modeftie, & jouit avec reconnoiffance de ce qui a été fait pour

l'homme.

Il ne faut pas oublier en finissant eet Extrait, qu'outre les trois planches nouvelles dont nous avons fait mention l'Auteur a embelli cette feconde Edition d'un frontifpice qui annonce le fujet du Livre d'une maniere très-ingénieufe. Ces differentes augmentations feront fans doute grand tort à une nouvelle Edition du même Ouvrage qu'on vient de publier à Utrecht elle fervira du moins à la gloire de notre Auteur. Il eft peu ordinaire de voir en moins de fix mois trois Editions du même Ouvrage. C'eft un préjugé bien favorable pour le fecond Tome qu'il va donner ine oeffamment.

I

EXPLICATION DU LIVRE de la Genéfe, où felon la Méthode des Saints Peres, l'on s'attache à découvrir les Mysteres de J. C. & les regles des maurs renfermées dans la lettre même de l'Ecriture. A Paris, chez François Babuty rue S. Jacques, à S. Chryfofto me, in-12.6. vol.

L

E Libraire est perfuadé que cet Ouvrage fera plaifir au public, non feulement parce que le 1 nom & le mérite de l'Auteur font déja connus, mais encore parce que le goût du public s'eft, dit-on, déclaré par l'approbation qu'il avoit donné aux Conferences où l'on faifoit lecture de cet Ecrit & où

il étoit expliqué de vive voix. Il s'en étoit répandu des copies en affez grand nombre, qui ont fait fouhaiter à plufieurs perfonnes qu'il fut imprimé. Le Libraire regarde comme un bonheur, qu'il Jui foit tombé entre les mains une

copie fort exacte de cette Explica

tion.

L'intention de l'Auteur n'eft point de donner une Explication Litterale du Texte de la Genéfe, & encore moins d'examiner les queftions de critique: il fait même affez entendre qu'il ne croit point que ce foit entendre l'Ecriture Sainte d'être inftruit à fond de ce qui regarde ces queftions. Voici comme il s'explique fur ce fujet, en expliquant le verfet du cha pitre 47. de la Genéfe.

17:

Le S. Efprit a voulu nous áp»prendre, en confacrant dans les »Septante une autre fupputation » que celle de l'original, combien » l'étude qui fe termine à des cho»fes qui ne reforment point le » cœur, eft peu digne des Ecrituares, & combien l'on eft éloigné » de les entendre lorfqu'on s'applique uniquement à des difficultez qui regardent les tems, les 3 lieux, les Généalogies, les coû»tumes & une Hiftoire fterile pendant

H

» pendant qu'on néglige l'effentiel » & le deffein de Dieu en donnant >> aux hommes fes Ecritures.

,

Le but de notre Auteur eft uniquement, comme il l'explique dans le titre de faire fur les differens paffages de la Genéfe des Obfervations qui puiffent contribuer à former les mœurs, & à découvrir prefque dans tous les paffages le fens figuré. Il rapporte à la vérité, en quelques endroits les termes de l'original, & il s'attache à en faire connoître la forme; mais ce n'eft que quand il croit que les expreffions hébraïques fourniront plus facilement que celles de la Vulgate, des reflexions morales, & le fens figuré qui fait fon principal objet..

Nous allons rapporter quelques exemples des reflexions morales & des explications du fens figuré.

L'Auteur s'attache dans l'expofition du premier Chapitre de la Genéfe à faire voir que l'Univers & les differentes parties qui le compofent ne font pas l'effet du hazard, Avril. & C

& qu'il porte par-tout les marques d'une Providence, d'une fageffe & d'une puiffance infinie. Il entre fur ce fujet dans un grand détail au fujet des arbres & des plantes, des oifeaux des animaux à quatre pieds, des poiffons de la mer, &

,

des aftres. Les découvertes des Philofophes modernes fervant à l'Auteur à mettre ces véritez dans un plus grand jour ; & ce qui fera plus de plaifir à ceux qui ne font pas Philofophes de profeffion; c'eft que l'Auteur s'eft appliqué à s'exprimer fur ce fujet important de la maniere la plus fenfible, & même à répandre plus d'agrément dans ces morceaux que dans le refte de fes Ouvrages.

on

Outre ces reflexions générales fur l'Ouvrage des fix jours qui ont fourni à plufieurs Peres de l'Eglife le fujet de grands Traitez trouve dans cette expofition des reflexions morales particulieres fur chacun des Ouvrages du Créateur. On en connoîtra le goût par les exemples fuivans.