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du Soudan; Carde (J.-G.-H.), adj. de 1 cl. des aff. civ. de Madagascar; Chaffaud (E.), chef d'explor. des postes et stat. du Congo; Fauré (S.), adj. de 1re cl. des aff. ind. du Soudan; Villamur (P.-R.), adj. de 1re cl. des aff. indig. de la Côte d'Ivoire; Maire (E.-J.-M.), adj. de 1re cl. des aff, indig. du Dahomey; Muller (D.), adj. de 1re cl. des aff. indig. de la Côte-d'Ivoire (H. C.); Bounassiés (G.-L.), adj. de 10 cl. des aff. indig. de la Guinée. Par décret du 21 janv. 1900, M. Lapouyade, percept. des contr. à SaintJean-de-Losne, a été nom. admin. de 4o cl. des serv. civ. de l'Indo-Chine. Par déc. du 10 janv. 1900:

MM. Jaffrézic (A.-J.-M.), capit. au long c. a été nom. lieut. de port au Sénégal: Aubouy (A.-V.). capit. au long c., a été nom. lieut. de port à la Réunion.

Par arr. du 25 janv., M. Meneault (M.-A.), a été nom. réd, de 4o cl. et plac. h. c., pour remp. les fonc. de ch. du cab. du gouv. de la Réunion. Par déc. du 24 janvier 1900, on été nom. dans le pers. des admin. col. : A l'emploi d'administrateur adjoint de 1re classe.

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M. Blom (E.-G.-A.), chef d'explor. des postes et stat. du Congo. A l'emploi d'administrateur adjoint de 2 classe, au titre « explorateurs ». M. Prins (P.), chef d'explor. des postes et stat. du Congo.

A l'emploi d'administrateur adjoint de 3o classe.

MM. Loustau (H.-E.) et Merlet (V.-E.), chefs d'explor. des postes et stat du Congo.

A l'emploi d'administrateur adjoint de 3e classe au titre « explorateurs ». M. Barreau (J.-A.), adj. de 1re cl. des aff. indig. de la Côte d'Ivoire.

MOUVEMENT DIPLOMATIQUE ET CONSULAIRE Par déc. du Prés. de la Répub. du 12 janv. 1900, sont prom. ou nom. dans l'ord. nat. de la Lég. d'honn. :

Au grade de commandeur.

M. Raindre (G.), min. plénip. de 1oo cl. direct. des aff. pol.

Au grade d'officier.

MM. Bourgarel (E.-J -R -A.), min. plénip. de 2 cl. à Bogota; Decrais (P.-J.-J.), min. plénip. de 2o cl., sous-direct. des aff. comm.

Au grade de chevalier.

MM. de la Tour (E.-J.-H.-L.), secrét. d'amb. de 2 cl. à Saint-Pétersbourg; Delaroche-Vernet (P.-H.-P.-H.), secrét. d'amb. de 2o cl. à Berlin; François (A.), cons. de 1re cl. en mis, spéc. à Yunnam-Fou; De Boutaud (A.), cons. de re cl. à Panama; Charpentier (J.-C.), cons. de 2o cl.; Jore (E.), cons, de 2o cl. à Costa-Rica; De Beauchène (E.-M.-R.-C.), att. payé au bur. du chiffre; d'Arnoux (G.-N.-A.), direct. de la Dette publ. ott. à Constantinople; Gauvain, publiciste, secrét. gén. de la comm. europ. du Danube; Cazaux (C.), prés. de la soc. franç. d'enseig. de Montevideo; Gourd (H.-E.), présid. de la Chambre de comm. franc. à New-York.

L'exeq. a été acc. à M. le docteur Paul de Langenhagen, vice-cons. dé Roumanie à Menton; à M. Leonidas Pallares Arteta, consul de l'Equateur à Lyon; à M. Emile Béraud, agent cons. de France a Hermosolo (Mexique); à M. Charles Braquehaye, consul du Japon à Bordeaux.

Nedjib Sursok Effendi a été nom. cons. général de Turquie à Ajaccio; démiss. des fonct. de consul de Belgique à Alger a été acc., sur sa dem., à M. Van de Weyer; M. E. Brissonnet, vice-cons. de Belgique à Alger, a été promu au grade de consul à la même résid. ; M. Alban a été nommé vice-consul de Portugal à Vichy. La démiss. de M. Mayor, consul de Suisse à Lyon, a été accept. David Effendi Beaulieu, chancelier du consulat de Turquie à Bordeaux, a été nom. vice-cons. hon.

Le sultan et les grandes puissances. Essai historique, par MALCOLM MAC COLL. Traduit de l'anglais, par Jean LONGuet. Paris, Félix Alcan, 1899, in-8° de XVI-247 pages.

Il est des ouvrages étrangers qu'il ne faudrait traduire en français que par fragments, ou en les adaptant soigneusement à notre goût; le livre de M. Malcolm Mac Coll est du nombre. Il est intéressant en règle générale et la cause qu'il plaide mérite trop de sympathies pour que nous voulions ici contredire les assertions de son auteur; mais on y trouve une série de paragraphes et de petites anecdotes relatives à M. Malcolm Mac Coll lui-même qui n'ont rien de caractéristique et ne font que retarder et alourdir l'exposé politique de M. Mac Coll. En pratiquant de sérieuses et discrètes coupures, une quarantaine de pages environ, M. Longuet eût fait du volume qu'il a traduit un ouvrage d'un très vif intérêt; pour ne s'y être point décidé, il a publié un livre d'une lecture parfois pénible, d'un intérêt quelquefois languissant. Il faut cependant lire cet ouvrage, dont les chapitres intitulés : Historique de la politique de lord Salisbury (ch. vi), la Politique du tsar Nicolas (ch. x1), de l'Islamisme comme système de gouvernement (ch. XII) par exemple, sont excellents. On pourra par contre, sans inconvénient, passer la préface de M. Urbain Gohier; c'est une œuvre de journaliste. extrêmement superficielle et passionnée.

H. F.

Tunnel intercontinental sousmarin du détroit de Gibraltar se reliant à un chemin de fer au Maroc, par Jean BERLIER. Paris, 1899, chez l'auteur, 35, rue Boissy-d'Anglas. L'avant-projet de M. Jean Berlier

comporte deux parties distinctes: l'établissement d'un tunnel intercontinental sous-marin entre l'Espagne et le Maroc, et la construction d'une voie ferrée entre Tanger et LallaMarnia. Des planches donnent le tracé et le profil en long du tunnel, le tracé et le profil en long du chemin de fer.

M. J. B. estime avec raison que l'établissement d'un tunnel sousmarin ne comporte pas a priori des difficultés plus exceptionnelles que celui des grands souterrains exécutés au Saint-Gothard ou au Simplon. Le tunnel, s'il était établi dans la partie la plus resserrée du détroit, entre Tarifa et le cap Ciris, ne comporterait que 14 kilomètres; mais les profondeurs atteignant 690 mètres, M. J. B. est amené à préférer un tracé de l'anse des Vaqueros à Tanger, rencontrant des profondeurs beaucoup moindres (396 m.) et par suite nécessitant des rampes moins fortes; la partie sousmarine du tunnel aurait 32 kilomètres.

La ligne de Tanger à Lalla-Marnia a été étudiée (sommairement sans doute) par M. Mustapha J. L. de Courtens, ex-capitaine du génie au service du sultan du Maroc, ingénieur aux chemins de fer de la Basse-Egypte. La voie ferrée, d'une longueur de 591 kilomètres, passerait par Ksar-el-Kebir, Fez, Taza, Oudjda et Lalla-Marnia, suivant la grande vallée longitudinale, de tout temps utilisée par les échanges, qui mène de Tlemcen à Fez et fait communiquer la région de la Moulouïa et celle du Sebou. La nature du terrain ne présente pas de difficultés, sauf les ouvrages d'art nécessaires pour traverser les cours d'eau.

M. Jean Berlier semble considérer le tunnel sous-marin comme l'essentiel, et la voie ferrée de Tanger à Lalla-Marnia par Fez comme l'accessoire : nous croyons, au con

traire, que la question du tunnel ne se posera qu'après l'achèvement du « grand-central » nord-africain et aussi lorsque les voies ferrées qui relient l'Espagne à la France auront subi certaines améliorations (notamment le percement du tunnel des Pyrénées centrales). Sous cette réserve, on ne saurait manquer de s'intéresser très vivement à des projets comme celui de M. J. B. et de leur souhaiter un plein succès. On sait quels services le Bône - Guelma a rendus à la cause française dans la Régence de Tunis: sans rêver de conquêtes, la France peut espérer par la pénétration économique conserver et accroître la légitime influence qui lui revient dans les régions situées à l'ouest de l'Algérie. A. B.

La Leçon de Fashoda, par J. LEGRAND, ancien élève de l'Ecole polytechnique, officier de marine démissionnaire. Paris, BergerLevault et Cie, 1899, in-8° de 360 p. Un des résultats et non l'un des moindres de l'affront éprouvé à Fashoda fut d'obliger l'opinion française à envisager l'éventualité d'une guerre avec l'Angleterre. Lorsque la menace fut moins imminente et que l'on put juger plus sainement les choses, beaucoup se demandèrent si les résultats de la lutte eussent été aussi désastreux que le proclamait le jingoisme de nos voisins. Mais souvent ce n'était là qu'une impression de sentiment, à laquelle les bases précises faisaient. défaut. Ce livre est venu combler cette lacune. Il nous est impossible d'énumérer tous les sujets traités dans ses 360 pages; mais tous ceux que préoccupent les armements de nos voisins et qui s'intéressent au développement de notre marine pourront trouver dans cet ouvrage des renseignements précieux et des idées sur le plan de campagne à adopter contre notre grande ennemie maritime.

PARIS.

J. de M.

Répertoire méthodique de l'histoire moderne et contemporaine de la France pour l'année 1898, par MM. G. BRIÈRE et P. CARON. Paris, Société nouvelle de librairie et d'édition, 1899, in-8° de 119 pages.

Ce répertoire, publié par la Revue d'histoire moderne et contemporaine, sera indispensable à tous ceux qui veulent étudier les origines des questions actuelles. Nous signalerons particulièrement à nos lecteurs les sections relatives à la politique extérieure de Napoléon Ier (p. 32), de la Restauration (p. 36), de la monarchie de Juillet (p. 36, et guerres d'Afrique, p. 38), de Napoléon III, (p. 39), mais surtout l'excellent chapitre Histoire de la colonisation (p. 68), qui contient 28 numéros. Pour leur premier volume, les auteurs se sont arrêtés à 1871; mais, dans les volumes suivants, ils pousseront jusqu'à l'époque actuelle.

L'Annuaire général des sociétés françaises par actions et des principales sociétés étrangères (cotées et non cotées) contient les renseignements les plus complets sur toutes les sociétés coloniales.

Le chapitre spécial de l'édition de 1899 publiait les notices de plus de deux cents sociétés coloniales. L'édition de 1900, qui paraîtra le 1er avril prochain, donnera les renseignements détaillés sur toutes les Sociétés nouvellement créées, et toutes les notices déjà publiées seront complétées et mises à jour.

L'Annuaire général des Sociétés françaises par actions contient les notices de plus de huit mille sociétés de toutes catégories. Il est en vente à l'administration, à Paris, 8, rue de la Chaussée-d'Antin, au prix réduit de 10 francs pour l'édition de 1899 de souscription et au prix de 15 francs pour l'édition à paraître, le 1er avril 1900.

L'Administrateur-gérant: P. CAMPAIN.

IMPRIMERIE F. LEVÉ, RUE CASSETTE, 17.

DIPLOMATIQUES ET COLONIALES

SPLENDIDE ISOLEMENT

ENTRE MARINS ET CONTINENTAUX

I

Je n'ai nulle envie de railler en choisissant ce titre pour caractériser la condition actuelle de la Grande-Bretagne aux prises avec une guerre néfaste par son dessein premier, néfaste par ses premiers résultats. Le sang coule et ce n'est point le sang de ceux qui ont voulu et préparé cette guerre. Les Boers en sont innocents, hommes d'État et soldats; innocents aussi ces fusiliers irlandais et ces highlanders de légendaire bravoure, dignes héritiers de ceux qui combattirent contre nous à Waterloo, à côté de nous en Crimée. L'horreur de ces massacres est d'autant plus grande qu'il n'existe point, entre les deux peuples ainsi mis aux prises, de ces profondes raisons de haine, qui donnent aux combattants de l'une et l'autre armée la conviction raisonnée et enthousiaste d'un sacrifice utile; si les Boers vont au feu avec la foi en la liberté qu'ils assimilent à une bénédiction divine sur leurs morts, combien doit être angoissée la conscience. de ces braves gens de l'armée anglaise dont beaucoup, officiers. instruits ou soldats naïfs, se demandent en tombant : « Était-il juste ou utile à la patrie de faire pleurer les miens?» A combien de mémoires britanniques revient en ce moment le mot célèbre : « L'honneur anglais a coulé par tous les pores. »

Quelle que soit la grandeur de la cause des Boers, champions de l'indépendance, il serait cruel et maladroit de rendre le peuple anglais tout entier responsable de cette guerre impie. Il faut rendre à Jameson ce qui est dû à Jameson, à Cecil Rhodes ce qui est dû à Cecil Rhodes. Il faut oublier les blasphèmes bibliques dont nous fùmes les objets, lorsque de maladroits prédicants déclaraient, en 1870-71, la vengeance du ciel appesantie sur un peuple corrompu. QUEST. DIPL. et Col. - T. IX. 13. 15 FÉVRIER 1900.

C'était de la pitoyable rhétorique de sermons, de la politique plus pitoyable encore. Ne l'imitons pas; et montrons, par une sûre maîtrise de nous-mêmes, que notre esprit n'est pas nécessairement légèreté et que nous ne donnons jamais « le coup de pied de l'âne ».

II

Toutefois il est permis de rechercher, sans colère et sans insulte, pourquoi le peuple anglais, lancé dans cette aventure qui tourne mal, rencontre une telle réprobation morale et n'est pourtant en butte à aucune hostilité déclarée. L'Europe semble retrouver cette conscience morale à laquelle nous fimes un si vain appel, il y a · bientôt trente ans...

Le Ciel en soit loué, mais ce secret courroux,
Cette oisive vertu, vous en contentez-vous?
La foi qui n'agit point, est-ce une foi sincère?

La presse russe, allemande, française (à peu d'exceptions près), flétrit les mobiles connus ou cachés de la guerre sud-africaine. Des journaux graves, bien informés ou même officieux, envisagent l'hypothèse de quelque coalition, évoquent l'histoire lointaine de la <«< ligue des neutres »; les saisies illégales, les visites discourtoises de paquebots neutres el reconnus inoffensifs, froissent l'intérêt des armateurs en Allemagne, en France, et réunissent deux courroux dont la rencontre paraissait fort invraisemblable à une date toute récente encore. L'on discute et l'on déclame sur le liberum mare. Bien plus, l'empereur d'Allemagne s'attache plus énergiquement que jamais à son dessein de doter l'empire d'une marine puissante; et en France, si l'esprit de concorde patriotique était exilé de partout, c'est dans la commission de la marine qu'il chercherait asile. D'autre part, la Russie a garni de troupes ses citadelles maritimes et continentales d'Extrême-Orient; ses troupes se rapprochent de Hérat, ou, si elles restent à la même distance, sont si nombreuses que l'ordre d'occupation n'est plus qu'une affaire de télégramme. Comment et pourquoi tous ces souffles conjurés ne tournent-ils point en tempête?

Je suppose qu'on le sait en Grande-Bretagne ou qu'on croit le savoir. Le peuple anglais ne peut se faire la moindre illusion sur la ténacité du souvenir que nous gardons de l'humiliation de Fachoda; et sa fierté doit comprendre à merveille la fierté du voisin; peu d'Anglais raisonnables nourriront l'espoir d'un prompt oubli de cet outrage. Le sentiment public français a été profondément blessé, dans les provinces continentales comme dans les provinces maritimes, et est devenu ressentiment.

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