En lisant Molière: l'homme et son temps, l'écrivain et son œuvre

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Hachette et cie, 1914 - 318 pages

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Page 6 - Il n'était ni trop gras ni trop maigre; il avait la « taille plus grande que petite, le port noble, la jambe « belle; il marchait gravement; avait l'air très sérieux, « le nez gros, la bouche grande, les lèvres épaisses, le « teint brun , les sourcils noirs et forts ; et les divers « mouvements qu'il leur donnait lui rendaient la phy« sionomie extrêmement comique.
Page 188 - Enfin, il n'est rien de si doux que de triompher de la résistance d'une belle personne; et j'ai, sur ce sujet, l'ambition des conquérants qui volent perpétuellement de victoire en victoire, et ne peuvent se résoudre à borner leurs souhaits. Il n'est rien qui puisse arrêter l'impétuosité de mes désirs, je me sens un cœur à aimer toute la terre; et, comme Alexandre, je souhaiterois qu'il y eût d'autres mondes pour y pouvoir étendre mes conquêtes amoureuses.
Page 174 - Vous êtes de plaisantes gens avec vos règles, dont vous embarrassez les ignorants, et nous étourdissez tous les jours. Il semble, à vous ouïr parler, que ces règles de l'art soient les plus grands mystères du monde ; et cependant ce ne sont que quelques observations aisées, que le bon sens a faites sur ce qui peut ôter le plaisir que l'on prend à ces sortes de poèmes ; et le même bon sens qui a fait autrefois ces observations, les fait aisément tous les jours, sans le secours d'Horace...
Page 187 - Quoi ! tu veux qu'on se lie à demeurer au premier objet qui nous prend, qu'on renonce au monde pour lui, et qu'on n'ait plus d'yeux pour personne? La belle chose de vouloir se piquer d'un faux honneur d'être fidèle, de s'ensevelir pour toujours dans une passion, et d'être mort dès sa jeunesse à toutes les autres beautés qui nous peuvent frapper les yeux...
Page 170 - Lorsque vous peignez des héros , vous faites ce que vous voulez. Ce sont des portraits à plaisir, où l'on ne cherche point de ressemblance; et vous n'avez qu'à suivre les traits d'une imagination qui se donne l'essor, et qui souvent laisse le vrai pour attraper le merveilleux. Mais lorsque vous peignez les hommes, il faut peindre d'après nature. On veut que ces portraits ressemblent; et vous n'avez rien fait, si vous n'y faites reconnaître les gens de votre siècle.
Page 302 - Ces gens, qui, par une âme, à l'intérêt soumise, Font de dévotion métier et marchandise, Et veulent acheter crédit et dignités A prix de faux clins d'yeux et d'élans affectés ; Ces gens, dis-je, qu'on voit d'une ardeur non commune...
Page 115 - Moi? je ne vous l'ai point donnée de bon cœur; et vous me l'avez arrachée. M'avez-vous avant le mariage demandé mon consentement, et si je voulois bien de vous? Vous n'avez consulté pour cela que mon père et ma mère : ce sont eux proprement qui vous ont épousé; et cest pourquoi vous ferez bien de vous plaindre toujours à eux des torts que l'on pourra vous faire.
Page 170 - Car enfin, je trouve qu'il est bien plus aisé de se guinder sur de grands sentiments, de braver en vers la fortune, accuser les destins, et dire des injures aux dieux, que d'entrer comme il faut dans Je ridicule des hommes, et de rendre agréablement sur le théâtre les défauts de tout le monde.
Page 186 - Voilà qui est étrange, et tu es bien mal reconnu de tes soins, Ah ! ah ! je m'en vais te donner un louis d'or tout à l'heure, pourvu que tu veuilles jurer.
Page 203 - Ah ! si vous aviez vu comme j'en fis rencontre, Vous auriez pris pour lui l'amitié que je montre. Chaque jour à l'église il venait, d'un air doux, Tout vis-à-vis de moi se mettre à deux genoux.

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