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testez de vouloir vivre et mourir en la foi et obéissance de sa sainte parole et en l'union de la sainte Église catholique.

IV. Depuis le Credo jusqu'au Pater noster, appliquez votre cœur aux mystères de la mort et passion de notre Rédempteur, qui sont actuellement et essentiellement représentés en ce saint sacrifice, lequel, avec le prêtre et avec le reste du peuple, vous offrirez à Dieu le Père, pour son honneur et pour votre salut.

v. Depuis le Pater noster jusqu'à la communion, efforcez-vous de faire mille désirs de votre cœur, souhaitant ardemment d'être à jamais jointe et unie à notre Sauveur par amour éternel.

vi. Depuis la communion jusqu'à la fin, remerciez sa divine Majesté de son Incarnation, de sa vie, de sa mort, de sa passion et de l'amour qu'il nous témoigne en ce saint sacrifice, le conjurant par celui-ci de vous être à jamais propice, à vos parents, à vos amis et à toute l'Église; et vous humiliant de tout votre cœur, recevez dévotement la bénédiction divine que Notre-Seigneur vous donne par l'entremise de son officier.

Mais si vous voulez pendant la messe faire votre méditation sur les mystères que vous allez suivant de jour en jour, il ne sera pas requis que vous vous divertissiez à faire ces particulières actions,

mais suffira qu'au, commencement vous dressiez votre intention à vouloir adorer et offrir ce saint sacrifice par l'exercice de votre méditation et oraison, puisqu'en toute méditation se trouvent les actions susdites, ou expressément, ou tacitement et virtuellement.

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CHAPITRE XV.

Des autres exercices publics et communs.

UTRE cela, Philothée, les fêtes et dimanches, il

faut assister à l'office des Heures et des Vêpres, tant que votre commodité le permettra; car ces jours-là sont dédiés à Dieu, et faut bien faire plus d'actions à son honneur et gloire en ceux-ci, que non pas en les autres jours; vous sentirez mille douceurs de dévotion par ce moyen,'comme faisait saint Augustin, qui témoigne en ses Confessions, qu'oyant les divins offices au commencement de sa conversion, son cœur se fondait en suavité et ses yeux en larmes de piété. Et puis, (afin que je le dise une fois pour toutes), il y a toujours plus de bien et de consolation aux offices publics de l'Église, que non pas aux actions par

ticulières, Dieu ayant ainsi ordonné que la communion soit préférée à toute sorte de particularité.

Entrez volontiers aux confréries du lieu où vous êtes, et particulièrement en celles desquelles les exercices apportent plus de fruits et d'édification; car en cela vous ferez une sorte d'obéissance fort agréable à Dieu, d'autant qu'encore que les confréries ne sont pas commandées, elles sont néanmoins recommandées par l'Église, laquelle, pour témoigner qu'elle désire que plusieurs s'y enrôlent, donne des Indulgences et autres priviléges aux Confrères. Et puis, c'est toujours une chose fort charitable de concourir avec plusieurs et coopérer aux autres pour leurs bons desseins. Et, bien qu'il puisse arriver que l'on fît d'aussi bons exercices à part soi, comme l'on fait aux Confréries en commun, et que, peut-être, l'on goûtât plus de les faire en particulier, si est-ce que Dieu est plus glorifié de l'union et contribution que nous faisons de nos bienfaits avec nos frères et prochains.

J'en dis de même de toutes sortes de prières et dévotions publiques, auxquelles, tant qu'il nous est possible, nous devons porter notre bon exemple pour l'édification du prochain, et notre affection pour la gloire de Dieu et l'intention commune.

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CHAPITRE XVI.

Qu'il faut honorer et invoquer les saints.

UISQUE Dieu nous envoie bien souvent les inspirations par ses Anges, nous devons aussi lui renvoyer fréquemment nos aspirations par la même entremise. Les saintes âmes des trépassés qui sont en Paradis avec les Anges, et, comme dit Notre-Seigneur, égales et pareilles aux Anges, font aussi le même office d'inspirer en nous et d'aspirer pour nous par leurs saintes oraisons.

Ma Philothée, joignons nos cœurs à ces célestes Esprits et Ames bienheureuses; car, comme les petits rossignols apprennent à chanter avec les grands, ainsi, par le saint commerce que nous ferons avec les Saints, nous saurons bien mieux prier et chanter les louanges divines: «Je psal« modierai, disait David, à la vue des Anges. >>

Honorez, révérez et respectez d'un amour spécial la sacrée et glorieuse Vierge Marie; elle est mère de notre souverain Père, et, par conséquent notre grand'Mère. Recourons donc à elle, et, comme ses petits enfants, jetons-nous à son giron avec une confiance parfaite, à tous moments, à toutes occurrences; réclamons cette douce mère, invo

quons son amour maternel, et tâchons d'imiter ses vertus; ayons en son endroit un vrai cœur filial.

Rendez-vous fort familière avec les Anges, voyez-les souvent invisiblement présents à votre vie; et surtout, aimez et révérez celui du diocèse auquel vous êtes, ceux des personnes avec lesquelles vous vivez, et spécialement le vôtre; suppliez-les souvent, louez-les ordinairement, et employez leur aide et secours en toutes vos affaires, soit spirituelles, soit temporelles, afin qu'ils coopèrent à vos intentions.

Le grand Pierre Lefèvre, premier prêtre, premier prédicateur, premier lecteur de théologie de la sainte compagnie du nom de Jésus, et premier compagnon du Bienheureux Ignace, fondateur de celle-ci, venant un jour d'Allemagne, où il avait fait de grands services à la gloire de Notre-Seigneur, et passant en ce diocèse, lieu de sa naissance, racontait qu'ayant traversé plusieurs lieux hérétiques, il avait reçu mille consolations d'avoir salué, en abordant chaque paroisse, les Anges protecteurs de celles-ci, lesquels il avait connu sensiblement lui avoir été propices, soit pour le garantir des embûches des hérétiques, soit pour lui rendre plusieurs âmes douces et dociles à recevoir la doctrine de salut. Et disait cela avec tant de recommandation, qu'une demoiselle lors jeune,

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