LA PRINCESSE D'ELID E COMÉDIE-BALLET. 8 Mai 1464c PROLOGUE. SCENE PREMIER E. L'AURORE, LYCISCAS, & plufieurs autres VALETS DE CHIENS endormis & couchés fur l'herbe. Q L'AURORE chante. Uand l'amour à vos yeux offre un choix agréable, Jeunes beautés, laiffez-vous enflammer; Moquez-vous d'affecter cet orgueil indomtable, Dont on vous dit qu'il eft beau de s'armer. Tome III. I Dans l'âge où l'on eft aimable; Soupirez librement pour un amant fidéle, Et bravez ceux qui voudront vous blâmer; Un cœur tendre eft aimable, & le nom de cruelle N'eft pas un nom à fe faire estimer: Dans le temps où l'on eft belle, Rien n'eft fi beau que d'aimer. SCENE IL LYCISCAS, & plufieurs VALETS DE CHIENS endormis, TROIS VALETS DE CHIENS chantans, réveillés par le récit de l'Aurore. TOUS TROIS ENSEMBLE chantent. Holà, holà. Debout, debout, debout, Pour la chaffe ordonnée, il faut préparer tout, Jufqu'aux plus fombres lieux le jour fe communique. DEUXIE ME. L'air fur les fleurs en perles fe réfout. Les roffignols commencent leur mufique, Et leurs petits concerts retentiffent par tout. TOUS TROIS ENSEMBLE. Sus, fus, debout, vite debout. (à Lycifcas endormi.) Qu'eft-ceci, Lycifcas? Quoi? Tu ronfles encore, Par la morbleu, vous étes de grands braillards, vous autres, & vous avez la gueule ouverte de grand matin. TOUS TROIS ENSEMBLE. Ne vois-tu pas le jour qui fe répand par tout? Hé! Laiffez-moi dormir encore un peu, je vous con jure. TOUS TROIS ENSEMBLE. Non, non, debout, Lycifcas, debout. Je ne vous demande plus qu'un petit quart d'heure. Point, point, debout, vîte debout, Hé! Je vous prie. |