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les à côté, un faint Nicolas, & fainte Marie dans CAZES. le défert qui reçoit la communion des mains du

moine Zofime.

Au collège des Jéfuites, on voit, au maître-autel, une réfurrection,

Dans la nef de l'Eglife de la Charité, le martyre de faint Pierre & de faint Paul.

La nouvelle Eglife de Versailles poffede une Ste famille, moyen tableau.

Aux Camaldules près du château de Gros-Bois, une defcente de croix.

Dans l'ancien falon du château de la Grange, quatre ovales de l'hiftoire de Pfyché.

Un tableau de l'hiftoire de la congrégation de faint Maur, dans la chambre du Pere général de l'abbaye de faint Germain-des-prés,

Le portrait de Dom Denis de fainte Marthe Général des Bénédictins.

Plufieurs tableaux dans la collégiale de faint Quentin.

Un morceau dans l'Eglife des Cordeliers de la même ville.

Un faint Hugues aux Chartreux du Val-Dieu. On voit un faint Martin & une annonciation dans une abbaye de Bénédictins.

Ses ouvrages dans les provinces font, dans l'Eglife de faint Jacques à Abbeville,à un autel à droite, un faint Nicolas fur un nuage, dont quelques pêcheurs implorent le fecours.

A Amiens, une Pentecôte dans l'Eglife des Jéfuites, il eft gravé.

On a gravé d'après lui pour l'hiftoire du Languedoc, cinquante - deux vignettes & autant de lettres grifes, exécutées par N. Cochin le pere.

Quatre fujets de métamorphofe, Achille & Deidamie, Hercule & Omphale, gravés par Def- C Az e s. places; Pfyché & l'Amour, Apollon & Iffé, par Vallée, Danaë, gravé par L. Defplaces, moyen morceau en hauteur; l'Hémoroïffe, tableau de Notre-Dame, gravé en petit par Tardieu le fils; Pyrame & Thibé, par Alexandre; le portrait du Pere fainte Marthe, général des Bénédictins, eft gravé par Drevet le pere.

ANTOINE WA TEA U.

WATEAU.

ANTOINE Wateau né à Valenciennes en ANTOINE 1684, eft réputé François, étant fujet du Roi. Son pere maître couvreur, ne négligea rien pour favorifer le penchant naturel de fon fils pour le delfein. Il le mit d'abord chez un affez mauvais peintre de la même ville. L'ardeur pour le travail rendit Wateau affez habile pour connoître le foi ble mérite de fon maître; il le quitta pour en fuivre un autre qui avoit du talent pour les décorations de théâtre. En 1702, il vint avec lui à Paris, où les directeurs de l'Opera l'avoient mandé & travailla à ce genre de peinture; mais fon maître étant retourné en fon pays, le laiffa en cette ville. Comme fes talens n'y étoient pas encore dans leur grand jour, Wateau fut contraint, pour fubfifter, de travailler dans la boutique d'un maître peintre, dont il copioit les ouvrages, & faifoit des tableaux qui fe vendoient, comme l'on

CLAUDE

GILLOT.

ANTOINE

dit à la douzaine. Le peu de profit qu'il en retiroit lui fit abandonner ce maître, & le hafard lui procura la connoiffance de Claude Gillot.

Ce peintre né à Langres en 1673, étoit disciple de Jean-Baptifte Corneille, & avoit beaucoup de génie pour les figures (a) grotefques, les Faunes, les Satyres & les fcénes d'Opera; il fut re çû à l'Académie en 1715, & eft mort à Paris en 1722, âgé de quarante-neuf ans. Gillot dessinoit avec beaucoup d'efprit & de goût : il gravoit de même; mais il étoit peu correct, & peignoit fi médiocrement, que fes ouvrages ont été inhumés avec lui: il faut en excepter fes deffeins qui font toujours recherchés.

Il eft facile d'imaginer quelle fut la joie de WATEAU. Gillot de trouver un jeune peintre qui fuivoit la même route; il le logea dans fa maison, & lui enfeigna tout ce qu'il fçavoit de fon art on peut dire qu'en peu de temps le difciple égala le maître à peine difcernoit-on leurs ouvrages.

Wateau fe diftingua dans la fuite par une plus grande recherche de la nature, dont il ne s'eft jamais éloigné : Gillot le prévit; lorsqu'il s'apperçut que fon difciple le furpaffoit dans fes fêtes champêtres,il le mit chez Claude Audran fameux peintre d'ornemens,qui demeuroit au Luxembourg. Wateau peignit les figures dans fes ouvrages, puifa de nouvelles lumieres dans le bon goût de ce maître, & étudia le coloris & les riches compofitions de la galerie de Rubens dont il étoit voifin. Il ne fut plus question alors de la maniere de Gillot, elle

(a) Vitruve appelle les grotesques, des impertinences. L. 7. chap. ♥.

WATEAU.

s'étoit infenfiblement éclipfée; un meilleur ton ANTOINE de couleur, un deffein plus fin, plus correct, plus recherché avoit pris la place; Wateau travailla pour le prix de l'Académie, le remporta & fit paroître dans fon tableau les étincelles de ce beau feu qui ne l'a jamais abandonné,

La fortune de ce peintre n'en étoit pas plus brillante; on n'avoit pas encore goûté fon nouveau genre de peinture; il quitta Paris pour aller en fon pays faire des études, & revint quelque tems après. Deux tableaux de même grandeur furent exposés dans une falle du Louvre par où pallent ordinairement les peintres de l'Académie. Le célebre la Foffe voyant les deux tableaux, en fut furpris, & s'informa du nom de l'auteur; il apprit que c'étoit un jeune homme qui fouhaitoit aller apprendre fon métier à Rome. Wateau fe préfenta à lui: Mon ami, lui dit la Fosse, vous ignorez vos talens; vous en fçavez plus que nous, & vous pouvez bonorer notre Académie : il fit fes vifites & fut reçu Académicien fous le titre de peintre de fêtes galantes. Ce fut alors que fon maître Gillot connoiffant fa fupériorité, lui laissa le champ libre, & quitta le pinceau, pour se renfermer dans la gravure & le deflein.

Sa réputation en augmentant, accrut le nombre de fes admirateurs, dont les vifites lui faifoient perdre tant de temps, qu'il accepta l'offre que lui fit un (a) grand curieux de le loger dans fa maifon : il y trouva une collection de tableaux, & de defleins des grands maîtres, qui acheva de le

(a) Mr Crozat le jeune

ANTOINE
WATEAU.

perfectionner; & l'on remarqua que fes ouvrages le reflentoient de la vue de tant de belles choles. Il vint enfuite loger avec le fieur Vleughels fon ami, qui eft mort depuis directeur de l'Académie de Rome. Ses fucces s'accrurent jufqu'en 1718, & auroient encore été plus loin, fi fon inconftance naturelle ne leur eût donné des bornes.

En 1720 le voyage d'Angleterre fut projetté. L'air de ce pays ne convenoit point à un tempérament auffi délicat que le fien; il y fut presque toujours malade pendant une année de féjour. Après y avoir fait quelques tableaux,il revint à Paris dans un état de langueur, qui lui laiffoit à peine quelque intervalle pour travailler. On lui confeilla de prendre l'air; & un ami le mena au village de Nogent près Paris, où fa fanté s'affoibliffant de jour en jour, il mourut dans le célibat en 1721, âgé de trente-fept ans.

Son médecin eft peint d'une maniere fort plaifante dans la figure d'un homme fuivi de deux autres tenant des feringues: on peut dire que ce peintre a fait rire la toile & l'a fait refpirer; il naiffoit des irrégularités qu'il a produites, des beautés qui en dédommagent.

Wateau légua à quatre de fes meilleurs amis tous les deffeins qui étoient en grand nombre : ils en firent des lots, payerent fes dettes, & leur reconnoiffance les porta à le faire inhumer honorablement dans le même lieu.

Ce peintre deffinoit continuellement ; fes heures même de promenade & de recréation étoient employées à cet exercice. Il aimoit à copier les bons tableaux, & le plus grand plaifir qu'on pût lui faire, étoit de lui en prêter, Rubens & Van

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