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Imp. de P.-A. BOURDIER et Ce, rue des Poitevins, 6.

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ENTIÈREMENT REVUE ET CORRIGÉE; AUGMENTÉE DE NOTES,
COMMENTAIRES ET D'UN INDEX

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12049

12049

4. M. D. G.

111 E. BOTH STREET,

NEW YORK CITY.

PARIS

CHARPENTIER, LIBRAIRE-ÉDITEUR

28, QUAI DE L'ÉCOLE

1865

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Le Koran est un assemblage informe et incohérent de préceptes moraux, religieux, civils et politiques, mêlés d'exhortations, de promesses et de menaces relatives à la vie future, et de récits empruntés avec plus ou moins de fidélité à l'antiquité biblique, aux traditions arabes, et même à l'histoire des premiers siècles du christianisme. On y trouve aussi des allusions à des événements contemporains, aux efforts que la nouvelle religion faisait pour conquérir l'ascendant sur le culte idolâtre et aux luttes qu'elle avait à soutenir; mais ces allusions sont toujours conçues en des termes tellement généraux et vagues, que leur sens et leur portée nous échapperait souvent, si nous n'avions pas pour guides les commentateurs du Koran et les récits historiques sur l'établissement de l'islam (islamisme).

Trois personnages contemporains de Mahomet sont seulement nommés en passant dans le Koran; Mahomet lui-même n'est mentionné que par manière d'apostrophe que Dieu est censé lui adresser; et il s'ensuit que le Koran ne nous offre presque pas de renseignements sur la vie et sur la personne du prophète des Arabes. Cette particularité est du reste conforme au caractère universellement reconnu du Koran; c'est la parole de Dieu révélée à Mahomet, transmise par sa bouche au peuple arabe. En citant un passage du Koran, un musulman ne dit jamais Mahomet l'a dit; mais: Dieu, le Très-Haut l'a dit; et il ne fallait pas s'attendre que Dieu révélât aux concitoyens de Mahomet des détails sur sa famille, sur son origine et sur les incidents de sa vie1. Ce silence du Koran est amplement compensé par la tradi

'Toutes les fois donc que l'on rencontre les mots : Mahomet a dit, ou le plus véridique des hommes a dit, il ne s'agit plus d'un passage du Koran, mais des paroles de Mahomet conservées par la tradition.

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tion? Les compagnons du prophète (les Ashab), ses auxiliaires (les Insar), les sectateurs du prophète qui s'étaient expatriés pour la cause du nouveau culte (les Mouhadjirs), tous ceux qui ont suivi Mahomet (les Tabi', au pluriel Tabi'in), et ceux qui ont succédé à ces derniers s'étaient fait un devoir de conserver religieusement et de transmettre à leurs descendants les détails souvent les plus insignifiants de la vie de leur apôtre, législateur et chef spirituel et temporel. Ces détails ont passé dans les premiers livres d'histoire composés par les musulmans, et forment jusqu'à ce jour la partie intégrante et indispensable de toute histoire universelle, et à plus forte raison de toute histoire des Arabes. On comprend facilement qu'à la faveur de l'exaltation religieuse, au milieu d'un peuple généralement illettré et isolé du reste du monde, aient dû se glisser des récits douteux et des traditions apocryphes; que la fiction et le merveilleux entrent pour une certaine part dans l'histoire de la mission de Mahomet, comme dans l'histoire de beaucoup d'autres cultes. Toutefois l'histoire de la mission de Mahomet se laisse peut-être plus facilement qu'aucune autre religion de l'Orient, dépouiller de cet alliage de fiction et de merveilleux devant lequel un musulman seul croit devoir s'arrêter avec respect. Dépouillée de ce caractère sacré, la naissance comme la propagation de l'islamisme n'en est pas moins un des faits les plus extraordinaires dans les annales de l'humanité.

Il ne sera pas inutile de remarquer que la grande presqu'île de l'Arabie n'a pas été de tout temps babitée par un peuple de la même race et de la même langue. Les auteurs arabes distinguent trois races différentes qui se sont succédé en Arabie, et qui toutes ont été appelées arabes. La première race est désignée par le nom d'Arabes el-Ariba, Arabes pur sang, Arabes pour ainsi dire aborigènes ou primitifs; cette race comprend les peuples éteints ou exterminés longtemps avant Mahomet; ce sont les Adites, les Thémoudites, les Amalika ou Amalécites, les peuplades de Tasm et de Djadis, issues d'après les historiens arabes de Sem ou de Cham, fils de Noé. La seconde race est celle des Arabes Moutéarriba (Arabes qui se sont faits Arabes); on les regarde comme issus de Kaktan ou de Yaktan, fils d'Heber; ils se sont d'abord établis dans l'Yémen (Arabie Heureuse), d'où ils se sont répandus dans toutes les parties de l'Arabie, en envoyant des colonies, et tantôt en se mêlant aux tribus primitives, tantôt en se substituant à elles dans la possession exclusive des différentes contrées. Les Himyarites appartiennent à ces Arabes Moutéarriba, ou, comme M. Caussin de Perceval les appelle, Arabes secondaires'. La troisième race est celle des Arabes Mousta'ribe

Essai sur l'histoire des Arabes, I, p. 7.

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