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l'autre sur la conversion des rentes; dans ce Journal, tome xLiv. L'année M. Henrion donne des extraits de suivante, le prélat visita la Suisse. Il ces deux discours, qui firent alors arriva le 20 août à Annecy, et officia quelque bruit. Dans celui sur les dé à la translation solennelle des relilits commis dans les églises, le prélat ques de saint François de Sales, qui parlant au nom de ses collègues dans eut lieu le lendemain dans cette ville. la chambre, émettoit des vœux qui Cette cérémonie fut très-pompeuse. honoroient sa piété et sa délicatesse Le roi et la reine de Sardaigne y asde conscience. Le discours sur la sistoient, ainsi que 8 évêques, et enconversion des rentes fut un événe viron 400 ecclésiastiques. M. l'Archement à cette époque. M. l'Archevê yêque logeoit chez le syndicou maire que n'y plaidoit que la cause des pe- de la ville, et dina le 22 chez le roi de tils rentiers et des pauvres; mais l'op- Sardaigne. En quittant Annecy, le position s'empara de ses argumens, prélat passa par Genève, et visita la et le projet de conversion fut rejeté nouvelle église de Ferney, bâtie par à la chambre des pairs. La cour ne les soins de M. l'evêque de Belley. Il sut point gré au prélat de ce dis- étoit le 30 à Fribourg, et fut accours, quoique plein d'art et de mé cueilli partout avec distinction. Il nagemens. Elle fut blessée aussi d'une visita entre autres l'abbaye d'Einsidphrase de M. l'Archevêque, dans son len ou Notre-Dame-des-Ermites, pédiscours de réception à l'Académie lerinage célèbre dans le canton de française, le 24 novembre 1824, Schwytz. M. de Quelen y officia le phrase moins remarquable peut-être jour de l'octave de la Nativité, quí en elle-même que par la chaleur est la fête patronale de l'abbaye. Il avec laquelle elle fut applaudie dans parcourut une grande partie de la la séance publique de l'Académie. Suisse, et alla jusqu'à Saint-Gall. Ik Le prélat y faisoit en peu de mots fut reçu avec honneur dans plusieurs l'éloge d'un ouvrage de M. de Cha-abbayes qui ont été détruites depuis. teaubriand; mais comme l'illustre L'arrivée de l'Archevêque de Paris écrivain étoit alors dans l'opposition, étoit un événement dans ce pays, et ses amis, qui étoient eux-mêmes de son aménité ajoutoit encore à l'eml'opposition et qui assistoient en pressement qu'on montroit pour le grand nombre à la séance, saisirent voir. Il étoit de retour à Paris le cette occasion de faire une démons- 25 septembre, et apprit en arrivant tration politique, et interrompirent la mort presque subite de Mole à cet endroit le discours par des ap- comte Auguste de Quelen, son frère, plaudissemens prolongés, qui paru-L'année précédente, en arrivant d'Irent étonner et embarrasser l'ora teur, lequel ne s'attendoit pas sans doute à cette explosion. Toutefois, ces deux discours placèrent l'Archevêque dans une position difficile à l'égard du château.

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talie, il avoit perdu d'une manière plus funeste encore sa tante, madame Hocquart, qui avoit versé en voiture, et s'étoit fracassé la tête. Nous avons consacré une notice à cette vertueuse dame dans notre Journal,

En 1825, M. de Quelen fit unt. XLV, p. 73. voyagé en Italie; nous en avons ra

En 1828, M. l'Archevêque établits

conté les principales circonstances dans sa cathédrale un exercice en

jets, les passages qui pouvoient s'y rapporter plus ou moins directement se présentoient naturellement à son esprit. Dans les exhortations improvisées qu'il étoit dans l'usage de faire dans diverses cérémonies, un texte de l'Ecriture lui suffisoit pour amener des réflexions analogues à la circonstance, et ce texte, il le prenoit presque toujours dans la messe ou dans le bréviaire du jour. Il connoissoit si bien nos livres saints, que si on lui citoit le commencement d'un verset dans quelque livre de l'Ecriture que ce fût, il pouvoit en dire le reste de mémoire, et un de ses respectables grands-vicaires nous a raconté, il y a plusieurs années, qu'il en avoit fait plus d'une fois l'expérience.

l'honneur de la Passion tous les vendredis de Carême. Il prêcha chaque vendredi, faisant l'histoire de la passion du Sauveur, et en tirant des réflexions également propres à instruire et à toucher. Ces instructions étoient fort-suivies; beaucoup d'onction et de douceur, une connoissance parfaite de l'Ecriture, des applications très - heureuses, des mouvemens pleins de foi, d'ame et de piété, tout contribuoit à attacher et à intéresser l'auditoire. Le prélat continua ses discours jusqu'au vendredi de la Passion. Les mêmes exercices eurent lieu pour le Carême de 1829, et M. l'Archevêque prêcha chaque vendredi. Ces discours, qui n'étoient pas les mêmes que ceux de l'année précédente, attirèrent de plus en plus une affluence considérable; nous en avons donné des analyses dans ce Journal, tome LIX. Le prélat prêcha encore tous les vendredis du Carême de 1830; il s'attacha moins cette année à suivre l'histoire de la Passion, cependant les considérations pieuses qu'il développoit, avoient plus ou moins de rapports avec ce sujet dou-nous avons dit avec quel courage il les loureux et fécond. L'auditoire étoit supporta. On l'a vu plus grand encore toujours très-nombreux; la nef de aux jours de ses inalheurs que dans Notre-Dame étoit remplie bien avant le temps de sa prospérité. M. Henl'heure où commençoient les dis-rion nous paroît s'être aussi étendu avec une complaisance plus marquée

cours.

La catastrophe de 1830 vint interrompre les prédications annuelles de M. l'Archevêque, qui fut long-temps sans pouvoir paroître dans son église. Nous ne rappellerons point ici tout ce qu'il eut à souffrir à cette époque. Nous avons raconté successivement dans ce Journal ses traverses, et

On'a pu remarquer que le carac-sur cette dernière partie de la vie de tère particulier du style de M. l'Ar- | M, l'Archevêque. Il le montre calme chevêque dans ses discours et dans au milieu des orages, moins occupé ses mandemens étoit un emploi fré-de ses pertes personnelles que des quent et heureux des textes, des maux de la religion et des périls de pensées et des images de l'Ecriture. la société, visitant les malades penLe prélat avoit fait dans sa jeunesse dant les ravages du choléra, prépaune étude toute particulière des li- rant des asiles aux orphelins, remvres saints, et son excellente mé- plissant enfin tous les devoirs d'un moire lui avoit permis de retenir pasteur et d'un père. Il le présente tout ce qu'il y avoit appris. Ainsi, aussi d'une manière très-touchante quand il vouloit traiter quelques su-dans sa dernière maladie, et paroît ›

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PARIS.

Voilà un mois entier que M. l'Archevêque de Paris est mort, et il n'a pas encore de successeur. Nous concevons que dans les cominencemens on s'est flatté de l'espoir de décider M. le cardinal à accepter. Mais, depuis plus de quinze jours, on ne peut plus avoir cette espérance. It a donc fallu se retourner d'un autre côté. Mais à qui pourroit-on penser, si ce n'est à ceux que la voix publique avoit désignés tout d'abord? Et quand nous parlons de la voix publique, nous prions de croire que nous n'entendons point parler de la presse, des bruits qu'elle a pu répandre, des vœux qu'elle a pu former. Ces bruits et ces vœux ont été souvent non-seulement hostiles à la religion, mais absurdes. Ainsi le Courrier Français imaginoit, il y a deux jours, une coterie dévote qui travaille avec ardeur à susciter des obstacles, et qui tâche, à force de refus et de délais, de forcer la main au gouvernement. Cette accusation n'a le moindre fondement. Les gens franchement religieux, qui forinent apparemment ce que le Courrier appelle coterie dévote, ne suscitent point d'obstacles; loin de provoquer des refus et des délais, ils hâtent de tous leurs vœux un choix désirable et nécessaire. S'il y a eu des refus, ces refus ne tiennent point à un concert, à une ligue, mais aux motifs les plus honorables, à l'éloignement de toute idée d'ambition, à une grande délicatesse de conscience. Honneur au clergé qui fournit de tels exemples!

pas

Maintenant pourquoi ne nomme-ton pas à l'archevêché de Paris? Nous avouons que nous n'en voyons pas trop la raison. Nous ne sommes point dans les secrets de l'autorité, mais de son indécision. Des noms fort renous croyons important qu'elle sorte commandables ont été prononcés: il ne s'agit que de choisir entre des mérites à peu près semblables. Il n'y a pas dans ce cas à craindre ni mé→ prises, ni regrets. Des prélats honorés depuis plusieurs années du caractère épiscopal, éprouvés déjà dans par leur habileté, révérés leurs diocèses, estimés au dehors, étrangers à tout esprit de parti, qui joignent le talent de l'administration à la sagesse et à la piété, voilà ceux que l'on doit souhaiter pour Paris. Ce seroit un mauvais calcul que d'appeler à un poste si important un caractère foible ou une considération vulgaire. Non, il faut un homme fort qui puisse, en cas de besoin, offrir un appui au gouvernement, qui on puisse attendre dans l'occasion

de

un bon conseil. Il faut un homme qui en impose, je ne dis pas par son nom, c'est-à un mince avantage et une considération qui n'est plus de notre temps, mais par son mérite personnel, par son expérience dans l'épiscopat, par la sagesse de ses vues, par son dévoûment à ses devoirs. El bien! des prélats de cette sorte sont tout trouvés ; ce pas l'intrigue qui les pousse, ce n'est pas une coterie qui les porte, c'est la partie la plus respectable du clergé, c'est la portion la plus recommandable des fidèles, celle qui connoît le mieux les besoins. de la religion et qui désire plus sincèrement le bien de l'Eglise. Puissent de si légitimes vœux être entendus!

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Dimanche dernier, MM. les évêques d'Angers et de Digne ont été reçus au château et ont prêté leur serment.

M. Abbon-Pierre-François Bon

nel, évêque de Viviers, a donné sa démission de son siége. Le prélat étoit né à Mende le 27 janvier 1757, et fut sacré à Avignon le 19 février 1826. Il étoit auparavant chanoine et grand-vicaire de Mende.

M. l'archevêque de Bourges a publié une lettre pastorale du 13 jan vier, concernant l'œuvre du BonPasteur. Le prélat expose l'importance de cette œuvre :

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« Nous avons souvent, dit-il, gémi en présence du Seigneur, des scandales que donnent de jeunes personnes qui entraînées par de mauvais exemples et de perfides conseils, ont abandonné le chemin de la vertu, et sont devenues par la dépravation de leurs mœurs Topprobre de la société. Comment ramener ces enfans prodigues à leur père? Comment rétablir dans des cœurs souillés par le vice l'amour de la vertu ? Les occasions de péché dont elles sont environnées, et qu'elles ne peuvent éloigner, renouvellent sans cesse les tentations auxquelles elles ont malheureusement succombé, Les passions sont toujours vivantes dans leur cœur, et si on réussit quelquefois à en modérer l'impétuosi é en leur inspirant une sainte terreur des jugemens de Dieu, elles reprennent bientôt leur empire, et de nouvelles occasions, en renouvelant leurs chutes, fortifient leurs inclinations déréglées, et rendroient leur situation désespérée, si la miséricorde infinie de Dieu pouvoit se lasser de pardonner à des enfans coupables. Il étoit important de procurer à ces malheureuses victimes des passions un asile où, loin de tous les dangers du monde, elles pussent expier, par les larmes de la pénitence, une vie criminelle et se réconcilier avec Dieu et avec ellesmêmes. Ce précieux asile vient d'être établi à Bourges. Des religieuses du BonPasteur d'Angers, que nous avons appelées, se sont empressées de répondre à notre invitation et de s'associer à notre sollicitude pastorale. Déjà plusieurs filles

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pénitentes ont demandé à y être admises; mais les modiques ressources de cet établissement naissant n'ont permis d'en recevoir qu'un très-petit nombre. C'est à vous à leur ouvrir par les dons de votre charité ce port du salut où elles ont un vif désir de se retirer après les naufrages qu'elles ont fails sur la mer orageuse du monde. »

Nous avious rapporté assez au long l'affaire des recordeuses de Flandre, dans notre numéro du 15 octobre, exprès afin d'appeler l'attention de nos lecteurs sur l'arrêt de la cour

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de

royale de Douai. Nous avions surtout insisté sur la plaidoirie de l'avocat des prévenues, M. Laloux, lequel, nous parut offrir de très-bonnes raipar zèle et par charité, enseignent le sons en faveur des filles pieuses qui, catéchisme dans les campagnes d Flandre sans être institutrices. On semble nous reprocher dans la lettre suivante de n'être pas revenus sur ce point important, et il est très-vrai, que d'autres objets nous avoient fait négliger celui-là. Nous avons si souvent à réclamer contre les prétentions exorbitantes de l'Université, contre une foule de petites vexations locales, contre l'effrayante propagation des mauvais livres, contre les déclamations et les faussetés des journaux, contre les envahissemens des protestans, qu'il n'est pas írès-étonnant peut-être que nous ne soyons pas encore revenus sur l'arrêt de Douai. Au surplus, nous nous reprochons bien moins cette omission, puisqu'elle a provoqué les réflexions qui suivent, et qui valent certainement beaucoup mieux que celles que nous eussions faites:

Monsieur le rédacteur, Rien ne me semble plus digne de réveiller l'attention des écrivains qui se consacrent à la défense des saines doctrines, que le jugement porté le 28 juin dernier par la cour royale de Douai. En lisant Pannonce de ce jugement dans le numéro de l'Ami de

la Religion du 15 octobre, j'espérois que vous relèveriez plus tard, et je l'espère encore, tout ce que les principes mis en avant dans cette cause renferment d'anticatholique.

mais enseigner le catéchisme sans un brevet de l'Université! C'est ce que j'appelle un principe anti-catholique.

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Que la loi prescrive aux instituteurs de donner à leurs élèves une instruction morale et religieuse, rien de plus sage. Elle ne fait en cela que leur prescrire l'accomplissement d'un devoir que la religion même leur impose; mais peut on en conclure que personne autre que les instituteurs, ne puisse enseigner le caté chisme?

L'enseignement, la propagation de la doctrine évangélique a toujours été l'œuvre à laquelle l'Eglise a le plus exhorté les fidèles, et à laquelle les fidèles se sont livrés avec le plus d'ardeur, je ne dis pas seulement les évêques, les prêtres, mais les simples fidèles, sous la direction des pasteurs. Ceux-ci ne peuvent pas le plus souvent enseigner à leurs paroissiens la lettre du catéchisme; dans tous les temps, ils ont employé des hommes pieux ou des femmes dévotes pour les suppléer en ce point. C'est s'opposer à l'enseignement de la foi, que de l'interdire à toute autre personne qu'à celles qui y sont autorisées par l'Université.

»Je savois bien que l'Université avoit la prétention d'attribuer à ses instituteurs le droit exclusif d'enseigner le caté chisme : le ministre de l'instruction publique a donné, il y a quelques mois, cet avis, qu'attendu que sur plusieurs points de ta France, des personnes non pouroues de brevet de capacité, se retranchent derrière cette assertion mensongère, qu'elles n'enseignent que la lettre du catéchisme, tiennent des écoles primaires de filles, on doit réprimer d'une manière prompte et sévère cet abus. Cependant, aux termes rigoureux de cet avis, on pourroit dire encore que le ministre n'ordonné de réprimer que l'abus, et ne prétend pas que l'on inquiète les personnes qui, en effet, n'enseigne roient que le catéchisme; mais l'arrêt de la cour de Douai ne laisse plus moyen de recourir à cette bénigne explication, puisqu'elle décide que l'on ne peut ensei gner la lettre du catéchisme, sans s'être muni du brevet de capacité. On ne peut douter d'ailleurs que ce principe ne soit la le principe de l'Université; en voici la preuve irrécusable. Un évêque ayant de-gner le catéchisme? Le catéchisme fait-il mandé au ministre qu'une institutrice interdite pour défaut de brevet, pût au moins enseigner le catéchisme, le ministre répondit : Nul n'a le droit d'enseigner | s'il n'est légalement autorisé et institué..... Que c'est en vain que l'on prétendroit apprendre seulement le catéchisme aux enfans qui se préparent à la première communion; que la loi n'admet pas cette distinction, qu'elle charge spécialement les instituteurs de donner aux élèves l'instruction morale et religieuse. Or, faire apprendre aux enfans le catéchisme, c'est évidemment rester dans les termes de la loi.

» Et quel titre a l'Université pour réserver à ses agens le droit exclusif d'ensei

partie des sciences humaines? Assurćment non. Il est le livre élémentaire de la sciènce de la religion, le recueil des vérités révélées ; et des instituteurs qui ne sont pas essentiellement catholiques, qui quelquefois sont de fort pauvres sujets, auroient le droit exclusif d'enseigner aux catholiques le catéchisme, les vérités révélées!

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L'Université elle-même tout entière n'est pas essentiellement catholique. Bonaparte crut faire beaucoup en prescrivant que son enseignement seroit basé sur les préceptes de la religion catholique; » Peut-on voir rien de plus clair? L'U il n'osa pas dire sur les dogmes. Comniversité prescrit à ses instituteurs de donment pourroit-elle s'arroger le droit ex ner aux enfans une instruction morale et clusif d'enseigner la doctrine catholique? religieuse, de leur enseigner le caté Il n'est pas aisé de concevoir une préten chisme; donc personne ne peut désor. tion semblable.

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