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Nov.

1876, Aug. 22 - Arr. 5. Ward fund.

JEAN-JACQUES ROUSSEAU

A L'ÉTRANGER'

I

Jean-Jacques était genevois et ne fut que genevois d'humeur, de caractère, d'esprit et de cœur, genevois par ses défauts et par ses grandes qualités : un peu bilieux, vite agacé, toujours inquiet, défiant, ombrageux, toujours plaintif, étonnamment susceptible, mais brave homme au fond, affamé de justice, rigide envers lui-même, tourmenté par sa concience, très fier au milieu des grands, puritain malgré ses passions et ses péchés de jeunesse, romain à douze ans, comme il le dit lui-même, et romain toute sa vie; religieux, bien que souvent incrédule, et, malgré sa misanthropie, gardant au fond du cœur, toujours vivante et brûlante, la sainte charité du genre humain.

On a dit tout cela, je l'ai répété moi-même, on a prouvé

Le sujet, vaste et nouveau, mériterait un volume; l'auteur s'y est lancé pour payer son tribut au centenaire de Jean-Jacques, mais il n'a pu que défricher le terrain. Pour ne faire qu'une note, il donne ici la liste des auteurs qui lui ont fourni des matériaux.

Outre les historiens littéraires qui sont dans toutes les mains (Villemain, Taine, Julian Schmidt, Heinrich, Roberstein, etc.), outre les

sans peine que Rousseau avait trouvé dans son pays, dès son enfance, cet amour des champs et des bois qu'il devait imposer à toutes les littératures. On a reconnu dans le Contrat social une Genève idéale; quelques-uns sont allés chercher dans les plus vieilles franchises de la petite république la source oubliée des doctrines que devait formuler l'audacieux novateur. L'Emile, la Lettre à d'Alembert, la Nouvelle Héloïse, les Lettres de la montagne, toute son œuvre est pleine de Genève; il n'oublia jamais le conseil de son père : « Jean-Jacques, aime ton pays! » et il retournait volontiers un proverbe connu qu'il trouvait exécrable, en disant avec enthousiasme : Ubi patria ibi bene.

volumes de Mezières et de Bossert, il a consulté avec fruit un ouvrage remarquable de M. Hermann Hettner (Gæthe und Schiller, 2 vol. in-8, Brunswick, 1870), qui donne une très grande importance à l'influence de Rousseau sur les Allemands. M. Brandis, professeur danois, va plus loin encore dans un cours récent professé à Copenhague, et publié en allemand sous ce titre : Die Hauptströhmungen der Literatur des neunzehnten Jahrhunderts. (3 vol. in-12, Berlin, Duncker, 1874.) M. Pasquale Villari, dans ses Saggi di storia, di critica e di politica (Florence, 1868) a publié une forte étude sur Gaetano Filangieri. Voir aussi l'Histoire de la révolution française, de M. Th. Carlyle (traduction de MM. Elias Regnault et Odysse Barot, Paris, Germer-Baillière, 1865); le troisième volume de la Geschichte der neuern Philosophie de M. Kuno Fischer (Heidelberg, 1869); le Louis XVI de Michelet (pag. 38 et sq.); l'article de M. Emile Montégut sur Werther; celui de George Sand sur JeanJacques Rousseau (Mélanges. Paris, Garnier frères, 1844); les Souvenirs de Félicie L***, par Mme de Genlis (Paris, Maradan, 1811). On trouvera dans les Causeries du lundi (XI, 194) de fines observations sur les rapports et les différences entre notre auteur et William Cowper. Trois livres fort intéressants viennent d'être publiés à Genève à l'occasion du centenaire; le premier, un chef-d'œuvre en son genre, est intitulé: Jean-Jacques et le pays romand, par M. Eugène Ritter; le second: Calvin et Rousseau, contient des documents nouveaux retrouvés par le zèle infatigable de M. Jean Gaberel; le troisième, la Sagesse de J.-J. Rousseau, est un recueil de pensées empruntées aux œuvres du maître et choisies avec un soin judicieux par M. Amédée Roget.

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