4 ANNÉE. NNAISSANCES MÉDICO-CHIRURGICALES, PAR LES DOCTEURS H. GOURAUD, A. TROUSSEAU, J. LEBAUDY, ACCOMPAGNÉ DE DOUZE PLANCHES D'ANATOMIE DE régions de GRANDEUR 10 R. POUR PARIS; 12 FR. POUR LES DÉPARTEMENS. 1836-1837. UNIVERSIDAD CENTRIL BIBLIOTECA On souscrit: AU BUREAU DU JOURNAL, MÉDICO-CHIRURGICALES. No I. JUILLET 1836. I.. MÉMOIRES ET OBSERVATIONS. 1. DES RAPPORTS DE L'ÂNGIne laryngéb les ligamens arythéno-épiglottiques; voulait-il OEDÉMATBUSE AVEC LA PHTHISIE LA- parler des observations rapportées par Morga◄ RINGÉE. gni? Nous l'ignorons; mais nous avouons ne pas connaître d'autre recueil antérieur à Bichaty, où il en soit fait une mention spéciale. Bayle donc, lut à la Société de médecine de Paris, le 18 août 1808, un mémoire sur une maladie à laquelle il imposa le nom d'œdème de la glotte (1) et qu'il regardait comme diffé¬ rant essentiellement de l'angine laryngée in flammatoire. Notre but, dans ce travail, est de prouver que l'angine laryngée démateuse ne diffère presque jamais (1), quant à sa nature, de l'angine inflammatoire décrite par les auteurs, et dont Boerhaave nous a laissé un tableau si fidèle et si énergique dans les aphorismes suivans, que nous croyons devoir reproduire textuellement ici:. 2 801. Si sola laborat pulmonalis fistula, illæsis aliis, în interna membrana sua musculosa, tum oritur ibi tumor, calor, dolor, febris acuta calida, cæterum externa signa nulla; vox acuta, clangosa, sibilans; inspiratio acutè dolens; respiratio parva, frequens, erecta, cum summo molimine; hinc circulatio sanguinis per pulmones difficilis ; pulsus mirè et citò vacillans; angustiæ summa; cita mors. Estque hæc una ex iis, quæ funestissimæ, nec externa dant signa: quò verò propiùs glottidiet epiglottidi malum, cò sanè magis lethale. » 2 802. Si larynx imprimis acutè inflammatur; et sedem habuerit malum in musculo albo glottidis et simul in carnosis ei claudendæ inservientibus, oritur dirissima, subitò strangulans angina. Signa ut priora (801), dolor in elevatione laryngis ad deglutitionem ingens, auctus inter loquendum atque vociferandum ; vox acutissima, stridula; citissima cum summis angustiis mors. Estque hæc, sinè signis externis, omnium pessima. › Bayle est le premier qui ait tracé l'histoire de la grave maladie qui nous occupe. Bichat (Anat. descrip., tom. II, pag. 404, édit. de 1823) avait parlé, comme d'un fait connu des médecins, de l'infiltration à laquelle sont sujets LA FACULT (1) Nous disons presque jamais, parce que dans les exemples assez nombreux de maladies du larynx que nous avons vus ou que nous avons lus dans les auteurs nous n'en avons trouvé qu'un seul qui pût être incontestablement regardé comme appartenant à l'angine laryngée œdémateuse de Bayle. Le voici : Une petite fille de huit ans, que nous voyions en consultation avec M. le docteur Henry, avait eu la scarlatine; buit jours après la terminaison de l'exantheme, elle fut prise d'une anasarque générale; la face, les lèvres et la bouche s'infiltrerent, et, bientôt aprés, apparurent tous les symptomes d'une angine œdémateuse. Les laxatifs et les diurétiques furent employés vigoureusement; la diaphorèse s'établit; les urines coulèrent en abondance; l'anasarque disparut et avec elle tous les symptômes de suffocation. En 1815, un élève de la Faculté de Paris, M. Thuilier, soutint la même opinion dans sa thèse inaugurale; et, dès lors, l'œdème de la glotte eut droit de cité, comme maladie spé➡ ciale, dans le cadre nosologique. Ce ne fut qu'en 1825, que M. Bouillaud osa contredire l'opinion de Bayle et de M. Thuilier (2); et, depuis cette époque, aucune monographie remarquable n'ayant été publiée sur ce sujet, la question est restée indécise, balancée entre quelques observations isolées qui prouvaient, suivant leurs auteurs, tantôt pour l'ancienne manière de voir, tantôt pour la nouvelle. Nous croyons donc qu'il ne sera pas sans intérêt de discuter aujourd'hui les deux opinions émises. Plus riches que nos devanciers de tous les faits publiés depuis leurs travaux, et, peutêtre, mieux placés qu'eux pour observer les maladies qui se rattachent aux premières voies de la respiration, nous espérons être assez heureux pour jeter, quelque jour sur la question en litige. Morgagni, cité par Bayle et par M. Bouillaud, parle évidemment, dans sa lettre quatrième, d'altérations du larynx qui se rapportent à l'angine laryngée œdémateuse. Nous ne parlons pas du charcutier dont il est question lettre IV, art. 24; de toute évidence, la maladie de cet homme se rapporte à l'angine aqueuse ou catarrhale ténue dont parle Boërhaave (Aphor. 791), et nous sommes surpris (1) Notons ici, en passant, que la dénomination d'oedème de la glotte est tout-à-fait impropre, non pour les raisons qu'a données M. Ollivier des Brulais, dans sa Thèse inaugurale, soutenue à la Faculte de médecine de Paris,, le 11 avril 1835, mais parco que la glotte est une ouverture et qu'elle ne peut en conséquence s'œdématier; il faudrait dire @deme des parois de la glotte. Nous nous servirons dans la suite de l'expression angine laryngée œdémateuse. (2) Le Mémoire de M. Bouillaud a été publié dans les Archives générales de médecine, tom. VII, troisième année, février 1825. |