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PLATRE CRU.

On a publié dernièrement qu'un agronôme avait observé que le plâtre cru, enfoui dans le fumier, s'y ramollit, et peut ensuite se pulvériser facilement.

M. Dubuc, un de nos membres résidants, a voulu constater celte espèce de phénomène, qui pourrait éviter bien des peinestan cultivateur employant le plâtre cru ou gypse comme engrais. Voici le résultat de ses expériences:

Trois gros blocs de plâtre cru ont été enfouis dans un monceau de fumier de cheval sortant de l'écurie.

Le premier bloc y est resté douze jours, le deuxième vingt-quatre jours et le troisième trente-six jours.

Å leur extraction, ces blocs étaient assez ramollis po

pour pouvoir être écrasés facilement. En outre, ils avaient absorbé des gaz fétides, dont la présence annonçait qu'ils s'étaient plus ou moins saturés de sucs fertilisants, qui, réunis à l'acide sulfurique que contient le plâtre cru, par une fermentation de quarante dégrés, doivent produire un engrais végéto-animo-minéral, qui diviserait et fumerait en même temps le sol auquel on l'associerait.

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M. Dubuc continue ses essais; il doit les étendre à d'autres substances à base de calcium et d'alumine, et il se propose de faire, en dernier lieu, d'autres expériences dont il rendra compte dans un mémoire plus étendu.

Les résultats provisoires que nous publions ont pour but d'inviter les savants à concourir, de leur côté, à une découverte qui serait de la plus haute importance pour l'amélioration des terres.

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HANNETONS

La Société d'horticulture de Paris vient de proposer un prix de 400 fr., qui sera décerné, dans son assemblée de l'été de 1830, à l'auteur du meilleur mémoire sur la question suivante:

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« Trouver un procédé chimique ou autre, simple et peu dispendieux, capable d'être employé par les gens de la » campagne, et qui, par son action souterraine, fasse » périr les vers blancs (larves du hanneton), sans nuire aux végétaux, et sans changer la nature du terrein ».

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Les mémoires seront envoyés cachetés, avec une épigraphe, et dans les formes accoutumées, au secrétariat général de la Société, rue Taranne, n° 12, à Paris, avant le premier mai 1830.

Deux motifs portent la Société d'agriculture de Rouen à faire cette publication: le premier est d'inviter les chimistes d'une part, et les agronômes de l'autre, à concourir à la solution d'une question aussi importante; le second est d'appeler les nombreux amis de la culture et des champs a rivaliser d'efforts pour détruire ou raréfier autant qu'il est possible le plus dévorateur et le plus multiplié des insectes. Le mal qu'il fait, surtout dans les contrées dont le sol est léger et sec, est incalculable.

Hanneton, il nuit extérieurement à la végétation; larve ou ver blanc, il ronge les racines dans l'intérieur de la terre. Incessamment malfaisant, il se reproduit et se multiplie par une ponte abondante, ses diverses métamorphoses durent trois ans, et recommencent périodiquement.

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Il semble donc que le premier moyen à prendre pour le rendre plus rare, est de le faire recueillir par des enfants, et moyennant une légère rétribution, quand il eest sous la forme d'insecte volant. On le brûle à fur et mesure. Par ce moyen, la ponte est moins abondante.

Quant à la destruction des larves ou vers-blancs, elle offre plus de difficultés. La fouille de la terre est pénible et dispendieuse; on ne peut guère la pratiquer qu'en labourant au pied des arbres.

En attendant que la science ait découvert des moyens efficaces et praticables en grand, nous allons indiquer quelques moyens qui pourront mettre sur la voie, et que pous invitons à essayer, suivant les localités; ils réussiront au moins partiellement, surtout dans les jardins et vergers.

C'est au mois de mai que le ver-blanc commence à s'élever vers la surface de la terre; il en approche d'aylant plus qu'elle est moins humide. Il cherche l'air et le soleil, et range tout ce qu'il rencontre, même le bois sec: voilà l'instant de l'attaquer.

35 On peut essayer l'empoisonnement, en employant avec réserve des substances acides et métalliques, qui pourraient puire à la végétation. Les eaux de potasse, de chaux, les infusions de substances acres, de brou de noix, les eaux croupies où l'on a placé du chanvre, du lin, les résidus des teintures, les matières fécales, les urines, les débris des champignons sauvages, la suie, les cendres, seraient peut-être fructueusement employés. La poudre de charbon, misé modécément au pied des arbres, pourrait des enc écarter. ustedbenfülianc fando

La chimie parviendrait à suppléer à l'insuffisance de ces moyens simples, sans perdre de vue l'économie de la dépense, la conservation des végétaux, et l'aménagement du sol. a blocs.png fo

L'arbre attaqué par le ver-blanc se reconnaît à la stagna→ tion de la végétation, à ses feuilles jaunes, à son bois C c

desséché. On a déjà employé avec quelques succès les arrosements avec de l'eau où on avait fait macérer des feuilles de noyer: celles des aconit, de la jusquiame, de la belladone, de la nicotiane, et de toutes les plantes vénéneuses, devraient produire le même effet..

V. Q.....y.

ÉCONOMIE RURALE.

Du passage de l'assolement triennal à un assolement alterne; par M. MATHIEU DE DOMBASLE, Membre honoraire de la Société Linnéenne de Paris,

Quand on a examiné de près la nature des obstacles qui s'opposent à l'extension rapide des assolements alternes, on a pu se convaincre qu'ils sont extrêmement graves dans une foule de circonstances où se trouvent placés la plupart des cultivateurs de profession. Il est difficile de s'apercevoir que, d'après les bases de l'assolement triennal, pratiqué presque partout en France, il est à-peu-près impossible d'y apporter des modifications qui permettent d'y introduire graduellement les procédés de la culture alterne. En effet, les deux genres de récoltes qui forment, pour ainsi dire, le pivot des assolements alternes, je veux dire les récoltes sarclées et les prairies artificielles, ne peuvent absolument se placer, dans l'assolement triennal, de manière à produire d'heureux résultats pour le succès de ces récoltes, et bien moins encore pour le succès de celles qui doivent les suivre. Les personnes familiarisées avec les principes de l'agriculture connaissent bien cette vérité; mais, comme elle n'est pas encore suffisamment sentie par un grand nombre de cultivateurs, je crois devoir donner ici quelques développements sur ce sujet,

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Lorsqu'on sème du trèfle dans le système d'assolement triennal, c'est toujours dans la céréale de printemps qui suit le froment ou le seigle; le trèfle est destiné à occuper le sol pendant l'année de jachère; mais l'expérience montre constamment qu'une prairie artificielle est aussi mal placée qu'il est possible dans cette position: la terre, remplie de mauvaises herbes, comme cela est inévitable après deux récoltes successives de grain, se refuse à produire une récolte de trèfle bien garnie et bien propre, comme il est nécessaire qu'elle le soit pour qu'elle soit suivie d'un beau froment. En effet, rien n'est plus rare que de voir un beau champ de trèfle semé ainsi: on rencontre ordinairement, dans une pièce semblable, quelques places bien garnies; mais ailleurs, le chiendent, ou d'autres plantes nuisibles, se montrent déjà en abondance dès la première coupe; elles continuent à gagner du terrein; et, à la seconde coupe, dans plusieurs parties de la pièce, il tombe sous la faux presque autant de mauvaises herbes que de trèfle. L'ados des billons est souvent beau; mais, dans les parties basses, sur une largeur plus ou moins considérable, à partir de la raie qui sépare les billons, ce n'est que par une espèce de miracle. qu'on rencontre du trèfle bien net. Qu'on sème du froment sur un champ semblable, le résultat est facile à prévoir: la récolte sera médiocre, et la terre sera empoisonnée de mauvaises herbes., au point de ne pas pouvoir espérer d'obtenir ensuite une récolte d'avoine passable. Une jachère négligée, comme on la donne ordinairement, ne sera plus suffisante pour nettoyer cette pièce de terre, et le fermier dira qu'il a payé bien cher sa récolte de trèfle par les pertes qu'il a éprouvées sur les récoltes suivantes.

Quant aux récoltes sarclées, lorsqu'on en cultive dans l'assolement triennel, c'est toujours dans la sole des jachères qu'on les place; on ne peut même pas économi Ca 2

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