Images de page
PDF
ePub
[ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small]

Contrôleur Général des Finances
Directeur Général des Bâtimens du
Roy, Commandeur & grand Tréforier
de l'Ordre du Saint-Efprit.

ONSEIGNEUR,

L'hommage littéraire que j'ai l'honneur de vous rendre eft un tribut qui ne peut mieux s'adresser qu'au pro

tecteur des arts. Un grand Miniftre qui préfide à l'Académie Royale de peinture & de fculpture, en eft naturellement le Mecene, c'est à lui que doivent s'offrir les veilles, les recherches des gens de lettres qui traitent cette matiére, c'est pour lui que doit fumer l'encens de la Mufe de la peinture. Votre goût pour ce bel art, MONSEIGNEUR, eft fuffisamment connu, vous l'aimez autant que vous le protégez; mais eft-il quelque partie de votre vafte ministére que vous ne rempliffiez parfaitement ? Votre amour pour les peuples eft inféparable de votre zèle pour la gloire du Souverain; ce grand objet eft le terme de toutes vos démarches, & le fondement inébranlable de votre application à maintenir, avec autant de vigilance que de défintéreffement, le bon ordre dans les Finances, & à faire fleurir dans le Royaume tous les beaux arts dont la peinture est un des principaux & des plus glorieux pour la nation. Vos vuës, MONSEIGNEUR, dont le grand Colbert fe feroit applaudi, épuiferoient la plus vive éloquence, il me fuffit de vous marquer ici mon dévouement, & le profond respect avec lequel je fuis,

MONSEIGNEUR,

Votre très-humble & trèsobéillant Serviteur, *

J'A

AP PROBATIO N.

'AI lû par ordre de Monfeigneur le Chancelier, un ouvrage manufcrit intitulé Abrégé de la Vie des plus fameux Peintres, avec leurs portraits gravés en taille-douce les indications de leurs principaux ouvrages, quelques reflexions fur leurs caractéres & la manière de connoitre les deffeins des grands maitres; je n'y ai rien trouvé qui puiffe en empêcher, ou qui n'en fasse défirer l'impreffion. A Paris, ce 9 Décembre 1744.

GROS DE BOZE.

[ocr errors]

PRIVILEGE DU ROY.

OUIS, par la grace de Dieu, Roy de France & de Navarre: A nos amés & féaux Confeillers les Gens tenans nos Cours de Parlement, Maître des Requêtes de notre Hôtel, grand Confeil, Prevôt de Paris, Baillifs, Sénéchaux, leurs Lieutenans Civils & autres Jufticiers qu'il appartiendra. SALUT. Notre bien amé JEAN DEBURE, Libraire à Paris, Nous a fait expofer qu'il défireroit faire imprimer & donner au public des ouvrages qui ont pour titre La Vie des plus fameux Peintres avec leurs portraits gravés en taille-douce, Euvres diverfes de M. l'Abbé Gédouyn. S'il Nous plaifoit de lui accorder nos Lettres de Privilége pour ce néceffaire. A CES CAUSES, voulant favorablement traiter ledit expofant, Nous lui avons permis & permettons par ces Préfentes de faire imprimer lefdits ouvrages en un ou plufieurs volumes, & autant de fois que bon lui femblera & de les vendre, faire vendre & débiter par tout notre Royaume, pendant le temps de quinze années confécutives, à compter du jour de la date des Préfentes: faifons défenfes à toutes perfonnes de quelque qualité & condition qu'elles foient d'en introduire d'impreffion étrangère dans aucun lieu de notre obéisfance; comme auffi à tous Libraires & Imprimeurs, d'imprimer ou faire imprimer, vendre, faire vendre, débiter ni contrefaire lefdits ouvrages, ni d'en faire aucun extrait fous quelque prétexte que ce foit, d'augmentation, correction, changemens ou autres, fans la permiffion expreffe & par écrit dudit expofant, ou de ceux qui auront droit de lui, à peine de confifcation des exemplaires contrefaits, de trois mille livres, d'amene contre chacun des contrevenans, dont un tiers à Nous, un tiers à l'Hôtel-Dieu de Paris & l'autre tiers audit expofant, ou à celui qui

aura droit de lui, & de tous dépens, dommages & intérêts: à la charge que ces Préfentes feront enrégiftrées tout au long fur le Régistre de la Communauté des Libraires & Imprimeurs de Paris dans trois mois de la date d'icelles, que l'impreffion defdits ouvrages fera faite dans notre Royaume & non ailleurs, en bon papier & beaux caractéres, conformément à la feuille imprimée attachée pour modéle fous le contre fcel des Préfentes, que l'impétrant fe conformera en tout aux Réglemens de la Librairie, & notamment à celui du 10 Avril 1725 ; & qu'avant que de les expofer en vente, les manufcrits qui auront fervi de copie à l'impreffion defdits ouvrages, feront remis dans le même état où l'Approbation y aura été donnée, ès mains de notre très-cher & féal Chevalier le fieur Dagueffeau, Chancelier de France, Commandeur de nos Ordres & qu'il en fera enfuite remis deux exemplaires dans notre bibliothéque publique, un dans celle de notre château du Louvre, & un dans celle de notre très-cher & féal Chevalier le fieur Dagueffeau, Chancelier de France, le tout à peine de nullité des Préfentes: du contenu defquelles vous mandons & enjoignons de faire jouir ledit expofant & fes ayant caufes, pleinement & pailiblement, fans fouffrir qu'il leur foit fait aucun trouble ou empêchement. Voulons que la copie des Préfentes, qui fera imprimée tout au long au commencement ou à la fin defdits ouvrages, foit tenue pour duement fignifiée; & qu'aux copies collationnées par l'un de nos amés & féaux Confeillers & Secrétaires, foi foit ajoutée comme à l'original. Commandons au premier notre Huiffier ou Sergent fur ce requis, de faire pour l'exécution d'icelles tous actes requis & néceffaires, fans demander autre permiflion, & nonobftant Clameur de Haro, Charte Normande & Lettres à ce contraires. Car tel eft notre plaifir. Donné à Verfailles le vingt-troifiéme jour du mois de Janvier l'an de grace mil fept cens quarante-cinq, & de notre regne le trentiéme. Par le Roy en fon Confeil.

Signé, TRINQUAND,

Regiftré fur le Regiftre XI. de la Chambre Royale des Libraires & Imprimeurs de Paris, No. 410 fol. 350, conformément aux anciens Réglemens confirmés par celui du 28 Février 1723. A Paris ce 26 Janvier

#745.

Signé, VINCENT, Syndic

AVERTISSEMENT.

(a) Alii porbilem hanc ar

rò ftatuunt no

rens natura in

effiguravit. Sandrat. Acad.

A peinture & la fculpture font filles du dessein; l'ombre d'un homme, quelques traits hazardés fur le fable, fans avoir tem fuam traxiffe originem recours à la fable de Corinthia de (a) Si- ex imperfectis cyone, rendent leur origine fort naturelle. Ces illis imaginibus deux fœurs ont toujours marché fur les mêmes tra- quas optima paces, leur but de tout temps, par une parfaite imi- marmore aliiftation de la nature, a été de féduire nos yeux & que lapidibus de les tromper agréablement. L'eftime qu'en ont fait les Anciens, prouve leur (b) excellence : les honneurs, les bienfaits, les éloges que les plus grands Princes leur ont accordés, l'application même que quelques-uns d'entr'eux n'ont pas dédaigné de leur donner, ne doivent point étonner celui qui fera attention à la noblesse & à l'excellence de ces Arts. Exprimer par un langage muet les ouvrages du Créateur, conferver la mémoire des chofes paffées, immortaliser un Héros, illuf, trer une nation, quoi de plus grand!

a

nobilis artis pic-
toria, Part. 2.
praf. 41.
Alii apud Co-
rinthios reper-
tam, omnes

umbra hominis
lineis circum-
ducta. Plin. bif,
nat. 1. 35. c. 3.
(b) Recipe
returque ars ea
in primum gra-
dum libera-

« PrécédentContinuer »