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qu'il n'en faudrait réellement pour les nourrir. Les animaux, comme les hommes, contractent aisément la malheureuse habitude de manger au-delà de leur besoin parce qu'on met en oubli ce sage précepte qu'on ne vit pas de ce qu'on mange, mais de ce qu'on digère.

Si l'on est réduit à la nécessité absolue de faire consommer des fourrages viciés, ce qui n'est que trop ordinaire, on en diminuera le danger par des précautions prises tant dans la préparation des fourrages que dans leur distribution aux animaux.

Le foin qui aura été mouillé ou vasé sera entremêlé, couche par couche, avec de bonne paille, en ayant soin que chaque lit de paille soit toujours plus épais que celui de foin. Mais rien n'est plus propre à prévenir l'effet de la putréfaction des fourrages, que le sel décrépit, ou au moins bien séché sur le feu et égrugé bien fin, dont chaque couche sera saupoudrée dans la proportion d'une livre par quintal (ancien) de foin. Il sera soigneusemeut secoué à l'air, et hors des écuries, avant d'être distribué aux animaux.

Si le foin mal récolté n'a point été salé au moment de la récolte, opération qui n'est pas toujours praticable, on aura soin, avant de le donner aux animaux, de le bien secouer et de l'arroser avec de l'eau salée.

Pendant tout le temps que les animaux seront nourris de fourrages altérés, il convient d'aciduler leur boisson avec de bon vinaigre; pour les y accoutumer, on en met d'abord très-peu, et on en augmente graduellement la dose jusqu'à une agréable acidité.

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Dans le cas où, malgré toutes ces précautions, reconnaîtrait quelques animaux affectés de maladies qui présenteraient des symptômes inquiétants, il faudrait sur-le-champ les soumettre à une diète très-sévère, aux boissons blanches nitrées, et pratiquer des sétons ou d'autres exutoires, selon l'espèce des animaux. On a

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souvent reconnu leur efficacité dans les cas d'épizooties, surtout dans les affections charbonneuses; mais, après avoir administré ces premiers soins aux animaux, on ne doit pas négliger d'appeler un vétérinaire, qui s'assurera du caractère de la maladie, et indiquera les moyens propres à la combattre et à en empêcher la propagation.

ÉCONOMIE RURALE.

Un mémoire sur l'éducation des vaches laitières en Écosse, traduit de l'anglais par M. Caveleau, et inséré dans les Annales de l'agriculture française, contient quelques détails pratiques, qui nous paraît utile d'en extraire pour les faire connaître à nos cultivateurs.

Les génisses que l'on destine à devenir vaches laitières doivent être choisies parmi celles qui naissent en mars ou avril.

Elles doivent être nourries au biberon jusqu'à l'âge de quatre à six semaines, à raison de deux pintes par repas pris deux fois en 24 heures. A six semaines, elles doivent commencer à brouter; mieux vaut continuer le lait jusqu'à deux mois, s'il n'y a pas encore d'herbes nouvelles, que de leur donner du fourrage sec.

Dès la quatrième semaine on peut mêler un peu de farine dans le lait ou le petit lait qu'on leur donne. Plus tard on peut employer utilement des décoctions de pois, fèves ou graines de lin réduits en poudre.

On ne doit changer brusquement aucunes nourritures, de crainte d'affaiblir les facultés digestives des élèves.

Jusqu'à ce qu'elles aient mis bas leur premier veau, les meilleurs pâturages, en été, les meilleurs aliments, en hiver, doivent leur être réservés. En hiver, les turneps et les pommes de terres les fortifient; à l'aide de ce système alimentaire, il ne faut que quelques générations pour obtenir une bonne race de vaches laitièrès.

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Quand les génisses mettent bas en hiver, il est bon d'ajouter à leur nourriture ordinaire de la paille, des rebuts d'avoine, des choux verts et un peu de foin.

Dans les pâturages bien clos, les vaches laitières sont de mai à octobre mieux à l'air qu'à l'étable; un simple hangar vaut mieux qu'une chaumière étroite et mal-aérée. Les vaches mangent plus à discrétion et donnent plus de lait.

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Il est indispensable de régler en tout temps la nourriture des vaches laitières, de sorte qu'elles ne maigrissent pas. Une vache maigre donne peu de lait il est séreux. Quand on fait consommer les feuilles et ensuite les navets, des turneps, il est, prudent d'en modérer la quantité; autrement on aurait d'abord surabondance et ensuite tarissement de lait. Deux turneps par jour et la nourriture sèche habituelle maintiennent une vache en bon état.

L'herbe fauchée, et consommée à l'étable pendant les grandes chaleurs de l'été, est une bonne nourriture. V. Q.....y.

BROIE MÉCANIQUE.

NOTICE sur une nouvelle Broie mécanique.

M. Agneray a fait à la Société un rapport sur une nouvelle broie, pour débarrasser, sans rouissage, les plantes textiles de leurs chénevottes, de l'invention de M. Lorillard, qui, pour cette machine, a obtenu un brevet d'invention.

Il paraît que le mécanisme de cette nouvelle broie consiste dans deux dalles de bois cannelées en travers, entre lesquelles on place le lin ou le chanvre, et que, par un mouvement de va-et-vient imprimé par un ouvrier, les plantes froissées entre les dalles se débarrassent de la chénevotte et de la gomme dont les filaments sont enveloppés.

Il est possible, dit M. le rapporteur, que la machine. inventée par M. Lorillard soit très-utile; mais il faudrait la voir fonctionner pour juger si elle peut s'appliquer aux besoins journaliers de l'agriculture ou servir dans un grand établissement. Il pense qu'il serait convenable de prendre de nouveaux renseignements sur cette machine, et, s'il était possible, d'en faire l'acquisition, vu la difficulté ou même l'impossibilité d'en obtenir un modèle de l'auteur.

Lep.....t.

NOUVEAU GENRE DE PÉNITENCE.

Le curé de Montagno, paroisse du comté de Molise, au royaume de Naples, donnait pour pénitence aux paysans qu'il confessait, de planter certain nombre de pieds d'olivier, de vignes ou d'autres espèces d'arbres; c'est par ces salutaires pénitences que ce digne pasteur a rendu son stérile canton un des plus fertiles du royaume.

Si tous les curés de France agissaient aussi patriotiquement, on verrait dans le midi les oliviers s'y multiplier, les mûriers s'étendre pour accroître les vers à soie, et par tout le royaume des arbres de toutes les espèces qu'on pourrait nommer les arbres de pénitence. Ainsi, aux salutaires effets de la religion sur les mœurs se joindraient des effets non moins intéressants pour le bonheur de l'espèce humaine et la prospérité du plus beau royaume.

Ce qui précède réveille une idée philantropique. Nos lois prononcent de légères amendes pour une foule de contraventions aux réglements de police. Ce sont des gouttes d'eau qui tombent dans les vastes réservoirs du trésor.

Il serait désirable que l'autorité locale pût, dans beaucoup de circonstances, convertir ces peines légères en travaux en nature, exécutés sur-le-champ, dans l'intérêt

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de la communauté et du consentement toutefois du condamné.

Cette sorte de subvention tournerait au profit des habitants. L'exécution servirait de punition et d'exemple.

La petite voirie surtout en tirerait un avantage qui aurait son prix. Les rues de nos villages sont si mal entretenues!... Il est si fâcheux d'enlevér le denier du pauvre !...

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RAPPORT

SUR le cahier du Journal des Pays-Bas, du mois de juillet 1826; par M. Leprévost, vétérinaire.

Parmi les articles intéressants qui composent le Journal d'Agriculture du royaume des Pays-Bas, j'ai remarqué une notice pour servir à l'histoire du tempérament des moutons, par M. Turck, vétérinaire très-distingué. «La nature, dit l'auteur, en accordant au mouton 'une constitution assez forte pour qu'il puisse subvenir lui-même à ses besoins, et pour qu'il puisse se perpétuer au milieu des circonstances qui l'entouraient, ne l'avait point revêtu de cette toison longue et épaisse qu'il a contractée à l'aide de nos soins. Couvert seulement de poils, la fourrure du moufflon, ou mouton sauvage, lui suffit pour vivre sous un climat rigoureux, où il égale en force et en agilité les autres bêtes sauvages. Nul doute que la domesticité exerçant sur lui assez d'empire pour changer ses formes extérieures, pour remplacer la fourrure qui le revêt par une épaisse toison, est aussi la cause de la constitution maladive remarquée par tous les hommes qui ont traité l'histoire économique du mouton. Mais de quelle manière la domesticité agitelle? Sur quels organes exerce-t-elle son influence? Et comment les modifie-t-elle ? »

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