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l'importance des devoirs sociaux, puis des nombres et de leur génération, des trois grands pouvoirs, des quatre saisons, des cinq points cardinaux, des cinq éléments, des cinq vertus constantes, des six espèces de céréales, des six classes d'animaux domestiques, des sept passions dominantes, des huit notes de musique, des neuf degrés de parenté, des dix devoirs relatifs, des études et des compositions académiques, de l'histoire générale et de la succession des dynasties. Des réflexions et des exemples sur la nécessité et l'importance de l'étude terminent cette sorte d'encyclopédie, où se trouvent, dans un résumé clair et concis, tous les éléments des connaissances les plus propres à développer l'intelligence des enfants chinois et à leur inspirer le goût naturel pour les choses positives et sérieuses'.

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Après le San-dze-king, viennent les Sse-chou ou les « Quatre livres par excellence ». Ces livres sont le Ta-hio, ou « la Grande science », traité de politique et de morale composé d'un texte fort court de Confucius, et d'un développement fait par un de ses disciples; le Tchouang-young, ou « Invariable milieu », traité de la conduite du sage dans la vie, composé, dit-on, par deux petits-fils de Confucius sur les enseignements recueillis de la bouche de leur aïeul 2; le Lun-yu, ou « Livre des sentences », volumineuse compilation des maximes

1 Voyez l'Empire chinois, t. Ier, p. 125.

2 Le système de morale contenu dans cet ouvrage est basé sur l'adage bien connu : In medio consistit virtus.

de Confucius, mais dont plusieurs s'écartent de la doctrine et des principes de ce philosophe; enfin l'ouvrage du philosophe Meng-tze, que les Européens connaissent sous le nom de Mencius et que les Chinois décorent du titre de « second sage ». Cet ouvrage traite des vertus de la vie individuelle et sociale, et fait connaître les règles d'un sage gouvernement.

Ces livres classiques et quelques autres de moindre importance, joints aux cinq livres sacrés, sont la base de la science des Chinois. On regrette d'y trouver, avec l'absence trop réelle de notions scientifiques, des erreurs grossières et des fables ridicules; mais en revanche ils contiennent des vérités du premier ordre en politique et en morale, dont l'étude ininterrompue a merveilleusement servi à maintenir en Chine l'amour constant des usages anciens et le respect le plus profond pour l'autorité double base sur laquelle repose la société chinoise, et cause, efficace entre toutes, de sa durée tant de fois séculaire.

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Nous avons dit ailleurs l'importance et la faveur dont l'histoire a été, dans tous les temps, en Chine

l'objet particulier'. Si maintenant nous examinons le nombre prodigieux d'historiens que la nation chinoise a produits et les écrits considérables dont ils ont enrichi la postérité, il nous paraîtra démontré que les Chinois doivent tenir, entre tous les peuples qui ont pris souci de leurs annales, un rang vraiment exceptionnel.

C'est par centaines que l'on compte en Chine les auteurs qui ont écrit, les uns des chroniques et des mémoires, les autres l'histoire générale de la nation. Le plus renommé entre tous est le célèbre Sse-ma-tsien, historien impérial du premier siècle avant notre ère. Chargé, après l'incendie des livres, de la restauration des annales, on lui doit le Chéki, vaste et remarquable collection d'anciens monuments historiques sur la Chine et les pays voisins; elle comprend tous les temps écoulés depuis le règne de Hoang-ti jusqu'au commencement de la dynastie des Han, environ deux siècles avant Jésus-Christ.

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que

Tous les lettrés de la Chine proclament Sse-matsien comme le père de l'histoire, et n'ont qu'une le Ché-ki est un ouvrage de dire pour génie. Le plan suivi par Sse-ma-tsien a servi de modèle à tous les écrivains qui lui ont succédé; on distingue parmi ceux-ci Sse-ma-kouang, historien du onzième siècle, qui a rédigé les Annales complètes depuis le cinquième siècle avant JésusChrist jusqu'à l'an 960, et Ma-touan-lin, qui écri

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vait vers la fin du treizième siècle. Son ouvrage, intitulé : Recherches approfondies sur les documents anciens de toute nature, « est, dit M. Huc, la mine la plus riche qu'on puisse consulter pour tout ce qui se rapporte à l'administration, à l'économie politique, au commerce, à l'agriculture, à l'histoire scientifique, à la géographie et à l'ethnographie 1». Obligé de nous restreindre, nous omettrons de citer une foule d'autres écrivains célèbres qui ont concouru, par de remarquables travaux, à la rédaction de l'histoire générale de la Chine. Tant d'œuvres réunies, embrassant un espace de quatre mille ans, forment une collection immense, capable d'effrayer les plus intrépides lecteurs on se contente pour l'ordinaire de la consulter, et l'on a recours le plus souvent aux abrégés. La Chine en possède plusieurs, qui sont faits avec soin et avec goût.

La manière dont les Chinois écrivent l'histoire est ordinairement simple, noble, et très-laconique. Ils ne connaissent point, comme les historiens de la Grèce et de Rome, l'art d'orner leur narration de descriptions brillantes, de rapprochements ingénieux, d'épisodes attachants; mais ils prennent un soin particulier de marquer les temps avec exactitude, et racontent nûment les faits, se contentant de les accompagner de quelques maximes morales, lorsque le sujet les fait naître; jamais ils n'affirment ce qu'ils regardent comme douteux; ils préfèrent même, quand les autorités leur manquent,

1 Voyez l'Empire chinois, t. Ier, p. 347.

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laisser subsister des vides et des lacunes dans leurs récits plutôt que de les remplir par des conjectures frivoles ou des faits équivoques. L'amour de la vérité apparaît chez eux en première ligne, et le désir d'instruire l'emporte toujours sur celui de plaire de là vient que leurs annales, ainsi dépouillées des ornements tant goûtés des lecteurs européens, paraissent nécessairement sèches et arides; mais en l'absence des agréments qu'on regrette, on est charmé de trouver dans ces récits tous les caractères les plus manifestes d'une incontestable véracité.

Après les livres d'histoire, l'esprit positif et utilitaire des Chinois donne le premier rang aux ouvrages spéciaux, relatifs aux sciences et aux professions. Le nombre en est considérable : nous y

voyons:

1° Les traités moraux, les entretiens familiers de Confucius, les leçons élémentaires et les conversations du célèbre Tchu-hi, les traités sur les passions et sur l'éducation tant des hommes que des femmes; 2o Les ouvrages sur l'art militaire;

3o Les traités spéciaux sur les lois pénales;

4 Les traités sur l'agriculture et sur les vers à soie ;

5° Les traités de médecine et d'histoire naturelle, qui comprennent la description des espèces animales, végétales et minérales;

6° Les traités pratiques d'astronomie et de mathématiques;

7° Les traités de la science divinatoire;

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