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EDOUARD NORTIER

Charles Edouard Nortier était né à Paris le 4 Août 1859 Mais il se considérait plutôt comme un enfant de Neuilly, sa famille étant venue habiter cette ville, peu de temps après sa naissance.

Il avait fait de solides études, ayant été un des meilleurs élèves du Lycée Charlemagne.

Son père, qui lui légua l'exemple d'une existence toute de travail et de probité, lui fit faire l'apprentissage de la vie en l'élevant plutôt à la dure et en l'obligeant à mettre plus d'une fois la main à la pâte.

C'est dans le commerce qu'il fit ses preuves.

Marié à vingt-huit ans, Edouard Nortier fonda une importante maison de commerce qui, en lui procurant une fortune élevée, lui assura en même temps son indépendance.

Cependant il fut, à toute époque de sa vie, un patriote convaincu qui consacra à la défense nationale et au service de l'armée ses plus brillantes facultés.

Ce fut un homme de devoir.

Edouard Nortier fit son service militaire en France. Pendant la campagne de Tunisie il gagna rapidement ses galons de sous-officier. En même temps, il était décoré de la médaillle coloniale.

Il devint ensuite sous-lieutenant puis lieutenant de réserve et enfin capitaine de l'armée territoriale.

C'est en cette qualité qu'il rejoignit avec empressement son poste de combat à la tête de sa compagnie, le 2 Août 1914.

Capitaine adjudant-major au 73e régiment territorial, il allait, le cinq novembre suivant, porter les ordres du

colonel au chef d'une unité voisine, en arrière des tranchées, à Picelm près d'Ypres (Belgique) lorsqu'il fut atteint d'un éclat d'obus, au ventre, au côté droit.

Chacun pensait, et lui tout le premier, qu'il n'était que légèrement atteint, mais à l'ambulance d'arrière le médecin-major jugea le cas très grave, le foie ayant été lésé.

Le Capitaine Nortier, transporté à l'ambulance voisine installée dans l'école du village de Boesinghe, y mourut le lendemain, 6 Novembre, on l'enterra le 7, à huit heures et demie du matin.

Un piquet du 73e territorial lui rendit les honneurs. Une croix de bois avec inscription du nom marque l'emplacement où la dépouille de ce vaillant soldat repose. Ses concitoyens ne sont pas les seuls à déplorer sa mort prématurée.

Edouard Nortier brave, trop brave même, était très aimé au régiment, aussi bien du colonel qui l'avait pris en amitié que de ses hommes sur lesquels il avait pris en peu de temps un grand ascendant grâce à son caractère loyal et droit et à sa bonne humeur dans les moments difficiles.

Il était entré dans la vie publique en 1902. Aux élections du 26 Octobre, il fut élu conseiller municipal de Neuilly sur un programme nettement nationaliste et libéral que patronnait alors la « Patrie Française ».

Sa claire vision des intérêts municipaux, son étonnante facilité d'assimilation, qui lui permettait de résoudre les problèmes les plus ardus, son intelligence et son activité lui gagnèrent rapidement les sympathies de l'Assemblée communale qui le choisit pour adjoint le 14 Mai 1904.

Les gages qu'il donna ensuite à la confiance de ses électeurs, le dévouement qu'il apporta à défendre les intérêts de sa ville adoptive le firent désigner le 16 Mai 1908 au poste de premier magistrat municipal, mandat qui lui fut renouvelé le 19 Mai 1912.

Travailleur infatigable, Edouard Nortier fut, comme Maire, tout à fait à la hauteur de sa tàche; il se montra à la fois un administrateur habile et scrupuleux et un homme serviable entre tous.

Parmi les actes qui le désignent à la reconnaissance de ses concitoyens il convient de citer la construction d'un Lycée intercommunal de garçons qui, aujourd'hui complètement terminé, s'élève maintenant au 9, Boulevard d'Inkermann.

La création d'un Lycée avait depuis longtemps préoccupé la Municipalité de Neuilly.

L'idée fut reprise par M. Nortier en 1907. Il n'était encore qu'adjoint lorsqu'il obtint de ses Collègues un vote de principe en faveur du futur lycée en faisant remarquer au Conseil que cette question était inscrite sur le programme électoral.

Le 12 Juin 1908, M. Nortier, devenu Maire, rendit compte à ses Collègues de la visite qu'il avait faite en compagnie de M. Hector Depasse, alors Député de Neuilly, au Ministre de l'Instruction publique. Il fit en conséquence voter par le Conseil municipal une participation d'un million dans la dépense future.

Peu après, grâce aux démarches nouvelles de M. Nortier, l'Etat consentit à participer pour moitié dans la dépense totale du Lycée, qui était évaluée à la somme de 4.800.000 francs.

Le Maire de Neuilly, poursuivant activement les études de cette importante affaire, s'occupa ensuite des voies et moyens financiers qui devaient permettre de la réaliser.

Il obtint notamment du Conseil Général une subvention départementale de 300.000 francs. Ce ne fut pas d'ailleurs sans peine Edouard Nortier avait dans ce but multiplié ses tentatives auprès des ministères, de la Préfecture, des Députés, des Sénateurs et même des Maires des communes voisines. Le succès répondit à ses efforts réitérés et le 6 Juillet 1912 fut posée la première pierre du Lycée Pasteur.

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