pare le salon de la liberté de la première salle, pour y rester exposés jusqu'après le jugement. Le dépôt devra être fait dans le courant de la decade jusqu'au 30 nivose, après quoi il n'en sera plus reçu. Les citoyens Fiquet et Sergent sont charges de recevoir les morceaux présentés. Le présent arrêté sera pour notification, inséré dans les papiers publics. : Pour extrait conforme, ROBIN, président. Le procureur-syndic du district de Saint-Godin mande que le fanatisme est terrasse, et que la philosophie triomphe. Un fee en l'honneur de la Raison a été célébrée dans le temple ci-devant de la superstition. Une montagne étoit placée dans ce tem ple, et trois déesses y étoit assises. Dans cette cérémonie on donna un drap au au neuvième bataillon de la Haute Garonne. Il envoie toute l'argenterie des églises, auquel il joint 112 culot tes, 1400 chemises, 96 couvertures, 200 bottes, des souliers, etc. (Mention honorable). La comune de près Perpignan, écrit qu'aussitôt qu'elle eut appris les besoins de l'armée des Pyrénées orientales, elle a réuni tous ses habitans, et que dans la journée on a formé une somme de 620 liv, et 15 hros en argenterie. C'est le denier de la veuve, dit cette commune patriote, mais il est offert de bon cœur, c'est-la tout son mérite Un bien d'émigré situé dans la commune de Compiègne, estimé seulement 2 mille 2 cents 82 liv., a été adjugé pour celle de 26 mille livres. (Applaudi). Les républicains composant la société populaire d'Alaix fort part à la convention qu'ils ont équipé, armé, hebillé et monté un cavalier Jacobin qui est parti aussi tôt pour les armées. La convention a renvoyé à son comité de législation la motion faite par Cambon, que tout citoyen qui aura 200 mille livres de biens-fonds, ne puisse être admis à répéter à son profit un biện dent il auroit été dépossédé par. un parent collatéral et indigent. Voulland annonce à la convention que Durand, maire de Montpellier, après avoir été mis en état d'arrestation, a subi un interrogatoire le 7 de ce mois, au comité de sûreté générale, qu'il en réculte qu'il doit être traduit au tribunal révolutionnaire, mais qu'il faut un décret, car, observe Voulland, ce Durand n'est jusqu'a présent que mande à la barre; en conséquence le comité de sûreté générale a présenté le projet de décret suivant qui a été adopté. La convention nationale décrète que Durand, ci devant maire de Montpellier, se disant président d'un comité central de salut public de la ville de Montpellier, et actuellement détenu à la Force, sera traduit au tribunal révolutionnaire, et transféré à la Conciergerie, comme prévenu d'avoir été le complice d'un projet de dissoudre la convention, de fédéraliser la France, et d'avoir répandu des écrits tendans à diviser entr'eux les citoyens. 1 Des citoyens de Moulins, chef lieu du département de l'Allier, ont déposé sur l'autel de la patrie une somme de 118 mille livres, et 4 mille mars d'argenterie. La convention décrète mention honorable de cette offre, et sur la motion de Merlin de Thionville, décrète que les comités révolutionnaires rendront leurs comptes, et que les dons que feront les citoyens seront imprimés et affichés afin que chaque commune, chaque citoyen donataire puisse voir le présent qu'il a fait. Gossuin, au nom du comité de la guerre, fait adopter le décret suivant. Art. I. Tout militaire, conseil de bataillon ont droit d'adresser des petitionsà à la convention, aux ministres, aux représentans du peuple, etc. II. Il est défendu à tout bataillon d'envoyer des députations à la convention, aux ministres, etc., pour affaire de leur corps, ou particulières. III. Les officiers qui se chargeroient de pareilles missions, et les officiers généraux ou commissaires des guerres qui signeroient de telles missions, seront destitués dans le jour. Les pétition aires sont admis; beaucoup de veuves de soldats et d'officiers tués dans les armées se présentent pour réclamer les pensions et secours que la loi leur accorde. Bourdon de l'Oise a observé que les bureaux du ministre étoient négligens à cet égard; que le ministre même ne fait pas exécuter ia loi. Un membre observe que la loi est fautive en co qu'elle ne parle point des secours à accorder aux volontaires blessés pour rejoindre leur famille. Renvoyé au ministre de la guerre avec ordre de rendre compte des mesures qu'il a prises pour faire toucher aux militaires blessés, aux veuves de ceux qui ont été tués, les pensions qui leur sont dues. Le comité de législation a été chargé de présenter un mode plus facile d'exécuter la loi des pensions et secours. La convention admet des patriotes réfugiés de Mayence et da pays du Rhin. Ils demandent des secours pour retourner dans le Palatinat, puisque les Français y sont et qu'il ne seront plus persécutés. f. La convention, sur la motion de Merlin de Thionville, rendant commun aux patriotes du Rhin et de Mayence, le décret qui a été rendu en faveur des habitans réfugiés de la ville et du pays de Deux-Ponts leur a accordé des secours pour retourner sur le Rhin, où sont actuellement les Français. , La Maison des Enfans naturels de la Patrie (dite autrefois Enfans-Trouvés), fixe depuis long teins les regards de la commune de Paris; elle vient de se présenter à la barre, pour solliciter un décret qui améliore cette maison nationale et le sort des nourrices. (Renvoyé au comité des finances). Das atoyens apportent sur des brancards, des chemises et autres objets utiles aux armées. (Mention honorable ). Sur la proposition du comité des marchés, la convention a décrété que les cordonniers ne pourroient faire dorénavant pour les armées, des souliers plus courts que huit points. Bousdon de l'Oise, secrétaire. a lu une lettre de Laplanche, représentant du peuple à Saint-Malo, le 12. Elle annonce que depuis la destruction totale des brigands, les Anglais et les émigrés ont abandonné leur projet de descente en France. Que l'on est sur ses gardes sur les cores, et que de nombreuses, commissions militaires envoient journellement au supplice, les voleurs de grandes routes qui assassinent les voyageurs. Laplanche observe que ces voleurs sont tout ce qui reste de l'armée royale et catholique. Un institutenr a fait réciter à ses élèves, en présence de la convention, la déclaration des droits, et plusieurs principes de la liberté et de l'égalité. (Mention honorable). Séance levée à 4 heures. PARIS.. Séance de la commune du 14 nivose. Les administrateurs des postes et messageries écrivent au conseil pour lui observer qu'ils exigent des passe-ports visés de la manis sipalité, et que les voyageurs qui ne restent que quelque tems à Paris pour leurs affaires, demandent a n'avoir besoin que de passe ports visés par leurs comités révolutionnaires pour sortir de Paris. Les administrateurs des postes et me sageries demandent en conséquence que les autres voitures publiques libres qui reçoivent les voyageurs avec des passe-ports visés seulement par les comités révolutionnaires, et qui font beaucoup de tort à leur administration, soient obligés de ne recevoir les voyageurs qu'avec des passe ports visés par la municipalité. Un membre convertit cette demande en motion; et sur sa proposition le conseil général arrête qu'aucunes voitures publiques ou particulières ne pourront recevoir sucous voyageurs qu'ils n'aient des passe-ports visés par la municipalité, après avoir été préalablement visés par les comités révolutionnaires. Excepte du présent arrêté les passe-ports donnés par les comités de la convention, par les ministres et les conducteurs de voitures d'approvisionnemens, sauf à examiner dans lesdites voitures les individus qui pourroient s'y cacher avec des intentions perverses. Arrête en outre que le présent arrêté sera imprimé et affiché. En exécution d'un précédent arrêté, le président fait l'appel nominal des 144 notables du conseil général; chacun descend au bureau, passe à une sorte de censure, et reçoit des témoignages flateurs ou des improbations, suivant son exactitude ou sa négligence. Le maire établit comme un principe, dont chann doit être pénétré, qu'un membre du conseil doit consacrer tous ses instans aux importantes fonctions dont il est charge; il pense que toutes les fois qu'un membre du conseil est obligé pour ses affaires particulières de donner depuis 6 heures du soir, jusqu'à 10% il doit opter; et, sur sa proposition, le conseil arrête que tout membre qui aura une mission, fonction ou occupation qui le mettra dans l'imposibilité de se rendre aux séances du conseil, sera tenu d'opter. Etat civil du 14 nivose - Naissances, 74: mariages, 57; di vorse, 3; décès, 62. Total des prisonniers du département de Paris, 465g. Au commencement de la seance du 15, un meinbre a annoncé que Phelippeaux faisoit distribuer à la porte un petit ouvrage justificatif. Il a demandé que la commission fit décidément son rapport. Il s'est élevé à cette occasion une discussion pendant laquelle un membre a prétendu que cette commision n'étoit qu'un ordre du jour prononcé en termes plus honnétes; un autre a demandé que la commission fût cassée, et que les députés accusés se presentassent à la tribune pour y être interrogés et répondre pubique ment. Collot-d'Herbois a pris alors la parole: « Il est tems, a-t-il dit, de terminer une alfance qui dure déja depuis trop long-tems. La France entière, par la cel brité que vous lui avez donnée, a les yeux fixés sur cette société, et attend sa décision. Nous servons ici Ja cause de l'aristocratie, toujours prête à épouser une querelie quelconque, pour jeter la division parmi les patriotes; si vous voulez que la commission fasse un rappert, arrêtez qu'il soit fait dans le plus cour délai; car déja on voit circuier des pamphlets: dans de public. A la porte de votre saile, on distribuon tout-àl'heure un mémoire justificatif. Ce n'est pas par écrit qu'il faut s'expliquer, c'est ici; c'est à la tribune, qu'il faut parler. Montrons-nous sévères; inais en même tems, il faut bien distinguer Tintention. Telle personne qui se livre à l'impulsion de son esprit, ne doit pas être confondue avec telle autre qui a cherché à décréditer les patrious et le comité de salut public. Déja on épouse le parti de tel ou tel individu: les journaux sont à l'affût. 1 Après aovir dénoncé l'un des journaux, l'Anti-Brissotin, comme n'ayaut pas présenté la question dans son véritable point de vue, Collot-d'Herbois a demandé que pour trancher toute difficulté, les inembres accusés fussent tenus de paroître à l aprochaine séance: les Jacobins, a-t-il ajouté, sans procureurs, sans commissaires, jugeront ux mêmes le procès: cette motion a été arrêtée ». Le Père Dichase est toujours très en colère, et sa colère porte sur tout aujourd'hui contre Phelipeaux. Il en fait ainsi 1 bis toire : << Il est un certain canton de la république, voisin de la ci-devant Normandie. (La lisière, comme on sait, ne vaut pas mieux que le drap ). Il y a pourtant de braves gens par tout, je le sais; mais dans le pays dont je veux parler, les huissiers, les avocats, les procureurs fourmil olent dans l'ancien régame. C'est de-là que de chaque coche, les témoins de toutes les façont arrivoient autre-.. fois à Paris pour y deposer pour ou contre, au plus offrant. C'estlà qu'habitent des bougres si renarés en chicane, qu'ils valent diton un normand et demi. >> Gens pesans l'air fine fleurs de Normandie. >>> Enfin, comme chacun sait, te Haut et le Bas Maine ont été de tout tems un véritable pays de Cocagne pour tous les égre fins du bareau. Un jour, le grand diable de la chicane, en visitant son appanage, se déguisa en procureur, d'autres disent en baili; qu'importe la maudite robe. Une, je ne sais quelle dévergondée, longue, sèche, jaune comme le saffran, tomba tout--coup amoureuse de lui. Tout diable qu'il étoit, il recula d'horreur quand elle lui défila son doux compliment. Voilà pourtant, dit-il, une bonne occasion d'engendrer un second moi même, né la perdons pas. La mancelle fut en diablée, et de leur union infernale sortit un petit diablotin ». Ce petit diablotin est Phelipotin, que le père Duchene suit dans son enfance, dans sa jeunesse, et qu'il peint faisant la pluie et le beau tems, s'engraissant de poulardes, de chapons, de perdrix et du plus fin gibier, pour prix de toutes les mauvaises causes qu'il gagnoit, des amis qu'ils mettoit à chien et à chat, des ménages qu'ils brouilloit. «Malheureusement, f....., dit le père Duchêne, la révolution arriva et tous les escogrifs de la chicane eurent les ongles rongés. >> Phelipotin se désoloit de ce qu'il n'y avoit plus d'eau & boire, ni pour lui ni pour ses pareils. Consoles-toi, lai dit son pere; je ne t'abandonnerai pas; par ma vertu, tu auras deux visages, l'un pour les sans-culottes et l'autre pour les aristocates; je t'apprendrai l'art de tromper tout le monde. On te croira d'un côté un patriote enragé, et de l'autre tu seras l'espérance des nobles, des calotins, et de tous nos amis. >> Ce qui fat dit fut fait, Phelipotin joua si bien son double rôle, qu'il arriva tout kâté à la convention. D'abord il se montra moitié montagnard, moitié brissotin; dans le jugement de Capet, il opina pour et contre; malgré lui il dit oui, pour qu'on racourcit le gros cornard, et par sous main, il engagea les sots qui lui prêtoient l'oreille à dire non. Mais c'est dans la Vendée que tous ces diables de l'enfer jetoient leur grand coup de filet. Phelipotin, toujours guidé par son papa, fit la ses grandes prouesses; c'est là qu'il brouilla les cartes de la bonne manière; c'est là qu'il fit une guerre ouverte aux généraux sans-culottes, et qu'il fut l'avocat de Baron, de Dubayst, de Tunc, et de tous les talons rouges, qui alongeoient la courroie et qui vouloient perdre la république. La convention s'éclaira à la fin; elle se lassa d'être Phepotisée; les protégés de Phelipotin farent mis à l'ombre, et le protecteur ringalea toas ses b...... de projets de contre-révolution. Alors les généraux sans-culottes furent par-tout victorieux, et la Vendée a eté détruite, f....., etc., etc. A Paris, de l'imprimerie de CALLOT et COURCIER, rue Poupée, no 5, où l'on souscrit, L moyennant 40 liv. pour un su, 20 liv. peer six mois, et 12 liv. pour trois inois. |