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LA PRINCESSE D'ÉLIDE

COMÉDIE GALANTE

MÊLÉE DE MUSIQUE ET D'ENTRÉES DE BALLET

Représentée pour la première fois à Versailles, le 8o Mai 1664

ET DONNÉE DEPUIS AU PUBLIC

SUR LE THÉATRE DU PALAIS-ROYAL

Le 9 Novembre de la même année 1664

PAR LA

TROUPE DE MONSIEUR FRÈRE UNIQUE DU ROI1

1. Ce titre est celui de l'édition de 1682, qui l'intercale un peu plus haut, avant le début de la seconde journée, dans la relation des fêtes de Versailles. Voyez la Notice de la pièce, ci-dessus, p. 91 et suivantes.

MOLIÈRE. IV

9

L'édition de 1734, nous l'avons dit (ci-dessus, seconde partie de la note de la page 107), a détaché de la Relation, pour le donner d'abord, le texte de la Princesse d'Élide. Du texte de la Relation elle a retranché les arguments particuliers d'actes et de scènes, sans d'ailleurs les donner à leur place dans la comédie; mais elle a ajouté en tête de la seconde journée la liste suivante, où sont exactement résumées, en général, les indications soit des arguments supprimés, soit du reste de la Relation.

NOMS DES PERSONNES qui ont récité, dansé et chanté dans la comédie de la Princesse d'Élide.

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Dans le Prologue1. - L'Aurore, Mlle Hilaire.- Lyciscas, le sieur Moliere. Valets de chiens chantants, les sieurs Estival, Don, Blon lel. Valets de chiens dansants, les sieurs Paysan, Chicanneau, Noblet, Pesan, Bonard, la Pierre. Dans la Comédie. Iphitas, le sieur Hubert.- La princesse d'Elide, Mlle Moliere. Euriale, le sieur la Grange. Aristomène, le sieur du Croisy. Théocle, le sieur Béjart. Aglante, Mlle du Parc. Cinthie, Mlle de Brie. Arbate, le sieur la Thorilliere. Philis, Mlle Béjart. — Moron, le sieur

Moliere.

-

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Lycas, le sieur Prevost.

Dans les intermèdes. Dans le I., Chasseurs dansants, les sieurs Manceau, Chicanneau, Balthazard, Noblet, Bonard, Magny, la Pierre3. Satyre chantant, dans le II., le sieur Estival, — Satyres dansants,... Berger chantant, dans le III., le sieur Blondel. Dans le IV., Philis, Mlle Bejart; Climène, Mlle.... Bergers chantants, dans le V., les sieurs le Gros, Estival, Don, Blondel'. - Bergères chantantes, Miles Hilaire et la Barre.

Outre cette liste nominative des comédiens, chanteurs et danseurs, qu'elle a insérée dans la Relation, la même édition de 1734 en a ainsi disposé une autre en tête de la comédie, avant le premier intermède qu'elle a intitulé Prologue : ACTEURS. Acteurs du Prologue. - L'Aurore; Lyciscas, valet de chiens; Trois valets de chiens, chantants; Valets de chiens, dansants.

Acteurs de la comédie. - Iphitas, prince d'Elide, père de la Princesse ; La princesse d'Élide; Euriale, prince d'Ithaque; Aristomène, prince de Messène; Théocle, prince de Pyle; Aglante, cousine de la Princesse; Cinthie, cousine de la Princesse; Arbate, gouverneur du prince d'Ithaque; Philis, suivante de la Princesse; Moron, plaisant de la Princesse; Lycas, suivant d'Iphitas. Acteurs des intermèdes.. - Premier intermède: Moron; Chasseurs, dansants. Second intermède: Philis; Moron; Un Satyre, chantant; Satyres, dansants. Troisième intermède: Philis; Tircis, berger, chantant; Moron. Quatrième intermède: La Princesse; Philis; Climène. - Cinquième intermède: Bergers et Bergères, chantants; Bergers et Bergères, dansants.

La scène est en Élide.

1. C'est-à-dire dans ce que nous nommons, avec les éditions antérieures à 1734, le premier intermède. Les intermèdes suivants sont désignés, dans celle de 1734, par le numéro d'ordre immédiatement inférieur à celui qui les désigne

dans notre texte.

2. Ce nom de Lycas donné ici au SUIVANT ne se trouve pas dans la liste de l'original (ci-après, p. 141); il est pris de celle du Livret in-4° (ci-après, p. 238). 3. La liste du Livret in-4° nomme un danseur et deux pantomimes de plus : voyez ci-après, au second intermède, p. 163, note 3.

4. Dans le II., Satyre chantant, etc. (1773.)

dans le Livret in-4° voyez ci-après, p. 246.

:

D'Estival est en effet désigné

5. Dans le III., Berger chantant, etc. (1773.) — Cette désignation de Blondel est peut-être arbitraire: voyez au quatrième intermède, p. 192, note 2. 6. Voyez ci-après, au cinquième intermède, p. 207, note 2.

7. Dans le V., Bergers chantants, etc. (1773.)

LA PRINCESSE D'ÉLIDE

COMÉDIE MÊLÉE DE DANSE ET DE MUSIQUE1.

PREMIER INTERMÈDE 2.

SCÈNE PREMIÈRE.

RÉCIT DE L'AURORE3.

Quand l'amour à vos yeux offre un choix agréable,
Jeunes beautés, laissez-vous enflammer;

1. Ce second titre, dont, selon l'usage, nous faisons précéder la Princesse d'Élide, est emprunté au sommaire, que donnent les premières éditions, de toute la relation des Plaisirs de l'Ile enchantée (ci-dessus, p. 107). Le titre que l'édition de 1734 met ici, et qu'elle répète plus loin, en tête du premier acte, est: LA PRINCesse d'elide, COMÉDIE-BALLET.

2. PREMIÈRE (sic) INTERMÈDE, pour seul titre ici, dans l'édition originale et dans celles de 1665, 66, 73, 74, 75 A. La faute: PREMIÈRE, pour PREMIER, est corrigée dans l'in-folio de 1673a.

3. L'édition de 1734 modifie et complète ainsi ce commencement:

PROLOGUE.

SCÈNE PREMIÈRE.

L'AURORE, LYCISCAS, et plusieurs autres VALETS DE CHIENS endormis et couchés sur l'herbe.

L'AURORE, chante.

Mlle Hilaire, qui chanta ces couplets, avait aussi ouvert par un récit le ballet du Mariage forcé (voyez ci-dessus, p. 72 et note 5). A quarante-six

1

Moquez-vous d'affecter cet orgueil indomptable

Dont on vous dit qu'il est beau de s'armer2:
Dans l'âge où l'on est aimable,

Rien n'est si beau que d'aimer.

Soupirez librement pour un amant fidèle,

3

Et bravez ceux qui voudroient vous blâmer. Un cœur tendre est aimable, et le nom de cruelle

N'est pas un nom à se faire estimer :

Dans le temps où l'on est belle,

Rien n'est si beau que d'aimer*.

ans elle se fit encore entendre dans le divertissement de la Comtesse d'Escarbagnas. C'est Jal qui a fait exactement connaître son nom et son âge. Hilaire du Puy, née en avril 1625, mourut en novembre 1709.

I. "

Moquez-vous du conseil qu'on vous donne d'affecter.... » L'expression, si bien expliquée par le vers suivant, paraît juste et ne pas mériter du tout le blâme d'Auger.

2. On a déjà eu, au Mariage forcé (ci-dessus, p. 73, note 2), une preuve de la négligence avec laquelle le copiste du recueil manuscrit en six volumes appartenant à la Bibliothèque nationale a transcrit les paroles. Dans ce couplet il a écrit, au premier vers:

Que l'amour à nos yeux offre...;

et au quatrième :

Dont on vous dit qu'il est beau de charmer.

Il suffira de ces exemples; nous nous dispenserons dorénavant de noter les variantes de ce manuscrit, reconnu d'ailleurs fort précieux pour la connaissance de la musique de Lully.

3. Qui voudront. (1730, 34.)

4. Dans la composition de Lully, les deux derniers vers de ces couplets se chantent deux fois, et les mots : Rien n'est si beau, sont chaque fois répétés.

SCÈNE II'.

VALETS DE CHIENS ET MUSICIENS 2.

Pendant que l'Aurore chantoit ce récit, quatre valets de chiens étoient couchés sur l'herbe, dont l'un (sous la figure de Lyciscas3, représenté par le sieur de Molière, excellent acteur, de l'invention duquel étoient les vers et toute la pièce) se trouvoit au milieu de deux, et un autre à ses pieds, qui étoient les sieurs Estival', Don, et Blondel, de la musique du Roi, dont les voix étoient admirables.

Ceux-ci en se réveillant à l'arrivée de l'Aurore, sitôt qu'elle eut chanté, s'écrièrent en concert :

Hola! hola! debout, debout, debout: Pour la chasse ordonnée il faut préparer tout. Hola! ho! debout, vite debout".

1. Dans l'original, ce sont, au lieu de simples chiffres, des adjectifs ordinaux imprimés en toutes lettres, qui distinguent les actes et les scènes; et c'est généralement, comme ici, deuxième qui a été employé de préférence à second ou seconde.

2. Les mots : VALETS DE CHIENS ET MUSICIENS, ne sont pas dans l'édition de 1673".

3. Le nom ancien était Lyciscos ou Lyciscus; c'est ainsi qu'Iphitos (voyez ci-après, p. 140, note 4) est devenu Iphitas.

4. Le Magicien du Mariage forcé: voyez ci-dessus, p. 79.

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LYCISCAS et plusieurs VALETS DE CHIENS endormis, TROIS VALETS DE CHIENS chantants réveillés par le récit de l'Aurore.

Tous trois ensemble chantent.

Hola, hola.... (1734.)

6. D'après la partition Philidor, le premier des vers qui précèdent est chanté par une voix seule (un baryton à en juger par la clef employée, celle de fa sur la 3o ligne); le second et le troisième vers, qui serviront de refrain, sont chantés par tous; le second l'est deux fois, et le troisième avec les différences et la disposition suivantes : Les deux premières voix (le ténor et le baryton) : « Holà ! debout, hola ! debout, dépèchons, debout, debout, dépêchons, dépêchons, debout. » La troisième voix (la basse) : Hola! debout, hola! debout, dépêchons, debout, holà! debout, dépêchons, dépêchons, debout. »

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