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Soupçons, puis de quatre Plaisants ou Goguenards.

Après la scène i du IIe acte, ou, plus exactement mais par maladresse du copiste, après la 4o réplique de la scène iv (voyez ciaprès, p. 78, fin de la note 5 de la page 77), deux airs de danse pour la III entrée, de deux Égyptiens et quatre Égyptiennes.— Après le II* acte (après la scène avec les deux Bohémiennes), et sous le titre de II' intermède: 1o le Récit d'un Magicien chanteur (une basse), coupé par les réponses parlées de Sganarelle; 2o air de danse pour la IVe entrée, d'un Magicien danseur qui fait sortir quatre Démons. Après le III et dernier acte (qui se termine avec la scène x de la comédie, scène I du ballet), il y a ce qu'à l'exemple de M. L. Celler on pourrait appeler un Divertissement final, bien que ce titre général ne se trouve pas sur la copie, mais seulement le titre de Ventrée : c'était la grande entrée de la mascarade arrivant en masse « pour honorer les noces » de Sganarelle, et commençant par contraindre le marié à payer de sa ridicule personne. La musique comprend : 1o deux airs de danse, le premier avec cette indication: le Maître à danser; le second avec cette autre le Maître à danser montre cette courante à Sganarelle; à la suite de la courante, trois pages avec ce titre Concert espagnol, mais qui sont restées vides après avoir été réglées pour la musique, rappellent la place, et approximativement l'importance, d'un intermède dont le livret de 1664 nous a fait en partie connaître le programme1; 2° un Menuet pour deux Espagnols et deux Espagnoles (VI⚫ entrée du livret); 3° un Rondeau pour le charivari, et un deuxième Air pour les mêmes (VII entrée du livret); 4° une Gavotte pour quatre Galants cajolant la femme de Sganarelle, et une Bourrée pour les mêmes (VIII et dernière entrée du livret).

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Au tome XXXII de la collection Philidor se trouve encore une copie du livret de ballet seul ce n'est qu'une transcription de l'imprimé de 1664, devenu sans doute déjà rare en 1705, date de la copie.

Nous n'avons rien vu non plus à relever, en ce qui concerne le texte de Molière, dans deux recueils manuscrits que

1. Voyez ci-après, p. 84.

conserve la Bibliothèque nationale et qui contiennent également la partition de Lully 1.

SOMMAIRE

DU MARIAGE FORCÉ, PAR VOLTAIRE.

C'est une de ces petites farces de Molière, qu'il prit l'habitude de faire jouer après les pièces en cinq actes. Il y a dans celle-ci quelques scènes tirées du théâtre italien. On y remarque plus de bouffonnerie que d'art et d'agrément. Elle fut accompagnée au Louvre d'un petit ballet où Louis XIV dansa.

1. Voyez cependant ci-après, p. 81, note 2. 2. Voyez ci-dessus la Notice, p. 8 et 9.

PERSONNAGES'.

SGANARELLE.

GERONIMO.

DORIMÈNE, jeune coquette, promise à Sganarelle 2.

ALCANTOR, père de Dorimène.

ALCIDAS, frère de Dorimène.

LYCASTE, amant de Dorimène.

DEUX ÉGYPTIENNES 3.

PANCRACE, docteur aristotélicien.

MARPHURIUS, docteur pyrrhonien ".

I. LES PERSONNAGES. (1675 A, 82, 84 A, 94 B.) — ACTEURS. (1734.) - Pour la distribution des rôles, voyez ci-après, p. 69 et 70, la liste du ballet, et ci-dessus, p. 7, la Notice.

2. SGANARELLE, amant de Dorimène.

GERONIMO, ami de Sganarelle.

DORIMÈNE, fille d'Alcantor. (1734.),

3. L'édition de 1734 remplace DEUX ÉGYPTIENNES par DEUX BOHÉMIENNES, qu'elle met à la fin de la liste.

4. Sur ce nom, voyez ci-après, p. 3o, note 1, et sur celui de Marphurius, qui suit, p. 46, note 3. Nous remarquerons, en passant, que Molière cherche si peu à déguiser ses emprunts, qu'il cite même les noms propres inventés par ses prédécesseurs. Le docteur Pancrace de Gillet et le docteur Mamphurius de Boniface et le Pédant deviennent, dans des scènes analogues, le Pancrace et le Marphurius du Mariage forcé.

5. Le manuscrit Philidor ajoute : « La scène est dans une place proche de la maison de Sganarelle »; et l'édition de 1734 : « La scène est dans une place publique.

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LE MARIAGE FORCÉ.

COMÉDIE.

SCÈNE PREMIÈRE'.

SGANARELLE, GERONIMO.

SGANARELLE 2.

Je suis de retour dans un moment. Que l'on ait bien soin du logis, et que tout aille comme il faut. Si l'on m'apporte de l'argent, que l'on me vienne querir vite chez le Seigneur Géronimo; et si l'on vient m'en demander, qu'on dise que je suis sorti et que je ne dois revenir de toute la journée.

GERONIMO.

Voilà un ordre fort prudent.

SGANARElle.

Ah! Seigneur Géronimo, je vous trouve à propos, et j'allois chez vous vous chercher.

1. Sur la division de la pièce dans le manuscrit Philidor, voyez ci-dessus, la Notice, p. 13.

2.

SCÈNE PREMIÈRE.

SGANARELLE, parlant à ceux qui sont dans sa maison. (1734.)

3. Le mot vite n'est pas dans le manuscrit Philidor.

4. L'édition de 1734 fait de ce qui suit la scène II, ayant pour personnages: SGANARELle, Géronimo.

5. GERONIMO, ayant entendu les dernières paroles de Sganarelle. (1734.) 6. Sganarelle entre en parlant aux gens qui sont dans sa maison : c'est ainsi qu'on voit dans le Phormion de Térence (debut de la scène 11) Géta dire à des gens da dedans : « S'il vient un certain homme roux me demander....», et être interrompu comme Sganarelle par la personne chez laquelle il allait. (Note de Bret.)

MOLIÈRE. IV

2

GERONIMO.

Et pour quel sujet, s'il vous plaît?

SGANARELLE.

Pour vous communiquer une affaire que j'ai en tête, et vous prier de m'en dire votre avis.

GERONIMO.

Très-volontiers. Je suis bien aise de cette rencontre, et nous pouvons parler ici en toute liberté1.

SGANARELLE.

Mettez donc dessus, s'il vous plaît. Il s'agit d'une chose de conséquence, que l'on m'a proposée; et il est bon de ne rien faire sans le conseil de ses amis.

GERONIMO.

Je vous suis obligé de m'avoir choisi pour cela. Vous n'avez qu'à me dire ce que c'est.

SGANARELLE.

Mais auparavant je vous conjure de ne me point flatter du tout, et de me dire nettement votre pensée.

GERONIMO.

Je le ferai, puisque vous le voulez.

SGANARELLE.

Je ne vois rien de plus condamnable qu'un ami qui ne nous parle pas franchement.

Vous avez raison.

GERONIMO.

SGANARELLE.

Et dans ce siècle on trouve peu d'amis sincères.

Cela est vrai.

GERONIMO.

1. Très-volontiers, et je suis bien aise de cette rencontre. Nous pouvons parler en toute liberté. (Ms, Philidor.)

2. C'est-à-dire, couvrez-vous. On disait aussi a mettez »> tout court : voyez le Bourgeois gentilhomme, acte III, scène IV, où mettez revient ainsi trois fois; et le vers 852 de l'École des femmes (tome III, p. 221). Le paysan Lucas dit : « Boutez dessus : »> voyez le Médecin malgré lui, acte Ior, scène v.

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