Mémoires du maréchal de Berwick, écrits par lui-même: avec une suite abrégée depuis 1716, jusqu'à sa mort en 1734; précédés de son portrait, par Milord Bolingbroke, & d'une ébauche d'eloge historique, par le président de Montesquieu; terminés par des notes & des lettres servant de pieces justificatives pour la campagne de 1708 ...

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Moutard, 1778 - 508 pages
 

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Page 200 - ... à la retraite. J'ordonnai à ma seconde ligne de s'aller poster de l'autre côté d'un grand ravin à deux lieues de Brocas, et à moitié chemin d'Arroyo-del-Puerco ; et avec la première je commençai à me retirer. Dès que les ennemis nous virent ébranler, ils s'avancèrent tous en bataille le plus diligemment qu'ils purent; mais nous étions déjà entrés dans la forêt avant que d'être atteints. Je formai plusieurs lignes dans le bois, à quelque distance les unes des autres : la première...
Page 159 - ... grand château, nous aurions eu de la peine à nous en rendre maîtres, tant par rapport à notre médiocre artillerie, mal fournie de tout, que par rapport aux chaleurs, qui étoient devenues excessives. Mais par bonheur, au bout de quatre jours de...
Page 75 - ... alors ils attaquèrent notre droite avec furie ; et, malgré la résistance des troupes, ils nous chassèrent du terrain que nous occupions, et se rendirent maîtres du canon. Il n'y eut qu'un bataillon d'Orléans qui se maintint toujours dans son terrain : la brigade de Pollier, qu'on fit avancer, s'arrêta tout court à une certaine portée des ennemis, mais toutefois ne s'enfuit pas. Sur cela M. de Luxembourg, qui voyoit l'importance d'un coup de vigueur pour rétablir l'affaire, fit venir...
Page 94 - J'avoue que d'abord ma surprise et mon inquiétude furent grandes; mais bientôt j'en fus quitte pour un peu de peur, car, à la lueur d'une lampe, je reconnus le maître de mon bâtiment, qui, crainte d'accident, avoit par précaution mené a.vec lui une douzaine de matelots bien armés. Je m'embarquai tout de suite, et j'arrivai à Calais en trois heures de temps. Ayant de là pris le chemin de Saint-Germain, je rencontrai le roi d'Angleterre , que la cour de France avoit fait partir un peu trop...
Page 69 - Lucan, et à la prochaine promotion il fut fait maréchal de camp. Etant passé en France après la capitulation de Limerick, le Roi lui donna une compagnie des gardes du corps, et le roi Très-Chrétien le fit maréchal de camp. Il fut tué en 1698, à la bataille de Nerwinde.
Page 77 - Gembloux, où étoit le quartier du Roi. On y resta quelques jours, pour y attendre, à ce que l'on croyoit, des convois; mais nous fûmes fort surpris quand tout à coup l'on déclara la résolution du Roi de s'en retourner à Versailles, et d'envoyer le Dauphin en Allemagne avec une partie de l'armée. Le prince d'Orange, qui n'avoit au plus que cinquante mille hommes, s'étoit campé à l'abbaye du Parc, auprès de Louvain, pour nous observer...
Page 44 - ... et les rangeai en bataille un peu en avant d'une espèce de fort de terre où nous avions une garnison. Le dessein des ennemis, qui ignoroient pareillement mon arrivée , étoit de s'emparer de cette hauteur, et d'attaquer le fort ; mais ayant aperçu plus de troupes qu'une simple garnison, ils se mirent en bataille. Ils étoient au nombre de trois mille hommes de pied, et de trois cents chevaux. Je marchai à eux, je les attaquai, et. les poussai de haies en haies jusqu'au penchant de la hauteur,...
Page 73 - Les ennemis, qui étoient en bar taille à l'entrée de la baie, détachèrent quelques vaisseaux de guerre pour canonner le fort de La Hogue, et pour soutenir leurs chaloupes, qui s'avancèrent en bon ordre avec des brûlots : les nôtres voulurent aller au devant d'eux ; mais dès que l'on vint à la portée des coups de fusil , les ennemis, plus accoutumés et plus adroits que nos gens à ces sortes de manœuvres, les firent plier, et regagner la terre ; après quoi ils s'emparèrent des vaisseaux,...
Page 100 - Je fis un voyage en Italie, pour mon plaisir uniquement : j'allai à Turin ; de là , par la Lombardie, à Venise; et ensuite, par Lorette, à Rome. Le cardinal de Bouillon , qui y étoit chargé des affaires de la France, me logea chez lui. La duchesse de Bracciano, qui depuis a pris le nom de princesse des Ursins (») , étoit aussi alors à Rome , et j'allois tous les jours la voir, l'ayant connue en France.
Page 109 - ... congé du Saint-Père, et m'en retournai en toute diligence en France. Je trouvai le Roi un peu mieux , et l'accompagnai à Bourbon; mais ces eaux, au lieu de lui faire du bien, lui ayant causé un crachement de sang, 'il fut obligé de les quitter , et de regagner Saint-Germain. La guerre paroissant inévitable en Italie , le Roi y envoya le maréchal de Catinat, avec une augmentation de troupes; mais cela n'empêcha pas le prince Eugène, général de l'Empereur, d'y descendre par le Trentin...

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