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jachère à des récoltes sarclées, il emploiera une partie de même étendue de sa sole de trèfle à y semer du froment, au lieu d'attendre au printemps suivant pour y semer de l'avoine; et au lieu de semer du froment dans la partie de sa sole de jachère qui aura produit des racines, il l'ensemencera en avoine ou orge au printemps suivant: de cette manière, il aura toujours la même étendue de terrein en céréales d'automne et en céréales de printemps, et chaque genre de récoltes se trouvera toujours placé de la manière la plus avantageuse. Si, au lieu de racines, il voulait mettre des féveroles dans la sole de jachère, il n'aurait aucun changement à faire, et le froment suivrait les féveroles; ceci suppose que les féveroles seraient traitées comme récolte sarclée, je veux dire semées en ligne, et entretenues bien nettes de mauvaises herbes par de fréquents binages. Dans un sol argileux, très-tenace, les féveroles sont peut-être la récolte sarclée la plus avantageuse, et forment une excellente préparation pour le froment, pourvu qu'elles soient fumées et parfaitement bien binées. Si l'on veut diviser en deux la sole de jachère, et ne semer des féveroles que dans la moitié, l'assolement que je propose, devient un assolement de huit ans, dans lequel on a: première, jachère; deuxième, froment; troisième, trèfle; quatrième, avoine; cinquième, fèves; sixième, froment; septième, trèfle; huitième, avoine. Dans les sols argileux, il n'y a guère d'inconvénient à faire revenir le trèfle tous les quatre ans, pourvu qu'on donne à chaque rotation un labour très-profond. Au total, cet assolement de huit ans est peut-être un des meilleurs qu'on puisse adopter dans un sol de cette nature, où la récolte de e froment est en général plus assurée après la jachère ou les fèves, qu'après le trèfle. Si l'on veut cultiver des racines comme récolte sarclée, dans un terrein argileux, on doit donner la préférence à la betterave repiquée, parce que l'époque

du repiquage, qui a lieu en juin, permet de donner, avant cette époque, une demi-jachère, très-efficace pour nettoyer le sol.

Quant aux terreins plus légers, dans lesquels le trèfle forme une meilleure préparation pour le froment que dans les terres argileuses, il sera plus convenable, lorsqu'on voudra y introduire les récoltes sarclées, de reporter, comme je l'ai dit, la sole des céréales de printemps à la suite de celle des récoltes sarclées.

Si l'on voulait cultiver de l'orge au lieu d'avoine dans l'assolement de quatre ans, avec jachère, que je propose, elle devrait, dans la plupart des cas, se placer après la jachère, en reportant le froment à la suite du trèfle, parce que l'avoine réussit mieux que l'orge après le trèfle, dans le plus grand nombre des terreins, tandis que l'orge après la jachère donne toujours un produit extrêmement abondant. balo in

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J'ai vu assez fréquemment des propriétaires faisant le projet de forcer leurs fermiers, par une clause des baux à l'adoption d'un bon assolement sans jachère; mais, dans' presque tous les cas, c'est une chose entièrement impraticable, parce que, dans cinq cents fermiers, il n'y en a pas un qui ait un capital suffisant, et qui possède dés connaissances assez étendues pour qu'il lui soit réellement possible d'adopter subitement un assolement de ce genre, sans qu'il coure le plus grand risque de je ruiner et de détériorer considérablement la ferme.

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Mais, d'un autre côté, le passage gradael et progressif de l'assolement triennal aux assolements alternes, est encore une chose impossible, parce que, comme je l'ai fait voir, l'assolément triennal n'est susceptible d'aucune modification qui puisse conduire à un meilleur assolement.

Quant à l'assolement de quâtre ans avec jachère, il

est si facile de le substituer à l'assolement triennal, que tout propriétaire peut en exiger l'adoption par une clause impérative de son bail.

Je n'excepte ici que le cas, malheureusement trop fréquent, où la servitude qui résulte de l'état d'enchevètrement des propriétés forme un obstacle insurmontable à ce qu'on cultive dans un champ un autre genre de récolte que celle que portent les champs voisins. Dans ce cas il ne faut pas croire encore que les champs qui sont situés ainsi doivent empêcher l'amélioration du reste de la ferme; il reste la ressource de la diviser en deux parties : l'une composée des champs serfs, dans lesquels on conservera l'assolement triennal pur, parce que toute modifi→ cation qu'on voudrait y apporter ne peut que le gâter, et produirait plus de mal que de bien; et l'autre, composé des pièces de terre qui ont une issue libre sur la voie publique, ou qui sont accessibles en tout temps, sera soumise à l'assolement de quatre ans avec jachère.

Pour qu'un propriétaire puisse imposer à son fermier l'obligation d'un changement d'assolement, il est nécessaire que ce dernier y trouve un avantage personnel; car, en général, les hommes ne travaillent guère que pour leur propre intérêt, et c'est une erreur beaucoup trop commune que celle qui engage souvent les propriétaires à insérer dans leurs baux des clauses dictées par l'intention d'améliorer le domaine, mais dont l'exécution est onéreuse au fermièr, ou, du moins, ne lui présente qu'un avantage douteux ou très-léger des stipulations semblables ne produisent jamais d'heureux résultats; c'est bien à tort que le propriétaire rejette sur le fermier la faute qui n'est due qu'à sa propre imprévoyance. Il faut qu'un fermier jouisse lui-même du fruit des améliorations qu'il apporte au domaine: autrement on ne doit pas en espérer.

En obligeant son fermier à substituer l'assolement de

quatre ans avec jachère à l'assolement triennal, le propriétaire peut être assuré que le fermier, s'il n'a pas un bail trop court, en tirera de grands avantages; et celui-ci, pourvu qu'il ait quelque intelligence et quelque idée du produit d'une ferme, ne peut manquer de le concevoir; il n'est pas douteux qu'avec cet assolement, le produit net de la culture sera beaucoup plus que double de ce qu'on peut espérer avec l'assolement triennal; mais il y a une autre considération, qui est très-propre à déterminer le fermier à se livrer à cette amélioration, et même à la pousser plus loin: c'est la perspective d'être autorisé à mettre en culture une partie considérable, sinon la totalité, des prés naturels de la ferme. Tous les fermiers connaissent bien la valeur de cette autorisation, et le propriétaire ne doit pas refuser de la donner, lorsqu'il peut le faire sans nuire à ses intérêts.

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Tant que le fermier suivra l'assolement de quatre ans avec jachère, je ne pense pas que le propriétaire doive l'autoriser à mettre des prés naturels en culture, à moins que la ferme n'en possède une étendue très-considérable en proportion des terres arables. Dans tout autre eas, l'excédent des fourrages que le fermier obtiendra de la sole de trèfle, doit servir à augmenter la nourriture du bétail de la ferme, et surtout à mettre le cultivateur en état de nourrir ses bestiaux à l'étable, obligation qui doit lui être imposée par le bail. Mais à mesure qu'il cultive, dans sa sole de jachère, des récoltes destinées à la nourriture de son bétail, il est évident qu'une étendue disproportionnée de prés naturels hi deviendra inutile, et il serait même impossible, dans la plupart des cas, d'employer, dans l'exploitation, à la nourriture des bestiaux, les produits de la moitié des terres arables, et encore celui de prairies naturelles un peu étendues. Dans ce cas, il serait absurde, de la part du propriétaire, de refuser d'autoriser son fermier à mettre ses prés en culture, dans

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la proportion que celui-ci étendra la culture des plantes sarclées dans la sole de jachère. Le bail doit stipuler cette autorisation; mais il doit aussi régler le mode d'assolement que le fermier suivra sur les prés rompus, de manière qu'il ne les épuise pas. Le plus simple est de les faire entrer dans les soles de terres arables, dès la seconde année, après qu'ils ont été mis en culture, et de les soumettre au même assolement que les autres terres.

Ce pays n'est pas le même que celui où écrit M. de Dombasle; mais on peut prendre sur cet extrait ce qui peut utilement s'appliquer à notre département, les meilleures choses devant toujours être plus ou moins modifiées, à cause de la différence des terres ou de la température.

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RAPPORT

SUR un cahier du Journal d'Agriculture du département du
Nord (mars 1826 ); par M. Leprévost, vétérinaire.

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Le premier article est relatif à l'extention que M. Mathieu de Dombasle se propose de donner à son établissement rural de Rouville près Nancy, pour en faire une ferme expérimentale et une école d'agriculture où des élèves seront admis; on y recevra aussi gratuitement vingt élèves appartenant à des familles indigentes.

Cet utile établissement est formé au moyen de mille actions de 500 fr. chacune. Cette somme de 500,000 fr. est destinée à l'acquisition d'un domaine, à la construction ou à la réparation des bâtiments, à l'acquisition du mobilier de l'établissement, etc., etc.

Il sera fait aux actionnaires une remise de cinq pour

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