Celui de ridicule et misérable auteur. C'est ce que je tâchai de lui faire comprendre. 霏 ORONTE. Voilà qui va fort bien, et je crois vous entendre. Mais ne puis-je savoir ce que dans mon sonnet... Franchement, il est bon à mettre au cabinet. Qu'est-ce que nous berce un temps notre ennui? fe style figuré dont on fait vanité Sort du bon caractère et de la vérité ; Ce n'est que jeu de mots, qu'affectation pure, Le méchant goût du siècle en cela me fait peur : La rime n'est pas riche, et le style en est vieux : Mais në voyez-vous pas que cela vaut bien mieux Et que la passion parle à toute pure? Paris sa grand'ville, J'aime mieux ma mie, oh J'aime mieux ma mis. gay! Voilà ce que peut dire un coeur vraiment épris. (à Philinte qui rit.) Qui, monsieur le rieur, malgre vos beaux esprits, De tous ces faux brillants où chacun se récrie. ORONTE. Et moi, je vous soutiens que mes vers sont fort bona. ALCESTE. Pour les trouver ainsi vous avez vos raisons: Mais vous trouverez bon que j'en puisse avoir d'autres Qui se dispenseront de se soumettre aux vôtres. ORONTE. Il me suffit de voir que d'autres en font cas. C'est qu'ils ont l'art de feindre; et moi, je ne ORONTE. Croyez-vous donc avoir tant d'esprit en partage? ALCESTE. Si je louois vos vers, j'en aurois davantage. ORONTE. Je me passerai fort que vous les approuviez. ALCESTE. Il faut bien, s'il vous plaît, que yous vous en passiea. ORONTE. Je voudrois bien, pour voir, que de votre manière ALCESTE. J'en pourrois, par malheur, faire d'aussi méchants; ORONTE. Vous me parlez bien ferme; et cette suffisance... ALCESTE. Autre part que chez moi cherchez qui vous encense, ORONTE. Mais, mon petit monsieur, prenez-le un peu moins haul ALCESTE. Ma foi, mon grand monsieur, je le prends comme il faut ORONTE. Ah! j'ai tort, je l'avoue, et je quitte la place. ALCESTE. Et moi, je suis, monsieur, votre humble serviteur. SCENE III. PHILINTE, ALCESTE. PHILINTE HÉ BLEN! vous le voyez pour être trop sincère, Ah! parbleu ! c'en est trop. Ne suivez point mes pas, PHILINTE Vous vous moquez de moi, je ne vous quitte pas. FIN DA PREMIER ACTE. SCÈNE I. ALCESTE, CÉLIMÈNE. ALCESTE. MADAME, Voulez-vous que je vous parle net Contre elles dans mon cœur trop de bile s'assemble, C'est pour me quereller donc, à ce que je voi, ALCESTE. Je ne querelle point. Mais votre humeur, madame, Ouvre au premier venu trop d'accès dans votre âme. Vous avez trop d'amants qu'on voit vous obséder; Et mon cœur de cela ne peut s'accommoder. CÉLIMÈNE. Des amants que je fais me rendez-vous coupable? ais-je empêcher les gens de me trouver aimable? Et lorsque pour me voir ils font de doux efforts, Dois-je prendre un bâton pour les mettre dehors? |