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cours de circonstances l'appui efficace du bras séculier. - Le Koran, comme livre sacré et source de toute science, a donné naissance à une littérature très-étendue, ainsi qu'à des commentaires dont les principaux sont ceux de Zamakhschari, de Djelaleddin, de Beïdhawi, de Yahia, de Feïzi. Il n'a commencé à être connu en Europe que vers la moitié du seizième siècle, par une traduction de Bibliander, traduction qui mérite à peine ce nom, tant elle s'écarte du texte arabe. La première bonne traduction, celle qui a servi de base à toutes les autres, est celle de Marracci. Hinckelmann a donné le texte arabe en 1696, in-4°. Une belle édition du Koran a été donnée à Saint-Pétersbourg, par ordre de l'impératrice Catherine; mais elle est très-rare. Depuis on en a publié à Casan deux éditions, une in-fol et une in-4°. M. Fluegel en a donné, en 1834, à Leipsick, une édition stéréotypée. On a en outre des traductions en français, en anglais et en allemand. La première traduction française du Koran a été donnée par Du Ryer, à Amsterdam, 1770, en 2 vol. in-8°. Savary, auteur d'un Voyage en Égypte, en a fait une évidemment sur la traduction latine de Marracci. Elle a été reproduite, avec un résumé des préceptes de l'islamisme, par M. Garcin de Tassy; M. Gunther Wahl, orientaliste allemand, a donné sa traduction en 1820, in-8°. M. Uhleman a publié une nouvelle traduction du Koran en allemand, avec des notes. Georges Sale a publié, en 1734, in-4o une traduction du Koran en anglais, qui a été réimprimée en 2 vol. in-8°, à Londres, 1836, avec les versets numérotés. La traduction de Sale est sans contredit la meilleure, la plus fidèle et la plus utile, à cause des notes puisées dans les commentateurs arabes. Quant aux ouvrages qui traitent de la vie de Mahomet, outre les notices mises en tête de presque toutes les traductions, on connaît la Vie de Mahomet par Prideaux, 1697, in 8°, en anglais; la Vie de Mahomet, tirée d'Aboulfeda, et traduite en latin par Gagnier, Oxford, 1723, in-fol; la Vie de Mahomet, compilation des auteurs mahométans, par Gagnier, Amsterdam, 1732, 2 vol. in-8° : l'auteur y entre dans tous les détails relatifs à la vie de Mahomet; la Vie de Mahomet, par Boulainvilliers, Londres, 1730, et Amsterdam, 1831 : Gagnier critique avec beaucoup d'amertume et avec raison cet ouvrage, en tête de sa Vie de Mahomet; l'Histoire de la vie de Mahomet, par Turpin, 1773, 3 vol. in-12: la Vie de Mahomet, par Aboulfeda, se trouve au commencement des Annales moslemici de cet auteur, traduites par Reiske. C'est cette partie du grand ouvrage d'Aboulfeda que M. Noël Desvergers a donnée en 1837, in-8°, à Paris, sous le titre de Vie de Mohammed, texte, traduction et notes. C'est en même temps la meilleure et la plus correcte de toutes. On trouve des détails curieux sur l'islam dans l'ouvrage de M. Reinaud, membre de l'Institut, publié en 1828, sous le titre de Monuments arabes, persans et turcs, du ca

binet du duc de Blacas, etc., 2 vol. in-8°. M. Garcin de Tassy et Mirza Kazem Beg ont donné dans le Journal Asiatique des articles curieux sur un chapitre inédit du Koran (Journ. As., année 1841). Un savant allemand, M. Gustave Weil, a publié une Vie de Mahomet en allemand (Mohammed der Prophet. Stuttgart 1841). Le commentaire de Beïdhawi sur le Koran ne pouvait trouver un meilleur éditeur que M. Fleischer, connu nonseulement par sa profonde connaissance de la langue arabe, mais encore par une sagacité et une critique rares. Le Beïdhawi de M. Fleischer, texte arabe, a été publié à Leipsick en 1846-48, en 2 vol. in-4°. M. Flügel, connu par ses nombreux travaux, a rendu aux orientalistes un grand service par ses Concordantiæ Corani arabica, Lipsiæ, 1842, 1 vol. in-4°. Mais l'ouvrage que nous recommanderons surtout est celui de M. Caussin de Perceval, l'Essai sur l'histoire des Arabes, 3 vol. in-8o, Paris, 1848-50, non-seulement parce que cet ouvrage est le plus accessible au public en général, mais encore parce qu'il résume tout ce que nous savons jusqu'ici sur l'histoire de l'Arabie avant Mahomet et pendant sa mission. La notice qu'on vient de lire est un résumé très-imparfait de l'ouvrage de M. de Perceval. Ceux qui désireraient étudier la jurisprudence musulmane et suivre les principes du droit mahométan dans ses développements, peuvent consulter les articles de MM. Worms et Ducaurroy dans le Journal Asiatique, ainsi que le Précis de la législation musulmane de Khalil Ibn Ishak, traduit par M. le docteur Perron et publié dans l'Exploration de l'Algérie.

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CHAPITRE PREMIER 2.

Donné à la Mecque. - 7 versets.

Au nom du Dieu clément et miséricordieux 3.

1. Louange à Dieu, maître de l'univers 1,

2. Le clément, le miséricordieux,

3. Souverain au jour de la rétribution 5.

4. C'est toi que nous adorons, c'est toi dont nous implorons le

secours.

'Le mot Koran ou Kour'an veut dire lecture. Avec l'article al, la lecture; livre, le livre par excellence. Le Koran est appelé encore el kitab, le livre ; kitaboullah, livre de Dieu; kelimet-oullah, parole de Dieu; el tenzil, livre descendu. d'en-haut; el dhikr, admonition; el forkan, distinction (entre le licite et l'illicite, le bon et le mauvais); el mos'haf, le volume (codex par excellence).

Le premier chapitre est appelé fatihat ol kitâb, chapitre qui ouvre le livre, ou simplement el fatiha; on l'appelle aussi : el sourat el ouafiyè, le chapitre qui complète tous les autres; el sourat el kafiyè, le chapitre suffisant, c'est-àdire qui tient lieu des autres; el sourat el hamd, ou el choukr, ou el doua, le chapitre de la louange et des actions de grâces et de la prière; el sourat el chafiye, le chapitre qui guérit; el chefa, le remède; aças, la base; sourat el kenz, chapitre du trésor. On l'appelle encore sab'ol meçani, les sept (versets) répétés; ear les musulmans les récitent plus souvent que les autres, et en font une prière à laquelle ils attribuent des vertus merveilleuses. On le nomme enfin omm'oul Kour'an, mère du Koran; omm'ol kitab, mère du livre; il ne faut pas confondre l'acception que ce dernier nom a ici avec celles des autres passages du Koran que nous ferons remarquer en leur lieu. Voyez entre autres, chap. III, 5, et chapitre XLIII, 3.

En arabe, bismillahirrahmanirrahim. Cette invocation se lit en tête de tous les chapitres du Koran, le chapitre IX seul excepté. Le mot rahman est appliqué à Dieu comme embrassant dans sa miséricorde tous les êtres, sans distinction aucune; rahim, au contraire, veut dire miséricordieux, dans un sens plus restreint, envers les bons, les fidèles, ceux qui méritent sa grâce. Bien que la traduction donnée ici ne rende pas la nuance qui existe entre ces deux mots arabes, nous l'avons conservée comme étant généralement adoptée.

Le mot alemin qui se trouve dans le texte a été traduit diversement. La collation de différents passages où se trouve ce mot nous permet de le traduire tantôt par univers, tantôt par tous, tout le monde, les humains.

'Arbitre suprême et absolu au jour du jugement dernier, parce que ce jour-l donnera pour séjour éternel, aux uns le paradis, et aux autres l'enfer.

f

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