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les de l'Orient, dont les princes, depuis plus de deux siècles, emploient le fer et le feu pour arrêter les progrès de la foi, qui ne vient répandre sur eux qué des lu

mières et des bienfaits.

Dans ce moment une plus furieuse tempête s'est élevée contre elle dans ces régions lointaines; un prince impie y persécute les chrétiens avec un redouble ment de violence et de cruauté. « L'année 1858, écrit un pro-vicaire apostoli

que, a été une année de misères et de tribulations pour le Tong-King et la Cochinchine.... Tout est dans le trouble et la confusion.. Deux évêques et plusieurs prêtres ont été arrêtés et ont eu la

tête tranchée. Un autre prêtre, poursuivi san's relâche par les païens, est mort de faim et de misère dans les montagnes.

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réponses du généreux missionnaire aux questions de l'aveugle mandarin, qui ne concevoit pas qu'on pût affronter la mort pour rester fidèle à sa foi. Le vénérable archevêque oppose cette confession courageuse de l'héroïque apôtre, à notre indifférence et à notre lâcheté. Il exhorte les fidèles à offrir chaque jour leurs prières et leurs bonnes œuvres pour les chrétiens d'Orient, afin de gagner les indulgences accordées par lel Saint-Père dans son rescrit du 7 avril dernier. Le mandement est du séminaire des Missions-Etrangèsuivi de la supplique des directeurst res, et de la concession des Indulgences. Nous avons donné la 26 septembre la substance du rescrit pontifical, et nous avons insére le 28 novembre le texte latin de la supplique et du rescrit.

Parmi les simples fidèles qui ont souffert pour Jésus-Christ, on distingue un jeune homme dont il convient de proclamer le nom dans l'assemblée des saints. Agé seulement de 17 ans, DomiIl peut être utile de faire connoinique Thien a été amené devant les tri tre un jugement rendu l'année derbunaux, où il a conféssé hardiment sanière sur une question qui intéresse foi; et, malgré les mille tourmens qu'on lui a fait souffrir, ferme jusqu'à la mort, il a terminé sa vie par le martyre.

les fabriqués d'églises. Le 10 octobre 1810, madame veuve Le Pelletier de Molandé, demeurant à Nonant près Bayeux, fit un testament par les • Voilà ce que la religion opère, dans quel elle ordonna qu'après sa mort son mobilier fût vendu, et que le les ames même les plus communes : com. produit de cette vente, l'argent parez-la maintenant avec l'impiété, qui s'attribue à elle seule la vraie sagesse.de rentes, plus une somme de comptant, les arrérages de ferme et Tandis que cette sagesse prétendue jette dans l'esprit mille incertitudes sur les vé-6,000 fr., fussent employés, un tiers rités les plus manifestes, qu'elle déprave pour la décoration de l'église de Nonant, un tiers pour les pauvres de la le cœur en le livrant aux plus honteuses des pour mespassions, qu'elle fait de l'homme un être ses et des prières pour elle. Le curé, monstrueux en éteignant en lui le senti- la fabrique et le maire de Nonant ment moral, la foi, au contraire, éclaire devoient veiller à l'exécution des et fixe l'esprit, sanctifie et élève le cœur, legs. Le curé et M. Desjardins étoient donne à la conscience une rectitude et nommés exécuteurs testamentaires, une force que les supplices même et la Par un codicile du 15 mai 1813, mamort ne peuvent ni faire fléchir ni dame de Molaudé voulut que l'on abattre.. vendit sa terre de Vaux sur Seulles, pour acquitter les legs et assister les pauvres, et elle en chargea encore ses exécuteurs testamentaires. Après sa mort, une ordonnance du 14 jan

Le prélat ici cite encore l'exemple de M. Jaccard, et rapporte son interrogatoire devant le magistrat. Il fait admirer l'énergique simplicité des

commune,

et un tiers

vier 1824 autorisa le maire et le conseil de fabrique à accepter les legs, mais pour un tiers seulement de leur valeur.:

que c'est donc à lui que doit appartenir la charge ou la mission de recevoir le legs, et que ce choix doit satisfaire aux exigences des unes et des autres parties;

plication du legs; qu'à la vérité, il est plus régulier que ce legs soit perçu par un comptable public, pour être ensuite versé aux personnes chargées de l'appliPeu après, un bureau de bienfai- quer; que le trésorier de la fabrique est sance fut organisé à Nonant, et s'em- un comptable public, dont les fonctions para de la distribution et de l'admi-le placent en rapport tout à la fois avec nistration des legs. Comme le curé le desservant, avec la fabrique et avec le faisoit partie de ce bureau, les exé-maire, qui en fait essentiellement partie; cuteurs testamentaires ne réclamèrent pas. Mais en 1830 ils voulurent faire décider à qui appartenoit l'administration des legs. Ils s'adressèrent d'abord au préfet du Calvados. L'affaire traîna et le 26 avril 1834, le conseil de préfecture se déclara incompétent. Le curé et l'autre exécuteur testamentaire se pourvurent devant le tribunal de Bayeux. Par un premier jugement du 9 août 1837, le tribunal ordonna de mettre en cause le conseil de fabrique, le curé, comme curé, et le maire. Après ces diverses interventions, le tribunal rendit le 16 mai 1838 le jugement qui suit:

« Le tribunal,. considérant que la volonté de la dame Le Pelletier de Molandé, n'ayant rien de contraire aux lois, doit être pleinement exécutéo; que les parties n'étant pas d'accord sur l'interprétation à donner à celte volonté quant au mode d'administration des rentes léguées, c'est aux tribunaux qu'il appartient de rechercher quelle a été l'intention de la testa trice, et d'assurer l'exécution de cette in tention;

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› Considérant qu'il est surabondant de décider que le maire a droit de surveillance et d'administration sur la partie du legs qui concerne la décoration de l'église, puisque faisant partie de droit de la fabrique, cette surveillance rentre dans ses attributions, sans qu'il soit nécessaire qu'il ait recours aux dispositions du testament;

L

vices pieux, qu'il est de la nature des . Considérant, quant aux messes et serchoses que le desservant de la paroisse puisse et doive être le seul surveillant et administrateur de cette partie du legs, et que telle est d'ailleurs la volonté formellement manifestée par la testatrice, dans l'article 3 du testament qui se rattache à la deuxième partie, et qui sert à l'interpréter;

»Considérant, quant à la demande en compte de l'emploi du prix de vente de la terre de Vaux, que d'une part, le maire de Nonant, soit comme maire, Or, considérant que les termes du soit comme président du bureau de bientestament démontrent que la dame de faisance, n'est autorisé à former cette acMolandé entendoit appeler le desservant tion; que, d'autre part, elle n'est point de la commune, la fabrique intérieure et | incidente à l'action présente, et ne peut le maire conjointement, pour l'adminis- | être intentée que par une demande printration, l'application et la surveillance de l'emploi de ses legs; que, par conséquent, elle en excluoit toute autre corporation et administration; que le bureau de bienfaisance, qui n'existoit même pas dans la commune de Nonant » Ordonne, en conséquence, que les lors du décès de la testatrice, ne peut legs dont il s'agit seront administrés, aps'immiscer dans l'administration, et l'appliqués et surveillés à l'avenir par le des

cipale ;

» Par ces motifs, le tribunal dit à bonne cause la demande des exécuteurs testa. mentaires, de la dame Le Pelletier de Molandé;

servant de la commune, la fabrique interieure et le maire de Nonant, à laquelle fin les rentes léguées seront perçues par le trésorier de ladite fabrique, qui én versera le montant pour être appliqué suivant les intentions de la testatrice, conformément à la distribution qui sera arrêtée entre ledit curé, les membres de la fabrique intérieure et le maire;

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Dit à tort la prétention du maire de s'immiscer dans l'administration du legs qui concerne les messes et services religieux ;

Déclare non recevable la demande en compte du prix de la terre de Vaux, accorde toutes réserves en plus outre, et condamne le maire de Nonant aux dépens, lesquels dépens les exécuteurs testamentaires sont autorisés à retenir, conformément aux dispositions du testament, s'ils avisent que bien soit. »

Le maire et le bureau de bienfaisance n'ayant point appelé, ce jugement a acquis force de chose jugée.

Le cimetière de Chavaroux, diocèse de Clermont, étoit dans l'intérieur du village; on en établit un nouveau à une grande distance, et le maire du lien prit le 15 septembre un arrêté pour fermer l'ancien cimetière à la date du 15 octobre. Le desservant se plaignit publiquement dans l'église de ce changement, le 29 septembre, et dit que les habitans étoient les maîtres, et qu'il n'en seroit que ce qu'ils voudroient. Ces propos furent déférés au procureur du roi qui espéra qu'ils n'auroient pas de suite, Mais M. le curé revint sur le même sujet les dimanches 6 et 13 octobre. Il dit que le nouveau cimetière étoit malsain, que ce changement étoit injurieux à la religion, que les habitans ne devoient pas le souffrir. Il eut le 6 octobre un petit commence ment d'émeute; cependant tout s'a paisa. Une instruction fut dirigée contre le curé; il fut constaté en même temps qu'il avoit dit qu'on

y

avoit caché au préfet les inconvé niens du nouveau cimetière, que mieux éclairé, il pourroit revenir sur son arrêté; qu'il falloit agir d'un› commun accord, s'adresser à l'autorité; que si le cimetière étoit jugé convenable, il demanderoit à M. l'é-, vêque la permission de le bénir. L'opposition du curé n'étoit donc pas absolue. Toutefois il a été traduit en police correctionnelle à Riom, et le tribunal a rendu le 21 décembre le jugement suivant :

Attendu que

les débats de l'audienceont établi que le prévenu, par un oubli des devoirs que lui imposoit sa qualité de ministre d'une religion toute divine, des devoirs surtout que commande impé. rieusement à tout citoyen la loi qui ré. git notre société française, a proféré pu bliquement dans le sein d'une église dont il est le pasteur, et du haut de la chaire, qui ne doit jamais être qu'une chaire de vérité, des paroles qui constituent la critique, la censure des actes de l'autorité administrative, et surtout de l'autorité' administrative de la commune de Chavaroux;

*** Attendu qu'il s'est ainsi rendu coupable du délit prévu par l'article 202 du code pénal;

»Attendu toutefois qu'il existe dans la cause des circonstances atténuantes ;

Le tribunal, jugeant correctionnellement en premier ressort, déclare Blaise Boucheix, prévenu, atteint et convaincu du délit qui lui est imputé, lui fait défense de récidiver, et, lui faisant l'appli modifié toutefois par l'article 465 dudit cation de l'article 202 du code pénal, code, lesquels articles, dont lecture a été faite à l'audience par M. le président, sont ainsi conçus, etc.;

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nous permettra-t-on de dire que le jugement est un peu sévère? 180 fr. à payer par un pauvre desservant, c'est beaucoup.

l'une de ces églises passa même en Angleterre, en dépit de toute la vigilance des révolutionnaires. On les ouvrit au débarquement, et les autorités prirent d'abord les reli-/

ma

Le 28 novembre dernier est dé-gieuses pour des conspirateurs, et cédé à Londres, Green-Street, les tuyaux de l'orgue pour des cades pour M. Joseph Lamouroux, natif de nons, ou tout au moins Vaux-sous-Chèvremont, près Liége. chines de guerre d'une nouvelle Il étoit âgé de 81 ans. La vie de cet invention. Les religieuses alloient homme de bien a été remplie de peut-être recevoir une hospitalité tant de bonnes actions, que nous d'incarcération, lorsque M. Lamoune pouvons nous dispenser de rendre roux expliqua cet étrange débarqueun dernier hommage à sa mémoire.ment et le prit sous sa responsabilité, Très-jeune encore, M. Joseph La-tant sa réputation d'homme d'honmouroux étoit employé à l'Académie neur lui donnoit de l'ascendant. Elles anglaise, dirigée par les Jésuites à s'établirent depuis aux environs de Liege, où il se faisoit aimer par sa Norwick, ainsi que d'autres couvens, douceur, sa modestie et des traits et M. Lamouroux dirigeoit en grande d'intelligence qui décéloient beau-partie toutes ces bonnes œuvres. Il coup d'habileté. Il avoit environ seize ans, lorsqu'un gentilhomme anglais, M. Creaythorn, homme très-instruit et qui jouissoit d'une haute réputation, passa par Liége et visita l'Académie anglaise; le jeune Joseph lui plut beaucoup; M. Creaythorn lui proposa de l'emmener en Angleterre et de l'attacher à sa personne. La proposition fut acceptée. La confiance que le jeune Liégeois avoit in spirée ne fit que s'accroître; il devint bientôt le directeur de très-grands biens. Un bon mariage finit par lui assurer une fortune fort honnête, et ce fut alors surtout qu'il la fit servir à une foule de bonnes actions dont quelques-unes méritent d'être rapportées.

prit aussi une part très-active à la retraite des religieux à Brendfort près de Londres et à l'établissement des couvens dans le comté de Worwick.

Sa maison à Londres étoit deve nue le rendez-vous des catholiques. d'Angleterre; les Belges surtout y étoient reçus avec une amabilité et une hospitalité dignes de tout éloge. La nouvelle église de Vaux-sous-Chèvremont, où son service funèbre a été célébré le 4 décembre, avoit reçu de lui un don remarquable, et nous avons des raisons de croire que ses bonnes œuvres se perpétueront après sa mort.

Le 27 décembre, jour de la fête de l'apôtre saint Jean, M. Laurent, vicaire apostolique pour les missions du nord de l'Allemagne, a été sacré évêque in partibus de Chersonèse. La

Attaché avec ferveur à la foi de ses Pères, M. Lamouroux déplora hautement les malheurs de la révolution française. On connoissoit son dévoù-cérémonie a eu lieu dans la cathément à la religion, et on le con- drale de Liége, où une estrade avoit sulta pour faire passer en Angleterre été élevée à l'entrée du chœur. M. l'éles religieuses d'une grande partie vêque de Liége, prélat consécrateur, du continent. Il sauva alors toutes étoit assisté de M. de Mercy-Argencelles de Dunkerque qui débarquè-teau, archevêque de Tyr, et de rent heureusement, einportant avec M. l'évêque de Namur. Les chanoielles une bonne partie du mobiliernes de la cathédrale et un clergé des églises. L'orgue tout entier de nombreux occupoient la partie de la

route sans profiter d'une escorte. Cette sage mesure a néanmoins contrarié M. le curé Salmon, qui ne désire rien tant que d'aller porter aux malheureux les secours de son ministère. Au moment où la mi

grande nef en avant de l'estrade. Plusieurs ecclésiastiques étrangers en tre autres d'Aix-la-Chapelle, ville natale de M. Laurent, étoient au nombre des assistans, ainsi que le recteur et des professeurs de l'Uni-sère se fait encore plus sentir par la cherte versité de Louvain.

des denrées, Monseigneur et ses dignes prêtres multiplient leurs bonnes œuvres. Les pauvres de toutes les nations et de toutes les religions trouvent à l'évéché de grands soulagemens à leurs maux; aussi le nom de M. Dupuch est-il béni partout. Le prélat s'occupe, depuis

un mois, de la traduction de la vie de saint Augustin, évêque d'Hyppone. Cet ouvrage aura 3 vol. in-8°.

Un journal de Hambourg a critiqué la nomination de M. Laurent comme vicaire apostolique des missions du nord de l'Allemagne. Ce n'est cependant que la continuation d'un ordre de choses déjà existant. Il y a toujours eu en Allemagne un prélat chargé de ces missions. En dernier lieu, c'étoit l'évêque de Paderborn. M. Lédébur, évêque actuel de ce siége, avoit l'administraDans le récit que nous avons donné› tion spirituelle de ces missions. Mais de la bénédiction de l'église de on a pensé qu'il valoit mieux sépa- MM. de Saint-Lazare à Smyrne, rérer des fonctions si distinctes. L'évê-cit qui étoit tiré des journaux de que de Paderborn ne pouvoit veil- Rome, on avoit omis de dire que le ler assez sur des missions éloignées vaisseau français le Trident qui ser de lui. M. Laurent, résidant à Ham-trouvoit dans le port, a salué la cé~ bourg, ne pourra porter ombrage à rémonie par 21 coups de canon, et personne ; il ne déploiera pas de ca- que le capitaine et tout son état-inaractère public, et son mérite per-jor assistoient en grande tenue à la sonnel, sa prudence et sa charité fe- bénédiction. ront sans doute tomber les préventions qu'avoient pu concevoir ceux qui ne connoissoient ni le prélat ni l'esprit de l'Eglise catholique.

Le Toulonnais donne les nouvelles Le Toulonnais donne les nouvelles suivantes d'Alger, d'après sa corres pondance particulière ;

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Il y a quelque inexactitude dans ce que nous avons dit des écoles de MM. de Saint-Lazare à Smyrne. On y fait toutes les classes comme au collége de MM. de Picpus, et on y reçoit indistinctement les riches et les pauvres. Les élèves y sont en ce moment au nombre de 250, mais ce « Les denrées sont à un prix exorbi-n'est qu'un externat. tant, par suite de la guerre, ce qui fait' que la misère est grande. Mgr Dupuch,vées toutes en bonne santé, tant à touché de l'état déplorable dans lequel se trouvent les pauvres, qui sont en très-grand nombre, fait faire les lundi et jeudi de chaque semaine, indépendam ment de ses aumônes journalières, une distribution de pain. Un jeune ecclésiastique, M. Bernard, est chargé de ces distributions.

M. Salmon, nommé par Mgr curé de Bouffarick, alloit se rendre à son poste, quand M. le maréchal s'est opposé à son

Les Soeurs de la Charité sont arri

Smyrne qu'à Constantinople; mais la traversée avoit été fort périlleuse. On avoit essuyé plusieurs tempêtes. Les Sœurs ont été accueillies avec joie dans les deux villes. Dès le lendemain de leur arrivée à Smyrne, elles avoient déjà inscrit plus cent enfans pour leurs écoles...

MÉLANGES,

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POLITIQUE, Un journal se plaint de ce que la cham départ, ne voulant pas qu'il se mit en bre actuelle des députés est une chambre

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