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M. Leroux-Cesbron remercie ses Collègues de l'honneur qu'ils lui font en le choisissant pour vice-président.

M. Deloison dépose sur le bureau de la Commission une lettre du Baron Balny d'Avricourt qui a retrouvé dans les ruines de son château détruit le 13 Mars 1917 par les Prussiens un titre des Tapisseries de Neuilly, No 509.

-Sur la proposition de M. Deloison, la Commission vote l'impression d'un fascicule du Bulletin qui contiendra, en outre, la table décennale des Matières faite par M. Guillemot. La séance est levée à 5 heures et demie.

DEUXIÈME PARTIE

COMMUMICATIONS

COMPTE-RENDU

DE LA CEREMONIE

DU 25 MARS 1917

(Première remise de Diplômes d'honneur

aux Familles des Militaires morts pour la Patrie)

C'est en vertu de la loi du 27 Avril 1916, qui a institué le Diplôme d'honneur aux Familles des Militaires morts pour la Patrie, que l'Administration municipale de notre Ville a été chargée de remettre cette relique aux Familles de Neuilly-sur-Seine.

Sur les 178 Diplômes que le Ministère de la Guerre nous avait fait transmettre par l'intermédiaire de la Préfecture de la Seine, 155 Diplômes ont été distribués. Les autres, dont les titulaires sont inconnus, n'ont pas pu être remis aux familles parties sans adresse.

La cérémonie solennelle a eu lieu Dimanche 25 Mars, à 2 heures précises, dans la Salle des Fêtes de l'Hôtel de Ville. Un soleil discret atténuait de ses rayons pâles la tristesse grave de cette solennité.

La Salle des Fêtes était comble lorsqu'aux accents de la Marseillaise entrèrent la Municipalité et le Conseil Municipal.

Sur l'estrade à côté des adjoints prirent place M. Cherest, Conseiller général, et le représentant du Général Dubail, Gouverneur militaire de Paris.

Parmi les officiers en uniforme qui assistaient à cette cérémonie, on remarquait le contre-amiral Degouy et le Colonel Robert.

M. Deloison, Maire-Adjoint, dans un langage empreint d'un très large patriotisme, prononça un discours applaudi qui rendait hommage à la fois au courage de nos Héros et à la fière résignation des familles en deuil.

Voici le texte de ce Discours :

Mesdames, Messieurs,

« C'est avec une profonde émotion qu'aujourd'hui je prends la parole pour glorifier la mémoire de ces vaillants soldats qui ont fait pour la France le plus sublime sacrifice qu'un soldat puisse faire pour son pays, puisqu'ils ont donné pour elle leur sang généreux.

Cette salle de l'Hôtel de Ville, dont le cadre semble plutôt avoir été fait pour les fêtes et les réjouissances que pour les larmes et les paroles de sympathie, est digne de ces héros qui ajouteront une page de plus, et non des moins glorieuses, à l'Histoire de Neuilly.

C'est aussi un grand honneur pour moi que d'avoir été appelé, par mes fonctions actuelles, à rendre dans une cérémonie dont la simplicité ne peut que lui donner le caractère grave et symbolique qui lui convient, un pieux hommage aux soldats qui sont morts à l'ennemi et aux familles qui portent le deuil de ces braves avec une si noble résignation. Je suis, d'ailleurs, plus que tout autre, à même de comprendre votre douleur, puisque, moimême, j'ai passé par les mêmes inquiétudes, par les mêmes émotions et que j'ai éprouvé le même chagrin.

Pour honorer dignement ces nobles morts nous devons surmonter nos sentiments les plus forts et les plus légitimes et considérer principalement la manière dont eux

mêmes souhaitent que nous les honorions. Or, leur vœu suprême, au moment où la vie les quittait, a été que leur mort ne fût pas inutile, mais qu'à tant de dévouement, la Patrie dût de subsister, de se rajeunir et de fournir glorieusement une carrière nouvelle.

Souvenez-vous de leur noble élan lorsqu'ils partirent pour cette guerre redoutable, de la conscience qu'ils avaient de combattre pour le droit des peuples, pour la liberté et pour l'humanité, de la force d'âme qu'ils déployèrent en alliant à la bravoure impétueuse la résolution calme et persévérante, de l'enthousiasme généreux avec lequel ils se donnèrent à une si noble tàche, non seulement comme un devoir, mais comme une mission glorieuse. Entretenons en nous-mêmes ces vaillantes dispositions, travaillons tous au triomphe de la cause sainte pour laquelle ils se sont sacrifiés et nos morts seront contents de nous.

Mais l'hommage qui peut le mieux plaire à la mémoire de nos grands héros, c'est un élan plus particulier de sympathie envers ceux qu'ils laissèrent, car eux, en tombant glorieusement sur le champ de bataille, ne sont pas à plaindre, ils ont eu, en mourant pour la Patrie « le sort le plus beau, le plus digne d'envie »; ceux qui méritent compassion, ce sont leurs proches, ceux qui restent et auxquels est trop souvent refusée la consolation de pouvoir se rendre sur la tombe de leurs chers disparus.

La Nation, elle aussi, devra une reconnaissance éternelle aux généreux enfants qui sont morts pour la sauver. On ne sera pas quitte envers eux quand on aura aidé leurs veuves ou leurs vieux parents, ni quand on aura élevé leurs enfants. De générations en générations, il faudra se rappeler que s'ils sont tombés si nombreux, eux la fleur de notre race, c'est qu'avant la guerre notre vie nationale n'était pas dominée suffisamment par l'obses sion du péril étranger. La liberté qu'ils ont rachetée au prix de leur sang, chaque génération en devra compte

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