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Buvears, sablez!

Un dieu sert les ivrognes.

Au sein de l'air,

Que notre œil fier,

Nós rouges trognes
Fassent pâlir l'éclair.
Quand on est mort, etc.

De la guinguette
Jusqu'au boudoir,
Matin et soir,

Circulons en goguette.

Guerre aux grisettes, Guerre aux jaloux; Guerre aux coquettes, Surtout guerre aux époux! Sur vingt tendrons,

Bien frais, bien ronds,

En francs lurons,

Faisons rafle à toute heure;
Puisque aussi bien,
Sage ou vaurien,

Il faut qu'on meure,

Ne nous refusons rien.

Quand on est mort c'est pour long-temps,

Dit un vieil adage

Fort sage;

Employons donc bien nos instans,

Et, contens,

Narguons la faux du Temps!

DÉSAUGIERS.

LE RÉVEILLON.

Air du Vaudeville de madame Scarron. (N.°806).

RÉVEILLONS (bis) les chastes Pucelles,

Silène et Comus,

Et tous les enfans de Momus;
Réveillons (bis) l'Amour et les belles:
C'est assez dormir ;
Minuit est l'heure du plaisir.

Banquets de la gourmandise
Etablis par nos aïeux,

On rend hommage à l'Église,

Tout en sablant du vin vieux.
Vive un repas délectable

Pour mettre tout en bon train!

Tel se réveille à table,

Qui dormait au lutrin.

Réveillons, etc.

Qui fonda ce saint usage,'

Si cher à tous les dévots?

Est-ce un prophète? est-ce un sage?
Est-ce un pape? est-ce un héros?
Mon cher, tu bats la campagne :
Moi je sais qui le créa;
C'est le roi de Cocagne,
Ou c'est Gargantua.
Réveillons, etc.

Mais qu'importe à notre gloire
D'en connaître ici l'auteur?
Sachons manger, sachons boire;
Nous vaudrons le fondateur.
Gais refrains, vive saillie...
Trinquons, chantons et trinquons;
Réveillons la Folie

Au bruit de nos flacons.

Réveillons, etc.

Voyons-nous à l'audience
La Chicane et ses suppôts
Etre forcés au silence
Et condamnés au repos?
Craignons que nos jeux n'éveillent
Juges, greffiers, avocats;

Au moins tant qu'ils sommeillent Ils ne nous grugent pas. Réveillons, etc.

Tel qui nous couvre de boue
En est à peine sorti;

La Fortune sur sa roue

Le lève encore endormi.

Craignons que nos jeux n'éveillent
Les parvenus d'ici-bas;

Au moins tant qu'ils sommeillent
Ils n'éclaboussent pas.

Réveillons, etc.

Maint Zoile cherche à mordre;
Prévenons son appétit ;

Et, bien repu, c'est dans l'ordre,
De la table il passe au lit:
Craignons alors qu'on n'éveille
Cet émule de Midas;

Au moins tant qu'il sommeille
Il ne nous juge pas.

Réveillons, etc.

Rêvant à de noires trames,
Après des succès nouveaux,
Maint faiseur de mélodrames
Doit dormir sur des pavots:
Craignons que l'on ne réveille
Cet auteur à grands fracas ;
Au moins tant qu'il sommeille
Il ne nous endort pas.
Réveillons, etc.

Réveillons l'aimable muse

Si chère au joyeux Thespis;
Que sa gaîté nous amuse,
Et ranime nos esprits!
Dans mon délire j'oublie
Qu'on ferait un vain effort
Pour réveiller Thalie,

Puisque Molière dort.

Réveillons, etc.

FRANCIS DALLARDE.

LE CARILLON BACHIQUE.

Air: Et zig et zig, et zig et zog. (N.o 185). (Tous les convives doivent trinquer en mesure à chaque refrain).

Er tic, et tic et tic; et toc et tic; et tic et toc;

De ce bachique tintin,
Vive le son argentin!

}

Bis.

De la harpe enchanteresse,
Du clavier qu'une main presse,
Le charme entraîne et séduit;
Mais, chers convives, je nie
Qu'il existe une harmonie
Plus touchante que ce bruit:
Et tic, et tic et tic, etc.

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