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J'en avons tant dit, tant fait,

Que l'surlend'main, bon jour, bonne œuvre, Cadet-gros-Nez, I'municipal,

Nous a baclé l'nœud conjugal.

V'là trois jours que j'suis t'heureux
Zau gré de mon espérance;

Sur pus de vingt amoureux
J'ons obtenu la perférence;

C'est ben doux d'épouser l'premier

(bis. )

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Air: Du haut en bas. (N.° 155).

AH! c'est trop fort!

Disait au fier Tarquin Lucrèce;
Ah! c'est trop fort!

D'où vient cet amoureux transport?
D'une main il me tient, me presse',

Et l'autre quelle hardiesse!

....

Ah! c'est trop fort!

Ah! c'est trop fort!

Disait toujours dame Lucrèce ;
Ah! c'est trop fort!

Elle égratigne, crie et mord:
Mais, sans écouter la princesse "
Très-vivement Tarquin caresse.
Ah! c'est trop fort!

Ah! c'est trop fort!

Dit-elle, en tombant en faiblesse ;
Ah! c'est trop fort!

Je fais un inutile effort.
O providence vengeresse!
A le punir quelle paresse!
Ah! c'est trop fort!

Ah! c'est trop fort! S'écria-t-elle avec ivresse!

Ah! c'est trop fort!

Où donc est-il? il fuit, il sort!
Il va se vanter que Lucrèce

Vient de céder à sa tendresse !
Ah! c'est trop fort!

Ah! c'est trop fort! Tarquin, quelle scélératesse!

Ah! c'est trop fort!

Donnons-nous bien vîte la mort:

L'honneur le veut, et le temps presse;
J'en ai regret, et le confesse.

Ah! c'est trop fort!

Ah! c'est trop fort!

Dit en sanglotant la princesse ;
Ah! c'est trop fort!

Et quoique je n'aie aucun tort,

Pour mieux vous prouver ma sagesse,
D'outre en outre perçons Lucrèce.
Ah! c'est trop fort!

DESPRÉAUX.

L'AUTEUR TOMBÉ,

Anecdote du dixneuvième sièque, en style du tant, qui fait ben voir ce que c'est que de nous, et qui prouve que, sous vent, quand on chiffle eune pièce, ce n'est pas faute.

de sa

Air: Queu qui veut savoir l'histoire de ManonGiroux. (N.o 634).

C'qui m'amus' dans un pestaque,

C' n'est pas l'z accidens.

Chansons burlesques.

29

Un soir j'entre sans ostaque,

Et j'dis Me v'là d'dans!

J' fus ben heureux, sur mon âme!
D' m'être un peu pressé;

On donnait z'un nouveau drame;
J' fus le premier place!

Tout d'un coup, v'là l' mond' qui q'mence

A v'air p'tit à p'tit ;

A m'sur' que la pièce avance,

La salle s'garnit;

Et si l' drame avait pu faire

Rout' jusqu'à la fin,

J' crois qu'on aurait vu l' parterre
Pus d'à moquié plein!

L'acteur jur' qu'il est fidèle;

J' m'en souviens t'encor;

Sus c' mot-là, moi, je m' rappelle
Mon fidèl' Castor.

Qu'est dev'nu c' pauvre caniche?

J'étais tavec lui!

Y en m'écoutant lir' l'affiche,
P'têt' qu'y s'est enfui.

Je l'appelle à ma magnère,
En chifflant trois coups;
Autour de moi dans l' parterre,
V'là qu'y chifflont tous;

Et d'apaiser c't' escandale,

Y gneut pas moyen;

Semblait qu' chacun, dans la salle,

Zeût perdu son chien!

L'auteur vient, m' saute à la gorge,
Y m' pince le chifflet;

Moi, plus César qu'un saint George,
J'li prête un souffleț:

Il a beau faire, y suscombe :
V'là mon homm' flambé,
Zet v'là tout' la salle qui tombe

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Z'on disait qu' c'était facile

D'avoir des succès;

Ç'a fait qu'j'ai fait zun vaud'ville

Pour cheux les Français :

Je me r'pens ben d' mon ardiesse!
Pour dieu! citoyens,

Quand vous viendrez voir ma pièce,
N'pardez pas vos chiens!

ARMAND-GOUffé.

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