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& les réfléxions de M. le Comte Algarotti qui demandoient plus de développement; il y réfute en mêmetemps quelques opinions de M. J. J. Rousseau fur l'Opéra. L'on doit fçavoir. gré à M. *** d'avoir fait paffer dans notre langue ce morceau intéressant de la Littérature Italienne.

Demande de la Société de Dublin.

LA Sociéte de Dublin, constituée en Corporation par des Lettres Patentes, pour encourager, avancer, perfectionner, dans le Royaume d'Irlande, l'Agriculture & les autres Arts utiles, a chargé des Commiffaires choifis de faire des enquêtes fur l'ancien état des Arts & de la Littérature dudit Royaume, & fur tout ce qui a quelque rapport à fes antiquités; d'examiner & de traduire les manufcrits qui peuvent donner quelques lumières fur fes loix, fes coutumes & fon hiftoire, dans les temps les plus reculés. Comme cette Société a lieu de croire que plufieurs manufcrits & autres monumens d'Antiquité Irlandoife font difperfés en

divers païs étrangers, & confervés, ou dans les Bibliothèques publiques, ou dans les Cabinets des Curieux, elle s'adreffe pour cet effet à tous les Sçavans de France, d'Espagne, d'Italie, d'Allemagne, & autres Etats de l'Europe. Elle les prie inftamment de l'aider à raffembler les matériaux dont ils peuvent avoir connoiffance & de vouloir bien lui en communiquer les catalogues, de forte qu'elle puiffe prendre de juftes mefures pour acquérir des copies des écrits qu'elle n'a pas. Elle aura foin de défrayer fans délai tous ceux qui, à cette occafion, auront eu la bonté de faire quelques avances. Toutes les lettres relatives à cet objet doivent être adreffées à la Société de Dublin, à Dublin en Irlande. Vous êtes bien perfuadé, Monfieur, qu'il n'eft point de Sçavant qui ne s'empreffe de feconder les vues de cette illuftre Société, dont les recherches & les travaux intéreffent, nonfeulement l'Irlande, mais toutes les Nations lettrées.

Je fuis, &c.

A Paris ce 20 Janvier 1773.

L'ANNÉE

LITTÉRAIRE.

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LETTRE VII.

Le Phafma ou l'Apparition, Hiftoire Grecque, contenant les aventures de Néoclès fils de Thémistocle: ouvrage tir d'un manufcrit trouvé à Smyrne & truit par M. Poinfinet de Sivry de la Société Royale des Sciences & Belles-Letires de Lorraine; un vor lume in-12. d'environ 300 pages ; aux Deux-Ponts & fe trouve à Paris chez la Combe Libraire rue Chriftine.

LE Phasma eft un titre confacré

chez les Anciens par la grande voAn. Lit. 1773. Tome I.

G

gue qu'eurent plufieurs pièces de co nom. Il fignifie l'Apparition ou le Phan tôme. C'étoit un fujet devenu, pour ainfi dire, bannal, & fur lequel s'exerçoient la plupart des auteurs dramatiques. Ménandre & grand nombre d'autres écrivains le mirent fur la scène chez les Grecs; Plaute & Lavinius chez les Romains. M. de Sivry prétend qu'un Auteur Grec du Bas Empire a compofé, fous le même titre, un roman hiftorique; que le manuscrit s'eft perdu; qu'on lui en a procuré une traduction latine faite par un ancien Conful de la nation Françoise à Smyrne, & que c'eft d'après cette traduction qu'il nous donne la fienne. Ces fortes de fictions font un peu ufées, &, quand tout cela feroit vrai, il eft certain qu'on n'en croiroit pas un

mot,

L'auteur a choifi pour fes héros des perfonnages factices, mais qui tiennent à d'autres perfonnages réels & d'une condition illuftre, ainfi qu'à plufieurs faits confacrés dans l'Hiftoire. Néocles a été élu Roi de Tarente par fon feul mérite. Le vieux Porfenna, Roi d'E

trurie, eft un des premiers à lui envoyer une magnifique ambaffade pour le complimenter, & charge fon fils de ce glorieux emploi. La lettre de ce Monarque eft digne du héros auquel elle eft adreffée, & de ce ftyle noble fi fort au - deffus des formes minucieuses auxquelles les modernes fe font fi fcrupuleufement affujettis.

RA

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Porfenna, Roi d'Etrurie, à Neoclès, Athénien, Roi de Tarente.

» O! vous, qui regnez par le choix » de vos peuples, vous que le mérite feul a placé fur le Trône, recevez les félicitations du Roi d'Etrurie qui a vêcu trois âges d'homme, & qui a rarement vu la fortune fe déclarer pour la vertu. Il faut peut» être excéder le terme de la vie ordi»naire, pour être une fois témoin de »ce prodige inespéré : prodige tel que n'en offrent qu'avec une forte d'é» pargne les annales immenfes recueil» lies par nos ancêtres, & les obfervations profondes de nos Philofophes Tofcans. J'ai confulté les livres fecrets de ces mêmes Sages fur la

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