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fait allusion la loi du Code Théodose: Veterani que juxta nostrum præceptum vacantes terras accipiant casque perpetuò habeant immunes. Selon dom Lobineau, soit faute de vivres, soit dans la crainte de ne pouvoir se défendre, les Bretons quittèrent en grand nombre le pays de Cornouailles, en 450, passèrent dans l'Armorique, et habitèrent le pays nommé depuis Bretagne; et, si l'amour de la patrie a'pu induire cet écrivain en erreur, par rapport au temps précis de cette émigration, comme Vertot paroît avoir raison de le soupçonner l'on ne peut placer cette époque au-delà de l'an 513; et tous les écrivains conviennent que les Bretons se sont établis vers ce temps dans l'Armorique, non-seulement parce qu'ils ont donné leur nom au pays, mais à raison des témoignages convaincans d'Éginhard, de l'anonyme du Recueil de Duchéne, de la Chronique de Saint-Michel, publiée par le P. Labbe, d'une lettre d'Edouard I d'Angleterre, que l'on trouve dans Hottmann, et de quantité d'autres monumens d'une pareille autorité.

Liv. VII, tit. xx.

b Lib. citato.

c Hist. crit. de l'Établissement des Bretons dans les Gaules. dEGINHARD., ann. 786: Cùmque ab Anglis et Saxonibus Britannia insula fuisset invasa, magna pars incolarum ejus mare trajiciens in ultimis Galliæ finibus Venetorum et Curiosolitarum regiones occupavit. DUCHÉNE, tom. II, pag. 623 : Pulsi à Britanniá... regionem quam modò incolunt, sibi vindicantes appellásse à sua gente Britanniam. LABB., Bibl. Ms, tom. 1, ann. 513: Venerunt transmarini, id est, minorem Britanniam. HoTTOM., Franco-Gall., cap. II, pag. 21 Britones Armorici, cùm venerint in regno isto, suscipi debent et protegi: sunt boni cives de corpore regni hujus; exierunt enim quondam de corpore regni hujus.

336 HISTOIRE DE LA LANGUE FRANÇOISE.

Quoique ces preuves doivent proître suffisantes, j'ajoute encore les paroles de Bochart: « C'est un sen. » timent commun au plus grand nombre des écrivains, » que la langue bretonne, aujourd'hui en usage parmi » les Cambres d'Angleterre, et les Bretons de France, » est un reste de celle que parloient les anciens Bretons » et les anciens Gaulois ». C'est ainsi qu'en jugeoient Beatus Rhenanus, Gesner, Hottmann, et enfin Camden, qui en a donné des preuves inattaquables.

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N. B. Dans les articles suivans, l'auteur considère la nature et l'origine de la langue des Germains, et comment, des environs de la Norique et de la Suisse, ils ont peuplé le Piémont, sous le nom de Taurisques, comme les Gaulois ont peuplé la Ligurie. Il montre comment ces langues se confondirent; puis il passe aux recherches indiquées ci-dessus, relativement aux différens mots conservés de l'ancien gaulois. Je n'y ai rien remarqué dont divers auteurs n'ayent donné de suffisantes explications, sans néanmoins s'arrêter à l'usage qu'en font les Italiens. Tels sont Ramus, Boxhorn et Jean Picart. A considérer comment ces auteurs se sont copiés les uns les autres sur cette matière, on peut juger de la pénurie dans laquelle nous étions, avant les travaux si récemment entrepris sur la langue celtique.

FIN DU PREMIER VOLUME.

HISTOIRE

DE LA

LANGUE FRANÇOISE.

TOME SECOND.

SE TROUVE AUSSI

A PARIS,

Chez NICOLLE, rue de Seine, n.° 12;

A JÉNA,

A la LIBRAIRIE ACADÉMIQUE.

DE LA

LANGUE FRANÇOISE,

PAR GABRIEL HENRY,

PROFESSEUR DES UNIVERSITÉS D'ERFURT ET D'JÉNA, CHEVALIER DE LA
LÉGION D'HONNEUR, MEMBRE DE PLUSIEURS SOCIÉTÉS SAVANTES, etc.

Ob imperitiam linguarum multi ab insidiatoribus ex improviso sunt
oppressi; è diverso scientia multos exemit imminentibus periculis.
Itaque prodest magis quàm nocet linguæ communicatio, quòd nune
quoque per singulas religiones, præsertim indigenarum nihil æquè
confert ac lingua omnium eadem, tum si quis plures linguas ediscat ;
mox probatur ab eorum peritis, et pro amico cognoscitur; non leve
argumentum societatis afferens loquelam familiarem, mox accedit
securitas à periculis.

PHILO, de Confusione Linguarum.

TOME SECOND.

PARIS,

LEBLANC, IMPRIMEUR - LIBRAIRE,

ABBAYE SAINT-GERMAIN-DES-PRÉS.

1812.

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