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repos, sans ordre et sans contenance. Voyez comme ils se méprisent les uns les autres, et comme ils ne s'aiment que par des faux semblants. Enfin, vous verrez une calamiteuse république, tyrannisée de ce Roi maudit, qui vous fera compassion.

II. Du côté droit, voyez Jésus-Christ crucifié, qui, avec un amour cordial, prie pour ces pauvres endiablés, afin qu'ils sortent de cette tyrannie, et qui les appelle à soi. Voyez une grande troupe de dévots qui sont autour de lui avec leurs Anges; contemplez la beauté de ce Royaume de dévotion. Qu'il fait beau voir cette troupe de vierges, hommes et femmes, plus blanches que les lys; cette assemblée de veuves pleines d'une sacrée mortification et humilité? Voyez le rang de plusieurs personnes mariées, qui vivent si doucement ensemble avec un respect mutuel, qui ne peut être sans une grande charité; voyez comme ces dévotes âmes marient le soin de leur maison extérieure avec le soin de l'intérieure, l'amour du mari avec celui de l'Epoux céleste. Regardez généralement partout; vous les verrez tous en une contenance sainte, douce, aimable, qui écoutent notre Seigneur, et tous le voudraient planter au milieu de leur cœur.

Ils se réjouissent, mais d'une joie gracieuse, charitable et bien réglée ; ils s'entr'aiment, mais d'un

amour sacré et très-pur. Ceux qui ont des afflictions en ce peuple dévot ne se tourmentent pas beaucoup et n'en perdent point contenance; bref, voyez les yeux du Sauveur qui les console, et que, tous, semblablement, aspirent à lui.

III. Vous avez à jamais quitté Satan, avec sa triste et malheureuse troupe, par les bonnes affections que vous avez conçues, et, néanmoins, vous n'êtes pas encore arrivée au Roi Jésus, ni jointe à son heureuse et sainte compagnie de dévots; ainsi, vous avez été toujours entre l'un et l'autre.

IV. La Vierge sainte, avec saint Joseph, saint Louis, sainte Monique et cent mille autres qui sont dans l'escadron de ceux qui ont vécu parmi le monde, vous invitent et encouragent.

V. Le Roi crucifié vous appelle par votre nom propre; venez, ô ma bien-aimée, venez, afin que je vous couronne.

Élection.

I. O monde, ô troupe abominable, non, jamais vous ne me verrez sous votre drapeau. J'ai quitté pour jamais vos forceneries (1) et vanités. O Roi d'orgueil, Roi de malheur, esprit infernal, je te renonce avec tes vaines pompes, je te déteste avec

toutes tes œuvres.

Égarements.

II. Et, me convertissant à vous, mon doux Jésus, Roi de bonheur et de gloire éternelle, je vous embrasse de toutes les forces de mon âme ; je vous adore de tout mon cœur ; je vous choisis, maintenant et pour jamais, pour mon Roi et pour mon unique Prince; je vous offre mon inviolable fidélité, je vous fais un hommage irrévocable, je me soumets à l'obéissance de vos saintes Lois et Ordonnances.

III. O Vierge sainte, ma chère Dame, je vous choisis pour ma guide; je me rends sous votre enseigne; je vous offre un particulier respect et une révérence spéciale.

O mon saint Ange, présentez-moi à cette sacrée assemblée, ne m'abandonnez point jusqu'à ce que j'arrive avec cette heureuse compagnie, avec laquelle je dis et dirai à jamais, pour témoignage de mon choix: Vive Jésus! vive Jésus!

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CHAPITRE IX.

Comme il faut faire la confession générale.

VOILA donc, ma chère Philothée, les méditations requises à votre intention; quand vous les aurez faites, allez courageusement en esprit d'humi

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lité faire votre confession générale. Mais, je vous prie, ne vous laissez point troubler par aucune sorte d'appréhension. Le scorpion qui nous a piqué est vénéneux en nous piquant; mais, étant réduit en huile, c'est un grand médicament contre sa propre piqûre; le péché n'est honteux que quand nous le faisons; mais, étant converti en confession et pénitence, il est honorable et salutaire. La contrition et confession sont si belles et de si bonne odeur, qu'elles effacent la laideur et dissipent la puanteur du péché. Simon le lépreux disait que Madeleine était pécheresse; mais notre Seigneur dit que non, et ne parle plus sinon des parfums qu'elle répandit et de la grandeur de sa charité. Si nous sommes bien humbles, Philothée, notre péché nous déplaira infiniment, parce que Dieu en est offensé ; mais l'accusation de notre péché nous sera douce et agréable, parce que Dieu en est honoré. Ce nous est une sorte d'allégement de bien dire au médecin le mal qui nous tourmente. Quand vous serez arrivée devant votre Père spirituel, imaginez-vous d'être à la montagne de Calvaire, sous les pieds de Jésus-Christ crucifié, duquel le sang précieux distille de toutes parts, pour vous laver de vos iniquités. Car, bien que ce ne soit pas le propre sang du Sauveur, c'est néanmoins le mérite de ce sang répandu qui arrose abondamment

les pénitents autour des confessionnaux. Ouvrez donc bien votre cœur pour en faire sortir les péchés par la confession; car, à mesure qu'ils en sortiront, le précieux mérite de la passion divine y entrera pour le remplir de bénédiction.

Mais dites bien tout, simplement et naïvement; contentez bien votre conscience en cela pour une bonne fois. Et, cela fait, écoutez l'avertissement et les ordonnances du serviteur de Dieu et dites en votre cœur : Parlez, Seigneur, car votre servante vous écoute. Oui, c'est Dieu, Philothée, que vous écoutez, puisqu'il a dit à ses vicaires : Qui vous écoute m'écoute. Prenez par après en main la protestation suivante, laquelle sert de conclusion à toute votre contrition, et que vous devez avoir premièrement méditée et considérée; lisez-la attentivement, et avec le plus de ressentiment qu'il vous sera possible.

PROTESTATION AUTHENTIQUE POUR GRAVER EN L'AME LA RÉSOLUTION DE SERVIR DIEU, ET CONCLURE LES ACTES DE PÉNITENce.

Je, soussignée, constituée et établie en la présence de Dieu éternel et de toute la cour céleste,

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