ciennes Énigmes qui se proposaient dans les festins. Enfin, être toujours de fête, avoir le ventre creux, et n'avoir rien qu'à sa tête, voilà autant d'explications plus claires, qui déterminent l'objet dont on a voulu parler. Passons à la Charade: en voici une qui roule sur le mot vertu. On trouve dans ce mot, ver et tu; ce qui motive l'explication suivante : Un insecte rampant compose mon premier. A des traits si frappans, qui pourrait se méprendre? On voit par cet exemple, que tous les mots ne peuvent servir à une Charade. Il faut que ce mot employé puisse se couper en deux moitiés, qui offrent chacune un sens complet, sans altération des lettres ni de l'orthographe. Le Logogryphe le plus parfait est celui qui, outre l'indication des différens mots que sa décomposition fait rencontrer, présente une explication détaillée du mot principal. Néanmoins, on se contente souvent de le désigner par le nombre de ses pieds, c'est-à-dire de ses lettres. C'est ainsi que se trouve composé le suivant, dont le mot est drame, dans lequel on trouve rame, dame et âme. Avec cinq pieds, ma structure est entière; Le jeune homme, la tendre mère, Et me quittent souvent pénétrés de douleur. Supprime-les tous deux, ô douleur ! ô pitié! FIN DE LA SECONDE PARTIE. DEMANDE. Qu'est-ce que la Poésie ? RÉPONSE. C'est l'art de plaire, de toucher, d'élever l'âme, de lui inspirer de grands sentimens, et de peindre les passions. On peut la comparer à la peinture; si celle-ci, par le secours des couleurs, anime et fait respirer la toile, si elle sait nous présenter tant de situations différentes; celle-là, à l'aide des expressions, forme aussi des images, des peintures que l'esprit et l'œil contemplent avec plaisir. Souvent même la poésie est plus vive et plus animée que la peinture. Elle peint ou les objets sensibles, ou les passions, ou les idées abstraites. Elle peint les objets sensibles : c'est ainsi que Voltaire et Crébillon nous peignent une tempête : L'astre brillant du jour à l'instant s'obscurcit. : HENR. ch. I**. L'air mugit, le jour fuit, une épaisse vapeur, Et comme un tourbillon, embrassant nos vaisseaux, Dans des gouffres de feu, semblaient nous plonger tous. Aux rochers qu'il fuyait, lui même l'abandonne. ÉLECTRE. act. 2o. S. 11o. Elle peint les passions : c'est ainsi que Colardeau nous représente l'âme d'Héloïse combattue tour-à-tour par l'amour profane et par l'amour divin: Avant que le repos puisse entrer dans mon âme, Quels sont donc mes devoirs, et qui suis-je en ces lieux? Perfide! de quel nom veux-tu que l'on te nomme? Ta tiras du cahos le monde et la lumière : Elle peint aussi les idées abstraites: Voltaire, pour montrer que notre bonheur dépend de nous-mêmes, s'exprime ainsi : Le bonheur est le port où tendent les humains, D. Quelle est l'origine de la Poésie? R. Elle ne fut dans sa naissance qu'une expression vive et naturelle du culte que la créature rendait au créateur. L'homme, reconnaissant les bienfaits dont il était comblé, anima le ciel, la terre et la mer, pour l'aider à payer le tribut de reconnaissance qu'il devait à son bienfaiteur : ainsi la Poésie doit son origine à la religion, C'est ainsi que s'exprime Racine à ce sujet : |