endroit, font la faim, la foif, le defir du repos, & d'autres paffions femblables dont on peut bien ou mal ufer, mais dont le Sauveur a toûjours fait un ufage légitime. Á l'égard du reproche que fait S. Jerôme à Lactance d'avoir dit en plufieurs endroits de fes Lettres que le S. Efprit n'eft qu'un nom relatif, tantôt au Pere tantôt au Fils, pour exprimer la fainteté, ou la vertu de fanctifier qui leur eft commune, le P. Ceillier obferve qu'on ne trouve point cette erreur dans ce qui nous refte des Ouvrages de Lactance, où il ne parle point du S. Efprit. Il ajoûte qu'on pourroit donner un bon fens aux paroles que S. Jerôme rapporte de Lactance, en difant que les noms de Saint & d'ef prit dans l'Ecriture font communs au Pere & au Fils, quoiqu'ils conviennent particulierement au S. ELprit,comme le dit S. Augustin dans le Livre 15.de la Cité de Dieu.

HISTOIRE DE L'ACADEMIE Royale des Sciences. Année 1730. Avec les Mémoires de Mathématique & de Physique, pour la même année, tirés des Regiftres de cette Académie. A Paris, de l'Imprimerie Royale. 1732. in-4°. pp 143. pour l'Histoire : pp. 580. pour les Mémoires. Planches détachées 25.

A

PRE'S avoir fait connoître, dans notre Journal d'Avril dernier, les articles de ce Volume qui appartiennent à la Physique générale & à l'Anatomie; il nous reste à rendre compte ici de ceux qui font du reffort de la Chimie, de la Botanique & des Mathématiques. La Chimie nous offre quatre differens articles. Le premier, fur les bouillons de viande, eft de M. Geoffroy; le fecond, fur un grand nombre de Phofphores nouveaux, eft de M. du Fay; le troifiénte, eft l'Ecrit de M. Bourdelin fur le fel lixiviel 2 N iiij

du Gayac: & le dernier, de M. Boulduc, contient une maniere plus Simple que l'ordinaire pour faire le fublimé corrofif. De ces quatre articles les deux premiers fe trouvent dans l'Hiftoire & parmi les Memoires; les deux autres font entierement renvoyés aux Memoires. Nous ferons feulement l'Extrait du premier & du troifiéme.

I. Quoique de tous les alimens ceux que fourniffent les Végétaux femblent convenir le mieux aux malades; cependant l'ufage des bouillons de viande pour leur principale nourriture a tellement prévalu parmi nous, qu'il eft trèsimportant de favoir au jufte combien ces bouillons contiennent de fubftance vraiment nourriciere. C'est le moyen le plus fûr de ne les prefcrire ni trop forts, lorfque le malade a befoin d'une diete auftere; ni trop foibles, lorfqu'il s'agit de reparer fes forces. M. Geoffroy s'eft donc chargé de cet examen en continuant & en pouffant

plus loin les recherches déja faites fur cette matiere dans l'Academie. Suivant cette vûë, il s'eft propofé de découvrir par l'Analyse Chimique 1°. la quantité & la qualité des principes que renferment les chairs cruës mifes en diftillation: 2o. Ce qu'elles en laiffent aux extraits folides qu'on en tire par l'ébullition & l'évaporation : 3°. En quoi les fels volatils qui s'en échap pent different effentiellement: 4°. Ce que les chairs dépouillées de leurs fucs & fechées contiennent encore de principes. Il promet de déterminer, dans un autre Memoire, ce que les matieres offeuses peuvent donner d'extrait nourriffant, par la voye de la cuiffon.

Nous ne faurions fuivre l'Academicien dans le détail où il entre fur tous ces articles. Nous dirons feulement en général, Que de 4 onces de pure chair de bœuf dont il avoit féparé la graiffe, les os, les cartilages, les tendons & les membranes, il a tiré par la distillation au

Bain-Marie plus de la moitié de phlegme, c'est-à-dire 2 onces, 6 gros, 36 grains: Que 4 onces de la même chair, cuites dans un vaiffeau bien clos avec neuf pintes d'eau verfées à differentes reprises, ont donné après l'ébullition & l'évaporation gros 56 grains d'extrait, & 6 gros 36 grains de fibres deffechées: Que l'extrait analyfé a fourni un fel volatil en cryftaux plats tels que ceux du fel volatil d'urine, & que l'Academicien juge armoniacal; le regardant au furplus comme le fel effentiel de la viande & comme fe féparant du fang par les urines après la nutrition: Qu'à ce fel volatil a fuccedé une huile, & qu'il n'est resté dans la cornue qu'une très-petite quantité de charbon très-léger: Que les fibres de la viande privées de tour leur fuc ont donné par l'analyfe prefque les mêmes principes, & dans le même ordre, quoiqu'en dofes un peu differentes. On voit affez, par ce qui vient d'être dit,