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l'établissement d'une bonne statistique annuelle agricole; l'institution d'un Comité horticultural pour la délivrance de brevets de capacité aux élèves jardiniers; les sacrifices qu'elle s'est imposés pour aider le département dans l'étude des travaux de desséchement à effectuer dans les marais de la Basse-Seine ; ses écrits sur la vaine pâture et la mise en valeur des terrains communaux, etc... Voilà des témoignages non équivoques de sa constante sollicitude à prendre en main les intérêts des possesseurs et des exploitateurs du sol.

Il m'est agréable de dire ici que la plupart des idées émises par la Société ont été accueillies favorablement par les autorités compétentes, et que plusieurs des lois votées dans ces dernières années, n'ont fait que reproduire les principes formulés dans le sein de la Compagnie.

Je ne puis passer sous silence deux grandes mesures adoptées par la Société. Pendant dix ans, elle a chargé une Commission, dite des recherches, de parcourir annuellement une fraction du département, et de signaler à son attention ceux des propriétaires et fermiers qui se distinguent par une culture plus soignée, une connaissance plus avancée des vrais principes de l'art, ou même par le simple désir de mieux faire que par le passé. Quelque rude et difficile qu'ait été la tache, cette commission des recherches n'a pas failli à sa mission, et, chaque année, dans les séances publiques de la Société, on a entendu un exposé statistique et critique de l'état

de l'agriculture dans chacun de nos cinq arrondissements. Le pays a été ainsi parfaitement connu, nombre de bons cultivateurs ont été signalés, et des médailles d'or, d'argent et de bronze, libéralement distribuées, ont récompensé leurs mérites divers et excité dans toutes les parties du territoire une heureuse et louable émulation.

Lorsqu'il a été démontré qu'il devenait de plus en plus difficile de trouver des lauréats dignes de recevoir, comme leurs devanciers, des marques distinctives de satisfaction, et qu'il y avait utilité à laisser s'écouler un long intervalle entre les visites, afin de donner le temps aux bons cultivateurs de se produire, la Société, tout en conservant le principe des visites périodiques, en a suspendu momentanément les effets, et elle les a remplacés par uù concours départemental de bestiaux, établi annuellement et alternativement dans chacun des arrondissements.

Ce qui a surtout engagé la Société à donner, aux fonds dont elle dispose, la destination actuelle, c'est qu'à ses yeux le point capital de notre agriculture moderne, c'est l'élève du bétail. Dans les circonstances présentes, il y a insuffisance d'animaux de rente, et la qualité pèche autant que la quantité. Améliorer et multiplier le bétail, c'est là l'affaire la plus urgente, car tout le secret de l'agriculture consiste dans l'abondance du bétail.

A quelqu'un qui lui demandait quel était le premier et le plus sûr moyen de faire fortune en agriculture? Un habile agronome de l'antiquité, Caton,

Quel

répondit :- Le Bétail bien administré. moyen était le second? Le bétail médiocrement administré. Quel était le troisième? Le bétail mal administré....

Le bétail, toujours le bétail; l'agriculture, en quelque sorte, était là tout entière; elle est encore là de nos jours.

Depuis 1846, les concours de bestiaux institués en faveur des agriculteurs de tout le département ont eu lieu au chef-lieu, et ont été accompagnés d'une exposition de produits agricoles et d'instruments aratoires.

Ces expositions n'ont pas été sans résultats heureux, puisqu'elles ont propagé de plus en plus l'utilité des cultures sarclées, et fait connaître une foule d'instruments perfectionnés, encore si peu répandus dans nos localités. La Société, après avoir favorisé l'arrondissement de Rouen, a voulu étendre l'avantage des concours d'animaux aux autres arrondisstments du département.

C'est par suite de cette résolution que nous sommes aujourd'hui devant vous.

Je m'arrête ici, Messieurs, dans cet exposé des services que notre Association est heureuse et fière d'avoir pu rendre au pays. Chargés volontairement de la difficile mission d'amener peu à peu l'agriculture de nos contrées à l'état de perfectionnement où se trouve l'art agricole dans la Flandre et certaines contrées de l'Europe, la Société centrale de la SeineInférieure a la conscience d'avoir rempli son man

dat autant qu'il était en son pouvoir. Les succès qu'elle a obtenus sur bien des points de l'économie rurale, elle les doit autant au zèle et à la persévérance de ses membres, qu'au concours bienveillant des autorités, à la participation empressée des Comices, avec lesquels elle a toujours marché d'accord, et au bon esprit des populations rurales, qui n'ont pas tardé à reconnaître l'efficacité des conseils et de l'appui que leur offrait généreusement la Compagnie.

L'influence que la Société s'est acquise, tant auprès des praticiens que des autorités, tient surtout à ce que prudente et sage, elle s'est constamment tenue en garde contre les conséquences que l'on peut déduire des théories ou des analogies, et qu'elle n'a considéré ces conséquences comme des certitudes, que lorsqu'elles ont été confirmées par des expériences exécutées sur le sol même où on veut les appliquer. Avec Arthur Yung, le grand agronome anglais, elle s'est attachée essentiellement à l'étude des faits, qui n'est jamais trompeuse; aussi rarement ses prescriptions ont été reconnues fautives.

Puissiez-vous toujours, Messieurs, entourer de vos sympathies la Société qui s'est vouée avec désintéressement à la défense de vos intérêts; votre prospérité, voilà son but. Elle ne cessera d'agir que lorsque vous n'aurez plus rien à acquérir. Donnezlui le droit de compter sur votre reconnaissance et votre affection. C'est là la seule récompense qu'elle ambitionne pour ses travaux.

Mais on attendait avec impatience le résultat du travail du Jury, et M. le Rapporteur, comprenant l'empressement de chacun, de voir délivrer les récompenses par les hauts personnages qui allaient repartir, déclare que, sans préambule, il va faire l'appel des lauréats auxquels on remettra, suivant le programme, à chacun un exemplaire :

du Traité des Fumiers, de M. Girardin.

de l'Instruction sur l'Emploi du sel, par le même.

sur la Culture du topinambour et

du maïs comme fourrage vert.

sur le Chaulage du blé.

sur les Maladies des moutons, par

M. Leprévost, vétérinaire, etc.

et que les primes seront remises à la fin de la séance.

L'appel a donc lieu dans l'ordre suivant :

RACE CHEVALINE.

Étalons.

1r prime, 250 f. à M. Anquetil, propriétaire à Venner

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ville, canton de Cany.

200 f. à M. Pierre Bertin, cultivateur à Sainte

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1re prime, 200 f. à M. Lecacheux, cultivateur à Daubeuf. M. Lesueur, cultivateur à Bondeville.

2€

150

Poulains.

Prime unique, 100 fr. à M. Gamelin, propriétaire à Bolbec.

ESPÈCE BOVINE.

La Société avait proposé une prime de 300 f. pour l'introduction dans le département, en vue du concours, d'un taureau améliorateur; mais ayant reconnu, avee regret, qu'aucun animal présenté n'avait le mérite

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