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Jean-Marc-Gaspard Itard naquit en 1775, à Oraison, en Provence, et fut élevé à Riez, près d'un oncle ecclésias

sans partis et sans opinions. Il nous sem-esprit, et M. Itard mérite à plusieurs titres ble que le contraire seroit plus facile à une mention dans notre Journal. soutenir et à prouver. En effet le malaise public et l'embarras qu'on éprouve pour faire fonctionner la machine de juillet ne viennent pas de ce qu'il y a troptique qui avoit un bénéfice dans la cathépeu de partis et d'opinions dans la cham-drale. Il acheva ses études dans le collége bre des députés, mais de ce qu'il y en a beaucoup trop. S'il y en avoit cinq de moins, on verroit que les choses n'en iroient que mieux; et dans tous les cas, Dieu sait qu'on ne risqueroit guère de les voir aller plus mal.

des Oratoriens de Marseille. Sa famille le destinoit au conmerce; mais le décret sur la première réquisition,'en 1793, frappant tous les jeunes gens de 18 à 25 ans, on chercha à l'y soustraire, et on le plaça comme élève en chirurgie à l'hôpitel militaire momentanément établi à Soliers, pendant l'occupation de Toulon par les Anglais. C'est ce qui décida de sa vocation. Il suivit depuis les cours de M. Larrey, à Toulon, et lorsque cet habile médecin revint à Paris, en 1796, le

Aussi ne sommes-nous pas de ceux qui s'alarment d'entendre dire que les ministres de telle ou telle époque ont des chances de se voir rappelés aux affaires; et que M. Guizot, par exemple, pourroit très-bien retrouver au premier jour le portefeuille qu'il a perdu dans les ba-jeune Itard l'y suivit, et entra sous ses tailles.

ordres au Val-de-Grâce, devenu hôpital., Il fut reçu au concours chirurgien de 2' classe.

Deux médecins, Pinel et Corvisart, se partageoient alors l'enseignement médi

Dans le cours de ces dix dernières années, la révolution de juillet nous a fait voir tous ses petits drapeaux et toutes les petites forces dont elle peut disposer. Ce n'est pas quand on connoît son person-cal. Itard se déclara pour le premier, et nel, son bagage et son fonds de boutique, comme on a eu le temps de les connoître jusqu'à present, qu'on peut attacher un grand prix à la différence de ses échantillons.

La chose que nous comprenons le moins au monde, c'est le tourment d'esprit qu'on se donne et les batailles continuelles qu'on se livre dans la polémique des journaux, pour faire accorder des préférences à des valeurs aussi parfaite ment égales d'impuissance, et aussi improductives de bien public. Il faut réelle ment ne savoir que faire des affections de son cœur, pour se passionner comme on se passionne pour une catégorie ministérielle plutôt que pour une autre.

Le docteur Bousquet a prononcé dernièrement, dans la séance annuelle de l'Académie de Médecine, l'éloge historique de M. Itard, médecin de l'institution des Sourds Muets, mort à Passy, le 5 juillet 1838. Cet éloge est dans un bon

s'enthousiasma pour la nosographie. L'âge refroidit depuis cet enthousiasme, mais ne lui fit rien perdre de son admiration pour Pinel. Un jour Itard fut appelé auprès d'un sourd-inuet malade: il le guérit. et fut nommé médecin de l'établissement. C'est alors qu'il s'appliqua à étudier les sourds-muets et les maladies de l'oreille. Il se chargea, en 1799, d'élever et d'instruire un jeune enfant trouvé dans les bois du Rouergue, et amené à Paris sous le nom de Sauvage de l'Aveyron. Les philosophes de ce temps-là avoient voulu faire quelques expériences sur cet enfant de la nature, comme ils l'appeloient; mais on ne trouva qu'un être dégradé, un idiot., et au bout de quatre ans de soins et de patience, M. Itard fut obligé de renoncer à une tâche ingrate.

Apès avoir donné plusieurs années de sa jeunesse aux spéculations de la métaphysique et de la physiologie, M. Itard se livra à la pratique de la médecine. Il demeuroit aux Sourds-Muets, mais il avoit

un appartement au centre de Paris pour les consultations. Ses observations sur les sourds-muets lui persuadèrent qu'il seroit nécessaire d'introduire la culture de l'oreille dans l'institution des sourds-muets. Il y travailla trente ans, et l'obtint enfin avec le concours de M. Husson.

On a de M. Itard plusieurs mémoires imprimés dans le Recueil de l'Académie. Presque tous roulent sur les maladies de l'oreille: c'étoit là sa spécialité. Il se retira de bonne heure de la pratique, et ne voyoit plus que les malades qui alloient le consulter au faubourg Saint-Jacques. La plupart étoient des sourds.

Au déclin de sa vie, les sentimens de piété qu'il avoit puisés dans sa famille se reveil lèrent avec vivacité. Il n'attendit pas, pour demander les consolations de la religion, qu'il fût hors d'état de les goûter. Déjà, depuis long-temps, convaincu de la foiblesse de notre intelligence, il s'étonnoit qu'il pût y avoir des esprits assez vains pour n'admettre que ce qu'ils peuvent comprendre.

Ses forces s'affoiblissant de plus en plus, on lui conseilla de se retirer à sa maison de campagne, à Passy, et c'est là qu'il a terminé ses jours. Il ne s'étoit point marié, et au moment de sa mort il avoit avec lui un neveu auquel il a laissé sa bibliothèque. Il défendit d'ouvrir son corps. Il avoit commencé un Traité des maladies de l'oreille qu'il n'a point eu le temps d'achever. Son testament fait honneur à son bon cœur. Il a donné à ses parens plus qu'il n'en avoit reçu; il a fait des legs aux pauvres de sa paroisse et à ceux de Riez; il a laissé à l'Académie de Médecine une rente annuelle de 1,000 fr. pour fonder un prix triennal en faveur du meilleur mémoire de médecine pratique ou de thérapeutique appliquée. Mais ce qui est remarquable, c'est une fondation de 8,000 fr. de rente pour fonder à l'institution des Sourds-Muets une nouvelle classe en faveur de ceux qui, après six ans de séjour, seroient encore incapables de comprendre parfaitement les livres de notre langue. Cette fondation atteste l'in

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en 1840. Son choix s'est porté générale-jest fixé à 85 centimes les 2 kilogrammes, pour la première quinzaine de janvier, et la 2o qualité à 70 centimes....

ment sur les élèves sortis des rangs de l'armée, qui ont été classés d'une ma nière favorable aux examens d'admission ou de passage en première division, et dont les pères, dénués de fortune, comptent d'anciens services militaires.

Le Journal des Débats annonce qu'il ne paroîtra pas demain à cause du 1er de l'an. Le journal ministériel du soir na point paru aujourd'hui.

A

On compte en France 84,640 mé

-M. de Rivaud-Larifinière, lieutenant-général, grand'croix de la Légion- tiers, produisant annuellement une vad'Honneur, vient de mourir dans sa 74° année.

leur en soieries de 211,550,000 fr. Ces -métiers occupent 169,280 ouvriers, et En vertu d'un ordre du ministre de emploient 139,623,330 fr. de soie. La la guerre, les 25,000 hommes de la ré-main-d'œuvre est de 70,926,670 fr., ou serve de 1838. mis récemment à sa dis-environ 300 fr. par ouvrier. Le bénéfice position par une ordonnance royale, deet intérêt du capital employé est de vront se mettre en marche du 20 au 25 21 millions. La fabriqué de Lyon seule, janvier. en temps ordinaire, occupe 40,000 métiers, emploie 80,009 buvriers, et produit 1,000 millions de francs. La consommation intérieure en soieries françaises est de 13 millions, et l'exportation est de 138,550,000 fr.

Des 88 régimens d'infanterie qui composent l'armée depuis 1815, six ne sont point entrés en campagne : ce sont les 13, 14 et 18 légers, 43, 53 et 64 de ligne.

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On parle d'une loi sur l'organisation de la médecine en France.

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L'industrie de l'ébénisterie occupe à Paris 4,000 ouvriers. Ses produits annuels sont de 12.500,000 fr., et ses ex

La caisse d'épargne de Paris, a reça les 29 et 30 décembre, la somme de 372,549 fr., et remboursé celle de 460,000 fr.

cendie a éclaté dans la maison du pas

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L'Académie des sciences a tenu lundi dernier sa séance annuelle publi-portations d'un million. que pour la distribution de ses prix. Un grand prix de mathématiques sur la ques tion de la résistance de l'eau n'a pas été remporté; mais la somme destinée à ce prix a été partagée entre MM. Robert, Dans la nuit du 30 au 31 décem Morin et Didion, dont les travaux ont été bre, un incendie a détruit un fort magadistingués par l'Académe. Le prix d'assin de nouveautés, situé à l'angle du martronomie a été donné au colonel Brous-ché des Blancs-Manteaux. Un autre inseaux, et le prix Montyon de statistique. à M. Duchatellier, auteur de recherches statistiques sur le département du Finis tère. M. Pyot, étant sorti le premier cette année de l'Ecole Polytechnique, a reçu le prix fondé par la marquise de Laplace. Aux termes de son nouveau réglement et pour la première fois, le conseilgénéral des hôpitaux de Paris, dans une de ses dernières séances, a décidé la nonréélection de plusieurs de ceux de ses médecins ou chirurgiens qui sont en exercice depuis plus de cinq années, et qui ont atteint, les médecins plus de 60 ans, et les chirurgiens plus de 55 ans.

Le prix du pain de premiere qualité

sage Véro-Dodat, occupée en partie par le magasin de gravures de M. Aubert; mais les dommages ont été cette fois peu

considérables.

On dispose en ce moment, rue de Seine-Saint-Germain, les appareils pour l'éclairage par le gaz.

NOUVELLES DES PROVINCES.

Les assises de Maine-et-Loire cont commencé hier 31 décembre l'affaire des individus arrêtés pendant les troubles de la Sarthe.

Les eaux de la Loire, par suite des

sieurs points et occasionné quelques dommages.

1

Le pont de la Roche-Bernard (Mor. bihan) a été inauguré le 28 décembre et livré le même jour au public.

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dernières pluies, ont débordé sur plu- est impossible de ne pas voir que c'est Espartero qui dicte celte censure. Par représailles, les ministres font courir, ou du moins se prêtent volontiers à laisser courir le bruit que le général aspire plus que jamais à la dictature, et travaille ouvertement à faire naître les occasions de s'en emparer. Cette lutte entre eux et lui est comme l'événement du jour, et domine toutes les autres affaires de la politique.

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Dans la matinée du 25 décembre, le bâtiment l'Ernest, de Nantes, s'est perdu sur la côte de la commune de Plozevet, dans l'endroit nommé le Grand-Garet, à environ une lieue et demie d'Audierne (Finistère); il s'est en tièrement brisé, et l'on croit que tout l'équipage a péri.

L'Eclaireur de la Méditéranée s'est trompé en annonçant que le vaisseau le Triton faisoit à Toulon une quarantaine de frente jours, tandis que la frégate la Belle-Poule, commandée par le prince de Joinville, et arrivée en même temps du Levant, en faisoit une de vingt-cinq jours seulement. C'est au contraire la frégate la Belle-Poule dont la quaran taine a été fixée à trente jours, › parce qu'elle a perdu un homme, mort de ma ladie pendant la traversée ; tandis que la quarantaine du vaisseau le Triton ne sera que de vingt jours.

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On convient, du reste, que dans ce temps-ci, la difficulté n'est pas de renverser et d'abattre les pauvres petits pouvoirs que les revolutions voient naître et mourir d'un moment à l'autre. Le grand point seroit d'élever et d'édifier à la place quelque chose de passable qui pût tenir debout; et c'est un secret qu'on n'est pas près de trouver en Espagne.

Ón mande de Bilbao que la junte générale réunie dans cette ville a résolu de n'envoyer à Madrid ni députés, ni sénateurs pour représenter les provinces basques et la Navarre, attendu que celle partie de l'Espagne ne doit être régie et gouvernée que d'après ses anciennes franchises, et conformément à ce qui est établi par ses fueros. Une lettre de Bayonne, en date du 27, contient ce qui suit : « Les carlistes des provinces basques, et même ceux qui avoient suivi dans la guerre de Navarre le parti de Marie-Christine, se sont réunis ces jours derniers à Bilbao pour renverser la pierre de la constitu tion; ce qu'ils ont exécuté sans aucune opposition de la part des autorités, aux cris de vive Charles VI vive les fueros netos!

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vapeur

-

On se rappelle que le capitaine Muller, de Glaris, fut persécuté et banni de sa patrie par la faction radicale, à raison des opinions conservatrices qu'il manifesta publiquement de son zèle à défendre la noble, cause de la religion,

et de son dévoûment au maintien de l'ordre légal.

M. Muller, pour se soustraire aux menaces de ses persécuteurs, se rendit à Rome avec toute sa famille ; il y fut honorablement accueilli. Présenté à Sa Sainteté, il en reçut le témoignage flatteur du plus bienveillant intérêt avec des félicitations justement méritées.

Le projet, débattu dans les sections, à | dans les environs. Des ponts ont été enlé. subi quelques modifications, et s'ést vés, et des magasins se sont écroulés. trouvé adopté par 35 voix contre 14. Le terme du crédit a été réduit de huit mois à six, et il a été stipulé que des 6 millions, 500,000 florins seulement seroient affectés au département de la guerre. -Les dernières nouvelles des Etats-Unis, arrivées à Londres par le navire à le British-Queen, ont déconcerté l'attente générale. Battu par les vents, ayant eu un tambour de ses roues enlevé et sa machine dérangée, il s'étoit fait long-temps désirer. Il n'a apporté cependant ni le message du président, ni la nouvelle de l'ouverture du congrès qui peut donner lieu cette année à des scènes fort agitées. Le parti radical, appelé en Amérique locofoco, aujourd'hui au pouvoir en la personne dey a laissé quatre enfans en bas àge, sans M. Van Buren, n'est pas assuré de l'em- moyens d'existence convenables à leur porter dans la chambre des représentans. condition; nous apprenons qué Sa SainLa majorité dans la prochaine session dé. teté elle-même s'est chargée de faire propendra de sept ou huit élections dans l'é- curer l'entretien et soigner l'éducation de tat de New-Jersey qui sont contestées, deux de ces orphelins. Le cardinal LamLes membres nommés sont whigs (de bruschini s'est chargé du troisième, et l'opposition); mais des protestations s'é- une dame romaine sans enfans a pris chez tant élevées sur la validité de leur élec-elle le quatrième. De sorte que Dieu a tion, on leur conteste le droit de voter pour le choix du président de la chambre, tandis qu'ils paroissent décidés à employer tous les moyens pour participer aux premiers travaux de l'assembléc.

On croit maintenant à Londres que le message du président des Etats-Unis sera apporté par le bateau à vapeur le Liverpool, qui a dû quitter New-York

le 14 décembre.

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Décédé depuis peu à Rome, M. Muller

pourvu au sort de quatre orphelins d'un de ses fidèles serviteurs, qui, pour son nom, a eu soif de la justice dans ce monde.

Sir Ralph Abercromby, ambassa deur britannique près de la diète germade la cour de Turin. nique, a été nommé au même poste près

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Suivant une lettre d'Odessa, du 13 décembre, le Saint-Nicolas, navire de transport, appartenant à la flotte de la mer Noire, a échoué à l'embouchure de Sulina; il a péri, mais l'équipage a été sauvé.

Le nombre des troupes employées dans l'expédition contre le khan de Chiva est de 24,000 hommes de toutes armes la plus grande partie sont des Cosaques et des Kalmouks.

Lo Gérant, Adrien Le Clere.

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