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An Bureau de la Petite Bibliotheque des Théatres, rue des Moulins, butte S. Roch, n°. 11.

M. DCC. LXXX VI

SUJE T

DES RACCOLEURS.

TOUPET, garçon Perruquier, Gascon, a de

mandé en mariage Javotte, fille de Madame Saumon, qui vend du poisson dans l'un des marchés de Paris; mais il ne cherche à épouser Javotte que parce qu'elle aura une bonne dot, car il ne l'aime pas et il méprise même son ton poissard. Javotte, de son côté, n'aime pas davantage Toupet. Elle lui préfere un M. de la Brêche, Sergent d'Infanterie, qui lui fait la cour, à l'insu de Madame Saumón. Voulant empêcher que Toupet n'épouse Javotte, JoliBois, la Ramée et Sans-Regret, soldats du même Régiment que M. de la Brêche, imaginent d'engager ce frater; et, pour y parvenir, ils l'invitent à boire avec eux, ainsi que Javotte, sa jeune sœur Tonton et Marie-Jeanne, niece de Madame Saumon. Joli-Bois se déguise en Mar

chand de billets de lotterie; et, sous prétexte d'en vendre un en société aux soldats et aux poissardes, qui disent ne savoir point écrire, il fait signer un papier blanc à Toupet, afin d'avoir le nom d'une des personnes de la société. Toupet ne se défie point de cette formalité, qu'il croit une précaution nécessaire, et bientôt le blanc-scing se trouve rempli de son engagement. Tout le monde se moque de lui ensuite; et il se répand en invectives contre les poissardes, sans en excepter Madame Saumon, qui arrive, et qui, l'entendant, l'accable, à son tour, d'injures, et ne veut plus de lui pour gendre. Elle a appris que M. de la Brêche aime Javotte et qu'il en est aimé, et elle a même à ce Sergent l'obli gation d'être sortie saine et sauve d'une querelle que lui ont faite des femmes du marché, des mains desquelles il l'a retirée en la préservant de leurs coups. Pour l'en récompenser, elle lui donne Javotte ; et Toupet, à qui le Sergent veut rendre son engagement, le refuse, et se détermine à joindre le Regiment, puisqu'il n'a pu avoir la fille et l'argent de Madame Saumon.

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JUGEMENS ET ANECDOTES

SUR

LES RACCOLEURS.

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CETTE Piece, dont tous les personnages s'expriment en langage poissard, excepté Toupet qui parle Gascon, est très-plaisante, dit des Boulmiers dans son Histoire du Théatre de l'Opéra Comique. On peut pardonner à Vadé la bassesse du sujet, en faveur de la grande vérité avec laquelle elle est écrite. Elle eut beaucoup de succès, et est encore revue avec plaisir. »

« C'est le pendant de Jérôme et Fanchonnette observe l'Auteur du Mercure de France, du mois d'Avril 1756, en parlant des Raccoleurs. Vadé y a épuisé toute l'éloquence des halles. Il a été jusqu'à la profusion. Un peu plus de sobriété dans le jargon poissard, dont le grand nombre des Spectateurs perd tout au

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