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L'AMI DE LA RELIGION! paroît les Mardi, Jeudi et Samedi.

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N 3242.

1 et 15 de chaque mois. SAMEDI 15 FÉVRIER 1840.

Sur une édition du nouveau Testament

grec.

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M Kersten, de Liége, vient de donner une nouvelle édition du nouveau Testament grec avec des variantes, publié par le Père Goldhagen. Her mann Goldhagen, savant Jésuite, né à Mayence en 1718, y professa la théologie, et fut ensuite nommé conseiller ecclésiastique. Il résida en cette qualité à Mayence et à Munich, et Inourut dans cette dernière ville le 22 avril 1794. Laborieux écrivain, on lui doit grand nombre d'ouvrages de philologie. Le plus remarquable est une édition du nouveau Testament avec des variantes, qui vit le jour à Mayence en 1753, 2 vol. in-8°. L'auteur rend compte de son plan dans une bonne préface. Il avoit voulu offrir à la jeunesse des écoles une édition soignée et empreinte d'un autre esprit que celles qui ont été publiées en Allemagne par les protestans. Il a revu le texte grec sur les belles éditions d'Anvers en 1571 et en 1584, éditions faites sur le modèle de celle d'Alcala en Espagne, exécutée avec tant d'habileté et de magnificence par les soins du pieux cardinal Ximenez.

Goldhagen s'élève dans sa préface contre les travaux des protestans en Angleterre, en Allemagne et en Hollande, qui, à force de recueillir sans choix une foule de variantes grec ques, ont fini par laisser des doutes sur l'authenticité du texte dans pres que tous les versets. Il nomme surtout les Etienne, Grotius, Erasme, Mill, et regrette qu'il n'y ait pas pour

L'Ami de la Religion. Tome CIV.

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3 mois

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le grec comme pour le latin, un texte reconnu, et qui fasse autorité. Pour lui, il ne marquera que les variantes grecques qui sont conformes à la Vulgate latine déclarée authentique par le concile de Trente, et revue par ordre de Sixte V et de Clément VIII. Goldhagen finit en indiquant les éditions, versions et manuscrits qu'il a consultés.

que

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C'est cette édition de Goldhagen, M. Kersten a adoptée de préférence pour donner la sienne. L'un et l'autre avoient le même but. M.Kersten voyoit avec peine qu'on navoit guère en Belgique que des éditions du nouveau Testament grec faites par des protestans, et qui pouvoient être funestes à la foi des jeunes gens. Les éditeurs protestans se donnent volontiers carrière dans leurs conjectu res, et accordent beaucoup à leur propre jugement. M. Kersten en cite un exemple remarquable. Dans la première épître à Timothée, chap. 3, v. 15, saint Paul dit que l'Eglise du Dieu vivant est la colonne et la base de la vérité. Il a plu à quelques critiques modernes de changer la ponctuation de cet endroit dans le grec, et de rapporter les derniers mots du verset 15 au verset suivant, de manière que l'apôtre diroit que c'est le mystère de l'incarnation dont il parle ensuite, qui est la colonne et la base de la vérité, et non l'Eglise. Cette leçon fait tomber une des preuves de l'autorité de l'Eglise. Elle parut d'abord dans l'édition de Bâle en 1545. Griesbach lui-même, si célèbre parmi parmi les protestans, la proposa

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sets que par des nombres en marge. La préface de M. Kersten, qui est bonne à consulter, est datée du 5 février 1839.

comme en doutant; il avouoit que | plus commode que dans l'édition de les manuscrits, les versions, les écrits Goldhagen qui ne distinguoit les verdes Pères grecs et latins s'accordoient avec la leçon ancienne et commune. Mais les éditeurs protestans depuis Griesbach ont été moins réservés encore. Schott, professeur à léna, a fait entrer la nouvelle leçon dans le texte, en avertissant que la leçon commune étoit celle de quelques-uns, nonnullorum. D'autres, tels que Vater et Goeschen, ne font pas même mention de l'ancienne leçon, et donnent la nouvelle comme incontestable.

Le volume de M. Kersten est bien imprimé en caractères nets et forts. A la fin est un recueil et une défense des principaux passages du nouveau Testament que quelques protestans critiquent mal à propos dans la Vulgate latine.

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Cette édition porte l'approbation de M. Neveu, grand-vicaire de Liége, en date du 20 février 1839.

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M. Kersten se propose de donner un lexique plus étenda que celui de Goldhagen; mais ce travail exige beaucoup de temps, L'éditeur le fera paroître plus tard.

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On doit de la reconnoissance au savant et religieux éditeur, qui, au milieu d'autres travaux importans pour la religion, trouve encore le temps de donner des soins à une publication aussi estimable et aussi utile.

Ces éditions grecques étant répandues dans le commun, M. Kersten désiroit avec beaucoup de catholiques qu'il parût une édition du nouveau Testament grec que l'on pût of frir avec confiance à la jeunesse et au clergé, et qui fût conforme aux plus anciens manuscrits ou à ou à une édition estimée. Il en a conféré, dit-il, avec des professeurs de Louvain qui l'ont encouragé dans son dessein. Il a suivi de préférence l'édition de Goldhagen, faite avec beaucoup de soin et jouissant d'une réputation méritée. Son texte est celui que l'on trouve dans le cinquième tome de la Polyglotte d'Alcala, publiée par les soins du ROME. Le dimanche 2 février, jour cardinal Ximenez. Ce texte critiqué de la Purification de la sainte Vierge, par quelques modernes, tels que Wets- et en même temps anniversaire de l'exaltation du pape régnant, il y a tein, Semler, Dewette, a été vengé par d'autres, particulièrement par du Vatican. Le Saint-Père a béní et eu chapelle papale dans la basilique Goets, Eichhorn et Michaelis. Ro-distribué les cierges, et ensuite, prébert Etienne et Mill ont parlé de cédé du sacié collége et de la prél'édition du cardinal Ximenez avec lature, a fait la procession dans les plus grands éloges.

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Après avoir exposé ses raisons pour suivre l'édition de Goldhagen, M. Kersten rend compte de ses soins pour la correction typographique. Ses pages som sont en deux colonnes. Chaque verset commence au com

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NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES.

l'église. La messe a été chantée par M. le cardinal Spinola, et a été suivie du Te Deum qui se chante ce jour-là depuis qu'en 1703 la ville fut délivrée d'un tremblement de terre.

Le 29 janvier est mort M. Virmencement de la ligne; ce qui a parugile Pescetel, promoteur de la

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foi. Il étoit né à Poggio Mirteto et étoit arrivé à l'âge de 97 ans. Il étoit prélat de la maison du SaintPère, avocat consistorial et recteur de l'Université romaine. Il avoit conservé jusqu'à la fin non-seulement ses facultés intellectuelles, mais une constitution robuste. Depuis quelques années, il avoit pour coadjuteur dans sa charge de promoteur de la foi M. André-Marie Frat tini.

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une exhortation sur la persévérance, avec cette éloquence de cœur qui va au cœur jeter de profondes impressions, et en demeurant toutefois à la portée de son auditoire, Il lui a rappelé que cette œuvre fondée, en 1732, par l'abbé de Pontbriant. continuée, après lui, par l'abbé de Fénelon, jusqu'au moment où la tourmente révolutionnaire fit tomber sa tête, rétablie ensuite par l'abbé Legris-Duval, méritoit toute leur reconnoissance et leur affection; que PARIS. ➡ L'œuvre des Savoyards, le meilleur moyen de prouver que à Paris, a célébré sa fête an- ces sentimens avoient chez eux de nuelle de saint François-de-Sales, profondes racines, c'étoit de réponqui cette année avoit été renvoyée audre à la grâce qui les appeloit et aux dimanche 9 février, à cause de la soins des personnes charitables qui Purification de la sainte Vierge, s'occupoient de soutenir cette œuvre tombée le dimanche précédent. Cette modeste et si noble dans une grande œuvre, comme tant d'autres, est orville, où tant de dangers les entoupheline depuis la mort de l'illustre rojent. Il les a félicités de retrouver prélat que l'église de France a perdu ainsi des pères et des inères si tendres trop tôt. Cette fois, une circonstance loin de leur pays, et leur a promis touchante pour cette cenyre antique et des récompenses éternelles, s'ils hospitalière, a rendu moins sensible étoient fidèles à leurs exercices relil'absence de la bienveillante protec-|gieux, à la fréquentation des sacretion de M. l'Archevêque de Paris: mens,hận M. l'évêque de Pignerol, que les af, faires de son diocèse avoient attiré en cette ville, a été prié de vouloir bien venir faire la distribution des mé dailles et des prix, que ses braves compatriotes qui viennent ici pour exercer leur industrie à des travaux durs et pénibles quelquefois, avoient mérités par leur assiduité aux exercices religieux qui se font tous les dimanches à Saint-Germain-desPrés, uniquement pour eux,

15 Ce prélat, aussi pieux que savant, vient de publier un second ouvrage sur une secte dissidente, les Vau dois, qui ne se trouvent que dans son diocèse; il s'est rendu avec autant de charité que de joie à une invitation, qu'il a bien voulu considérer comme la plus douce compensation à son absence momentanée de son diocèse. Il s'est retrouvé au milieu de ses compatriotes, il leur a adressé

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Ge discours avoit été précédé des vêpres, et fut suivi de la distribution des médailles et des prix à plus de cent Savoyards, commissionnaires. La cérémonie fut terminée, par salut du saint Sacreinent. M. le curé de Saint-Germain-des-Prés, qui concourt si puissamment au maintien de

cette œuvre en la recueillant dans sa paroisse, assistoit M. de Pignerol, qui lui a adressé des paroles pleines de bienveillance.....

On avoit jusqu'ici deux vies d'un pieux missionnaire, Louis-Marie Grignon de Montfort, mort en 1716 l'une, publiée par l'abbé Grandet en 1724; l'autre en 1776, par le Père Picot de Clorivière, Jésuite. Mais les disciples du vertueux del Montfort ayant eu communication de plusieurs manuscrits et lettres autographes, ont songé à en donner une vie nou

velle. Cette publication ne pouvoit qu'offrir plus d'intérêt à une époque où l'on s'occupe des procédures relatives à la béatification du pieux serviteur de Dieu. D'ailleurs la vie de Louis-Marie offre les exemples les plus édifians. Né en 1673, et élevé au séminaire Saint-Sulpice, il se consacra aux missions et en donna principalement dans les diocèses de Luçon et de La Rochelle. Mais ce qui l'a le plus fait connoître, c'est qu'il a attaché son nom à la formation de deux congrégations respectables, celle des missionnaires du Saint-Esprit et celle des Sœurs de la Sagesse. Ces deux congrégations, qui ont leur chef-lieu à Saint-Laurent-sur-Sèvre, dans la Vendée, existent encore, et celle des Sœurs de la Sagesse surtout a pris un très-grand développement. Elle compte aujourd'hui plus de 1,400 religieuses distribuées en 125 établisse mens, hôpitaux et écoles de toute sorte. Cette congrégation est dirigée par les missionnaires du Saint-Esprit, qui ont pour supérieur M. l'abbé Deshayes, ancien curé d'Auray. C'est le septième supérieur depuis l'origine

de l'institut.

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Louis-Marie Grignon de Montfort mourut en odeur de sainteté à SaintLaurent-sur-Sèvre, le 28 avril 1716. On alloit visiter son tombeau, et ce pieux usage subsiste encore. En 1829, M. Soyer, évêque de Luçon, dans le diocèse duquel Saint-Laurent-surSèvre se trouve aujourd'hui, fit commencer des informations sur les vertus du serviteur de Dieu. Le résultat en fut envoyé à Rome avec une supplique de M. l'évêque; vingt autres prélats écrivirent au Saint-Père dans le même sens. L'affaire ayant été examinée à Rome avec une grande maturité, Grégoire XVI permit, par un décret du 7 septembre 1838, d'introduire la cause. *Récemment M. l'évêque de Luçon a fait de nonvelles procédures, en - vertu d'une commission apostolique,

pour constater la réputation de sainteté du vénérable serviteur de Dieu. Un tribunal, composé de plusieurs dignitaires de la cathédrale de Luçon, s'est transporté près du tombeau de Louis-Marie, à Saint-Laurent. Après une messe du Saint-Esprit où se trouvoient beaucoup de prêtres et de fidèles, trois semaines presque e tières ont été consacrées à entendre les témoins. Beaucoup de personnes distinguées du diocèse de Luçon et des diocèses voisins avoient été appelées, et plusieurs sont venues rendre témoignage à la réputation de sain teté du vertueux Montfort. D'autres ont envoyé leurs attestations écrites. Tout le pays, dit une lettre particulière, se fût levé au besoin pour rendre hommage à la mémoire d'un prêtre vénéré.

Nous reviendrons sur la nouvelle vie, qui forme un gros vol. in-8 avec différentes pièces justificatives; en tête est un portrait du serviteur de Dieu.

Dans quelques paroisses du dio cèse de Rodez qui avoisinent le Cantal, il existe encore un certain nom bre de personnes attachées à la set dite de la petite église, ou anti-comcordataire. La conversion de ces in fortunés est l'objet continuel de sollicitude et des prières du vénéra ble évêque de Rodez, de MM. le curés et des missionnaires du dio cèse. Leur zèle est bien souvent cou ronné de succès; et tout récemmen encore, dans la paroisse d'Espeyrac à la suite d'une retraite donnée pa MM. les missionnaires diocésains trois de ces dissidens ont reconnu vérité, et sont rentrés dans le seind l'Eglise.

Mais ce qui a surtout réjoui cœur du saint prélat, c'est la déma che que vient de faire le nommé J seph Guiral, âgé de 24 ans, de la p tite paroisse de Tesq, située sur mon'agnes. Ce jeune homme, qu

par sa candeur, sa franchise et sa

simplicité, sembloit être digne des de la faire connoître à ses coréligionnaires.

des bénédictions du Seigneur, se sentit tout à coup inspiré d'aller trouver notre Saint-Père le pape, pour savoir de sa bouche si les évêques actuels de France et les prêtres envoyés par eux sont les vrais et légitimes pasteurs. Fidèle à l'inspiration de la grâce, ce jeune homme conçut à l'instant même le projet d'aller à Rome; il pria un de ses amis, M. Prat du Neyrac, excellent catholique, de l'accompagner, et vendit généreusement une partie de ses biens pour fournir aux frais du voyage.

Ce jeune homme reconnut ainsi la vérité, et l'embrassa de tout son cœur: il abjura ses erreurs, et avant de quitter Rome, il eut le bonheur de faire sa première communion et de recevoir la confirmation. A son retour dans le diocèse, il s'est empressé de se présenter à M. l'évêque de Rodez, qui l'a accueilli avec une bonté toute paternelle, l'a félicité de sa louable conduite, et lui a recommandé de faire tous ses efforts pour ramener à la vérité, ceux qui, sont encore dans l'erreur qu'il vient Les deux pélerins partirent de Ro- d'abjurer lui-même. Puisse cet exemdez pour Rome le 2 janvier der-ple si édifiant avoir de nombreux imitateurs!

Depuis l'arrivée à Arras de M. le cardinal, c'est une suite de fêtes de famille. Dimanche dernier, Son Eminence s'est rendue au petit séminaire pour assister le soir à un feu d'artifice tiré en son honneur. Une foule, innombrable remplissoit les avenues et l'enceinte des promenades de cette ville; toutes les rues de son passage retentissoient des cris mille fois répétés de vive notre cardinal!

nier, munis d'une lettre de recommandation pour le Père de Villefort, secrétaire du général de la compagnie de Jésus, originaire de ce diocèse, et appartenant à l'une des meilleures familles de la contrée. Le Père de Villefort les adressa au Père Vaures, cordelier, pénitencier de Saint-Pierre pour les Français. Le Père Vaures les accueillit avec zèle et charité, et le 27 janvier, il les présenta au Saint-Fère, qui les reçut avec une tendresse et une bonté dignes du vicaire de Jésus-Christ, Le Saint-Père loua beaucoup la démarche du jeune Guiral, et lui déclara de sa propre bouche que réellement les évêques de France étoient en communion avec lui, et que lui-même les reconnoissoit pour légitimes évêques, et que les prêtres envoyés par eux étoient les seuls véritables pas teurs. Le pape lui donna ensuite sa bénédiction, et lui déclara que dans sa personne il bénissoit tout le dio-évêque au milieu de ces pauvres encèse de Rodez, et particulièrement son digne évêque, dont il loua le zèle et les vertus. Sa Sainteté lui reinit aussi une instruction qu'elle même avoit rédigée sous le pontificat de Léon XII, principalement pour les dissidens du diocèse de Poitiers, et elle lui recomananda instamment

Mardi, 11 février, Son Eminence fit une visite aux religieuses hospitalières de Sainte-Agnès. Déjà depuis l'instant où la promotion de Mgr an cardinalat fut connue d'une manière, certaine, les orphelines de cette mai-[ son s'étoient occupées à travailler: une dentelle magnifique pour lui enɛ faire l'hommage à son retour de Paris. C'étoit un spectacle vraiment touchant de considérer notre vénérable

fans, comblées du bonheur de le revoir et de le contempler de si près, La salle représentoit un portique! drapé de velours rouge, surmonté des armoiries de la maison de La Tour-d'Auvergne. Sur une banderolle étoient écrits ces simples mots :i Nous étions orphelines,... Son Emi-i

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