DES QUESTIONS HISTORIQUES VINGT-DEUXIÈME ANNÉE TOME QUARANTE ET UNIÈME PARIS BUREAUX DE LA REVUE LIBRAIRIE DE VICTOR PALMÉ, ÉDITEUR 76, RUE DES SAINTS-PÈRES, 76 18871 LE DUC LOUIS D'ORLÉANS FRÈRE DU ROI CHARLES VI SES DÉBUTS DANS LA POLITIQUE ORIGINE DE SA RIVALITÉ AVEC LES DUCS DE BOURGOGNE. 1386-1391. L'histoire a porté sur le duc Louis d'Orléans un jugement dont la sévérité n'est pas à réformer. Ce prince, comblé par la Providence des dons les plus précieux, abusa de tous, plus que de tous les autres du don de la séduction qu'il posséda au suprême degré, comme la plupart de ceux de sa race; il mérita par là que ses ennemis, ne pouvant contester l'éminence de ses qualités, en fissent un chef d'accusation contre lui, et quelques-uns attribuèrent gravement à la sorcellerie le charme irrésistible qu'il exerçait, qu'il exercerait encore à travers le temps, si l'on ne se mettait en garde. Entreprendre son apologie serait une tâche qui tente d'abord, lorsqu'on l'approche et qu'on le voit grouper autour de lui les meilleurs parmi ses contemporains, se les attacher comme étant le recours des nobles, former le parti qui sous Charles VII deviendra le parti national et restaurera la royauté française: la réflexion en détourne. Ses torts ne sont pas de ceux qui se pardonnent. Le désordre qui envahit l'administration à cette époque, et qui eut des conséquences calamiteuses dans tous les genres, doit lui être imputé, quoiqu'il n'en ait pas été le premier auteur, parce qu'il le porta au dernier excès. La mort violente qu'il s'attira pesa pendaut trente ans sur les destinées de la France. Mais il est permis de se demander si, justement condamné, il n'a pas été mal représenté. Fut-il le prince débauché, frivole, inconstant, d'une insatiable avidité, que l'on montre prodiguant à des compagnons de plaisir l'ar 146079 |