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sidérée, qu'elle est exempte des vicissitudes des saisons, qu'elle n'a pas d'ennemis destructeurs, que la plus grande sécheresse n'altère nullement sa végétation, qu'elle n'effrite pas le sol qui la nourrit, qu'elle le -rend, au contraire, tellement meuble, qu'il peut recevoir le blé d'hiver ou toute autre semenee qu'on voudra lui confier.

J'ajouterai, pour rendre hommage à la vérité, que, dans un rapport de M. Justin, sur l'indispensable nécessité d'introduire la culture de la betterave, cet agriculteur a pensé qu'à l'imitation des départements limitrophes, il pourrait s'établir dans le nôtre des manufactures de sucre indigène; il désirait que ces établissements fussent stimulés. La Société a cru que dès l'instant que la grande culture de cette racine serait généralement adoptée, l'intérêt qu'inspirent ces établissements n'avait pas besoin de véhicule : cependant elle se promet, temps opportun, de prendre à cet égard une détermi

nation.

en

La carotte réunit les mêmes avantages; le chouarbre, dont les feuilles se renouvellent sans cesse en très-grand nombre, sont, pour la classe ruminante, un aliment sain, toujours frais et infiniment préférable à tout ce qu'on peut leur offrir. La culture de ce chou. n'exige d'autres soins que celui d'être planté au moins à deux pieds de distance les uns des autres.

Lorsque nous avons cherché à introduire ces précieuses ressources dans nos campagnes, nous ne nous sommes pas dissimulé qu'on nous objecterait l'épuisement du sol par ces plantes, dont le volume annonce la force et conséquemment les besoins : à cette objection nous avons opposé les leçons de l'expérience, et comme je viens d'avoir l'honneur de le dire, l'extraction de ces plantes équivaut à une fumure, et la récolte des céréales qui leur succède immédiatement rend autant

Culture du mûrier.

et plus que n'aurait produit la jachère, qui n'aurait été d'aucune utilité aux animaux, dont ces nouvelles cultures permettent d'accroître le nombre dans chaque ferme.

Tout ce qui peut contribuer à rendre l'industrie française exempte de payer un tribut aux sols étrangers étant toujours un bienfait, le Gouvernement vient récemment de recommander dans les départements du nord la culture du mûrier et l'art d'élever les vers à soie, parce qu'il a jugé que sous notre température la culture de cet arbre devait obtenir des succès; il a également pensé que tout être peut indistinctement s'occuper des soins qu'exigent les vers à soie; et qu'enfin nous pouvons utiliser la récolte de nos soies, en les amalgamant à nos tissus cotonneux, comme on le faisait avant la révolution.

Si on daigne réfléchir un instant sur les bonnes intentions du Gouvernement en stimulant notre zèle sur cet article intéressant, n'apercevons-nous pas combien de bras oisifs aujourd'hui seraient occupés, tant à la culture des mûriers qu'à la cueillette des feuilles, aux soins des vers-à-soie et à l'emploi des soies elles-mêmes? Cette culture profitera au pépiniériste, au cultivateur ; elle profitera aux fabricants, et au commerce en général.

Ne sommes-nous pas, Messieurs, convaincus que les connaissances de nos jours ont agrandi le domaine de l'homme, en simplifiant tout ce qui paraissait autrefois des obstacles? Ne perdons pas de vue que ça toujours été par les voyages que la sphère de notre industrie s'est

étendue ; c'est chez les Chinois, c'est aux Etats-Unis de Education l'Amérique, que l'éducation des vers à soie est l'objet de des vers à soins tout particuliers; c'est chez ce peuple nouveau que l'on a appris qu'au lieu d'élever le mûrier en arbre, il ne s'agit simplement que d'en semer la graine

soie.

au printemps, pour, la saison suivante, en récolter les feuilles à la faulx.

Les avantages de cette méthode seraient 1o la cueillette avec moins de travail et conséquemment à moindres frais; 2o de n'avoir pas besoin d'une aussi grande étendue de terrain pour nourrir une même quantité de vers-à-soie; 3° de pouvoir, dans le cours d'une année à l'autre, faire les semis, jouir de leur produits, et abréger, par ce moyen, l'intervalle qui s'écoule entre le moment de la plantation du mûrier arbre et l'époque à laquelle il donne sa récolte ; 4o d'être à portée de mettre, avec le secours d'une banne, les jeunes plants à l'abri de la pluie, moyen dont on peut faire usage à volonté et selon les besoins journaliers. Enfin cette culture offre l'avantage de s'étendre ou de se restreindre à volonté, en raison des besoins de l'industrie manufacturière. Déjà pareil établissement existe près d'Ath, au château de Manage. Il y est établi par M. le chevalier Beramendi, ancien consul d'Espagne en Hollande; il y a été fabriqué des gros de Naples, avec la soie indigène, dont la reine de Hollande a fait une robe qu'elle a mise le jour anniversaire de sa naissance. Je termine cet article en invitant les amateurs à lire les excellents et instructifs mémoires de notre estimable collègue M. Quesney, dans le n° 34 de nos cahiers.

Planta

La Société, Messieurs, portant sa sollicitude sur tous les objets qui intéressent le bien public, a pris en tions récom très-grande considération la rareté des bois propres aux pensées, constructions maritimes et civiles, et le prix excessif où les bois de chauffage se sont successivement élevés, prix auquel la modicité des salaires de la classe ouvrière ne peut atteindre que très-difficilement ; delà les souffrances du pauvre dans la saison rigoureuse de l'hiver. En conséquence, elle a pensé, dès l'année 1827, qu'il était

Ussge du sel pour les terres arables et les bestiaux.

de son devoir de prévoir des circonstances plus affligeantes encore que celles existantes, et qu'elle devait éveiller l'émulation des planteurs par des récompenses honorifiques, pour que les générations futures pussent se ressentir de sa sage prévoyance.

:

Le vœu de la Compagnie a été couronné d'un succès complet M. Demiannay a offert une multitude de plantations excessivement soignées, dont les commissaires ont rendu le compte le plus satisfaisant. Vous serez à portée, Messieurs, d'en juger par celui que va vous rendre le rapporteur lui-même.

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Autant qu'il a été en elle, la Compagnie n'a négligé aucune circonstance de publier tout ce qui pouvait éclairer les cultivateurs, entre autres l'efficacité du sel commun comme amendement des terres arables, si habilement démontré dans l'excellent rapport de notre estimable collègue M. Justin. « Le sel, dit cet habile << agronome, excite la fertilité des terres incultes ; il présente un remède efficace contre la carie; mêlé avec «<les semences, il les préserve de l'attaque des insectes; <«< il favorise la végétation des plantes huileuses; il aug« mente le produit des pâturages et des prairies; il « améliore la qualité des foins, rend les fourrages grossiers plus nourrissants, et les aliments humides • moins nuisibles aux bêtes à cornes et aux chevaux ; << il préserve les bestiaux de maladies, et contribue «<< à leur santé. »

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Notre studieux collègue entre, dans son rapport, dans tous les détails sur l'efficacité de l'usage du sel, dans toutes les circonstances : j'engage donc MM. les cultivateurs à se bien pénétrer des vérités annoncées par M. Justin, dans le 32° cahier de nos travaux, janvier 1829.

Dans une année aussi calamiteuse que celle-ci, il est essentiel, Messieurs, qu'il vous soit rend comnts

( 29 ).

ne laisser rien à désirer. Tout homme adroit peut
régler cette machine, qui peut être placée dans toute
espèce de grange. Quant à sa solidité, elle est à
toute épreuve. Si elle eût été portée au degré de per-
fection tel que celui où elle est par un étranger, la
Société lui eût certainement décerné un prix bien
mérité; mais elle ne peut se permettre d'en offrir
zèle, les talents et la

à notre collaborateur, dont le
modestie se trouvent d'ailleurs récompensés par l'estime
et la considération de ses collègues.

Messieurs,

Eloges fu

Après avoir payé le juste tribut que mérite le zèle de nos estimables collègues, pour l'avancement de l'art que nous professons, et au succès duquel nous consacrons tous nos moments, il me reste un devoir toujours pénible à remplir, c'est d'acquitter à la mémoire des membres de la Société que nous avons eu le malheur de perdre dans le courant de l'année, le tribut qui leur nèbres. est dû. Cet usage, Messieurs, est très-ancien ; oublié long-temps, il reprit naissance sous le siècle de Louis XIV, à l'époque où, sous ce règne mémorable, les lettres refleurirent en France. On vit alors exceller les discours funèbres sur la cendre des morts; Bossuet remporta la palme sur ses concurrents; aussi ne prit-il à tâche que de signaler les actions éclatantes, quand elles avaient des motifs vertueux. Loin du sublime talent de cet orateur célèbre, je n'ai point à exposer à vos justes regrets les actions éclatantes de notre honorable confrère M. l'abbé de Longchamp, ancien aumônier des gardes du Roi, compagnie de Grammont, ancien curé de Colmar, mais bien sa vie exempte de reproches, sa vie exemplaire; exerçant son ministère avec désintéressement, l'exerçant avec ce noble caractère d'indul

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