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l'immolation de l'agneau, puis il se montra vers la dixième lune, comme il disait que cela se pratiquait pour l'agneau, ainsi qu'on le voit dans l'Exode (chap. xxvi). L'Eglise se pose en adversaire des Juifs dans l'offertoire, comme si elle disait « Ces Juifs disent que tu es possédé du démon, mais moi je te louerai, Seigneur, etc. » Il est du premier ton, parce qu'on ne doit louer que Dieu seul. La postcommunion est : Hoc corpus, etc. (Luc, ch. xxII; Mat., ch. xxvi; Marc, ch. xiv, et Ire épître aux Corinthiens, chap. 11). C'est le prêtre qui l'entonne, pour montrer que le grand prêtre a changé le sacrifice ancien au sacrifice nouveau. Il est du huitième ton, parce que ce sacrifice est le vrai sacrifice, et sera parfait dans le paradis, quand nous ressusciterons; alors s'accomplira véritablement cette parole de l'Apôtre : Omnia vestra sunt, «< Tout est à vous. »

CHAPITRE LXI.

DU LUNDI.

I. Le lundi de cette cinquième semaine a trait à notre crucifiement, surtout par le jeûne, parce que nous devons crucifier nos membres avec les vices et les concupiscences, de même que le dimanche précédent a trait à la croix. Mais, comme l'homme ne peut jeûner s'il n'est délivré de ses ennemis visibles et invisibles, c'est-à-dire du diable, du monde et des hommes pervers, c'est pourquoi, dans l'introït, l'Eglise demande à être délivrée de ses ennemis; il est du troisième ton, à cause de la délivrance de l'homme, de trois sortes d'ennemis.

II. L'épître Factum est verbum, etc., de saint Jean (chapitre ), nous invite à jeûner, à l'exemple des Ninivites, qui, à la seule prédication du seul Jonas, se condamnèrent au jeûne

et firent jeûner jusqu'aux bêtes de somme, pour se garantir de la ruine temporelle; à combien plus forte raison ne devonsnous pas faire pénitence, à la voix du véritable Jonas, c'est-àdire du Christ et des apôtres, pour éviter la ruine spirituelle ! Dans le répons, l'Eglise demande également à être délivrée de ses ennemis. Le verset est Deus, in nomine tuo salvum me fac, etc., «Seigneur, sauve-moi par la vertu de ton nom. » Il est du troisième ton, à cause de la vertu ou de la puissance de la Trinité, et de notre délivrance de trois sortes d'ennemis.

III. Après, suit l'évangile Miserunt principes, etc., de saint Jean (chap. vii), où le Seigneur dit aux scribes et aux pharisiens : « Pourquoi voulez-vous me faire périr? » Et il parle de sa résurrection et de son ascension et de l'envoi de l'Esprit saint, afin que ceux qui portent leur croix et qui supportent beaucoup de maux de la part des pervers, à l'exemple du Seigneur, aient toujours leurs regards tournés vers les fruits de la charité, d'où ces mots : Ascendam in palmam, etc., « Je monterai dans le palmier, » pour cueillir son fruit. Dans l'offertoire Domine, converte et eripe animam meam, etc., l'Eglise demande à être délivrée des ennemis de son ame. Il est du sixième ton, parce que la délivrance de l'ame est la parfaite délivrance, car le nombre six est un nombre parfait. Dans la postcommunion Dominus virtutum ipse est rex gloriæ, « Le Seigneur des vertus est le roi de gloire, » elle attribue sa délivrance à Dieu. Elle est du troisième ton, parce que c'est Dieu, c'est la Trinité tout entière qui nous délivre.

IV. On dit aux heures ce capitule : Attende, Domine, ete., de Jérémie (chap. xvIII), et celui-ci : Domine, omnes qui te derelinquunt, du même (chap. xviii), puis celui-là : Confundantur qui me, etc., du même encore; on dit encore ces deux-ci : Tu autem, etc., et Dominus Deus aperuit, etc., tous deux d'Isaïe (chap. xx et chap. L).

CHAPITRE LXII.

DU MARDI.

I. Ce mardi nous invite à la patience; aussi l'introït est Expectabo Dominum, « J'attendrai le Seigneur, » et le verset, Dominus illuminatio mea, etc., car c'est le Seigneur qui donne la patience, et celui qui est éclairé, possède la patience. Il est du septième ton, parce qu'on célèbre la patience, eu égard au repos éternel. Après, suit l'épître Congregati sunt, de Daniel (chap. ш), où l'on montre l'effet de la patience, car on y rapporte comment les Babyloniens jetèrent Daniel dans la fosse aux lions, qui ne lui firent aucun mal, et où le Seigneur lui envoya de la nourriture par le ministère d'Habacuc. Cette épître montre que par la patience le Seigneur nous délivre des Babyloniens spirituels, quelquefois même il nous délivre des dangers qui menacent notre corps, et nous donne la vie éternelle, d'après ces paroles de l'Apocalypse : Qui vicerit, « Celui qui remportera la victoire, je lui donnerai la manne cachée. »

II. Dans le répons Discerne causam meam de gente non sancta, etc., «< Sépare ma cause de celle des impies, » l'Eglise demande à ne pas succomber. Après, suit Emitte lucem tuam et veritatem tuam, ipsa me deduxerunt, « Fais luire sur moi ta lumière et ta vérité, elles m'ont conduit ou dirigé, etc. »> Elle demande sans cesse la lumière, car celui qui la possède possède aussi la patience, et ainsi il est délivré. Il est du cinquième ton, parce que l'Eglise demande à être délivrée de la tentation qui provient des cinq sens, ou des ennemis qui lui nuisent au moyen des cinq sens, car la mort entre en nous par les fenêtres de notre corps. L'évangile Ambulabat Jesus in Galilæam, etc., montre la séparation des bons d'avec les méchants; mais le temps des bons n'aura lieu que dans l'avenir;

d'où l'homme patient doit dire, comme le Seigneur : Mon temps n'est pas encore venu; puis il doit espérer dans le Seigneur ; d'où suit l'offertoire Sperent in te, qui te noverunt, <«< Que ceux qui te connaissent espèrent en toi. » Et comme ils souffrent toujours de la part des méchants, c'est pourquoi, dans la postcommunion, l'Eglise dit : Redime me, Domine, etc., et elle demande à être délivrée. La postcommunion est du septième ton, à cause du repos que l'on espère.

CHAPITRE LXIII.

DU MERCREDI.

I. Ce mercredi nous montre que notre délivrance vient de Dieu seul, parce que Dieu est fidèle et ne permet pas que nous soyons tentés au-dessus de nos forces; c'est pourquoi l'introït est Liberator meus, et le verset, Diligam te, Domine, fortitudo mea, etc., « Je t'aimerai, Seigneur, toi qui es tout mon courage; » le fidèle place donc en Dieu son courage. Cet introït est du troisième ton, à cause du don de la Trinité et des trois sortes d'ennemis qui l'assiégent. Dans l'épître Locutus est (Lévitique, chap. XIX), on énumère les préceptes, et on y montre que les Juifs ne les observaient point, en ce qu'ils persécutaient l'innocent. Et tous ceux aussi qui persécutent les bons ne sont pas à craindre, parce qu'ils sont les ennemis de Dieu. De là vient que l'on dit, dans cette épître : « Tu ne jugeras pas injustement. » C'est pourquoi, dans le répons Exaltabo te, etc., il implore sa délivrance. Ce répons est du septième ton, à cause des sept formes de la grâce de l'Esprit saint.

II. L'évangile Facta sunt, de saint Jean (chap. x), montre ce que fit le Seigneur à la fête de la dédidace, où les Juifs prirent des pierres pour le lapider, et le Seigneur leur dit : Je vous ai comblés d'un grand nombre de bienfaits, est-ce pour

cela que vous voulez me lapider? L'Encénie était la fête de la dédicace du temple, c'est-à-dire en souvenir de la réparation du temple par les Machabées. Suivent ces mots : Et hyems erat, « C'était l'hiver, » ce qui arrivera au jour du jugement, quand le vrai temple sera réparé, en ce qui concerne les bons; alors commencera l'hiver des méchants. Les bons, en effet, connaîtront Dieu, comme il est dit dans l'évangile : Vos autem cognovistis me, etc., « Pour vous, vous m'avez connu, parce que mon Père est en moi et je suis dans mon Père. » Alors l'Eglise sera pleinement délivrée, comme elle le demande dans l'offertoire Eripe me de inimicis meis, etc., « Délivre-moi de mes ennemis, » qui est du septième ton, parce qu'alors aura lieu le véritable repos, ou à cause de la grâce des sept dons, parce que celui-là sera bienheureux qui jouira de ce repos auquel on ne parviendra que par l'innocence. C'est pourquoi la postcommunion est Lavabo inter innocentes manus meas, etc., << Je laverai mes mains avec les justes, et je m'approcherai de l'autel de Dieu, du Dieu qui réjouit ma jeunesse, » c'est-à-dire de l'autel de l'ame qui jouit de la paix de l'autel céleste. Il est du huitième ton, parce que ceci arrivera au huitième âge, comme on l'a dit. Ce mercredi est donc le jour des Encénies, De Encaniis, c'est-à-dire de la dédicace, qui ne se fera d'une manière complète que dans l'avenir, quand l'Eglise sera dédiée à Dieu d'une manière parfaite.

CHAPITRE LXIV.

DU JEUDI.

1. L'Eglise, en ce jeudi, immole à Dieu des victimes spiritueles pour pouvoir parvenir à cette joie céleste; mais, comme onn'obtient la miséricorde qu'en confessant la justice, c'est pourquoi, confessant la justice de Dieu à notre égard, l'Eglise

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