, par l'histoire d'une fille vertueuse, quel est l'empire du bon exemple sur une réunion de jeunes personnes légères, et comment la piété et la sagesse finissent par triompher de toutes les préventions. Le volume est terminé un règlement de vie pour la jeunesse. Ces cinq petits volumes forment la seconde livraison.

par

Dans la troisième, les premiers volumes sont une espèce de traité sur l'Eglise catholique. L'auteur, M. L.-B., donne une idée de l'établissement de l'Eglise, de ses combats, de ses conquêtes, de son gouvernement, de ses caractères, de son autorité; il fait sentir quel est le bonheur d'appartenir à l'Eglise romaine, où nous trouvons l'unité, la vérité, la sainteté. Ce traité, que nous croyons rédigé par un théologien, nous a paru plein de précision, de méthode et de clarté, il n'entre point dans les questions controversées, et ne dit rien qui ne puisse être saisi par les simples fidèles, et qui ne puisse tourner à leur instruction et les affermir dans la foi.

Les Veillées du village, ou Dialogues sur divers sujets, pour l'instruction et l'amusement des habitans des campagnes, sont, dit-on, l'ouvrage d'un vieillard respectable, qui a étudié les mœurs villageoises, les défauts et les préjugés de cette classe, et qui s'est attaché à ne lui donner que des idées saines et des exemples propres à faire impression sur elle. Nous croyons qu'on ne sera pas moins content de cet écrit que des précédens, pour le ton de raison, de sagesse et de religion qui y règne.

Enfin le dernier écrit, les Entretiens d'un berger et d'un missionnaire, ou les Vérités de la foi mises à la portée de tout le monde, sont de l'abbé Cocatrix, ancien

grand-vicaire et chanoine de Boulogne, mort pendant la révolution. Ils se composent de huit instructions, et le pieux auteur y a eu à cœur de se mettre à la portée de ceux auxquels il destinoit son travail, et de ne leur proposer que des choses simples et utiles.

NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES.

PARIS. Lors de la mission de Reims, en 1821, on avoit érigé un calvaire près le cimetière de la porte de Mars, et en face de la principale allée des promenades. Ce calvaire, et surtout dans cet emplacement, avoit déplu à quelques personnes, et depuis les derniers évènemens on avoit résolu de le faire disparoître. Les circonstances étoient favorables au milieu du trouble général, de l'agitation des esprits et du changement des autorités. Dans la nuit du 13 au 14 de ce mois, les douze petites croix qui entouroient le calvaire furent renversées, et trois d'entre elles furent cassées. La grande croix, haute d'environ cinquante pieds, et dont la base en pierres de taille avoit douze pieds d'élévation, fut l'objet de plusieurs attaques; on y fit de grands trous, et un drapeau tricolore y fut attaché. On écrivit sur le piedestal qu'il falloit renverser ce chétif monument, et élever à la place une colonne en l'honneur des braves Parisiens morts pour la patrie. Si demain la croix n'est pas retirée, ajoutoit-on, elle sera brûlée. Sur les trois autres faces on avoit écrit: A bas les Jésuites et leur ouvrage, comme si une croix élevée par les Jésuites n'en étoit pas moins une croix, et n'avoit pas droit pår cela seul au respect des fidèles! Ensuite ce n'étoient point les Jésuites qui avoient donné la mission de Reims et qui avoient planté la croix. Le jour suivant, on échauffa encore les esprits par de nouvelles inscriptions. Enfin le 16 au soir un rassemblement se porta vers sept heures au calvaire : on scia la croix, et on là fit tomber au milieu des cris d'une populace ivre d'impiété. Le Christ détaché de la croix fut emporté par des ouvriers, aux cris de vive la Charte! à bas la calotte! Rentrés dans la ville, ils voulurent forcer la grille de l'Archevêché ; mais la garde nationale, qui survint, les

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