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donneront une place parmi les Pieces de leur répertoire.

C'eft auffi l'opinion de l'Auteur de la Let tre inférée dans l'Année Littéraire : quand los idées du public feront mûries, dit-il, qu'il fere univerfellement reconnu que le principal carac tere de la Piece n'a rien d'outré, qu'il n'eft que ce qu'il doit être, je ne doute point qu'elle n'ait un plein fuccès. C'eft un ouvrage trop folide, trop bien fait pour qu'il n'obtienne pas le degré d'estime qui lui eft dû.

L'Auteur propofe néanmoins quelques cor rections.

» Je voudrois, dit-il, que l'Auteur, dang » fes deux premiers actes, tirât un meilleur » parti de fes principaux personnages, de toute " cette famille d'Egoïftes, qu'il amenât avec » elle des tableaux plus pittorefques, qu'il y » eût un peu plus de richeffe & de pompe. » Peut-être conviendroit-il auffi de relever un » peu le perfonnage du Précepteur, de lui don»ner au moins des dehors plus agréables; tout » cela eft facile; j'ai même entendu dire que » l'Auteur, toujours difpofé à mettre à profit » les bonnes critiques, étoit dans le deffein de » faire à peu-près ce qu'on a indiqué. Quoi » qu'il en foit, je n'ai d'autre objet que la » gloire de l'art & l'encouragement des ta» lens, &c.

(Journal Encyclopédique; Journal des Scien

ces & des Beaux-Arts; Journal de Po litique & de Littérature; Mercure de France; Journal François; Journal de Paris; Année Littéraire.)

HISTOIRE-NATURELLE.

PHYSIQUE.

CHYMIE. BOTANIQUE.

I.

LETTRE de M. DE LA LANDE, de Académie des Sciences, aux Auteurs du Journal de Paris, du 9

Juillet dernier.

DEPUIS que vous avez parlé, MM.;

de la multitude des taches qu'il y a eu fur le foleil depuis un mois, (*) tout le monde me demande fi c'est à cela qu'il faut attribuer le froid que l'on éprouve encore, & la faison pluvieufe qui paroît extraordinaire. Permettezmoi de répondre à ces queftions par la voie de votre Journal. On fait affez que les taches du foleil n'annoncent que des révolutions dans le globe de cet aftre, & qu'à 34 millions de lieues de diftance, elles ne peuvent avoir de

(*) Voyez notre dernier Journal, pag. 303.

rapport avec celles de notre globe. Mais ce que perfonne ne veut fe rappeller, c'eft que de la pluie & du froid dans les mois de Juin & de Juillet n'ont rien d'extraordinaire à Pa ris. Tous les neuf ans, ou à peu-près, nous éprouvons de pareilles viciffitudes, foit que cela tienne à la révolution de l'apogée de la lune, ou à une période phyfique de l'humectation & du deffèchement des montagnes & des lacs.

Qu'on ouvre les Mémoires de l'Académie des 'Sciences pour 1767, 1768 & 1769; voici ce qu'on y trouvera.

1767. Mai. Quoiqu'il foit tombé peu d'eau, les pluies étant venues par ondées & affez fréquemment, ce mois peut pafler pour humide; à quelques jours de chaleur près, tout le mois a été froid, & l'on a été obligé d'allumer du feu jufqu'à la fin.

Juin. Ce mois peut paffer pour humide, parce qu'il a plu très-fouvent; il peut auffi paffer pour froid; les nuits fur-tout ont été fi froides, qu'il auroit gelé, fi, &c.

Julllet. Ce mois a été extrêmement pluvieux. Depuis le premier jufqu'au 17, il a plu tous les jours prodigieufement par de grandes averfes, ou par des pluies continuelles qui ont duré plufieurs jours de fuite, ou par de petites ondées qui ont tombé tous les jours; les chemins ont été auffi mauvais qu'en hyver, les pluies ont ceffé le 5 Août.

1768. Mai. Ce mois a été fort sec & trèsfroid; on n'a pas pu se paffer de feu dans les appartemens.

Juin. On n'a ceffé que le 20 de faire du feu; & fi les appartemens n'avoient pas été échauffés par les chaleurs qu'il a fait depuis le 23 jusqu'au 27, on auroit été obligé de fe chauffer les derniers jours de ce mois.

Juillet. Le tems a été variable; & fi l'on en excepte quelques jours de chaleur, il a toujours fait froid.

Août. Ce mois a été extrêmement frais, on peut même dire froid pour le mois d'Août; car excepté quelques jours de chaleur, il a toujours été fi froid, qu'il a gelé plufieurs jours de fuite. Ce mois étoit fec.

1769. Mai. Les premiers jours de ce mois, vers le milieu & à la fin, il est tombé de l'eau fort à propos pour faire lever les avoines, & les graines légumineuses.

Juin. Ce mois peut paffer pour froid & hu mide; la terre étoit fi molle, qu'on a été obligé de difcontinuer les labours.

Juillet. Ce mois a été variable & affez humide; il est tombé beaucoup d'eau par orage. Août. Ce mois a été variable & orageux. J'ajouterai encore que même l'année suivante 1770, ce ne fut que le 13 Juillet que le tems fe réchauffa & s'éclaircit. Mais des étés brûlans comme celui de 1772, & des années plus tempérées font oublier celles qui ont précédé, & l'on dit chaque fois que les étés font moins chauds, l'axe de la terre a tourné, le foleil eft encrouté, ou d'autres balivernes femblables.

Lorfque l'on m'a accufé en 1764, d'avoir annoncé une éclipfe totale, tandis que j'avois

dit formellement le contraire; en 1769, ďa voir dit que Saturne étoit perdu; en 1773, d'avoir annoncé une comete funefte, j'ai été obligé de prendre la plume pour me juftifier & pour détromper le public. Cette année on m'impute fes inquiétudes à l'occasion des taches du foleil. C'est entre vos mains, Meffieurs, que je dépofe ma juftification.

(Journal de Paris.)

I I.

PREMIER problême de Chymie à réfoudre. Déterminer fi tous les Sels à bafe métallique font décompofables par l'intermede de l'eau feule.

On connoît déja plufieurs fels à base métallique, fur lefquels l'eau pure a une action marquée de décompofition; tels font le vitriol de mercure, le beurre d'antimoine, le nitre mercuriel bien faturé de mercure, & plufieurs autres, qu'il fuffit d'étendre & de laver dans beaucoup d'eau, pour féparer & réduire, dans l'état de chaux, la plus grande partie du métal qui étoit unie à l'acide.

On obferve auffi tous les jours dans les La boratoires, que les diffolutions des métaux par les acides & par les alkalis, que l'on conferve dans des flacons, forment, au bout d'un tems plus ou moins long, fuivant la nature de ces fels, des dépôts qui ne font qu'une par

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