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An 6.e

XI. Ep. chiens fût la suite d'un plan combiné du prince (1796.) Charles, soit que profitant de cette marche précipitée de Jourdan, qui rompait la ligne des deux armées, il conçût son projet d'après l'événement; c'est de-là qu'il faut dater les revers qui changèrent si subitement le théâtre de la guerre, et le reportèrent en peu de jours du Danube sur le Rhin.

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Après plusieurs combats de détails, l'armée de Moreau s'était avancée par Nordlingen, près de Donauwert, à la suite d'un combat, où le prince Charles l'avait attaqué sur tout son front, et avait d'abord fait reculer son quar, tier-général quatre lieues en arrière, à Koenigscron, en se portant ensuite sur les derrières de l'armée, la division Saint-Cyr, prise à revers et tournée sur son flanc, s'était soutenue avec peine. Desaix avait rétabli le combat, et l'armée reprenant ses positions, l'ennemi s'était décidé à repasser le Danube. L'armée de Jourdan, pénétrant en même temps dans la Franconie, s'était avancée jusqu'à Bamberg; cette armée était alors sous le commandement de Kléber, Jourdan ayant été obligé de le lui remettre momentanément, par suite d'une chûte dans une reconnaissance, où il avait failli être pris.

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La jonction de ces deux armées, qui de- XI. Ep. vait assurer leurs succès décisifs, était encore (1796.) rendue difficile par un intervalle de vingt lieues de pays ennemi, tandis que la division de droite de l'armée du Rhin s'emparait de Constance et de Bregentz, où Ferino luttait contre les corps autrichiens qui défendaient les passages du Tyrol. Kléber, après un combat de cavalerie avantageux, poussa l'armée ennemie jusqu'à Nuremberg, où Jourdan reprit le commandement. La résidence de la cour de Bavière, Munich, étant déjà menacée, l'Electeur se décida à se retirer en Saxe. Donauwert fut occupé par Desaix; mais cependant les troupes bavaroises restèrent armées pour le service intérieur de leur pays : Moreau était entré le 22 août à Augsbourg. L'ennemi, retiré derrière le Lech, avait été obligé d'abandonner cette position, après le passage de cette rivière à gué sous le feu de ses, batteries, et après une action sanglante à Friedberg, où il perdit quinze cents prisonniers. Les avant-postes français étaient à deux lieues d'Ingolstadt; ceux de Jourdan n'étaient qu'à trois lieues de Ratisbonne les divisions de droite de l'armée du Rhin s'avançaient vers le Tyrol par les vallées que forment le cours

XIFp. de l'Inn et les sources du Lech; déjà l'Archi(1796.) duchesse qui résidait à Inspruck, s'en était

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retirée. La jonction avec l'armée d'Italie devait s'effectuer et prendre à revers l'armée de Wurmser. L'armée d'Italie avait son avantgarde à Trente, après avoir repris toutes ses positions de siége autour de Mantoue: Wurmser, pressé sur ses deux flancs, était forcé de se borner à défendre le Tyrol, par une guerre de position, dans un pays de montagnes, où le génie et l'activité des généraux français le prévenait ou le tournait sans relâche. L'Empire, divisé par les événemens de la guerre et par des traités partiels, se consolait de ses revers par l'espoir d'une paix forcée, mais prochaine. Une seule journée, à la droite de l'armée de Jourdan, changea la face des affaires et les résultats de cette campagne.

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Depuis long-temps le prince Charles méditait ce mouvement, calculé d'après la position des différens corps de l'armée française; il avait reçu des renforts, entre autres, quatorze mille grenadiers hongrois. L'armée de Jourdan, marchant sur Ratisbonne, avait sa droite avancée jusqu'à Neumarck, et en avant de ce poste, Bernadotte était au village de Teining, ayant opposé à lui le corps de

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Wartensleben en retraite, pour se mettre XI. Ep. derrière le Lech. Un ordre subit du prince (1796.) Charles, enjoignit de marcher sur Teining, et d'attaquer de front, sans égard aux forces qu'on pourrait y trouver. En même temps, à la tête de quinze mille Hongrois, il repasse le Danube, et attaque Bernadotte sur son flanc droit. Malgré la supériorité du nombre, Bernadotte tint toute la journée; mais les secours que lui envoyait Jourdan, ayant été arrêtés par les troupes du corps de Wartensleben, qui déjà avaient dépassé le flanc gau che de Bernadotte, celui-ci fut forcé à la retraite.

Elle se fit d'abord sans grand désordre sur Nuremberg, mais l'Archiduc, profitant de l'intervalle découvert que laissait cette retraite, se jeta sur les derrières du centre et de l'aile gauche de Jourdan. Menacé d'être enveloppé et coupé de ses communications, Jourdan se hâta de se replier d'abord sur Amberg, où, attaqué de front par Wartensleben, et en flanc par le prince Charles, suivi sans relâche dans sa retraite, il la dirigea sur la position de Pfortzheim, comptant y réunir l'armée. Moreau, au premier rapport de cette retraite, s'était hâté de marcher en avant, de

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• XI. Ep. passer le Lech, et d'attaquer le corps d'armée du général Latour; ce fut alors qu'il le battit complètement à Friedberg.

(1796.)

Si la retraite de Jourdan n'eût été qu'une position rétrograde, après une bataille pérdue, l'affaire de Friedberg devait le dégager, en forçant l'Archiduc d'accourir sur Moreau, pour arrêter sa marche sur la rive droite du Danube; mais après cette victoire, l'armée de Moreau se trouvait entièrement isolée, par l'éloignement de l'armée de Sambre et Meuse. Il paraît cependant qu'il balança, si, poursuivant sa marche et appuyant les premiers succès de sa division de droite vers Bregentz, il entreprendrait sa jonction avec l'armée d'Italie, par les gorges du Tyrol, prenant ainsi à dos l'armée de Wurmser. Les difficultés parurent insurmontables; il ne crut pas devoir hasarder de s'avancer par la Bavière sur l'Autriche, en laissant ses communications hasardées. Déjà Jourdan s'était retiré jusqu'à Wurtzbourg, où le prince Charles l'avait suivi, attaqué et défait dans une seconde action plus décisive encore que la première. Les troupes n'étaient pas découragées, tous les combats journaliers pendant cette longue retraite furent soute

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