M. Dubuc donne lecture d'un rapport concernant la destruction et la disparition successive du puceron lanigère de ce département.

Ce rapport est plein d'observations qui témoignent avec quel soin M. Dubuc se livre à toutes les observations qui peuvent avoir un objet d'utilité. Il tire de ces observations les conclusions suivantes :

1o Le puceron lanigère disparaît graduellement de ces contrées;

2o Les ravages de cet insecte n'ont été que partiels parmi les pommiers à cidre;

3o Il a particulièrement attaqué les pommiers dits peau de vache et autres arbres analogues chancreux, et surtout dans les vallées ou autres lieux mal orientés et frais ;

4° Il paraît constant que le hant (on parcours) des troupeaux de moutons suffit pour détruire cet insecte sur les pommiers;

5° Enfin, de nombreuses observations prouvent qu'il est mort au plus un pommier sur cent par l'effet du puceron lanigère.

Séance du 12 mars.'

M. le secrétaire perpétuel donne lecture d'une note extraite des Annales de la Société royale et centrale, concernant le système de culture sans chaux, fumier d'été, ni jachères, pratiquée à la ferme de Knowle,

dans le canton de Sussex, par le major Adre Beatson. Il termine par un tableau comparatif des résultats produits par l'ancienne méthode de brûler les chaumes et de celle que suit le major. Cette comparaison serait tout à l'avantage de la nouvelle méthode.

M. Quesney lit un rapport sur le XIXe cahier de la Société d'agriculture du département du Cher; il appelle l'attention de la Société sur un article que renferme ce cahier. C'est un rapport de M. Puyvellie, concernant les moyens qui peuvent être employés pour détruire l'alucite ou chenille des grains.

Les détails curieux que renferme ce rapport en déterminent le renvoi à la commission de rédaction.

Le même membre donne lecture d'un second rapport sur le tome 24 du Journal des propriétaires ruraux du midi de la France. Il fait remarquer :

1° Un Mémoire de M. Vogué, qui traite des paragrêles, comparés au paratonnerre ;

2o L'extrait d'un compte rendu par M. Mathieu de Dombasle, de l'exploitation de sa ferme de Roville, pendant les années 1826 et 1827. Ce compte présente diverses considérations qui méritent d'être mûrement suivies.

Le rapport de M. Quesney sera renvoyé à la commission de rédaction.

M. Justin donne lecture d'une notice sur les arbres conifères résineux, et cite à cette occasion un mode d'élagage indiqué par M. Fillassier, directeur de la pépinière de Clamart-sous-Meudon. M. Justin termine par quelques observations relatives à la culture et à la propriété du mélèze, extraites du Journal d'agriculture du royaume des Pays-Bas, 2e série, tome 8, et des Annales de l'agriculture française, 2° série, tome 43, qui avaient été renvoyés à son examen.

M. Dubreuil donne lecture d'un rapport sur le tome

24, no 3, du Journal des propriétaires ruraux du midi de la France. Il signale un article sur l'ortie, un article sur l'emploi de la chaux comme engrais

un article

sur la culture des ormes en général, et sur celle de l'orme tortillard en particulier, enfin une courte note sur la culture des arbres fruitiers.

Le même membre communique à la Société quelques observations relatives à un Mémoire de M. DureauDelamalle, inséré au no 8 du Recueil agronomique de la Société des Sciences, Agriculture et Belles-Lettres du département du Tarn-et-Garonne. Ce Mémoire a pour objet la solution de ce problême la succession alternative dans la reproduction des espèces végétales vivant en société, est-elle une loi générale de la nature?

On procède au scrutin pour l'élection, annoncée dans le procès-verbal de la dernière séance, de M. Duchemin fils, vétérinaire à Gournay. Ce candidat ayant réuni la majorité des suffrages, est proclamé membre correspondant de la Société.

Séance du 25 mars.

Le Ministre de l'intérieur accuse réception du rapport adressé par la Société sur les questions relatives aux laines. Ce rapport sera communiqué au conseil d'agriculture.

M. Discote, fabricant d'instruments aratoires, à Fontaine-sur-Saône, près Lyon, annonce l'envoi de la charrue dont la Société a voté l'acquisition, dans sa séance du....

M. Dubuc lit un Mémoire ayant pour titre : Recherches sur les espèces de pommes de terres les plus convenables à employer pour en extraire la fécule, suivies d'une note pour convertir en vinaigre l'eau de végétation de ces tubercules. Il résume la première partie de son rapport en disant :

1° Que la pomme de terre dite grosse blanche, culfivée à Saint-Georges, donne une très-belle fécule, mais en trop petite quantité pour être réputée de première sorte par les fabricants de fécule.

20 Que les pommes de terre comestibles, récoltées à Sotteville, sont encore moins riches en fécule que les premières, quoique excrues dans un sol qui leur paraît favorable; mais ce défaut est bien compensé par une grande quantité de matière mucoso-sucrée, et peut-être végéto-animale, qualité qui les rend éminemment comestibles.

3o Que les pommes de terre, dites à bestiaux, et connues dans les campagnes sous le nom de grosse rouge, donnent une fécule abondante, équivalant au quart de leur poids au moins; mais cette fécule n'est pas tout à fait similaire dans son aspect, ni dans son grain, avec la fécule provenant des pommes de terre excrues dans les fonds de nature sablonneuse.

Ce Mémoire sera inséré dans le prochain numéro du recueil de la Société.

M. Quesney donne lecture d'un rapport sur la culture du mûrier, qui a été provoqué par la lettre de M. le préfet du 10 janvier, mentionnée au procèsverbal de la séance du 12 février. Il s'attache, au nom de la commission dont il est l'organe, à indiquer les dispositions qui paraîtront propres à propager la culture du mûrier dans le département, et l'éducation des vers à soie.

La Société décide que ce rapport sera envoyé à M. le préfet, et qu'insertion en sera faite au premier numéro du recueil de la Société, par les soins de la commission de rédaction.

AMÉLIORATION DES LAINES.

RAPPORT fait à la Société d'Agriculture du département de la Seine-Inférieure, par la Commission des laines, composée de MM. Leprevost, vétérinaire, Vanier, Justin, Leroy, rapporteur, et Goube, comme secrétaire perpétuel.

MESSIEURS,

Dans la séance du 27 novembre, vous avez chargé votre commission des laines du rapport à faire sur la proposition de notre collègue M. Duvergier de Hauranne. L'offre bienveillante de cet honorable député de faire intervenir votre Société dans les renseignements à fournir à la Commission d'enquête instituée près le Ministère du commerce, nous imposait l'obligation de répondre sous le plus bref délai à votre sollicitude. Aussi, Messieurs, étions-nous sur le point de vous soumettre l'objet que nous avions cru devoir traiter, lorsque les éclaircissements donnés par notre collègue M. Toussin, dans la séance du 11 de ce mois, nous ont fait présumer de l'inutilité de notre travail, et de la nécessité de lui donner des développements plus étendus.

Cependant nous avons pensé que si, d'un côté, notre proposition était intempestive, elle acquerrerait de l'autre, par le concours de vos lumières, l'avantage d'une discussion approfondie, et que si votre Société était admise à faire valoir ses réclamations en faveur de l'agriculture, elle pourrait les présenter avec la maturité de l'expérience et de la réflexion.