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de-Ville de Rouen, où, depuis la veille, le public avait été admis à visiter l'exposition d'instruments aratoires et de produits agricoles organisée par ses soins.

Parmi le nombreux auditoire réuni dans la salle, on remarque la présence de M. le Préfet du département, du Maire de Rouen, des Présidents et délégués des Comices agricoles et des Sociétés savantes.

Il est procédé aux lectures dans l'ordre suivant :

Discours d'ouverture, par M. de Saulcy, président (Voir page 513 du Recueil).

Compte-rendu des travaux de l'année, par M. Ch. Darcel, secrétaire, (Voir page 527 du Recueil.)

Rapport du jury d'exposition, par M. Fouché, (Voir page 543 du Recueil).

Rapport sur les prix et primes accordés et proposés, par M. Brunier. (Voir page 554 du Recueil.)

Après l'appel des lauréats et la distribution des récompenses, la séance est levée.

Séance du 13 décembre 1849.

PRÉSIDENCE DE M. DE SAULCY.

M. Verrier annonce que les deux étalons percherons achetés par la Société, et qui avaient coûté ensemble 3,730 fr., ont été revendus 2,545 fr., le premier à M. de Malartic, à Tôtes; le deuxième à M. Bréard, à Cottévrard, canton de Bellencombre.

Conformément aux conclusions du rapport de M. Bidard, au nom de la commission chargée d'examiner le Mémoire présenté par la Compagnie formée à Rouen pour la fabrication des engrais dits carbonifères, la Société, tout en approuvant les plans, les idées et les intentions de cette Compagnie,

se réserve de ne prononcer sur le mérite des produits que lorsqu'elle aura pu en faire l'essai.

M. Curmer donne connaissance d'une notice qu'il a rédigée sur la fabrication du beurre, dans laquelle il énumère les meilleures méthodes actuellement employées dans les diverses contrées qui se livrent à cette industrie. Il est remercié de sa communication, qui sera publiée dans le recueil de la Société. (Voir p. 585.)

Après scrutin, M. Brunier est proclamé secrétaire-adjoint du bureau en remplacement de M. de Corval, démissionnaire,

Séance du 27 décembre 1849.

PRÉSIDENCE DE M. DE SAULCY.

Il est décidé que, vu les bons résultats obtenus par M. Grelley dans la culture de la paille de blé de Toscane, il sera fait acquisition de deux hectolitres de cette semence pour continuer cette expérimentation.

Pour répondre à l'appel fait aux Sociétés d'agriculture des départements, par la Société d'encouragement pour l'industrie nationale, il est nommé une commission composée de MM. Curmer, Belot, De Moy, Houdeville et Brunier, pour rechercher les ouvriers agricoles dignes d'être signalés à l'attention de cette Société comme pouvant mériter les récom· penses qu'elle se propose de décerner.

Sur le rapport de M, Girardin, la Société donne son approbation au Manuel pratique et populaire d'agriculture à l'usage de la Franche-Comté et autres pays semblables, par le docteur Bonnet, professeur d'agriculture du département du Doubs.

M. Belot donne connaissance d'une notice qu'il a rédigée sur l'emploi, pour la reproduction, des germes de pommes de

terre qui peuvent donner une économie considérable de

semence.

M. Belot est remercié de sa communication.

M. Darcel donne connaissance d'une notice qu'il a rédigée sur la manière de produire, d'administrer et d'employer les fumiers.

Au nombre des matières signalées comme pouvant augmenter la quantité des fumiers, M. Darcel ayant cité les compost de marc de pomme et de chaux, la Société, vu l'actualité de cette question, invite M. Girardin à rédiger une notice à ce sujet. M. Darcel est remercié de son travail, qui est renvoyé à la Commission de rédaction.

SEANCE PUBLIQUE DU 2 DECEMBRE 1849.

DISCOURS D'OUVERTURE

Par M. DE SAULCY,

PRÉSIDENT.

MESSIEURS.

En ce jour de solennité périodique, la Société centrale d'agriculture vient avec empressement vous rendre compte de ses travaux, vous instruire des progrès que l'art agricole a pu faire pendant l'année expirée, signaler à votre estime les hommes honorables qui y ont contribué, et vous confier les vœux que lui inspire son zèle pour le perfectionnement des méthodes agronomiques.

Habitués à compter sur la bienveillante sympathic que vous nous avez accordée de tout temps, en en réclamant aujourd'hui un nouveau témoignage, nous ne vous entretiendrons pas de vues générales si souvent exposées avec habileté devant vous, et que nous ne pourrions espérer de reproduire une fois de plus, sans risquer de contrarier votre légitime désir d'éviter les redites ordinaires, et d'entendre quelque communication moins rebattue.

Nous appellerons votre attention sur une de ces questions qui touchent de près aux besoins de la Société, et qui, par là, sont plus dignes d'attirer votre intérêt. Nous vous parlerons de l'assistance publique, question si actuelle, mais si diversement envisagée.

Quoique, au premier abord, elle semble être exclusivement du domaine de l'économie politique, quoiqu'elle intéresse plus particulièrement la classe des prolétaires, ou du moins des hommes qui vivent des travaux industriels, elle n'est pas moins importante pour ceux qui vivent du travail des champs; hommes généralement plus modeste s, moins exigeants, moins turbulents que les autres, et dont le sort, pour cette raison même, ne préoccupe qu'assez médiocrement ceux qui se chargent de résoudre le problême si compliqué des meilleures institutions sociales.

Le travail est une condition, ou pour mieux dire, une obligation de l'humanité. Tout individu doit travailler physiquement ou intellectuellement, s'il veut pourvoir honorablement à son existence, à son bien-être; mais le travail exige des forces inévitablement sujettes à s'altérer et à s'éteindre. Lorsqu'arrive le moment de la cessation de ces forces, soit par la maladie, soit par la vieillesse, l'homme tombe dans un entier dénuement, s'il ne s'est pas préparé d'avance des ressources, en mettant en réserve une partie des profits que son travail lui a permis de recueillir. Malheureusement la prévoyance est une qualité trop rare. On ne se persuade guères à l'entrée de la carrière, qu'elle doive jamais avoir un terme, et l'immense multitude des imprévoyants atteint le terme fatal de l'abandon des forces, sans avoir rien fait pour se précautionner contre l'indigence qui en est le résultat infaillible. C'est à ce triste et déplorable état d'impuissance et de détresse qu'il faut porter secours dans toute société bien organisée, et c'est là ce qui peut s'appeler l'obligation de l'assistance.

Cependant, cette obligation ne peut être mise exclusivement à la charge d'aucun gouvernement. La charité chrétienne peut seule y pourvoir en faisant un devoir au riche d'assister le pauvre ; non pas un devoir coërcitif, tel que l'imposent les lois, mais un devoir de conscience déterminé par les hautes et puissantes considérations d'un immortel avenir. Sans doute la Société ne doit pas tolérer qu'un de ses mem»

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