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En attendant de meilleurs temps, l'abbé Dumouchel voulut retourner

Cette nouvelle fortune, qu'il ne devoit qu'à lui-même, ne porta pas atteinte à sa vertu, et loin de lui ins-à Saint-Sulpice pour y fortifier ses

études théologiques. Au bout d'un an, il passa en qualité d'aumônier à l'hospice des Enfans-Trouvés, et fut

pirer l'amour du monde, pour le quel ses goûts toujours sérieux ne lui avoient laissé jusque-là que de l'indifférence, elle ne servit qu'à l'ennommé quelque temps après, par

l'évêque de Versailles, à la cure de Mantes, où son zèle et sa charité lui gagnèrent l'estime et l'affection des habitans. Il quitta cette place en 1814 pour entrer dans la Compagnie de Jésus, que le pape Pie VII venoit de rétablir. Depuis cette époque jusqu'en 1824, il fut constamment appliqué à l'enseignement des mathématiques et de la physique dans différens établissemens. Léon XII ayant rendu le collége Romain à ses anciens maîtres, le Père Dumouchel fut ap

direction de l'observatoire dans ce premier college de la Compagnie. S'il dut être sensible à la distinction qu'on faisoit de lui en cette circonstance, il le fut surtout à l'avantage si précieux pour sa foi, de se voir placé au centre même de la catholicité Le sentiment qui le possédoit tout entier en voyant pour la première fois le vicaire de Jésus-Christ étoit celui du saint vieillard Siméon, et on se rappelle encore l'accent pénétré avec lequel on l'entendit alors répéter le Nunc dimittis.

dégoûter davantage. Dès que les portes du sanctuaire se rouvrirent en France, renonçant aux espérances que la terre lui offroit pour se consacrer à Dieu dans l'état ecclésiastique, il entra des premiers au séminaire de Saint-Sulpice, en même temps à peu près que l'illustre prélat que l'église de Paris vient de perdre, et qui lui conserva toujours une affection pleine de bienveillance. Ce fut dans ce saint asile qu'il reçut vers 1802 le sacerdoce. Nous ne savons rien de particulier sur ce court inter-pelé à Rome par le général pour la valle de sa vie, mais la rapidité avec laquelle il fut promu aux saints ordres, est une preuve des progrès qu'il avoit faits dans la science et dans la vertu. Pour mieux se perfectionner dans l'une et dans l'autre, il s'attacha, en sortant du séminaire, à la société des Pères de la Foi. Les supérieurs l'envoyèrent en qualité de professeur de mathématiques dans leur college de Belley, où il forma plusieurs élèves distingués; nous nommerons entre autres MM. de Chabons, de Virieu, Betteneau. Non content de remplir sa tâche ordinaire, il donnoit chaque jour après sa classe des leçons particulières aux professeurs du collége, avides de recueillir les enseignemens d'un maître aussi habile. Au milieu de tant d'occupations, il paroissoit tellement adonné à la prière, qu'un de ses confrères disoit en parlant de lui: Je ne sais quand il étudie, mais je ne vais pas une fois à l'église sans le trouver devant le saint Sacrement. L'abbé Dumouchel resta à Belley jusqu'en 1808, c'est-à-dire jusqu'au moment où Bonaparte fit fermer les établissemens dirigés par les Pères de la Foi.

Depuis son arrivée à l'observatoire jusqu'à la fin de sa vie, il fut en relation avec les astronomes les plus distingués de France et d'Allemagne; mais sa principale gloire, sur ce grand théâtre qui relève assez par lui-même le mérite du savant, est d'avoir formé le Père François de Vico, jeune et infatigable astronome qui débuta par la découverte de la comète si célèbre de Halley. C'est lui qui l'aperçut le premier le 5 août 1835, à sa dernière apparition. Depuis, le Père de Vico a publié un grand travail sur une nouvelle dé'termination de la latitude de l'obser

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son

saint Sacrement n'étoient pas moins fréquentes que quand il étoit à Belley, et sa plus douce consolation étoit de distribuer la sainte communion aux fidèles. Il s'offroit chaque mois au directeur de la confrérie dite de Caravita pour l'aider le jour de la communion générale. Dans sa dernière maladie, il reçut plusieurs fois avec les sentimens les plus touchans le saint viatique, et se fit répéter à diverses reprises les prières de l'agonie, auxquelles il répondoit avec une onction qui pénétroit les assistans. Enfin, le 15 janvier dernier, il expira paisiblement, laissant dans le collége Romain la réputation d'un parfait religieux.

vatoire du collége Romain, un mé-; sortir. On admiroit surtout moire très-curieux sur l'anneau et recueillement et sa ferveur dans la les satellites de Saturne. Il a pu, sous réciation de l'office divin, sa tendre le beau ciel de l'Italie, et à l'aide dévotion envers la très-sainte Vierge, d'une admirable lunette sortie des qui devenoit plus sensible lorsqu'il ateliers de M. Cauchoix, montrer récitoit les prières consacrées par l'Eque l'anneau de Saturne étoit réelle-glise en son honneur. Ses visites au ment formé de six anneaux au moins, et déterminer le temps de la révolution du premier et du second satellite, qu'Herschell avoit à peine observée. Mais revenons au Père Dumou chel, et terminons cette notice déjà | un peu longue en disant encore un not du religieux. Sa vie étoit partagée tout entière entre la prière, le travail et la visite des prisons, où il aimoit à aller consoler les détenus, ceux surtout dont la langue mater nelle étoit la sienne. Plus d'une fois, il enseigna les élémens de la religion à ceux de ces infortunés qui les ignoroient. On a remarqué encore à une autre époque de sa vie les saintes industries que le zèle lui inspiroit pour réveiller les sentimens religieux dans les hommes avec lesquels La société de Saint-François-Réla science le mettoit en rapport. Ilgis, établie à Bruxelles sous le patrosavoit adroitement leur suggérer la nage de M. le cardinal-archevêque j pensée de lire un bon livre dont il et de M. Gerlache, et dirigée par faisoit l'éloge à propos, et rarement M. Ockerman, curé de Sainte-Claire il sortoit de la maison sans en em (Riches-Claires), président; et Van porter quelqu'un qu'il pût offrir Dievoet, secrétaire, pour faciliter le pour satisfaire sur-le-champ un désir mariage civil et religieux des pauqu'il avoit fait naître. D'autres fois, vres de la capitale et de ses faubourgs, il feignoit de les oublier, et les lais- ainsi que la légitimation de leurs ensoit comme par mégarde dans les fans naturels, vient de publier le appartemens, espérant qu'ils tombe-compte-rendu de ses opérations.

roient sous la main d'un lecteur à qui ils seroient utiles.

aux

La société, en subvenant démarches, frais de correspouDans l'intérieur du collége Romain, dance, etc., en faveur des ménages il édifioit par sa grande régularité, pauvres et surtout des pauvres étranpar son exactitude ponctuelle aux geis, est parvenue à faciliter le maexercices de la communauté, pourriage de 244 concubinaires en 1838, lesquels il interrompoit ses calculs, et de 378 en 1839; elle a obtenu la et abandonnoit au premier signal ses légitimation de 203 enfans naturels opérations commencées. C'étoit un en 1838, et de 209 en 1839. Le zèle de bonheur pour lui de pouvoir rendre le société s'est exercé surtout, et avec quelque service à ses confrères, et ils fruit, dans les paroisses des Minimes le trouvoient toujours prêt quand ils et de Sainte-Claire (Riches-Claires), avoient besoin d'un compagnon pour qui sont les plus pauvres de la ville.

dimbourg. Un journal dit que ce Le clergé de l'archidiocèse de Fri- prélat étoit presque centenaire; ce bourg, en Brisgau, a adressé, il y a qui n'est point exact; M. Mac'Doquelque temps, une pétition à l'ar-nell étoit dans sa 80° année. cheveque, M. Déméter, pour le prier de convoquer un synode diocésain. La pétition est écrite en latin et siguée de près de 600 ecclésiastiques.

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M. Alexandre Mac'Donell, évêque de Kingston dans le Haut-Canada, étoit venu l'année dernière en Europe dans l'intérêt de sa mission. Il avoit annoncé son arrivée en France, où il comptoit s'entendre avec les conseils de l'œuvre de la Propagation de la Foi pour ce qui concernoit les besoins de son diocèse. En attendant, il avoit visité l'Irlande, où il avoit résidé autrefois. A la mi-novembre dernier, le prélat étoit au collège de Carlow, où il avoit été accueilli avec¦ intérêt. Il paroît qu'il travailloit à se procurer des prêtres qui voulussent se consacrer à sa mission. Depuis, il étoit passé en Ecosse, sa patrie, et on annonce qu'il est mort le 11 janvier dernier à Dumfries, non loin d'E

Le prélat étoit né en Ecosse, et exerça d'abord les fonctions de missionuaire dans le comté d'Inverness. Il s'attacha à son troupeau qui étoit fort pauvre, et se rendit à Glasgow en mai 1792 pour lui trouver de l'emploi dans les manufactures de cette ville. Il accompagna lui-même ces bons Ecos-ais à Glasgow. Mais peu après, les travaux des manufactu→ res ayant cessé, M. Mac'Donell obtint de former de ses paroissiens un régiment sous le nom de Glengary. Il y fut attaché comme chapelain, et suivit ce corps à Guernesey en 1795, et en Irlande en 1798. On se rappelle ment Glengary et son chapelain. encore à Carlow y avoir vu le régiL'un et l'autre s'y firent aimer des maintenoient l'ordre. habitans, en meine temps qu'ils

le

A la paix d'Amiens, en 1802, régiment fut licencié. Le chapelain, toujours voué aux intérêts de ses Ecossais, sollicita pour eux une concession de terres dans le Haut-Canada. Ces terres avoient encore assez peu de valeur. M. Mac'Donell obtint ce qu'il demandoit, et suivit ses protégés dans ce nouveau pays. Il y fut d'abord presque seul prêtre, et eut besoin de toute son activité et de tout son zèle pour suffire aux travaux de son ministère dans cet immense territoire. Il devint grand-vicaire de l'évêque de Québec, dont la juridiction s'étendoit alors sur les deux Canadas. En 1820, le pape le nomma évêque de Rhésine in partibus et suffragant de Québec pour le HautCanada. Il fut sacré le 31 décembre 1820. En 1825, il n'avoit encore avec lui que 7 prêtres. L'année suivante, le Saint-Siége érigea un évêché en titre à Kingston, et M. Mac' Donell y fut promu le 17 janvier. Le gouvernement anglais lui assura

un traitement convenable. En 1833,
on lui donna un coadjuteur, M. Remi
Gaulin, prêtre canadien, qui fut sa-
cré sous le titre d'évêque de Tabraca
in partibus. Il seroit difficile de don-
ner une juste idée de tout ce qu'a fait
M. Mac'Donell dans ce pays. Il l'a
visité dans tous les sens, y a attiré
des prêtres, a bâti des églises. Il n'y
a que trois églises en pierres, à Kings-
ton, à Toronto et à Glengary; mais
on y compte beaucoup d'églises en
bois, plus ou moins grandes et plus
ou moins solides. La population
étoit en
1835 d'environ 170,000
ames, dont 70,000 catholiques. Dans
ce dernier nombre, on comptoit
40,000 blancs et 30,000 sauvages
convertis. Les émigrations successi-
ves d'Europe ont dû augmenter en-
core depuis la population.

Le Haut-Canada s'est ressenti beaucoup moins que le Bas de la fermentation qui a agité les esprits dans ces dernières années. M. Mac' Donell a beaucoup contribué par son influence à maintenir le bon ordre.

POLITIQUE, MÉLANGES, 170. Nous faisions remarquer ces jours derniers qu'une des choses qui distinguent particulièrement la dernière révolution, c'est sa grande consommation de ministres. En effet, elle en a déjà dépensé cinquante-trois, et on ne voit pas que son appétit se passe vite, puisqu'il va plutôt en augmentant qu'en diminuant.

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D'après une correspondance d'Alger, du 29 février, tout est disposé pour la grande expédition. Le convoi parti pour Blidah, le 21, a été inquiété au moment d'arriver à sa destination, par 1,200 cavaliers Arabes, descendus de l'Atlas. L'attaque a eu lieu entre la ville et le camp supérieur de Blidah; mais l'ennemi a été vigoureusement repoussé, et l'artillerie lui a fait éprouver de grandes pertes. Lorsque l'escorte du convoi a repris la roule de Bouffarick, les Arabes se sont de nouveau présentés; leurs efforts ont été encore infructueux.

Toutefois ce n'est peut-être pas plus la faute du régime actuel en particulier, que du régime constitutionnel en général. Car l'abbé de Pradt faisoit la même remarque dans son ouvrage intitulé : L'Europe et l'Amérique, qu'il publia en 1822. Il y donnoit la liste des ministres que la restauration avoit déjà usés à celle époque, et ils s'élevoient à quarante-trois; en sorte que, dans les gouvernemens constitutionnels, la longévité des minis- 24 février. tres donne une moyenne quatorze à quinze Les lettres de Gigelly sont du 22 mois. Et c'est pour conquérir cette brié février; quelques coups de fusil avoient velé de jours que les hommes politiques! été tirés sur les factionnaires; mais aucun

Tout étoit tranquille à Bougie, le

n'a été atteint. On n'a vu d'ailleurs de ce côté que quelques maraudeurs et point de rassemblemens.

- La France possède plusieurs établis semens sur la côte de l'Inde. Yanaon, l'un de ces comptoirs dé la côte d'Orissa, est sur le Godavery, à 10 lieues de l'embouchure de ce fleuve, et à 100 environ de Pondichéry. En novembre dernier, un épouvantable ouragan a éclaté sur la côle d'Orissa et a renversé presque toutes les maisons de la ville Blanche et de la ville Noire. Plusieurs personnes ont péri. Les habitans d'Yanaon, voyant leurs maisons s'écrouler, se réfugièrent à la hâte dans la campagne, croyant ainsi échapper à une mort certaine; mais, vers dix heures du soir, la mer bouleversée franchit ses limites avec un horrible bruit; alors Yanaon, ainsi que le comptoir anglais de Coringui, furent envahis par les eaux qui étendirent leurs ravages jusqu'à 15 milles d'Yanaon, pour ne se retirer que vers deux heures du matin. A ce moment,

marine au port de Rochefort, vient de mourir à l'âge de 88 ans.

- Le baron Charles Dupin, qui s'est trouvé, comme on se le rappelle, chargé de présenter à la chambre des pairs le rapport de la commission qui avoit examiné le projet de loi du gouvernement sur le travail des enfans dans les manufactures, usines et ateliers, dressa un tableau comparatif entre dix départemens agricoles et dix départemens manufacturiers. Il résulte de ce tableau que les premiers ne présentent, année commune, que 4,029 conscrits infirmes, difformes et par conséquent réformés, tandis que les derniers en présentent 9,930.

En cherchant à expliquer les motifs qui auroient déterminé le duc de Broglie à se tenir éloigné des affaires, plusieurs journaux ont annoncé qu'il étoit sur le point de contracter un nouveau mariage. Le Journal des Débats dit que cette nouvelle est dépourvue de fondement.

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Un journal a annoncé, et plusieurs dit une lettre de Pondichery du 22 jan-journaux ont répété, que lá gaide natiovier, on av a pu connoître l'immensité du nale de Belleville venoit dé refuser en masse désastre. Dix mille cadavres ont été trou-le service qu'elle étoit appelée à faire au vés gisant dans la campagne ou dans les château de Neuilly. On lit dans le Monicanaux, que la mer en se retirant avec teur que cette assertion est absurde. La fracas avoit en partie desséchés. On pré-garde nationale de Belleville ne peut être appelée à Neuilly que lorsque le roi y fait son séjour; ce qui n'a pas eu lieu depuis l'été dernier.

sume que
5 ou 6,000 cadavres ont en ou-
tre été entraînés par les eaux. De nom-
breux troupeaux de bœufs. beaucoup de
chevaux ont aussi disparu. Pour donner
une idée de cette terrible catastrophe, il
faut dire qu'un choulia, bâtiment qui fait
les voyages de la côte de l'Est, a été re-
trouvé dans les terres à 15 millles.

La lettre dont nous venons de parler dit que les Anglais, voisins d'Yanaon, se sont montrés fort hospitaliers envers les victimes de cette affreuse catastrophe.

Une ordonnance du 11 nomme le maréchal de-camp Duchand, commandant de l'école d'artillerie de Vincennes, lieutenant-général.

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M. Desmazures, avocal à la cour

royale de Paris, est nommé chef du cabinet du garde des sceaux.

M. Dumon, conseiller d'état, alla

ché au comité du commerce, a été nommé, par arrêté ministériel, vice-président du comité de législation.

- On lit dans les feuilles ministérielles, que par suite d'une inspection passée dans les prisons militaires, un grand nombre de condamnés viennent d'être recommandés à la clémence royale, et graciés sur le rapport du ministre de la guerre.

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Les anciens 221 se sont réunis au

- Le contre-amiral comte de Maurville, grand-croix de l'ordre royal et militaire de Saint Louis, officier de la Légion-jourd'hui de nouveau dans leur local, ď'llonneur, et ancien commandant de la rue de Richelieu.

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