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verra,

, que

cessité d'envoyer un berger de confiance pour conduire chez lui les animaux qu'il aura achetés, on lorsque ceux-ci seront rendus à leur destination le prix de ces 6, 10, 15 ou 20 bêtes sera augmenté d'un quart, de moitié, et même quelquefois doublé, par les dépenses du transport et les accidents de la

route.

2o Obstacle. Il ne suffit pas à un fermier de se donner la peine et de se soumettre aux frais dont on vient de parler; il faut encore qu'il soit assez connaisseur en laine pour n'être pas trompé sur la qualité de celle des animaux qu'il achète. Or, cette connaissance, très-peu de personnes la possèdent, même parmi les marchands laveurs et les fabricants qui travaillent cette matière à plus forte raison peut-on dire qu'elle n'existe presque jamais chez l'agriculteur. Celui-ci doit donc, pour ses acquisitions d'animaux, avoir recours à des agents qui souvent ne s'y connaissent guères mieux que lui.

Et l'on aura une idée de la difficulté et des soins qu'exigent de pareils achats, si l'on remarque le peu de disparité apparente qui existe entre une laine blanche de 8 fr. le kilog. et celle qui vaut 20 fr. dans le commerce; disparité bien moins appréciable encore lorsque la laine est en suint.

3 Obstacle. Un grand nombre de propriétaires et de cultivateurs ont pu être détournés d'améliorer leurs troupeaux indigènes, en considérant combien il leur était difficile de trouver le placement avantageux de leur laine fine, et d'obtenir de celle-ci un prix qui puisse assurer le succès de leur spéculation.

Cet obstacle devenait en effet le plus grand de tous, surtout en procédant par le croisement des races, qui est le mode le plus sûr et le plus économique, parce que plusieurs années devaient nécessairement s'écouler

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avant que le maître du troupeau fût à même de recueillir une assez grande quantité de laine fine pour en former un lot qui pût supporter l'embarras d'un envoi et les frais de vente aux lieux de consommation.

En outre, les fabricants les fabricants de draps fins n'achetant cette matière que lorsqu'elle est lavée et que ses diverses qualités ont été classées par le triage, il en résulte qu'ils ne font pas de marchés directs avec les agriculteurs, et que ceux-ci se trouvent dans l'obligation de ne vendre leur laine fine qu'aux marchands qui, seuls, font le lavage et le triage en grand. Ces derniers, parcourant eux-mêmes les contrées dans lesquelles ils sont assurés de faire assez d'affaires pour se couvrir de leurs frais de voyage, négligent, par cette raison, de s'arrêter dans les fermes où ils savent n'exister qu'un petit nombre de toisons mérinos, et réduisent ainsi les possesseurs de ces faibles parties à les confondre avec celles de leurs moutons indigènes, et à les vendre aux marchands de laine commune, qui ne les distinguent pas de la généralité de ces dernières toisons, et n'établissent aucune différence dans le prix qu'ils en offrent.

Et cependant, c'est cette différence, qui est généralement de 3 à 8, ou 10 fr., entre les toisons de race pure et les toisons indigènes, qui peut seule, dans le cours des premières années, dédommager un propriétaire des avances qu'il aura faites pour substituer chez lui la race espagnole à celle de France.

Ces considérations conduisent à penser qu'une personne qui, par le grand emploi qu'elle fait des laines fines, assurerait le placement d'un grand nombre de toisons, et qui serait en même temps assez connue pour inspirer une juste confiance, rendrait un service signalé à l'agriculture, en procurant, à des conditions avantageuses, aux propriétaires de troupeaux indigènes,

qui voudraient accroître avec certitude leurs revenus par la métisation, des béliers et brebis mérinos pourvus de toutes les qualités qui peuvent assurer la production de fortes et belles laines.

La proposition que renferme la lettre de M. Ternaux aîné paraît devoir atteindre ce but et remédier aux inconvénients qui viennent d'être signalés.

Obstacle particulier au département de la Seine-Inférieure.

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La Société d'agriculture a su depuis long-temps apprécier les motifs qui ont déterminé la sorte de préférencé que les propriétaires de troupeaux ont accordée aux moutons indigènes plutôt qu'à la race des mérinos : ce sont les droits d'octroi, qui, sans distinction aucune frappent également le mérinos qui ne pèse que 15 à 16 kilogrammes, et l'indigène, qui en pèse souvent plus de 40. Cette inégalité très-impolitique dans la perception d'un Impôt qui ne devrait frapper que sur les consommations des villes et des bourgs, pèse immédiatement sur l'agriculture et sur la prospérité des manufactures.

Il est évident que le boucher se refuse, et doit nécessairement se refuser à acheter des moutons à laine fine, parce que la viande de ces petits animaux acquitte un double droit, tandis que le tarif taxe à la moitié de l'impôt l'agneau, qui pèse autant que le mouton mérinos. Or, les instances de la Société auprès des corps administratifs ont été entendus, et il est arrêté en principe que cette taxe sera réduite au taux où elle doit être pour chacune des deux races séparément, et non par un taux commun; observation indispensable.

Cet obstacle levé le bail très-prochain, quel motif peut donc s'opposer dorénavant à l'amélioration de nos troupeaux? Les mêmes soins, la même nourriture, les mêmes engrais, la même consommation de viande, puis

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qu'il sera vendu deux mérinos pour un indigène. Les premiers sont infiniment plus faciles et plus prompts à engraisser; leur laine est d'un prix infiniment plus avantageux : tout concourt donc pour qu'on leur accorde une préférence marquée.

Or, dans l'offre accordée par MM. Ternaux et Hennet, le cultivateur ne se trouve-t-il pas dispensé d'une mise dehors très-onéreuse? ne trouve-t-il pas, dans le cheptel

de deux béliers et quatre brebis par cent moutons dont se compose son troupeau, tous les moyens de régénérer la race? Pense-t-il que la toison des animaux prêtés par MM. Ternaux et Hennet soit au préjudice de ses bénéfices? n'est-il pas d'une extrême justice que le propriétaire qui se prête aux améliorations de nos races, conserve au moins le produit des animaux qui lui appartiennent et qu'il n'a pas entendu donner en pur don?

Hâtez-vous, Messieurs, nous vous en conjurons, de profiter de l'offre désintéressée de ces Messieurs.

G...e.

Noms et arrondissements de MM. les Vétérinaires chargés du soin de recevoir les demandes de MM. les Propriétaires de troupeaux.

MM.

Arrondissement de Rouen, LEPREVOST, à Rouen.
Arrondissement de Dieppe, DUSSAUX, à Dieppe.

SELLIER, à Tôtes.

'Arrondissement d'Yvetot, CARPENTIER, à Yvetot.

PARENT, à Cany.

ROUSSE, à Doudeville.

Arrondissement du Havre, SELINGUE, à Bolbec.

MALETRAS, à Manneville-la

Goupil.

DESCHAMPS, à Fécamp.

MM. les associés correspondants sont invités instamment de faire connaître à tous les propriétaires les dispositions de tout ce que dessus, en leur en faisant apprécier tous les avantages pour eux-mêmes et pour le commerce en général.

Rapport à la Société centrale d'Agriculture de la SeineInférieure, sur un cahier des Annales du département de la Charente (avril 1827), par M. Leprevost, vétérinaire.

MESSIEURS,

Une question très-intéressante pour l'économie rurale, et sur laquelle les avis sont encore partagés, serait d'établir, par des expériences répétées, si, dans les pays de grande culture où l'on est dans l'usage de faire des prairies artificielles, il ne 'serait pas plus avantageux de nourrir les bestiaux à l'étable que de leur faire consommer les fourrages sur les champs.

Dans plusieurs départements on est dans l'usage de faire paître les chevaux et les vaches dans les champs de lupuline ou minette, de luzerne, de trèfles et de sainfoin; il résulte de cette pratique quelques inconvénients: 1o si la rosée ou la pluie ne sont pas dissipées au moment où on y conduit les bestiaux il arrive souvent que les vaches se météorisent ou enflent, et que les chevaux sont pris d'indigestions gazeuses, venteuses; 2o les bestiaux, avec leurs pieds, foulent et gâtent l'herbe, qu'ils dédaignent ensuite; 3o ils sont exposés à toutes les intempéries, comme un soleil ardent, ou des pluies abondantes, qui nuisent à leur santé, et consé

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