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LOUIS

conception de la Vierge, & au bas de ce tableau d'autel, font placés faint Grégoire & faint François de Paule, on voit dans le palais Giufti, un DORIGNY. grand tableau de l'enlèvement des Sabines, & le combat des Horaces & des Curiaces; dans le palais Pelegrini, au plafond de l'efcalier, ce font les Vertus Théologales & les Cardinales, affifes fur des nuages; dans la maison Lombardi, plufieurs tableaux à l'huile font placés dans une falle; fçavoir, le repas de Cléopâtre, Enée abordant fur les côtes d'Italie, Orphée aux portes des enfers, pour ra mener Eurydice; Herminie fur les bords du Jourdain, avec un vieux berger & trois enfans qui chantent. La maifon des Piccoli poffede de grands tableaux à l'huile, repréfentant le déluge, fe facrifice de Noé, la conftruction de la tour de Babel; dans la vigne du Comte Allegri à Cuzzano, dans le plafond de la falle, paroît le confeil des Dieux; dans une embrafure Perfée tient la tête de Médufe, qui change en pierre plufieurs foldats; & vis-à-vis le combat des Centaures & des Lapithes au-deffous de ces tableaux, il a peint, à fref que, deux luttes d'hommes en clair - obfcur, & tout autour de la falle, les douze fignes du Zodia que perfonnifiés. Dans le palais du même Seigneur à Vérone, la falle & plufieurs chambres font ornées de plafonds, où font représentés Borée qui enleve Orithye, accompagné de plufieurs Vents; dans une autre c'eft une fête de Bacchus; on voit dans le même palais, les quatre Parties du monde, la Renommée & les Vertus Cardinales, Vénus fuivie des Graces, Junon dans fon char tiré des Paons, la Déeffe Flore, & la Nuit environnée des Songes perfonnifiés : dans le palais du

par

Marquis Spolvarini, il a peint, à fresque, le plaLOUIS fond d'une falle, partagé en trois; on voit dans le DORIGNY. milieu un choeur de Bergers; à un des bouts une

Bacchanale, & dans l'autre une chaffe de Diane ; dans une autre chambre, le plafond représente la chûte de Phaeton que Jupiter précipite: le palais Murelli a de lui trois plafonds à frefque; on voit dans celui de la falle, le char du foleil avec les fignes du Zodiaque; le triomphe d'Hercule,avec les Arts libéraux & autres fujets, ornent les deux autres chambres : dans la maifon Nuvoloni, il y a une grande piéce toute remplie de morceaux à l'huile, dont les principaux font, Salomon visité par la Reine de Saba, fa piété envers Dieu, enfuite fon idolâtrie.

La ville de Venise expofe, dans l'Eglife de faint Silveftre, au milieu du plafond, un ciel ouvert, où l'on voit la Trinité avec la Vierge, & plufieurs anges en adoration; vers la porte, il a peint d'autres anges qui portent la croix ; & du côté du maître-autel, c'eft l'apothéose de faint Silveftre, le tout peint à fresque: on voit autour du plafond, les faints de l'ancien & du nouveau Teftament, fur des nuages; l'Eglife des Jéfuites représente deux plafonds à frefque, celui du maître - autel eft composé d'un concert d'anges; l'autre, qui eft au milieu de la croifée, fait voir le Ciel, la Terre & l'Enfer, qui adorent le nom de Jefus : le plafond d'une chapelle latérale, dans l'Eglife des Carmes déchauffés, expose un grouppe d'anges peint à frefque; dans le palais del Sig. Tron, il a exécuté de même dans une falle le triomphe d'Hercule,où font raffemblés tous les Dieux; & les fignes du Zodiaque perfonnifiés fe voient dans les ornemens du

pour

tour au palais Zenobio, il a peint deux falles & une chambre; dans la premiere, eft l'Aurore qui devance le char du Soleil, accompagnée des Vents qui écartent les phantômes de la nuit ; on voit dans l'autre falle, trois niches; le Mérite accompagné de la Vertu & de la Renommée, grouppées de petits enfans, eft dans la premiere; la feconde eft la Vertu recompensée par la Justice ; & la troifiéme eft remplie de plufieurs Vices perfonnifiés, vaincus & foudroyés : il y a une chambre à deux plafonds; l'un eft un Mercure avec plufieurs fymboles de la Vertu; dans l'autre, ce font les trois Déeffes qui fe difputent la pomme d'or.

A Mantoue, il a peint à frefque la chûte de Phaeton, dans le plafond de la salle du palais du Comte Beltrame.

A Trévise, on voit dans l'Eglife des religieufes de faint Paul, une gloire d'anges au plafond; & fur les murs de côté, les actions les plus intéreffantes de faint Paul font peintes en clair-obscur doré fur un fond blanc.

Dans la grande Eglife d'Udine, on voit au plafond du maître-autel, une gloire d'anges, à fref que; & fur les murs, eft peinte d'un côté la réfurrection du Sauveur qui triomphe de la Mort, de l'Enfer, du Péché & de l'Héréfie; de l'autre eft fon afcenfion, & la Gloire humaine accompagnée des Honneurs & des Richeffes de ce monde, y paroît profternée: on voit dans les plafonds de la croifée de l'Eglife les Peres de l'Ancien & du Nouveau Teftament, peints à fresque fur des nuages.

Il auroit été trop long de décrire tous les ou

LOUIS DORIGNY.

vrages que Dorigny a faits dans les autres villes LOUIS d'Italie, on s'eft attaché aux principaux.

DORIGNY.

Il a gravé de fa main cinq emblêmes d'Horace, une vue en grand de l'amphithéâtre de Vérone, fix fujets de métamorphofe; une fuite de trenteun petits morceaux, & le titre hiftorié pour une traduction Italienne des Penfées Chrétiennes pour tous les jours du mois, par le Pere Bouhours, imprimées in-16, à Venise en 1684. Defbois a gravé d'après lui des titres de Livres : fon frere Dorigny a fait une piéce pour le titre des Eloges de la famille Barbarigo.

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JEAN-BAPTISTE BLAIN
DE FONTENAY.

JEAN-BAP-LA ville de Caen nous a fouvent donné d'habi-
TISTE BLAIN les gens, & Jean-Baptifte Blain de Fontenay, qui
DE FONTE- y eft né en 1654, eft de ce nombre. Son pere,

NAY.

qui étoit peintre & Proteftant, l'éleva dans fa
religion & dans fon art : il crut s'appercevoir de la
naifante inclination de fon fils pour peindre des
fleurs & des fruits. Un de nos grands poëtes le die
fi bien dans fon Temple du Goût :

La nature féconde, ingénieufe & fage,
Par fes dons partagés ornant cet univers,
Parle à tous les humains, mais fur des tons

divers

1

Le ton dont elle parla à notre jeune artiste, JEAN-BAPfut donc d'imiter ces riches préfens de Flore &

NAY

de Pomone, étalés de tous côtés ; il ne manquoit TISTE BLAIN pas de modéles; il ne s'agiffoit que de les bien DE FONTE fuivre. Son pere, charmé de sa vivacité, mais qui fçavoit que les arts ont leur enfance, leur adolefcence, & qu'ils ne parviennent que tard à leur point de maturité, fe détermina d'envoyer fon fils de bonne heure à Paris.

Cette ville, fi l'on en excepte ces refpectables reftes de l'antiquité, eft une feconde Rome, nonfeulement par le grand nombre d'habiles artiftes qu'elle poffede en tout genre, mais encore par les beaux morceaux tant anciens que modernes qu'on y voit en peinture, en sculpture, & en architecture.

Fontenay ne fut pas plutôt arrivé à Paris, qu'on le mit entre les mains de Baptifte Monoyer, fameux peintre de fleurs; c'étoit affurer la réputation d'un élève, que de le placer chez le plus parfait imitateur de la nature fecondé par cette même nature, il ne tarda pas à juftifier le choix qu'on avoit fait d'un tel maître ; fa courfe fut extrêmement ra; pide.

Dans le deffein qu'il avoit d'être reçu à l'académie de peinture, il présenta plufieurs morceaux qui le firent agréer ; &, ayant fait abjuration en 1685, il y prit féance le même jour de fon agrément, en 1687, & on le nomma Confeiller en 1699. Son tableau de réception réprésente une falle, où eft placée, fur une table couverte d'un tapis de Perfe, une grande cuvette remplie de fleurs & de fruits avec des armures dans le bas :

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