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gence qui fait chérir et respecter les ministres d'un Dieu de paix qui ne sait que pardonner. Comment, en effet, se serait-il écarté de la route céleste qu'il s'était tracée? Descendait-il des autels de l'Eternel? c'était, ou pour ramener l'homme égaré dans le sentier de ces immuables vérités qu'il n'appartient pas à l'homme de dénaturer, ou pour étudier la nature 9 ouvrage du Créateur. Sa Flore rouennaise attestera à la postérité l'usage que ce savant sut faire de ses loisirs. Pourquoi, comme cette Flore des îles Fortunées, un esprit céleste ne fit-il pas pour lui un éternel printemps, et pourquoi n'empêcha-t-il pas, comme pour elle, le temps de couler ?

Nos vifs regrets, Messieurs, ne se bornent pas à la perte de l'homme estimable dont je viens d'avoir l'honneur de vous entretenir; l'impitoyable faulx vient récemment encore de moissonner l'un de nos correspondants à qui la ville de Rouen, et tout le département, doivent un tribut d'hommages dont, depuis quarante années, s'est rendu digne M. le marquis d'Herbouville, pair de France, chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, président de l'ancienne administration départementale. Dans le temps où tous les esprits étaient en effervescence, où toutes les passions en délire tourmentaient les peuples, les talents de M. d'Herbouville, son noble courage, sa fermeté aidée d'estimables collaborateurs, sut maintenir la tranquillité jusqu'au moment où, en 1793, nos fastes se couvrirent d'un voile funèbre immoler ce que la France recepour lait encore d'êtres vertueux dans les deux sexes; époque désastreuse où toutes les prisons regorgeaient de victimes toujours prêtes à être immolées. M. d'Herbouville fut le premier que nos farouches tyrans y conduisirent; nous le suivîmes de bien près; nous y recueillîmes les

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larmes amères que lui fit justement verser la mor tde l'une de ses trois filles, toutes trois abandonnées au hasard des crises révolutionnaires, les dignes auteurs de leurs jours étant l'un et l'autre, et séparément, sous les verroux des gouvernants de notre malheureuse patrie. Après ces temps orageux, dont le souvenir ne s'effacera jamais, M. d'Herbouville se livra entièrement à l'agriculture; il fut un des premiers qui introduisirent les moutons mérinos dans le département et cultiva en grand les prairies artificielles, auxquelles il donna un heureux essor. A la restauration, le sage qui donna à la France cette charte si précieuse à tous les gens de bien, assigna à M. le marquis d'Herbouville le poste honorable que lui avaient mérité son rang, ses talents militaires et administratifs; c'est dans ce poste que la mort l'a enlevé à sa famille et à ses amis.

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RAPPORT,

AU NOM DE LA COMMISSION DES LAINES,

Sur les résultats obtenus par M. HAVARD de la tonte de ses agneaux, et de plusieurs procédés agricoles,

Par M. LEPREVOST, Vétérinaire.

MESSIEURS,

Dans les premiers jours du mois d'août dernier, M. Havard, cultivateur en la commune d'AllouvilleBellefosse, près Yvetot, a informé la Société qu'il était dans l'intention de faire tondre soixante agneaux, et qu'il désirait qu'elle envoyât des commissaires pour constater cette opération. Quoique M. Havard n'eût aucuns droits à concourir pour le prix proposé par la Société, nous nous sommes rendus à son invitation, après y avoir été autorisés par M. le président. Soixante agneaux ont été tondus en notre présence; leurs toisons ont donné, poids moyen, chacune trois livres cinq onces de laine (1). Neuf autres agneaux ont été conservés sans être tondus, pour servir aux expériences comparatives que M. Havard se propose de faire l'année prochaine. Il est à remarquer que les uns et les autres de ces agneaux n'étaient âgés que de cinq mois au moment de la tonte, qu'ils sont très-forts et de grande taille.

Le troupeau de M. Havard, composé de plus de trois cents bêtes, est de race mérinos et d'une grande finesse.

(1) On sait que la laine d'agneaux n'est pas lavéc à dos.

des observations météorologiques qui ont été suivies Observaavec exactitude, comme il l'est d'établir des comparaisons tions météoavec les anciennes observations; elles ont commencé rologiques. à être suivies en France en 1702, au commencement du siècle dernier; il en résulte que leur maximum n'a point excédé le terme de ving-cinq pouces deux lignes par année, et le taux commun était généralement de quinze à vingt pouces. Depuis, il semble que les résultats ont augmenté sensiblement, et que le taux commun des eaux tombées sur le globe ou la partie du globe que nous habitons, est communément évaluée à trente-trois pouces. Pour qu'on puisse maintenant apprécier à sa juste valeur la quantité tombée cette année, pendant les neuf premiers mois seulement, elle s'élève à trente-deux pouces deux lignes et demie pendant cent vingt-deux jours, et notamment dans les mois de juin, juillet, août et septembre, mois d'autant plus criiques que ce sont ceux des récoltes : il a eu, dans ces quatre y mois, soixante-treize jours de pluie, qui ont donné quinze pouces six lignes et demie d'eau ; il est également utile d'observer que depuis le commencement d'avril jusqu'à la fin de septembre, les vents ont été cent quarantequatre jours dans la région de l'ouest-sud-ouest au nordouest. Ces détails prouvent évidemment quels soins pénibles les récoltes des céréales ont exigés; encore a-t-il fallu employer des soins inusités jusqu'à présent pour pouvoir les sauver; quant à celles qui concernent les besoins des animaux, les soins des cultivateurs ont presque généralement été superflus.

Messieurs,

Récoltes.

Mémoire

A l'occasion du prix de 1000 francs à décerner en 1830 pour l'engraissement des bestiaux à l'étable, fondé de M. Heupar la sage prévoyance du conseil général du départe- gue. 4

Mémoire

main.

ment, l'un de MM. nos correspondants, qui s'est essentiellement, et pendant longues années, occupé, dans le palatinat du Rhin, de l'engraissement des bestiaux, et dont toujours les succès ont répondu à son attente, a pensé qu'en publiant sá méthode il seconderait nonseulement le vœu du conseil de département, mais qu'il contribuerait à l'instruction de ceux de MM. les cultivateurs qui pourront concourir pour l'obtention de ce prix.

Le Mémoire de M. Heugue est tel que l'analyse que je pourrais vous en présenter ne vous pénétrerait pas de toute son utilité, et que je craindrais de l'affaiblir. M. Lepasquier vous lira, Messieurs, cet excellent Mémoire en entier ; vous serez plus à portée d'en saisir le mérite et d'apprécier combien les préceptes de cet habile cultivateur, mis en pratique, seront efficaces au but qu'on veut atteindre.

Nous avons reçu également un mémoire sur la de M. Ger- recherche des plantes et leur analyse chimique, dans l'intention de découvrir celles qui peuvent donner la teinte bleue au lait des vaches. Ce mémoire mérite des éloges à M. Germain, pour ses recherches; mais les détails ne sont pas susceptibles d'entrer dans le compte sommaire de nos travaux.

ments

toires.

Instru

Il n'a pas suffi, Messieurs, à la Société de répandre ara- les lumières, de propager les connaissances pratiques de l'agriculture; elle a jugé indispensable de faire l'acquisition des instruments aratoires les plus nouveaux et les plus en usage, tels que la charrue de M. Guillaume, à double soc; l'araire de M. de Dombasle, avec son traîneau; la charrue lyonnaise, à soc et à versoir mobiles, inventée par Descottes, charron à Fontaine, près Lyon; le butoir pour les pommes de terre et autres racines; le grand extirpateur, ou scarificateur, et deux autres de moindre dimension; le

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