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M. Groussau. Vous imaginez-vous que la suppression du budget des cultes vous permettra de remédier à la pénurie des finances de l'Etat?

acquis comme pour tous les autres fonc-chage pour renseigner les conseils munici- | quelles que soient leurs opinions, il serait tionnaires. paux.. au moins logique que des fonctionnaires M. Groussau. Les conseils municipaux puissent, si bon leur semble, accomplir leur comprendraient alors que, le jour où la sé-devoir de conscience. (Frès bien ! très bien ! paration des Eglises et de l'Etat sera ac- à droite.) complie, la question de la propriété des M. Charles Dumont. Ce n'est pas la églises se posera d'une manière aiguë. question!

M. Groussau. Détrompez-vous. La prospérité du pays sera alors atteinte à un tel degré que vous ne saurez pas comment combler le déficit au moment où, plus que jamais, la confiance disparaitra, (Très bien! très bien! à droite,)

A gauche, Mais elle est résolue,

M. Groussau. Le jour où vous voudrez vous emparer des églises...

N'avez-vous pas la prétention d'empêcher les pères de famille de faire élever leurs enfants au gré de leurs croyances? N'avonsnous pas entendu dire que vous ne vouliez plus d'écoles où l'on enseigne la supersti

M. Henri Loup. Nous les avons. (Excla- tion? mations à droite.)

le culte.

Et les églises? M. de Pressensé dit tout Le jour où vous prétendrez que l'église simplement: l'Etat est et demeure proprié- n'est plus pour le culte, à moins que les taire des cathédrales; les communes pro-habitants qui veulent en user n'aient à priétaires des églises paroissiales.

Est-ce vrai? Rien n'est plus discutable, M. Francis de Pressensé. C'est un droit existant.

M. Groussau. L'argument qu'on invoque est celui-ci : le Concordat ne met les églises qu'à la disposition des évêques.

Voulez-vous me permettre de vous demander comment l'Etat prétend être devenu propriétaire de ces églises qu'il a mis ainsi à la disposition des évèques? Par une formule identique, qui avait, en 1789, mis les églises à la disposition de la nation.

M. Maurice Berteaux. Si c'est le droit que vous enseignez dans vos universités!

M. Groussau. Monsieur Berteaux, je ne doute pas que vous ne soyez mon maître en droit.

M. Maurice Berteaux. Non. Mais le plus simple bon sens suffit à démontrer que votre thèse est fausse,

L'heure n'est pas éloignée où l'opinion M. Groussau. Vous ne les avez que pour publique se soulèvera contre vous, car elle finira par comprendre que vous êtes les agents de la destruction religieuse et de la destruction sociale; elle finira par comprendre que les victimes de votre politique, ce ne sont pas seulement des religieux et des prêtres, c'est la France elle-même. (Vifs applaudissements à droite. L'orateur, en retournant à son banc, reçoit les félicitations de ses amis.)

payer une redevance, ce jour-là se posera une question formidable dans toutes les | communes de France.

M. Debaune. Posons-là tout de suite.

M. le président. La parole est à M. De

et de l'Etat aboutira, qu'on le veuille ou
M. Groussau. La séparation des Eglises
non, à une sorte de guerre civile qu'il fau-jeante.

drait éviter.

M. Dejeante. Messieurs, ayant été comM. Levraud. La France a connu ce ré- plètement étranger aux incidents violents gime pendant sept ans.

M. Groussau. Je soutiens précisément qu'il ne faut pas séparer les Eglises de l'Etat et je demande qu'on ne fasse pas cette séparation pour que la France soit de plus en plus en paix ou plutôt de moins en moins en guerre. (Applaudissements à droite.)

M. le président du conseil nous dit qu'il veut faire et qu'il fait une politique non pas antireligieuse mais anticléricale. Je crois que sur ce point il se trompe, il me M. Groussau. Voulez-vous me dire pour-suffirait de lui citer les paroles prononcées quoi? dans les loges.

M. Maurice Berteaux. Pour la bonne raison que les communes sont obligées de pourvoir aux grosses réparations des églises comme étant leur propriété. (Exclamations à droite. Très bien ! très bien! à gauche et à l'extrême gauche)

M. Charles Dumont. Et elles ont assez payé de ce chef!

M. Groussau, M. Berteaux oublie que les fabriques sont obligées avant les communes; celles-ci n'ont qu'une obligation subsidiaire. Si les communes étaient propriétaires dans tous les cas où elles donnent des subventions, elles auraient, il me semble, une propriété qui envahirait singulièrement sur celle des sociétés et des particuliers.

M. Bouhey-Allex. Voulez-vous me laisser présenter une observation?

M. Groussau, Certainement,

M. Féron. Vous n'y allez jamais, comment pouvez-vous les connaître ?

M. Groussau. On ne les contestera pas. « Cléricalisme et catholicisme, cela ne fait qu'un ».

M. Féron. Parfaitement.

M. le marquis de Dion. On ne leur applique pas la loi à celles-là !

M. Charles Dumont. Croyez-vous que
nos paysans n'en sont pas persuadés?
M. Groussau. On vient de me répondre:
Parfaitement.

Vous voyez bien, monsieur le président du conseil, que, selon vos amis, c'est la même chose, et, de fait, comment pourriezyous soutenir que votre politique n'est pas antireligieuse?

Vos fonctionnaires ont-ils le droit d'aller à la messe? Certainement non.

M. Bouhey-Allex. Dans toutes les communes de France, les églises et presbytères font partie des propriétés communales;tionnaires, non; les gros, oui, elles sont enregistrées et cadastrées comme telles. (Exclamations à droite,)

M. Lasies. Cela dépend les petits fone

M. Groussau. Je suis de votre avis, monsieur Lasies. Non seulement les petits fone

M. Laurent Bougère. Vous n'avez jamais tionnaires ne peuvent aller à la messe, examiné un budget communal.

M. Charles Dumont. Votre discours, monsieur Groussau, est intéressant; il montre votre état d'esprit dans ces questions. Nous pourrons en demander l'affi

mais leurs femmes n'ont pas toujours la liberté d'y aller.

Alors que notre droit constitutionnel déclare que tous les citoyens sont également aptes à toutes les fonctions publiques,

qui se sont produits à l'église de Belleville on ne comprendrait pas, à cause du trouble que ces violences ont amené dans la population et par la crainte qu'il puisse se renouveler et s'aggraver, que je n'intervienne pas dans le débat pour poser quelques questions à M. le président du conseil.

Il y a eu, en effet, à l'église de Belleville un guet-apens qui a été provoqué, organisé par le curé de Belleville. (Ah! ah! à droite.) Ce n'est pas dans les journaux républicains que je prendrai mes renseignements... (In| terruptionsà droite.) Si M. de Dion yeut monter à la tribune, je parlerai après lui.

M. le marquis de Dion. Proposez de quintupler l'indemnité parlementaire. Tout le monde sera content, et on ne mangera plus de curé!

M. le président. La parole est à M. Dejeante seul. Veuillez l'écouter sans l'interrompre, monsieur de Dion.

M. Dejeante. Je dis done que ce n'est pas dans un journal républicain que je puise mes renseignements, mais dans le journal la Croix lui-même :

«Quelle a été la cause de cet incident?
« Un auditeur dit : Citoyen prédicateur,

êtes-vous autorisé ?

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M. Dejeante. Comment! l'église n'est pas publique?

M. Savary de Beauregard. Ce n'est pas un lieu public pour les insulteurs de la religion. On n'a pas le droit d'y prendre la parole.

M. le président. Laissez l'orateur développer librement sa pensée.

M. Dejeante. La question posée par cet auditeur n'avait rien d'injurieux. Il n'a fait entendre aucune menace et il n'a commis aucune violence. (Très bien! très bien! à gauche.

Interruptions à droite.)

M. le général Jacquey. On n'a pas à y poser de questions!

M. Louis Ollivier. Il n'est pas convenable de le faire !

M. Dejeante. Ces messieurs trouvent bon de crier « Vive la liberté ! » et vous voyez comment ils la comprennent.

M. Louis Ollivier. Nous ne la comprenons pas comme vous. La chaire n'est pas une tribune.

M. le marquis de Dion. Vous admettez bien que l'on dise ici tout ce que l'on pense et vous n'admettez pas qu'un prêtre en fasse autant dans son église ?

M. le président. Monsieur de Dion, je vous rappelle encore une fois au silence. M. le marquis de Dion. J'ai bien le droit de parler et je prétends qu'une église n'est pas une réunion publique.

M. le président. Monsieur de Dion, je vais être obligé de vous rappeler à l'ordre. M. Dejeante. Personne n'a le droit de parler à l'église, dites-vous? (Non! non! à droite.)

Eh bien, d'après le compte rendu publié par la Croix même, d'autres orateurs ont parlé, ont appelé le père et ont applaudi.

De plus en plus, on prend la parole dans les églises. Il y a des prèches dialogués, non seulement entre prètres, mais entre civils et prêtres.

M. le général Jacquey. Jamais!

M. le marquis de Dion. Si nous allions prendre la parole dans les loges, que diriezvous? Vous nous mettriez à la porte. (Exclamations à gauche et à l'extrême gauche.)

M. le président. Monsieur de Dion, je vous rappelle à l'ordre pour vos interruptions persistantes. Il n'y a pas de discussion possible si l'orateur est constamment arrêté dans son exposé.

M. le marquis de Dion. Rappelez toute la Chambre au désordre, si vous voulez. (Nouvelles exclamations à gauche et à l'extrême gauche.)

M. le président. Vous ne pouvez cependant pas à vous tout seul tenir la Chambre en échec.

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M. le président. Monsieur Binder, je les prètres, quand nous voyons leurs amis vous rappelle à l'ordre. dénaturer les faits au point où ils les ont dénaturés, alors que le fait matériel ne peut pas être nié, alors qu'il est reconnu par tous que ce n'est que sur une simple question posée par un auditeur que cet auditeur a été assommé par une bande qui était à l'avance organisée par le curé, j'ai bien le droit de protester et de rétablir la vérité.

M. Maurice Binder. Je demande la parole pour un fait personnel.

M. le président. Je vous donnerai la parole à la fin de la séance. Maintenant la parole est à M. Dejeante seul.

M. Dejeante. A-t-on le droit de prendre la parole dans une église? Si oui, pourquoi assommer ceux qui le font? Si non, pourquoi le permettre à d'autres ?

Or, non seulement on prend la parole dans les églises, mais même on y établit des dalogues entre prètres et laïques, on y donne des fètes qui coûtent fort cher. Nous avons reçu des programmes de fètes musicales qui coûtent jusqu'à 100 fr. par série d'auditions.

M. le général Jacquey. Ce n'est pas vous qui payez, en tout cas !

M. Dejeante. Ce sont, dis-je, de véritables spectacles. Comment, dès lors, s'étonner que des citoyens aient cru de leur droit de prendre la parole pour poser une question à un prédicateur étranger à l'église, alors que d'autres avaient parlé? (Bruit à droite.) M. Laurent Bougère. On ne cause pas au

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Cette preuve matérielle je la prends encore dans le journal la Croir qui reconnaît que « cette scène se passe devant la chaire à quelques mètres du prédicateur; c'est le suisse, secondé par une vingtaine d'étudiants, qui fait la police à cet endroit. Mais derrière le banc-d'œuvre et près de la grande porte, d'autres révolutionnaires hurlent: Vive la sociale! Vive Combes! A bas la calotte!» (Bruit à droite.)

A droite. Et, selon vous, cela ne troublait pas l'exercice du culte?

M. Dejeante. Ecoutez ceci : « Ils sont aussitôt empoignés par une quinzaine de vigoureux bouchers de la Villette qui les jettent dans la rue comme des paquets de linge sale ». (Applaudissements à droite.)

Ce sont là vos procédés? Eh bien, nous les acceptons. Mais, à votre tour, il faut accepter les responsabilités qu'ils pourront provoquer. Les bouchers de la Villette qui font ce triste métier, plus lucratif qu'honorable, d'assommeur à gage du parti clérical et royaliste, n'étaient pas dans leur paroisse ni dans leur quartier...

M. Gayraud. Et les anarchistes?

M. Dejeante. ... et vous pensez bien qu'ils ne venaient pas là pour y faire des prières. Ils y étaient venus commandés et rétribués pour faire cette besogne criminelle. Vous voyez donc très bien qu'on avait prémédité et organisé les choses à l'avance. (Applaudissements à l'extrême gau che et sur divers bancs à gauche.)

Je dis plus, c'est que non seulement c'était organisé, mais on ne sait pas très exactement si, parmi les victimes, se trouve la personne qui a prononcé ces paroles, et ceux qui ont assisté à ce pugilat ont déclaré ne pas reconnaître, dans la personne frappée, celle qui avait adressé la parole à l'abbé. Vous voyez donc bien qu'il y avait là un guet-apens.

M. Gayraud. On avait simplement orga

M. Dejeante. Défense de quoi?

Je dis que lorsque nous sommes en pré-nisé la légitime défense. sence d'adversaires, nous savons nous conduire différemment et faire appel au bon M. le marquis de Dion. Si vous voulez sens et à la raison plutôt qu'à la violence. me faire de la réclame!

M. le président. Je vous rappelle à l'ordre avec inscription au procès-verbal.

M. le marquis de Dion. Vous voulez me mettre au petit local, au pain sec, à copier des lignes, comme au collège, n'est-ce pas ? M. le président. Une dernière fois, je

M. le marquis de Dion. Quand il s'agira d'une protestation à faire, il faudra faire monter M. Combes à la tribune; il prêchera très bien. (Rumeurs à gauche.)

M. le président. Je vais être obligé de consulter la Chambre, si vous continuez, monsieur de Dion.

M. Gayraud. De l'ordre et de la liberté dans l'église. (Rumeurs à gauche.— Applaudissements à droite.)

M. le marquis de Maussabré. Qui a commencé?

M. le marquis de Dion. Tout cela n'est pas sérieux! C'est de la pure fantaisie! M. Dejeante. Certainement, le curé de Belleville savait parfaitement qu'en appe

lant un moine, un jésuite non autorisé, il provoquerait ces troubles. (Applaudissements à l'extrême gauche et sur plusieurs bancs à gauche.)

A droite. Il était sécularisé !

M. Maurice Binder. Est-ce que M. Combes est sécularisé? (Exclamations à gauche.) M. le président. Si vous ne respectez pas la liberté de la tribune pour vos adversaires, vous ne serez pas fondé à vous plaindre si vos orateurs ne sont pas écoutés. (Très bien ! très bien !)

M. Dejeante. Nous vous déclarons que nous sommes étrangers à l'incident, c'est une constatation que nous faisons... (Interruptions à droite.)

M. Savary de Beauregard. Est-ce que cela vous regarde?

M. Fernand de Ramel. Vous n'avez pas qualité pour faire la police.

M. le président. Je le répète, vous avez demandé qu'on écoutât vos orateurs, écoutez vos adversaires.

M. Dejeante. Ce que je constate aussi, et surtout, monsieur le président du conseil, après avoir constaté les faits, c'est, je pourrais presque dire la complicité apportée par la préfecture de police dans la circonstance. (Applaudissements à l'extrême gauche.Applaudissements ironiques à droite.) M. Maurice Binder. J'ai expliqué hier que c'était pour cela que M. Combes voulait retirer sa place à M. Lépine. (Bruit à gauche.)

M. Dejeante. Que s'est-il passé? C'est qu'on a laissé pénétrer dans l'église des gens armés qui de bâtons, qui de revolvers, qui de gourdins, qui de cannes plombées, et même d'alpenstocks. Or, je me rappelle qu'il n'y a pas bien longtemps, M. le préfet de police a eu la fantaisie d'interdire à des électeurs de rentrer dans nos réunions électorales avec des cannes ou des parapluies, alors qu'il n'y avait ni troubles ni complots, ni guet-apens..

Eh bien! il me paraît étrange que M. le préfet de police, qui savait à l'avance qu'un guet-apens était préparé à l'église de Belleville (Exclamations et rires à droite. Applaudissements à l'extrême gauche.), n'ait pas invité les fidèles de la Villette à laisser leurs gourdins à la porte de l'église. (Exclamations à droite.)

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puis un quart d'heure M. de Dion ne cesse
d'interrompre.

M. Savary de Beauregard. On nous in-
sulte, et vous ne voulez pas que nous répon-
dions? (Dénégations à gauche.)

M. Maurice Binder. Hier, M. Combes a
demandé l'ajournement de mon interpella-
tion, et vous laissez développer par M. De-
jeante l'interpellation qu'on m'a empèché
de discuter! (Exclamations à gauche.)
M. le président. Messieurs, il n'est pas
possible que la discussion continue dans
ces conditions. Si le silence ne se rétablit
pas, je suspendrai la séance. (Très bien! très
bien! à gauche.)

dans des termes parfaitement corrects et parfaitement parlementaires. (Applaudissements à gauche.)

Si, tout à l'heure, un de vos orateurs est interrompu de cette façon, comment pourrai-je le faire respecter? (Très bien! très bien!)

Je vous prie de laisser parler M. Dejeante.

M. Dejeante. Je crois donc que dans la circonstance les prêtres avaient le droit absolu de protester contre les lois de la République. Mais, du moment qu'ils se servent des églises pour protester contre ces lois, j'estime que s'ils entrent ainsi sur

Je répète que M. Dejeante seul a la pa- le domaine politique, ils entrent sur notre role.

terrain et que, dès lors, comme eux, nous M. Dejeante. Quelles que soient les tenavons le droit de protester, mais en sens tatives faites par nos adversaires pour déinverse. (Vifs applaudissements à l'extrême naturer les faits, le fait matériel n'en sub-gauche et à gauche.) siste pas moins. Le guet-apens de Belleville a bien été préparé par les prêtres, par le curé même, et les efforts de nos adversaires et de leur presse ne sauraient changer la vérité.

Nous acceptons, quant à nous, entendezle bien, la responsabilité de tout ce qui pourra arriver dans l'avenir. (Interruptions · Bruil.)

à droite.

M. de Baudry d'Asson. Nous verrons cela demain! Je vous donne rendez-vous à l'église.

M. le marquis de Dion. A quelle église irez-vous demain, monsieur Dejeante? (Bruit.)

M. le président. Mais enfin, messieurs, si vous persistez à empêcher M. Dejeante de parler, comment pourrai-je faire écouter

vos orateurs tout à l'heure?

M. Dejeante. Je regrette infiniment qu'essayant par tous les moyens de ne pas froisser les convictions de nos adversaires et d'exposer purement et simplement des faits, je regrette infiniment l'obstruction particulière...

M. Jules Coutant (Seine). Systématique ! M. Dejeante. ...qui m'est faite par ces messieurs de la droite.

Je tiens à ce que nos adversaires aient la plus grande somme de libertés possibles, mais je réclame pour nous la mème somme de libertés. Malheureusement, dans ces incidents, que s'est-il produit? C'est que des M. le général Jacquey. Il n'y a pas de hommes étaient assassinés (Exclamations à vestiaire! (On ril.)

M. Jules Coutant (Seine), désignant la droite. Ils sont incapables de rien discuter! M. le marquis de Dion. Laissez donc, monsieur Coutant! l'orateur nous amuse. C'est la vieille gaieté française! (Rumeurs à gauche.)

M. le président. Encore une fois, je vous prie de garder le silence, monsieur de Dion.

La parole est à M. Dejeante seul.

M. Savary de Beauregard. Vous vous tournez toujours de notre côté, monsieur le président. (Mouvements divers.)

droite) c'est le véritable mot dans
l'église de Belleville, et que la police inter-
disait aux républicains de rentrer dans
l'église pour porter secours aux victimes.

M. le marquis de Dion. Avez-vous un
cadavre sur vous, monsieur Dejeante? (Er-
clamations à gauche.)

M. le président. Monsieur de Dion, je vous rappelle à l'ordre.

Assurément, nous acceptons très volontiers la discussion; vous avez même pu constater qu'hier un prêtre assistait à l'une de nos réunions et qu'il a pu y discuter sans être molesté. (Très bien! très bien! à l'extrême gauche.)

Bien mieux, nous avons été gratifiés, dans le 19 et le 20 arrondissement, d'un groupe très militant de royalistes dans lequel ont été embauchés un grand nombre de bouchers pour faire la besogne que je viens de signaler à l'église de Belleville. Ils ont essayé, dans le quartier de Charonne, sous la direction de M. le marquis de la Sou

dière, d'accomplir leur petite manœuvre, mais la situation n'a pas été pour eux aussi favorable qu'à l'église de Belleville, la population a été indignée de leurs procédés et le marquis de la Soudière et d'autres ont du immédiatement sortir autrement que par la porte. (Applaudissements à l'extrême gauche.)

Il y a plus; le marquis de la Soudière est immédiatement venu s'insinuer dans une de mes réunions où près de 2,500 personnes étaient assemblées.

M. Lucien Millevoye. C'est une autre question!

Je demande la parole.

M. Dejeante. Je tiens à faire connaitre la différence de procédé des deux partis...

A droite. Cela n'a aucun rapport!

M. Dejeante. ...et à montrer comment vous agissez, messieurs de la droite, avec vos adversaires.

Lorsque le marquis de la Soudière se fût insinué dans ma réunion, la foule, encore sous l'émotion des événement qui s'étaient passés à Charonne, se prépara à lui faire un très mauvais parti, ainsi qu'à sa bande, tout armée qu'elle était. Alors je n'ai fait là,

M. Maurice Binder. C'est un parti pris d'ailleurs, que mon devoir — j'ai empoigné

contre nous !

M. le président. Comment! c'est un parti pris? M. Dejeante n'a pas pu parler cinq minutes sans être interrompu d'une façon systématique. Il a pu exprimer des idées qui ne M. le président. Vous savez bien que de- sont pas les vôtres, mais il les a exprimées

|

le marquis, malgré les mains qui le tenaient, et je l'ai fait sortir sain et sauf, sans qu'il fût inquiété. (Vifs applaudissements à l'extrême gauche, à gauche et à droite.) J'aurais été, en effet, indigné que, dans une seule de mes réunions, un seul de mes adversaires

fut touché. (Nouveaux applaudissements sur les mêmes bancs.)

Mais comparez notre attitude à celle de ce prètre dans son église, de ce jésuite qui, étant en chaire et voyant le sang couler, ne dit pas un mot pour arrêter l'effusion du sang. (Très bien! très bien! à l'extrême gauche, Interruptions à droite.)

M. Maurice Binder. C'est ce que fait M. Combes tous les jours! Il ne bouge pas davantage.

M. Dejeante. C'est cela la religion civili- | satrice et moralisatrice que vous voulez nous faire accepter?

Je prétends qu'il est impossible qu'on nous impose les procédés de ces prêtres et nous nous refusons absolument à payer plus de 100 millions pour entretenir une semblable religion. (Applaudissements à L'extrême gauche.)

En présence de cette attitude de la police, protégeant un prêtre qui laissait assassiner des citoyens (Protestations à droite), nous nous demandons aujourd'hui comment les agents nous traiteront dimanche prochain.

Ce jour-là nous ferons une manifestation que, depuis trente ans, nous avons l'habitude d'accomplir chaque année; elle n'est de nature à froisser ni à choquer personne et, en dehors des déploiements de police, elle ne soulève d'autre incident que celui de notre réunion entre amis pour honorer nos morts.

Eh bien, je le demande, aurons-nous la liberté, à notre tour, de manifester notre sentiment? Car si je demande, pour les prè tres, la liberté de manifester même contre

les lois de la République dans les églises, je dis que, dans les établissements nationaux, soit dans les églises, soit dans les cimetières, nous avons le droit, au mème titre qu'eux, d'aller manifester. (Applaudissements ironiques sur divers bancs à droite. -Applaudissements à l'extrême gauche.) M. Borgnet. Vous transformez les églises

en clubs!

la population socialiste et républicaine de
Belleville, sans qu'il soit besoin ni d'agents
ni de gendarmes. Soyez sans inquiétude, le
bon sens triomphera tout seul, sans que le
sang coule.

socialiste dans les églises. C'est l'objet de ma deuxième interpellation. Naturellement, messieurs, je ne veux pas répéter le discours de celui de mes collègues qui vient de descendre de la tribune avant M. Dejeante. Il a parlé de Belleville, et a dit tout ce qu'il fallait dire à ce sujet; je m'associe absolument à ses paroles.

Mais je vous le demande, monsieur le pré

En descendant de la tribune, je demande à M. le président du conseil d'inviter ses agents à rester tranquilles, à ne pas intervenir (Rires à droite), à laisser la liberté aux uns comme aux autres, et je lui pro-sident du conseil, qu'eussiez-vous fait si, au mets que la population de Belleville saura faire respecter la République et la liberté pour tous. (Applaudissements à l'extrême gauche.)

M. Borgnet. C'est un appel à la guerre civile.

M. le président. La parole est à M. de Baudry d'Asson,

lieu d'avoir des radicaux, des socialistes, des perturbateurs de l'ordre, le jour où, à Saint-Philippe-du-Roule, le fils du chef de l'Etat se prosternait devant les autels, vous aviez été entouré de vos Apaches? car c'est vous qui les envoyez partout; vous ne le dites pas, mais vous le savez bien. (Exclamations et rires à gauche.)

Je ne veux pas continuer plus longtemps cette interpellation. Je passe à la troisième interpellation, car je veux les confondre les unes dans les autres.

M. de Baudry d'Asson. Messieurs, après
les discours admirables de M. l'abbé Gay-sur
raud, le bon abbé-je ne parle pas du
mauvais (Rires à gauche), — de M. de Ramel,

de M. Xavier Reille, et d'autres orateurs de la

droite, je n'entrerai pas dans les considéra-
tions qu'ils ont développées ici, car je ne
suis pas de ceux qui redoutent que leurs
paroles infirment celles de leurs collègues.
Je ne parlerai donc pas de ce dont ils ont
parlé à la tribune, je n'ai rien à dire de ce
côté.

Il est une chose qui n'a pas été dite ici
et qui fait l'objet de ma première interpel-
lation, car j'en ai déposé trois dans la
séance d'hier.

On n'a pas parlé de la guerre civile, et c'est vous, monsieur le président du conseil, qui l'avez déchaînée, par toutes vos provocations contre la religion catholique. et contre la liberté. (Applaudissements à droite.)

Quand vous avez crocheté les serrures de nos religieux, quand vous les avez chassés, ils ont été conduits par une foule sympathique criant: « A bas Combes! vive la liberté ! » Dans cette circonstance, vous n'avez pas agi comme vous deviez le faire, Duparce qu'au lieu d'ètre un homme de liberté, vous êtes un homme de despotisme et du despotisme le plus complet. Interrup tions à gauche. Très bien! très bien! à droite.)

M. Dejeante. Non, ce n'est pas nous. jour où vous quittez le domaine religieux pour entrer dans le domaine politique, vous empiétez sur notre domaine et nous avons le droit et le devoir d'intervenir. (Interruptions à droite.) Et je dis qu'il est regrettable qu'on veuille interdire à la population de

|
même temps très modéré !

M. Maurice Binder. Très bien et en

manifester son sentiment dans un sens ou
M. de Baudry d'Asson. Je ne veux pas
dans un autre; puisqu'on a le droit d'ap-prolonger cette discussion relativement
plaudir dans les églises, je soutiens qu'en
payant nous avons le droit de siffler. (Ap-
plaudissements à l'extrême gauche et sur di-

vers bancs à gauche. — Exclamations à droite.

M. Maurice Binder. C'est pour cela que nous sifflons le Gouvernement, cela nous coûte assez cher.

M. Dejeante. Je demande la liberté pour les uns comme pour les autres. (Très bien ! très bien! à l'extrême gauche) Nous voyons les églises transformées en clubs politiques, en lieux de réunions royalistes; nous avons vu l'église de Belleville transformée par les prètres et leurs auxiliaires en coupe-gorge. Nous estimons qu'il suffit de faire appel à

aux attentats que vous avez comnis chez les religieux. Vous les avez exilés de France, c'est une infamie, et vous avez outrepessé

vos droits de Français et de libéral. M. le comte de La Rochethu on. 11 ne l'a jamais été.

M. de Baudry d'Asson. Pendant ce temps, les nations étrangères se moquent de nous; elles sont heureuses, elles, de recevoir les religieux, de leur donner asile et de faire élever leurs enfants selon la religion catholique, car il n'y a pas que chez nous qu'il y a des catholiques, monsieur le président du conseil. Très bien! très bien ! à droite.)

J'en arrive maintenant à votre politique

Nous arrivons à la guerre étrangère. Après avoir parlé de la guerre civile que vous avez organisée sciemment dans ce pays, je veux vous parler de la guerre étrangère, je le répète, que vous avez failli déchaîneren France. En effet, vous avez été assez imprudent, et votre ministre des affaires étrangères également, en allant dans une chapelle qui appartenait aux Autrichiens, et avec votre rage contre la religion vous n'avez pas craint de faire descendre dans les caveaux vos énergumènes pour savoir s'il n'y avait pas là quelque chose de religieux. (Très bien! à droite,) Vous paraissez l'ignorer, monsieur le président du conseil?

Je prends un journal qui n'est pas tout à fait dans votre cœur, c'est le journal la Croir, qui selon moi est un des premiers à défendre la religion catholique. Vous n'aimez pas plus ce journal que vous n'aimez la Libre parole, le journal du brave Drumont, qui montre où les juifs et les franes-maçons, avec vous à leur tète, conduisent ce malheureux pays. (Très bien! très bien! à droite. Voici ce que dit la Croix : Violation par M. Combes de la chapelle sépulcrale de la maison de Lorraine.

Une très vive et très légitime émotion s'est emparée de la population nancéienne, à la suite des perquisitions des commissaires de police dans l'église des Cordeliers et la chapelle Ronde, sépulture des princes et princesses de l'ancienne maison de Lorraine.

Le préfet Humbert a manifesté l'intention de fermer cette chapelle, en même temps que quarante-cinq chapelles de Nancy.

L'église des Cordeliers date de 1180; elle a été construite par le vaillant duc René II, et la chapelle Ronde a été érigée par le duc Charles III.

«Par le traité de Vienne de 1737, la France reconnaissait à la maison de LorraineHabsbourg toute propriété sur l'église des Cordeliers et la chapelle Ronde de Naney, véritable Saint-Denis de la Lorraine. « Plus de cent princes et princesses, dues

et duchesses de Lorraine, cardinaux, grands | mations avant de livrer ces faits au public, | si j'avais encore une meute à l'exposition seigneurs, artistes, etc., reposent sous ses nefs séculaires et dans le caveau ducal.

« Il y a là une question d'extra-territorialité que l'Autriche est prète à revendiquer, sans nul doute... puisque la propriété de l'église ne saurait être mise en controverse.

plus de confiance que dans l'assertion que
vous produisez. (Exclamations sur un grand
nombre de bancs.)

canine de Paris, je vous aurais mis ensemble, mais vous auriez fait un bien mauvais couple. (Rires à droite.)

Avant de terminer, je veux féliciter tous ceux qui se conduisent si bien pour la déde la religion catholique. Un de nos collègues disait tout à l'heure pourrons

M. le président. Je ne relèverai pas la
parole de M. de Baudry d'Asson, celle de
notre collègue M. d'Alsace étant universelle-fense
ment respectée dans cette Chambre. (Ap-
plaudissements.)

«Le gardien de l'église est payé par l'Au-
triche; le chapelain est un chanoine du dio-
cèse de Nancy, qui reçoit un traitement de
M. de Baudry d'Asson. Je ne veux pas
la cour impériale d'Autriche pour l'entretien prolonger cette discussion. Je me suis ex-
de l'église, l'acquit des services et des fon-pliqué dans les quelques observations que
dations et la célébration d'une messe quo- j'ai présentées. J'avais trois interpellations
tidienne pour les princes défunts de la mai-
à faire. Elles sont maintenant développées.
son de Lorraine.
Mais, avant de descendre de la tribune, je
veux parler de cette grosse affaire du Con-
cordat.

« Ajoutons que cette église, dont la restauration s'impose après tant de siècles, renferme d'admirables tombeaux, chefsd'œuvre de l'art lorrain: ceux de René II, par Mansuy Gauvain; de Philippe de Gueldres, par Ligier Richier; des ducs Gérard

du conseil, de voter avec vous la séparation
Je serais enchanté, monsieur le président
de l'Eglise et de l'Etat, mais je voudrais au-
paravant que vous rendiez au clergé l'argent

nous aller à la messe maintenant avec notre femme et nos enfants, car la guerre civile règne jusque dans les églises?

seil, je vous préviens que nous irons à Eh bien! monsieur le président du conréglise armés, et armés jusqu'aux dents, je vous en réponds. Et si vous avez employé la hache pour faire tomber les portes des couvents, nous irons, nous à la messe, la hache au côté, afin de pouvoir fendre la tête aux énergumènes, aux apaches qui envahissent

nos églises.

Nous en sommes là; vous pouvez être

d'Alsace, Charles V, Léopold, cardinal de qui lui a été volé pendant la Révolution: assurés que nous nous défendrons, que les

Vaudémont, par Florent Drouin, etc.

« L'église est toujours fermée dans la jour-religieuses, vous devez être au contraire un car vous n'avez pas oublié dans vos études née. On ne l'ouvre le matin que pour la messe, et les touristes sont obligés de sonner pour faire venir le gardien.

« Le ministère n'a donc aucun droit sur ce temple national où reposent tous les glorieux ancêtres de l'empereur d'Autriche.

« Nous croyons savoir qu'une protestation très documentée a été envoyée à Vienne, afin d'empêcher la profanation de cette église historique et l'abandon des cendres de tant de héros et d'illustres souverains d'un petit pays, indépendant depuis huit siècles.

de ceux qui se rappellent le plus que tous
les biens volés au clergé ont été compensés
par le traité, si je puis ainsi parler, signé
par Pie VII et par Napoléon 1er.

Je voterai la dénonciation du Concordat
avec vous si vous restituez auparavant les
biens que la Révolulion a volés aux prêtres,
(Bruit à gauche.)

A ce sujet, je tiens à ajouter que les traitements que vous supprimez aux prêtres ne sont pas de véritables traitements, mais bien! sur divers bancs à droite.) Oui, en bien des indemnités ecclésiastiques. (Très supprimant, suivant votre bon plaisir, toutes "A Nancy, tous les journaux, sans distincces indemnités ecclésiastiques, vous comtion de partis, protestent contre l'acte pré-mettez de véritables vols, je ne crains pas fectoral. La diplomatie autrichienne agira

certainement. »>

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M. le comte d'Alsace, prince d'Hénin. Je crains que vous vous soyez laissé induire en erreur, mon cher collègue. Vous lisez ici un résumé de différents journaux. A Nancy, il n'y a rien eu, il n'a rien été fait et personne n'a réclamé. (Très bien! très bien!) M. de Baudry d'Asson. On n'a rien fait à Nancy?

M. le comte d'Alsace. Parfaitement.

M. de Baudry d'Asson. Alors, c'est dans les environs de Nancy?

de le dire. (Bruit et exclamations à gauche.)

Avant de descendre de la tribune, je veux
remercier les congrégations qui se sont si
bien conduites, et qui ont résisté jusqu'au
bout aux circulaires que vous avez lancées
et qui
on l'a démontré mieux que je ne
saurais le faire - n'avaient pas force de loi.
(Très bien! très bien! à droite.)

Cette loi qui chasse les congrégations, cette loi infernale, si je puis l'appeler ainsi, n'a pas été votée au Sénat, elle n'a été votée que par la Chambre. Mais, cette loi, qui l'a donc, pour ainsi dire, inventée? Oh! certes, ce n'est pas vous, c'est un homme qui est encore plus coupable que vous, c'est M. Waldeck-Rousseau. (Exclamations à gauche. Très bien! très bien! à droite.)

C'est lui qui a fait voter la loi sur les associations par les deux Chambres; mais je ne crains pas d'ajouter qu'il n'a pas eu le courage de l'appliquer. Il est parti comme un malheureux pécheur; j'espère que Dieu M. de Baudry d'Asson. Dans la chapelle le convertira et vous aussi, monsieur le préducale?

M. le comte d'Alsace. C'est inexact.

sident du conseil. (Applaudissements et rires
à droite.)

Quoi qu'il en soit, vous n'êtes pas beau-
coup moins coupable que M. Waldeck-Rous-

M. le comte d'Alsace. On n'a rien fait du tout. Ce sont les journaux de Paris qui ont inventé cela ! M. de Baudry d'Asson. Vous me permet-seau, car vous avez accepté une charge que trez, mon cher collègue, d'avoir, dans le vous remplissez avec férocité, le mot n'est journal la Croir, qui a dû prendre des infor- pas trop fort (Applaudissements à droite), et

assez

catholiques de France sont encore
nombreux pour se défendre sans votre
concours, et je le répète, il est bien malheu-
reux que vous envoyiez contre des religieux
nos malheureux soldats qui sont obligés de
courber la tête dans cette circonstance.
défendrons chez nous, pour Dieu et pour la
Croyez-moi, laissez-les chez eux. Nous nous
France! (Applaudissements à droite.
à gauche.)

Bruit

M. le président. La parole est à M. de Montebello.

M. Adrien Lannes de Montebello. Je voudrais entretenir quelques instants la Chambre d'incidents graves qui se sont passés dimanche dernier à Reims et qui ne sont que la suite des incidents qui se sont produits à Aubervilliers. Je ne veux pas rentrer dans le débat qui s'est engagé sur ces incidents; mais ce que je tiens à en retenir, c'est que si le Gouvernement a maintenu ce qu'il regarde comme les droits de l'Etat en suspendant le traitement du curé qui aurait appelé à prêcher dans son église un prêtre qui n'avait pas qualité pour exercer le culte, il a, par contre, négligé un devoir très impérieux, celui de maintenir la liberté du culte et l'ordre dans les églises. (Très bien! très bien! au centre et sur plusieurs banes à droite.)

Les auteurs du scandale d'Aubervilliers n'ont pas été poursuivis; ils sont restés impunis. Cela a encouragé les auteurs des manifestations...

M. Hubbard. C'est une impunité qui n'a pas été sollicitée.

M. Adrien Lannes de Montebello. Monsieur Hubbard, je parle avec une extrême modération; c'est mon habitude, vous le savez. Laissez-moi, je vous en prie, dans une question délicate où je voudrais ne froisser personne, dire ce que j'ai l'intention de dire sans m'interrompre.

M. Hubbard. Ne faites pas d'insinuations contre des tiers qui ne sont pas là pour se défendre. (Exclamations au centre et à droite.)

M. Adrien Lannes de Montebello. Je ne

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