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nullement recherché cette petitesse de la race (qui ne leur présentait d'ailleurs aucun avantage), mais qu'elle résulte du mauvais choix des béliers qu'ils ont employés, de la médiocrité de leurs récoltes et de celle de leurs pâturages; qu'une petite race convient parfaitement au sol maigre et sablonneux de la Saxe, mais que c'est une erreur de penser qu'on ne peut peut avoir une laine superfine que sur des bêtes petites, chétives et languissantes; que s'il reste à la Saxe peu à désirer aujourd'hui pour la finesse de ses laines, elle a beaucoup à faire encore pour en perfectionner les autres qualités, pour obtenir de ses troupeaux tous les produits qu'ils sont susceptibles de donner; que par de bons choix de béliers, et en augmentant, s'il est possible, un peu la nourriture, la brebis de Saxe, sans prendre plus de taille, peut devenir beaucoup mieux conformée, plus robuste, et donner quelque produit en viande; et que la laine, en conservant sa finesse, peut gagner en nerf, en blancheur, en égalité de longueur, et surtout en tassé, et par conséquent en quantité. Nous ajouterons que les propriétaires des plus beaux troupeaux mérinos-français doivent persévérer dans le système d'amélioration qu'ils ont généralement adopté, et qui consiste à perfectionner toutes les qualités; que ce n'est pas au moment de toucher le but qu'ils doivent s'arrêter; qu'il leur reste cependant encore beaucoup à faire pour arriver au plus haut degré de finesse, et surtout pour généraliser cette finesse dans leurs bergeries; mais qu'ils peuvent y parvenir sans trop céder à la quantité de laine et à la bonne conformation des animaux; qu'il leur suffit de choisir dans leurs propres troupeaux, ou dans ceux qui leur sont supérieurs, les béliers les meilleurs et les plus fins; que le temps viendra où les laines superfines seront recherchées en France comme en Allemagne, et payées ce qu'elles valent; que nos fabricants finiront par se rendre, à l'évidence, et qu'ils ne persisteront pas à porter leurs ca

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pitaux à l'étranger lorsqu'il leur sera démontré que la France peut leur fournir des produits aussi beaux et en quantité suffisante; enfin, qu'en continuant le perfectionnement des mérinos sous tous les rapports, les proprié taires trouveront dans la variété de leurs produits des compensations dans les prix, qui les indemniseront de la défaveur momentanée de l'un ou de l'autre de ces produits.

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NOTICE

EXTRAITE du rapport de notre estimable collègue M. Justin, sur les fontaines jaillissantes ou puits artésiens.

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Après avoir exposé les fréquentes expériences qui chaque jour, se renouvellent, tant en Angleterre qu'en Amérique et même en France, sur l'établissement de ces fontaines jaillissantes, notre collègue s'étonne que nos compatriotes ne fassent aucunes tentatives sur cette ༠ ༠ས heureuse découverte, due entièrement à l'une de nos provinces du Nord, dont naguère le bien-aimé Charles X portait le nom. Il ajoute que ce n'est ni en Angleterre ni ailleurs l'apanage de la richesse d'établir ces utiles ressources, mais bien celui des petits bourgeois, des artides cultivateurs et des villages même les plus modestes, pour leur commune utilité, leur santé et celle de leurs bestiaux, remplaçant ainsi leurs eaux bourbeuses et insalubres par des eaux pures et renouvelées sans

sans,

cesse.

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Notre savant et modeste collègue examine ensuite les principes sur lesquels se fondent les heureux résultats de cette découverte; le premier e est relatif à l'eau qui s'élève d'autant plus que le jet párt d'une plus grande profondeur; le deuxième, c'est qu'il est attesté par les savants les plus recommandables de l'Amérique et de

l'Angleterre qu'on peut se procurer ces fontaines sur tous les points, quel que soit le niveau du terrein, attendu qu'il est reconnu et attesté, par tous les naturalistes, qu'à une certaine profondeur la terre est traversée par des courants d'une eau très-pure et le plus souvent thermale.

Ces courants paraissent venir de ces grands réservoirs placés dans le sein des montagnes; aussi ces fontaines jaillissent-elles souvent avec force au-dessus du sol.

Après cet exposé, M. Justin indique les moyens usités pour l'obtention des résultats on y parvient, ditil, à l'aide de la sonde du fontainier, et, pour empêcher les infiltrations insalubres ou le contact de terreins calcaires, on enfonce avec la sonde des tuyaux de bois ou de tôle, on s'emboîtent exactement et forment ainsi un canal conique; il faut, ajoute-t-il, percer généralement jusqu'à 150 pieds. Il cite à cet égard les puits percés naguère à Epinay, près Saint-Denis; cette commune privée d'eau en a maintenant au-delà de ses besoins.

Suivent des détails précieux, qui seront insérés dans le numéro prochain.

En attendant, M. Justin, dans l'intérêt général et dans celui de l'agriculture en particulier, propose à la Société de consacrer r une somme de 1 1500 francs pour faire les frais d'une fontaine souterraine, et donner encore par là une preuve nouvelle de son zèle infatigable pour le bien public. Il ajoute que cette fontaine pourrait être percée au Bois-Guillaume, dans une des fermes de l'Hospice.

Cette proposition ayant été vivement accueillie, une commission de trois membres a été nommée pour s'en occuper, convaincus que le conseil général du départe ment, considérant combien cet objet d'utilité publique est précieux pour toutes les hauteurs du pays de Caux, s'empressera d'en recueillir et d'en publier les résultats; sa puissante protection, dont nous avons annuellement des

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preuves éclatantes, nous est garant de ce que nous osong avancer; l'administration des Hospices en recueillera les avantages, et elle s'empressera d'y concourir.

G...e.

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FOINS VASÉS.

DANGERS auxquels sont exposés les animaux qui se nourrissent de foins sablés, vasés ou moisis; article extrait du journal d'Agriculture de Carcassonne, rédigé en forme d'instruction; par M. Leprévost, vétérinaire.

Les médecins et les vétérinaires chargés d'observer et de traiter les maladies épizootiques qui, à diverses époques, ont dépeuplé les campagnes de bestiaux, ont très-souvent remarqué qu'elles se manifestaient après de grandes pluies ou des inondations qui avaient altéré la qualité des fourrages. Les maladies charbonneuses, les plus fréquentes et les plus dangereuses de toutes, ne reconnaissent presque jamais d'autres causes.

Les années 1816 et 1817 ayant été très-pluvieuses, les fourrages furent de mauvaise qualité, et donnèrent lieu à quelques maladies sur les bestiaux. La température humide de cette année pouvant se prolonger jusqu'à la récolte, j'ai pensé qu'il était du devoir de la Société d'indiquer aux cultivateurs les procédés propres à rendre les fourrages altérés moins malfaisants, quand ils se trouvent dans l'indispensable nécessité de les faire consommer par leurs bestiaux.

Les foins sablés, vasés ou moisis, portent en eux le principe de plusieurs maladies essentiellement différentes:

1o La terre dont ils sont couverts s'accumule dans l'estomac ou dans les intestins; elle s'y agglomère, et forme des masses plus ou moins considérables qui font toujours périr les animaux chez lesquels elles se sont développées;

2o Il se détache des foins vasés une poussière noire, épaisse, qui, introduite dans le poumon avec l'air inspiré, pénètre dans les vésicules pulmonaires, les obstrue, les irrite, et peut donner lieu à la pousse, et quelquefois même à la phthisie pulmonaire;

3o La vase déposée sur les foins renferme des milliers d'insectes de toute espèce, dont la décomposition infecte les fourrages et les rend la source des maladies dites putrides;

4° Les foins qui ont été mouillés, lors même qu'ils ne sont pas vasés, conservent un reste d'humidité qui les fait moisir et contracter une odeur fétide capable d'occasionner chez les animaux une répugnance que la faim seule peut leur faire surmonter;

5o Enfin le foin, par son séjour dans l'eau, perd sa qualité nutritive; les animaux qui s'en nourrissent dépérissent sensiblement, quoique leur ventre prenne beaucoup de volume.

Moyens préservatifs.

Le premier et le plus sûr moyen de préserver les animaux des mauvais effets des fourrages gâtés, c'est, quand on le peut, d'en proscrire entièrement l'usage. On sait qu'en mêlant une partie de bon fourrage avec le mauvais, comme cela se pratique quelquefois, l'on diminue le danger, mais on ne l'annule pas. Une petite quantité de bons aliments nourrit beaucoup mieux qu'une trèsgrande quantité de mauvais; d'où il suit qu'il y a bien moins de danger à ne donner aux animaux qu'une trèsfaible portion de bon fourrage, qu'à leur en prodiguer une plus forte de mauvais. བློ་ས།ཕྱི

Une vérité essentielle à faire comprendre aux habitants de la campagne, et surtout aux postillons de postes et de messageries, etc., c'est qu'ils donnent le plus souvent aux animaux une plus grande quantité d'aliments

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